blic & des cérémonies, lui étoit confié. Sa fonôion
principale étoit de préfider à la célébration des fêtes,
de terminer les querelles des prêtres & des familles fa-
crées, de punir les impiétés & les profanations des
myItérés. On inftruifoit encore devant lui quelques
affaires criminelles & civiles, qu’il décidoit ou ren-
voyoit à d’autres cours. Le polemarque veilloit auffi à
quelques pratiques dereligion ; mais fon vrai département
étoit le militaire, comme le porte fon nom , dérivé
de 7tÔM/j.oç, guerre, & d’apjtt«', commander. Il étoit
tout-puiffant en tems de guerre, & jouiffoit pendant
la paix de.la même jurifdi&ion fur l’étranger, que le
premier archonte fur le citoyen d’Athènes. Les fix autres
qui portoientle nom commun de thefmothetes, qui
vient de $t<rpioç, loi, & de tMh/jj , établir, formoient un
tribunal qui jugeoit des fédu&ions, des calomnies, de
toute fauffe accufation ; les différends entre l’étranger
& le citoyen, les faits de marchandifes & de commerce
, étoient encore de fon reffort. Les thefmothetes
avoient fur-tout l’oeil à l’obfervation des lois, & le
pouvoir de s’oppofer à tout établiftement qui leur pa-
roiffoit contraire aux intérêts de la fociété, en faifant
une barrière élevée entre les autres magiftrats & le
peuple. Tel étoit le diftrid de chaque archonte en particulier.
Le corps feul avoit droit de vie & de mort.
En récompenfe de leurs fervices ces juges étoient
exempts des impôts qu’on levoit pour l’entretien des
armées, & cette immunité leur étoit particulière. La
fucceflion des archontes fut régulière ; & quelles que
furent les révolutions que l’état fouffrit par les factions
ou par les ufurpateurs, on en revint toujours à
cette forme de gouvernement, qui dura dans Athènes
tant qu’il y eut un refte de liberté & de vie.
Sous les empereurs romains plufieurs autres villes
greques eurent pour premiers magiftrats deux archontes,
qui avoient les mêmes fondions que les duumvirs
dans les colonies & les villes municipales. Quelques
auteurs du bas empire donnent le nom d’archontes
à divers officiers, foit laïques, foit eccléfiaftiques ;
quelquefois aux évêques , &c plus fouvent aux fei-
gneurs de la cour des empereurs de Conftantinople.
Ainfi archonte des archontes ou grand archonte, fignifie
la première perfonne de l’état après l’empereur ; archonte
des églifes, archonte de l’évangile , un archevêque
, un évêque ; archonte das murailles, le fur-
intendant des fortifications, & ainfi des autres.- Voy.
A r é o p a g e .
ARCHONTIQUES, adj. ([Théol.) mot formé du
grec upKuv, au plurier *p)tamç, principautés ou hiérarchies
d’anges. On donna ce nom à une fefte d’hérétiques
qui parurent fur la fin du 11e fiecle, parce
qu’ils attribuoient la création du monde , non pas à
Dieu , mais à diverfes puiffances ou principautés ,
c’eft- à-dire à des fubftances infelleftuelles fubordon-
nées à Dieu , & qu’ils appelaient archontes. Ils re-
jettoient le baptême & les faints myfteres, dont ils
faifoient auteur Sabahot, qui étoit, félon eux , une
des principautés inférieures. A les entendre, la femme
étoit l’ouvrage de fatan, & l’ame de voit reffufci-
ter avec le corps. On les regarde comme une branche
de la fe&e des Valentiniens. Voyez V a l e n t in i e n s
& G n o s t i q u e s . { G )
ARCHURE, f. f. ( Charp.) nom de plufieurs pièces
de charpente ou de menuifèrie placées devant les
meules d’un moulin.
ARCILLIERES, f. f. terme de Riviere, pièces de
bois cintrées & tournantes, fervant à la conftruûion
d’un bateau foncet.
* ARCIS-SUR-AUBE, {Géog.) ville de France en
Champagne, fur l’Aube. Long. x i.4 S . lat. 48.30..:
ARCITENENS, nom latin de la conftellation du
Sagittaire. Voyez S a g i t t a i r e . (O)
*A R C K , lac d’Ecoffe dans la province de Loqùe-
bar, près de celle de Murrai.
