Les méthodes géométriques de Wallis & de Newton
, qui ont réfolu ce problème par la cycloïde allongée
, ne font pas commodes pour les calculs : il
en eft de même de celle par les fériés; elle eft trop
pénible. L’approximation a donc été dans ce cas
l’unique reffource des Aftronom.es. Ward, dans fon
Aftronomie géométrique, prend l’angle A L I au
foyer où le foleil n’eft point, pour l’anomalie moyen-
ne; ce qui en effet en approche beaucoup, lorfque
l’orbite de la planete n’eft pas fort excentrique : dans
ce cas on réfout fans peine le problème : mais on ne
peut fe fervir de cette méthode que pour des orbites
tres-peu excentriques.
Cependant Newton a trouvé un moyen d’appliquer
à des orbites affez excentriques l’hypothefë de
Ward ; & il affûre que fa correâion faite, & le problème
réfolu à fa maniéré, l’erreur fera à peine d’une
fécondé."
Voici cette méthode, qui eft expliquée à la fin de
la fett. vj. du I. liv. des Principes, & qui a été commentée
par les peres le Seur & Jacquier.
Soient A O , O B , O D , (figr. GG. Pi. AJlron.) les
demi-axes de l’ellipfe , L fon paramétré, & D la
différence entre la moitié du petit axe O D , 6c la
moitié 4 L du paramétré : on cherchera d’abord un
angle Y , dont le finus foit au rayon, comme le rectangle
de D par A O + 0 D , eft au quarré de A B;
enfuite on cherchera un angle Z , dont le finus foit
au rayon comme deux fois le reftangle de D 6c de
la diftance des foyers S H , eft à trois fois le quarré
de A O : après cela on prendra un angle T, proportionnel
au tems que la planete a employé à décrire
l ’arc B P; un angle V qui foit à l’angle Y , comme
le finus de deux fois l’angle T eft au rayon ; 6c un
angle X qui foit à l’angle Y comme le cube du finus
de l’angle T eft au cube du rayon. Ôn prendra l’angle
B H P égal à T X -\ -F , fi l’angle T eft moindre
qu’un droit ; ou à T -j- X — Y , fi l’angle T eft
plus grand qu’un droit, & moindre que deux droits ;
& ayant mené S P qui paffe par le foyer S 6c par le
point P où l’ellipfe eft coupée par la ligne H P , on
aura Faire B S P , à très-peu-près proportionnelle
au tems.
Mais une des plus élégantes méthodes qui ayent
été données pour réfoudre ce problème, eft celle
que M. Herman a expofée dans le premier volume
des Mémoires de l’Académie de Petersbourg, page
,146.
Il remarque d’abord avec tous les Géomètres 6c
les Aftronomes, que la difficulté fe réduit à trouver
dans le cercle A N D , {PL. AJlron. fig. Gy.) l’angle
A E B, qui répond au feâeur donné A E B : or fai-
fant le fefteur C A M égal au fe&eur A E B , 6c joignant
M E , puis tirant C N parallèle à E M, & joignant
enfuite E N , il trouve que l’angle A E N eft
à très-peu-près l’anomalie vraie, & que dans l’orbite
de la terre l’erreur ne va pas à quatre quintes. Il donne
enfuite un moyen de corriger l’erreur, en prenant
l’angle B E N égal à une certaine quantité qu’il détermine
; ce qui donne le lieu B , ou l’angle B E A ,
qui repréfente encore plus exa&ement l’anomalie
'vraie.
ANOMALISTIQUE , adj. m. (AJlron, ) Vannée
anomalijlique ou Vannée périodique, eft l’intervalle de
tems que la terre employé à parcourir fon orbite :
on l’appelle auffi année Jîdérèale. Voye^ A n .
IVannee anomalijlique ou commune eft un peu plus
longue que Vannée tropique, qui eft le tems qui s’écoule
entre deux équinoxes voifins de printems ou
d’automne : cette différence naît de la préceffion des
équinoxes, c-’eft-à-dire, de ce que les équinoxes reviennent
un peu plutôt que l’année révolue. Voye[
P r é c e s s io n & A n . ( O )
ANOMÉENS ou DISSEMBLABLES, adj. pris fub.
