8 A B À
terre eft de 25 lieues, il s’enfuit que fi laterre étôit
parfaitement ronde & unie fans aucunes éminences,
\m homme de taille ordinaire devroit découvrir à la
diftance d’environ deux lieues autour de lui, ou une
lieue à la ronde : à la hauteur de 20 piés, l’oeil devroit
découvrir à 2 lieues à la ronde ; à la hauteur de 45
pié s, 3 lièties, &c.
Les montagnes font quelquefois que l’on découvre
plus loin ou plus près que les diftances précédentes.
Par exemple , la montagne N L (Fig. i.n ° 2. Géog.)
placée entre A & le point é , fait que le fpeftateur
A ne fauroit voir la partie N E ; & au contraire la
montagne P Q , placée au-delà de B , fait que ce même
fpeftateurpeut voiries objets terreftres lituésau-
delà de B , & placés fur cette montagne au-defliis du
rayon vifuel A B.
lé abaiffement d’une étoile fous l'horifon eft mefuré
par l’arc de cercle vertical , qui fe trouve au-deflous
de l’horifon, entre cette étoile & l’horifon. Voye{ Etoile , Vertical. (O)
ABAISSEMENT ok ABATEMENT , fub. m. en
"terme de Blafon, eft quelque chofe d’ajouté à l’écu,
pour en diminuer la valeur & la dignité, en conséquence
d’une aftion deshonorante ou tache infamante
dont eft flétrie la perfonne qui le porte. Voye[
A rme.
Les auteurs ne conviennent pas tous qu’il y ait
effeftivement dans le blafon de véritables abatte-
mens. Cependant Leigls & Guillaume les fuppofant
réels, en rapportent plufieurs fortes.
Les abattemens, félon le dernier de ces deux auteurs
, fe font ou par reverfion ou par diminution.
La reverfion fe fait en tournant l’écu le haut en
bas, ou en enfermant dans le premier écuflon un fécond
écuffonrenverfé.
La diminution, en dégradant une_partie par l’addition
d’une tache ou d’une marque de diminution,
comme une barre, un point dextre, un point champagne
, un point plaine, une pointe feneftre , & un
I gouffet. Voyeç chacun de ces mots à fon article.
Il faut ajouter qu’en ce cas ces marques doivent
être de couleur brune ou tannée ; autrement, au
lieu d’être des marques de diminution , c’en feroit
d’honneur. Voye^ Tanné , Brun.
L’auteur de la derniere édition de Gtïillin rejette
tout-à-fait ces prétendus abattemens comme des chimères
: il foutient qu’il n’y en a pas un feul exemple
, &C qu’une pareille fuppofition implique contradiction
; que les armes étant des marques de noblefle
& d’honneur, infignia nobilitatis & honoris , on n’y
fauroit mêler aucune marque infamante , fans qu’elles
ceffent d’être des armes ; que ce feroit plutôt des
témoignages toujours fubfiftans du deshonneur de
celui qui les porteroit, & que par conféquent on ne
demanderoit pas mieux que de fupprimer. Il ajoute
que comme l'honneur qu’on tient de fes ancêtres ne
peut fouftrir aucune diminution, il faut dire la même
chofe des marques qui fervent à en conferver la mémoire
; qu’il les faut lailfer fans altération, ou les fupprimer
tout-à-fait, comme on fait dans le cas du crime
de lefe-majefté , auquel cas onrenverfe totalement
l’écu pour marque d’une entière dégradation.
Cependant Colombines & d’autres rapportent
quelques exemples contraires à ce fentiment. Mais
ces exemples fervent feulement de monumens du
reffentiment de quelques Princes pour des offenfes
commifes en leur préfence , mais ne peuvent pas
être tirées à conféquence pour établir un ufage ou
une pratique confiante , & peuvent encore moins
autorifer des officiers inférieurs, comme des Hérauts
d’armes, à tenir par leurs mains des empreintes de
ces armories infamantes.
En un mot les armes étant plutôt les titres de
feu x qui n’exiftent plus que de ceux quiexiftent, il
A B A
femble qu’on ne les peut ni diminuer ni abaifler : ce'
feroit autant flétrir l’ancêtre que fon defcendant; il
ne peut donc avoir lieu que par rapport à des armes
récemment accordées. S’il arrive que celui qui les a
obtenues v ive encore, & démente fes premières actions
par celles qui les fuivent, Y abaiffementiz fera
par la fuppreflibn de quelques cara&eres honorans ,
mais non par l’introduâion de lignes diffamans. ( T )
ABAISSER une équation, terme d’Algèbre. Voye£ Abaissement. •
Abaisser eft aufli un terme de Géométrie. Abaiffer
une perpendiculaire d’un point donné hors d’une ligne
, c’eft tirer de ce point une perpendiculaire fur
la ligne. Voye{Ligne & Perpendiculaire. (O) Abaisser , c’eft couper, tailler une branche près
de la tige d’un arbre. Si on abaijfoit entièrement un
étage de branches , cela s’appelleroit alors ravaler.
Voye^ Ravaler. (K ) Ab a is s e r , c’e ft , en terme de Fauconnerie, ôter
quelque chofe de la portion du manger de l’oifeau y
pour le rendre plus leger & plus avide à la proie. Abaisser , marque parmi les Pâtijjiers, la façon
qu’on donne à la pâte avec un rouleau de bois qui
l’applatit, & la rend aufli mince que l’on v eu t, foit
u?on la deftine à être le fond d’un pâté, ou le deffus
’une tourte gralfe.