* ARCKEL i ( T e r r e d ’ ) contrée du Brabant-
Efpagnol, dont la ville de Liere ou Lire eft le lieu
principal.
* ARCLO ou ARE CLO, ville d’Irlande dans la
Lagénie, à l’embouchure de la riviere de Doro.
A R CO , ( l ’ ) f. m. terme de Fonderie ; ce font des
parties de cuivre répandues dans les cendres d’une
fonderie, & qu’on retire en criblant ces cendres, &
en les faifant pafler fucceflivement par différens tamis.
Voyez l'article C A LAM IN E .
* A R C O , (Géog.) ville^d’Italie dans le Trentin,'
proche la riviere Sarca , un peu au nord de l’extrémité
feptentrionale du lac de Garde. Long. x8. a i .
lat. 46. Jx.
A R Ç O N , f. m. ( Manège.) eft une efpece d’arc
compofé de deux pièces de bois qui foûtiennent une
felle de cheval, & lui donnent fa forme. Il y a un
arçon de devant & un arçon de derrière.
Les parties de Tarçon font le pommeau, qui eft une
petite poignée de cuivre élevée au-devant de la felle ;
le garrot, petite arcade un peu élevée au-deffïis du
garrot du cheval ; les mammelles, qui font l’endroit
oh aboutit le garrot ; 8c les pointes quiforment le bas
de Yarçon. On y ajoûtoit autrefois des morceaux de
liège, fur lefquelles on chàuffoit les battes. Voyez
G a r r o t , M a m m e l l e s , P o i n t e , B a t t e , &c.
Il y a des arçons mobiles pour les Telles à tous chevau
x, qui changent l’ouverture de la felle. U arçon
de derrière porte fur le trouflequin. ^b yeçTRO U S SE -
q u i n . Les arçofis fontnervés, c’eft-à-dire couverts
de nerfs de boeuf battus & réduits en filaffe, puis collés
tout-autour des arçons pour les rendre plus forts.
On les bande enfuite avec des bandes de fer qui les
tiennent en état. Au-deflbus des arçons on cloue les
contre-fanglots, pour tenir les fangles en état. Voye7
C o n t r e -s a n g l o t , S a n g l e , 6 -c.
Les piftolets d’arçon font ceux qu’on porte ordinairement
à Y arçon de la felle. Perdre les arçons, vui-
der les arçons, ferme fur les arçons. .
Arçons à corps, fervoient autrefois aux gendarmes.
Le trouflequin leur alioit jufqu’au milieu du
corps. {V )
A r ç o n , outil de Chapelier, avec lequel ils divifent
& féparent le poil ou la laine dont les chapeaux doivent
être fabriqués. Cet outil reffemble affez à un
archet de violon, mais la maniéré de s’en fervir eft
fort differente. Voyez A r ç o n n e r .
Varçon repréfenté figure 6 PI. du Chapelier, eft
compofé de plufieurs parties. La piece A B eft un
bâton cylindrique de 7 à 8 piés de longueur, qu’on
appelle perche. Près de l’extrémité B eft fixée à tenon
& mortoife une petite planche de bois chantournée
, comme on voit dans la figure, qu’on appelle
bec de borbin. Cette piece a fur fon épaifleur en C ,
une petite rainure dans laquelle fe loge la corde de
boyau c C,. qui après avoir pafle dans une fente pratiquée
à l’extrémité B de la perche, va s’entortiller
& fe fixer à des chevilles de bois qui font placées au
côté de la perche diamétralement oppofé au bec de
corbin. A l ’autre extrémité A de la perche eft de
même fixée à' tenon &: mortoife une planche de
bois D , qu’on appelle panneau. Cette planche eft
évidée, afin qu’elle foit plus légère, & elle doit être
dans le même plan que îe bec de corbin C. Elle eft
auffi plus épaifle par fes extrémités que dans fon milieu
: l’épaiffeur du côté de la perche fait qu’elle s’y
applique plus fermement ; l’épaiffeur pratiquée de
l’autre côté, eft pour recevoir le cuiret CC, qui eft
un morceau de peau de caftor que l’on tend fur l’extrémité
E du panneau, au moyen des cordes de
boyau ex ex attachées à ces extrémités. Ces cordes
font le tour de la perche, & font tendues par les petits
tarauts aa qui les tordent enfemble deux à deux,
de la même maniéré que les Menuifiers bandent la
feme d’une feie.Voye7^ S c i e , T outes les chofés ainfi
d ifpofées, on attache la; corde à boyau au moyen
d’un noeud coulant à l’extrémité A de la perche.