( Théolog.) dans l’hiftoire eccléfiaftique , nom qu’oit
donna dans le 1 v e fiecle aux purs Ariens ; parce
qu’ils enfeignoient que Dieu le fils étoit diffembla-
ble, àvop.otov, à fon pere en effence 6c dans tout le
refte.
Ils eurent encore différens noms, comme d’A ériens,
YEunomiens, 6cc. qu’on leur donna à caufe
d’Aëtius 6c d’Eunomius leurs chefs. Ils étoient op-r
pofés aux femi - Ariens,, qui nioient à la vérité la
confubfiantialité du Verbe, c’eft-à-dire, l’unité de
nature du Verbe àvec le Pere , mais non pas toute
reffemblance. Yoye[ Arien , Semi-Arien.
Cés variations firent que ces hérétiques ne s’attaquèrent
pas moins vivement entr’eux qu’ils avoient
attaqué .les Catholiques ;. car les femi-Ariens condamnèrent
les Anomeens dans le concile de Seleucie,
&C les Amonéens à leur tour condamnèrent les femi-
Ariens dans les conciles de Conftantinople & d’Antioche
, en effaçant le mot ôfxtitnoç de la formule de
Rimini & de celle d’Antioche, 6c proteftant que le
Verbe avoit non-feulement une différente fubftance,
mais encore une volonté différente de celle-du Pere.
Yoyeç Homo o u c io s, Socrate, Liv. II. Sozoniene ,
Liv. IV. Théodoret,liy ..lV . (G }
ANONA, (Hifl. nat.) fruit qu’on trouve à Mala-
que aux Indes : l’arbre qui le porte eft petit, 6c ne
paffe pas pour l’ordinaire douze à quinze piés. L’é-
corçe en eft blanchâtre en-dehors, rouge en-dedans,
6c affez raboteufe ; la feuille petite, épaiffe, 6c d’un
verd pâle ; la fleur cçmpofée de trois feuilles longues,
triangulaires & fpongieufes, qui fermées forment
une pyramide triangulaire. L’odeitr en eft
agréable. Le fruit eft conique, fort gros par la bafe
où eft attaché le pédicule qui eft ligneux, de la grof-
feur du petit doigt, 6c de la couleur du bois de l’arbre
, fe divifant en plufieurs filamens blancs qui tra-
verfent la fubftance du fruit. Lorfque le fruit eft mûr,
, la peau en eft rouge, d’une allez belle couleur, liffe
6c mince, contre l’ordinaire des fruits des Indes, qui
l’ont fort epaiffe, à caufe de la grande chaleur. Le
dedans eft rempli d’une fubftance fort molle 6c fort
.blanche qu’on tire avec une cuillère ; elle eft fucrée
6c d’un affez bon goût: il y a dans le milieu plufieurs
petits grains noirs, lemblables à ceux qu’on trouve
dans les poires, renfermés dans de longues capfules
dont le tiffu eft fort fin , 6c qui vont aboutir aux fibres
qui font dans le milieu du fruit de haut en bas.
Lorfque le fruit eft dans fa derniere maturité, il tombe
par morceaux à terre, fe détachant de la queue &
des longs filamens qui y font joints, lefquels demeurent
à l’arbre.
Cet arbre, ainfi que le goyavier décrit dans VHor-
tus Malabaricus, pouWoit paffer pour un poirier des
Indes. Defcript. de quelques arbres du Malaque par le
P. Beze, de la Compagnie de Jefus. Mém. de VAcad.
tom. IV.
* ANONE, (Géog. mod.) fort d’Italie au duché de
Milan, fur le Tanaro. Long. zG. lat. 44.40.
ANONYME, adj. ternie de Littérature, formé du
grec àvwuy.oç, qui lui-même eft dérivé dV privatif,
& d ovo/m ou ovy/ML, nom. Ainfi anonyme fîgnifie qui
n’a point de nom, ou dont le nom n’eft pas connu.
Voye^’NoM.
On donne cette epithete à tous les ouvrages qui
paroiffent fans nom d’auteur, ou dont les auteurs
l'ont inconnus,.
Decker-,-confeiller de la chambre impériale de
Spire, 6c Placcius de Hambourg, ont donné des catalogues
d’ouvrages anonymes. Bure, Goth, Stru-
vius, ont traité des favans qui fe font occupés à déterrer
les noms des auteurs dont les ouvrages font
anonymes.