Après qu’elle y eft fix é e , on la fait pafler deffus le
cuiret , & on là conduit dans la rainure du bec de
corb in , d’oii elle pafle par la fente pratiquée à l’e x trémité
B de la perche aux chevilles i i i oh elle doit
être fixée & fuffifamment tendue.
On met enfuite une petite piece de bois b d’une ligne
ou environ d’épaifleur, qu’on appelle chanterelle.
L ’ufage de cette piece eft d’éloigner le cuiret du panneau
; ce qui laiffe un vuide entre deux, & fait ren dre
à la corde un fon qui eft d ’autant plus for‘t que
la corde eft plus tendue ■: Y arçon a fur le milieu de
la perche une-poignée 0, qui eft une courroie de cuir
ou de toile , qui entoure en-defliis la main gauche
de l’arçonneur. Cette courroie empêche que le poids
du panneau & du bec de*corbin ne faffent tomber la
corde de boyau fur la claie , & aide l’arçpnneur à
foûtenir Y arçon dans fa fituation horifontale.
- ARÇONNER-, v. neuf, terme de Chapelier, C ’eft
fe fervir de l’arçon décrit à l ’article précédent î cette
opération eft repréfentée { figurepremière, Planche de
Chapelerie.') L L L L font deux tréteaux fur Iefquels
eft pofée une claie d’ofier W qui en a deux autres
H K , H K , à fes extrémités qui font courbées en-
dedans , & qu’on appelle doffiers. Elles fervent à retenir
les matières que l’on- arçonne fur la première,
dont le côté antérieur doit-être appliqué contre le
mur qui a été fupprimé dans la figure, parce qu’il
l’auroit caché entièrement. Ces mêmes matières lont
auffi retenues du côté de l ’ouvrier par deux pièces
de peau M M , qui ferment les angles que la claie &
les doffiers laiflént entr’eux.
L’arçonneur A tient de la main gauche, & le bras
étendu, la perche de l’arçon qui eft fufpendu hori-
fontalement par la corde D E qui tient au plancher ;
enforte que la corde de boyau de l’arçon foit prefque
dans le même plan horifontal que la perche. De la
main droite il tient la coche F repréfentée féparémCnt
( figure 10 ; Planche du Chapelier.') avec le bouton de
laquelle il tire à lui la corde de boyau qui échappe
en gliflant fur la rondeur du-bouton, & va frapper
avec la force élaftique que la tenfion lui donne, fur
le poil ou la laine précédemment cardée, placée en
G ; ce qui la divife & la fait pafler par petites parties
de la gauche de l’ouvrier à fa droite ; ce qu’on
appelle faire voguer. On répété cette opération juf-
qu’à ce que le poil ou la laine foient luffifamment
arçonnés; pour cela on la raffemble fur la claie avec
le clayon. Voyez C L A Y O N , & la figure y qui le repréfente.
On conçoit bien comment la corde de boyau
venant à échapper du bouton de la coche, doit pouffer
l’étoffe que l’on veut arçonner de droite à gauche :
mais on n’entend pas de même pourquoi au contraire
elle pafle de la- gauche à la droite de l’ouvrier : c’eft
ce qu’on va expliquer. Soit la ligne droite A B {PI. I.
de Chapel-,) la cordé dans fon état naturel, c’eft-à-
dire en repos, D la coche , Cle poil ou laine qu’il
faut arçonner; fi on conçoit que la corde tirée par la
coche au point b parvient en D , oh elle ceffe d’être
retenue par le bouton de la coche , elle retournera
contrainte par la force élaftique au point de repos b,
oh elle ne s’arrêtera-pas ;-;la vîtefle acquife la fera
aller au-delà comme en C, oh elle frappera contre
l ’étoffe C, qui eft en quantité confidérablë de ce côté ;
elle s’y enfoncera jufqu’à ce que fa vîtefle foit anéantie
; elle reviendra enfuite de C en b avec la même
vîtefle que celle qui la fait aller de b en C ; elle entraînera
à fon retour la petite quantité de poil ou de
laine m, que le mouvement communiqué à la maffe
totale de poils par le premier choc, a fait élever fur
fon paffage. Ainfi ces poils jfafleront de la gauche à
la droite de l’ouvrier, ainfi qu’on l’obferve,
ARÇONNEUR, f. m. eft un ouvrier qui fc fert
de l’arçon, ou qui par fon moyen fait voler fur une
claie la laine ou le poil, qui auparavant ont été bien
cardés, pour être employés à la Chapellerie. Voyez
A r ç o n & A r ç o n n e r .
ARCOL, {Geog.) ville d’Efpagne, dans I’Anda-
loufie, fur un roc, au pié duquel coule la riviere de
Guadelette. Long, ix .x o . lat. 3 C. 40.
Il y a encore une ville de même nom dans la Caf-
tille vieille , fur la riviere de Xalon.
ARCTIQUE, adj, c eft, en Afironomie, une épi“
thete qu’on a donnée au pôle feptentrional, ou au
pôle' qui s’élève fur notre horifon. Voyez N o r d .
S e p t e n t r io n , Pô l e .
Le pôle feptentrional a été appellé pôle arctique, du
mot grec dpLioç, qui fignifie ' ourfie ; d’oh l’on a fait
le terme arctique, épithete qu’on a donnée au pôle
feptentrional, parce que la derniere étoile fituée
dans la queue de la petite Ourfe, en eft tres-voifine.
Voyez O u r s e .
- Le cercle polaire arctique eft un petit cercle de la
fphere parallèle à l’equateur, & éloigné du pôle
arctique de 2.3 e1 3o/- C ’eft de ce pôle qu’il prend le
nom d’arctique. Voyez C e r c l e , Sp h e r e .
Ce cercle & le cercle polaire antarctique fon oppo*
fe , font ce qu’on nommé Les cercles polaires. On peut
les concevoir décrits par le mouvement des pôles
de l’écliptique autour des pôles de l’équateur ou du
monde. Depuis le cercle jufqu’au pôle arctique, eft
comprife la partie de la terre appellée zone froide feptentrionale.
Les obfervations faites en 1736 & 1737
par l’académie des Sciences pour déterminer la figure
de la terre, ont été faites fous le cercle polaire
arctique. Voyez POLE & POLAIRE. (O )
A R CT O P H Y L A X , terme d'Afironomie , nom
d’une conftellation qu’on appelle autrement Bootes
ou Bouvier. Arctophylax fignifie gardien de l'Ours : il
eft dérivé des deux mots grecs ap-Aoc, ourfe, & <pv-
Xct7f]u, fe garde. La conftellation du Bouvier eft ainfi
appellée, parce qu’elle fe trouve proche de la grande
& de la petite Ourfe. {O )
A R C T U R U S , en grec «Vrbpoç dérive d’à'pz-roç,
ourfe, & de ùpd, queue; c’eft, en Afironomie, une
étoile fixe de la première grandeur, fituée dans la
conftellation du Bouvier, très-voifine de la queue
de l’Ourfe. Voyez Bo u v ie r : Voyez auffi O u r se G.
C o n s t e l l a t io n .
Cette étoile a été fort connue des anciens, comme
on le voit par ce vers de Virgile :
Arcturum, pluviafque Hyadas, geminofque Triones*
Il en eft auffi parlé dans l’Ecriture en plufieurs endroits
, comme on le voit par ces paffages : Qui fecit
arcturum & oriona & hyadas, & interiora aufiri. Job,
c. jx. v . 9. & c. xxxviij. v. 3 î. Nunqiùd conjungere
valebis micantes fiellas pleiqdas , aut gyrum àr.cturi po-
teris diffipare? {O)
ARCTUS, dp-floç, fub. m. ( Afironomie.) c’eft le
nom que les Grecs ont donné à deux conftellations
de l’hémifphere feptentrional, que les Latins ont appelles
urfii major & minor, 8c que nous appelions la
petite Ourfe & la grande Ourfe, Voyez OURSE grande,
8c petite. {O )
ARCUÀTION, f. f. terme dont quelques chirurgiens
fe fervent pour exprimer4a courbure des os,
comme il arrive aux enfans qui fe noiient, &c. Voyez
R a c h i t i s . ( K )
* ARCUDIA, {Géog. anc. & mod.) ville d’Afrique
dans la Barbarie , au royaume de Tripoli, vers la
frontière de celui de Barca, fur le golfe de Sidra.
Quelques-uns croient que c’eft l’ancien vicus Philee-
dorum ou Philcenorum aroe; d’autres que c’eft l’ancienne
Auto mal a.
ARCULÆ AV ES, {Myth.) nom que lesRomains