« Parmi les auteurs, dit M.Baillet, les uns fiip-
» priment leurs noms , pour éviter la peine ou la
» confufion
'» confufion d’avoir mal écrit, ou d’avoir mal choifi
„ un ffijet ; les autres, pour éviter la récompenfe ou
» la loiiange qui pourroit leur revenir de leur tra-
» vail : ceux-ci par la crainte de s’expofer au public,
» 6c de faire trop parler d’eux ; ceux-là par un mou-
» vement de pure humilité, pour tâcher de fe rendre
» utiles au public fans en être connus : d’autres enfin
» par une indifférence 6c un mépris de cette vaine
» réputation qu’on acquiert en écrivant, parce qu’ils
» confiderent comme une baffeffe & comme une ef-
» pece de deshonneur ( il falloit plûtôt dire comme
» un fot orgueil) de paffer pour auteurs, de même
» qu’en ont ufé quelquefois des princes, en publiant
» leurs propres ouvrages fous le nom de leurs do-
» meftiques ». Jugem. des Savans, tom. I.
II réfulte ordinairement deux préjugés de la précaution
que les auteurs prennent de ne pas fe nommer
: une eftime exceffive, ou un mépris mal fondé
pour des ouvragés fans nom d’auteur; parce qu’un
nom pour certaines gens eft un préjugé qui leur fait
adopter tout fans examen; & que pour d’autres, un
livre anonyme eft toûjours un ouvrage intéreffant,
quoique réellement il foit foible ou dangereux.
Ce n’eft que dans ce dernier cas qu’on peut condamner
les auteurs anonymes : tout écrivain qui par
timidité, modeftie, ou mépris de la g loire, ne s’affiche
point à la tête de fon ouvrage, ne peut être
que Ioiiable. Ce n’étoit pas la vertu favorite de ces
philofophes dont Cicéron a dit : Illi ipfi philofophi
qui de condemnandâ gloria feribunt, etiam libris fuis
nomen fuum inferibunt. Pro Arch. Poet. (G )
Anonyme, adj. M. Boyle a introduit ce terme
en Chimie. Trouvant par l’expérience qu’on pouvoit
féparer du tartre & de plufieurs bois, un efprit qui
différé par un grand nombre de qualités des efprits
vineux, acides & urineux ; & n’ayant pû en découvrir
tout-à-fait la nature, il l’appella efprit anonyme,
& dans d’autres endroits efprit neutre ou adiaphore,
de tartre, de bois, &c. (M )
* ANONYMOS, (Hijl. nat. bot.) il y a plufieurs
plantes de ce nom : celle qu’on appelle anonymos ri-
befii foliis, eft une efpece d’arbriffeau qui nous vient
de Virginie & du Canada; il a la feuille du grofeiller,
& des fleurs à cinq pétales, blanchâtres, difpofées
en ombelle à l’extrémité des tiges, & portées fur de
petits pédicules oblongs : le calice a cinq feuilles ;
le calice eft remplacé par deux & quelquefois trois
filiques, femblables à celles de la confoude, mais
fans femence dans nos climats.
L’anonymos frutex brajilianus, flore keiri , a l’écor-
ce cendrée , les feuilles alternativement oppofées,
pointues , dentelées par les bords, d’un verd brillant
, & traverfées de nervures obliques ; la fleur en
épi a l’extrémité des branches d’une belle couleur
de chair, & jauniffant à mefure qu’elle tend à s’ouvrir
: elle a cinq pétales, & chaque pétale eft fur une
feuille pointue, d’un verd pâle. On lui remarque
beaucoup d’étamines, & l’odeur de la violette jaune.
Ray.
Yanorymos flore coluth. Clufli, & c . croît en Allemagne.
II y a encore deux fortes dé anonymos brafi-
liana.
ANORDIE, f. f. (Marine.') On appelle ainfi des
tempêtes de vent de nord qui s’élèvent dans certains
tems dans le golfe du Mexique, & fur les côtes de la
nouvelle Efpagne. ( Z )
ANOREXIE, f. f. (Médecine.) averfion pour les
alimens, occafionnée ou par un dérangement d’efto-
mac, ou par une furabondance d’humeurs.
Le relâchement des fibres de l’eftomac dans les
pertes, dans la groffeffe commençante, dans la fup-
preffion des réglés, dans les pâles couleurs, produit
Vanorexie & le dégoût ; la tenfion de l’eftemac , fa
phlogofe dans la fievre ardente, dans l’inflammation
Tome I. -
de ce vifeere, dans l’affe&ion hypocondriaque, oc-
cafionnent le même fymptome.
La furabondance des humeurs, la falure épaiffe
& vifqueufe, alkaline &empyreumatique, qui s’attache
aux parois de ce vifeere, font la caufe de Va~
norexie.
Les remedes de Vanorexie dépendent de fa caufe î
en la détruifant on parvient à la cure de ce fymptome.
(A )
* ANOTH, (Géog. mod.) île d’Angleterre une de
celles que les Anglois appellent de Sully, & que nous
appelions les Sorlingues.
* ANOUT ou ANHOLT, île de Danemark dans
le C atégat, aux environs de la Zélande.
* ANPADORE ou ANOPADARI ou ARPADO-
R E , riviere de Candie, que les anciens appelaient
Cataraclus.
* ANSA,(Géog. mod.) petite riviere d’Italie dans
le Frioul, qui paffe à Aquilée, & fe jette dans la mer
Adriatique ; les Latins l’appelloient Alfa.
ANSE, f .f. en Géographie, efpece de golfe où le9
vaiffeaux font à couvert des vents & des tempêtes.
Il y a proprement deux fortes d’anfe; on donne ce
nom à une baie ou grande plage de mer qui s’avance
dans les terres, & dont les rivages font courbés en
arc; cette forte Y anfe s’appelle finus latior : l’autre
forte d'anfe eft un enfoncement de mer qui eft entre
des promontoires , & qui eft plus petite que ce qu’on
appelle golfe & baie. Cette fécondé efpece Yanfe fe
nomme finus anguflior. Quelques Géographes écri-.
Vent ance. Voye{ Ba ie & G o l f e . (O )
A n s e de panier, en coupe de pierre. Voyei Ber -;
c e a u & C in t r e .
A n s e , en terme de Vannier, c’eft une efpece de
cercle d’ofier que les Vanniers attachent aux bords
des paniers , afin qu’on puiffe les porter plus commodément.
* A n s e , (Géog. mod.) ancienne ville de France
dans le Lyonnois. L0ng. 2 z .z0 . lat. 46. 55.
* A nse defùnte Catherine, (Géog. mod.) baie de la
nouvelle France au Canada propre, près des monts
Notre-Dame, & à l’entrée du fleuve Saint Laurent.'
Il y a encore dans la nouvelle France, I’A nse verte,
l’ÂNSE aux lamproies, I’A nse noire, FAnse du diamant,
& FAnse^desfalines.
A ns es , f. pl. f. en,Aflronomie; ce font les parties
fenfiblement éminentes de l’anneau de Saturne,
qu’on apperçoit lorfque cet anneau commence à
s’ouvrir, c’eft-à-dire lorfque fa partie antérieure &
fa partie poftérieure commencent à fe diftinguer à
la vûe : elles ont la forme de deux anfes attachées à
cette planete. Voye^ Saturne & Anneau. (O )
A nses dé PANIER, en Serrurerie, ce font des
morceaux d’ornemens en rouleaux qui forment Vanji
de panier, & qui en ont pris le nom. Voye^ Serrurerie,
PL. XVI. figure G H , un rouleau double, en
avant-corps, compofé d’un rouleau I L , & d’une
anfe de panier L L , ce qui forme le bas d’une confole ;
& même Pl. fig. M , le rouleau du haut de la confole,
& fig. N, Vanje de panier qui lui appartient.
ANSES , en terme de Fondeur de cloches, ce font les
parties par lefquelles on fufpend la cloche au mouton
: elles font au nombre de fix difpofées comme les
fig. 4 & 5 Pl. de La Fonderie des cloches, les repréfen-
tent. Elles fe réunifient toutes par en-haut au pont
qui eft Vanfe du milieu o u la feptieme , & ne font
av e c la cloche qu’une feule 6c même piece. Voyeç
l'article FONTE DES CLOCHES.
* ANSÉATIQUES. Voyei Hanse.
ANSER, v . a&. en terme de Boijfelier, c’eft garnir
une piece quelconque d’une verge de fer courbée en
cintre, dont les extrémités s’attachent aux bords de
l’ouvrage.
A N S E T T E , f, f, en terme de Metteur en oeuvre , eflj
Q q q