ABAISSEUR, f. m. pris adj. en Anatomie , eft le nom qu’on a donné à différais mufcles , dont l’action'
confifte à abaifler ou à porter en bas les parties
auxquelles ils font attachés. Voye^ Muscle.
Abaisseur de la levre fupérieure , eft un mufcle
qu’on appelle aufli conftricleur des ailes duneç ou petit
incifif Voyez INCISIF.
Abaisseur propre de la levre inférieure ou le quarrêÿ
eft un mufcle placé entre les abaijfeurs communs
des levres fur la partie appellée le menton. Voye^ Menton.
Ab a iss e u r de la mâchoire inférieure. Voye7 D l-
GASTRIQUE. Abaisseur de l 'a il, eft un des quatre mufcles de
l’oeil qui le meut en bas. Voye{ OEil & Droit.
*Ab a is s e u r desfourcils, empêche les ordures
d’entrer dans l’oe il, & lui fournit une défenfe contre
la lumière trop v iv e , lorfque par la contraction de ce
mufcle , les fourcils s’approchent de la paupière inférieure
, & en même tems l’un de l’autre. Ab aisseur de la paupière inférieure j ils fervent à
ouvrir l’oeil.
AB A L IEN A T IO N , f. f. dans le droit Romain
fignifie une forte d’aliénation par laquelle les effets
qu’on nommoit res mancipi, étoient transférés à des
perfonnesen droit de les acquérir , ou par une formule
qu’on appelloit traditionexu, ou par une renonciation
qu’on faifoit en préfence de la Cour. Voyeç Aliénation.
Ce mot eft compofé de ab, & alienare, aliéner.
Les effets qu’on nomme ici res mancipi , & qui étoient
l’objet de Yabaliénation , étoient les beffiaux , les
efclaves, les terres, & autres poffeflions dans l’enceinte
des territoires de l’Italie. Les perfonnes en
droit de les acquérir étoient les citoyens Romains ,
les Latins , & quelques étrangers à qui on permét-
toit fpécialement ce commerce. La tranfaClionfe faifoit
, ou avec la cérémonie des poids, & l’argent à
la main, ou bien par un défiftement en préfence d’un
Magiftrat. (//)
* AB ANÀ, riviere de Syrie qui fe jette dans la mer
de ce nom, après avoir arrofe les murs de Damas
du côté du midi, .ce qui l’a fait appeller dans l’écriture
riviere de Damas.
A B A N D O N N É , adj. en Droit, fe dit de biens
auxquels le propriétaire a renoncé fciemment & volontairement
, & qu’il ne compte plus au nombre de
fes effets.
On
A B A
On appelle aufli abandonnées , les terres dont la
mer s’eft retirée, qu’elle a laiffées à fe c , & qu’on
peut faire valoir. Abandonné au bras féculier, e’eft-à-dire livré par
les juges eccléfiaftiques à lajuftice féculiere, pour y
être condamné à des peines affliCtives que les Tribunaux
eccléfiaftiques nefauroient infliger. (H ) Ab a n d o n n é , adj. épithete que donnent les
chafleurs à Un chien courant qui prend les devans
d’une meute, & qui s’abandonne fur la bête quand il
la rencontre.
ABANDONNEMENT, f. m. en droit, eft le dé-
laiffement qu’on fait des biens dont on eft poffeffeur,
ou volontairement ou forcément. Si c’eft à des créanciers
qu’on les abandonne, cet abandonnement fe
nomme ceffion : fi on les abandonne pour fe libérer
des charges aufquelles on eft affujetti en les pofle-
dant, il fe nomme déguerpiffement. Voye[ Cession
& Déguerpissement.
L ’abandonnement qu’un homme fait de tous fes
biens le rend quitte envers fes créanciers, fans qu’ils
puiflent rien prétendre aux biens qu’il pourroit acquérir
dans la fuite. ( H )
ABANDONNER, v. a. en Fauconnerie, c’eft laifler
l’oifeau libre en campagne, ou pour l’égayer, ou'
pour le congédier lorfqu’il n’eft pas bon. Abandonner un cheval, c’eft le faire courir de
toute fa vît elfe fans lui tenir la bride. Abandonner les«
étriers, c’eft ôter fes piés de dedans. S’abandonner OU
abandonner ion. cheval après quelqu’un, c’eft le pour-
fuivre â courl'e de cheval.
* ABANGA , f. m. c’eft le nom que les habitans
de l’île Saint-Thomas donnent au fruit de leur palmier.
Ce fruit eft de la grofleur d’un citron auquel
il reffemble beaucoup d’ailleurs. C. Bauhin dit que
les Infulaires en font prendre trois ou quatre pépins
par jour à ceux de leurs malades qui ont belbin de
peCloraux.
* ABANO, f. f. petite ville d’Italie dans la république
de Venife & lePadoüan. Long. zg . 40. lac.
$6. 20-
* ABANTÉENS, f. m. plur. font les peuples d’Ar-
gos ainfi nommés à’Abas leur roi.
* AB ANTES, f. m. pl. peuples deThrace, qui paf-
ferent en Grece, bâtirent Abée que Xercès ruina,
& fe retirèrent de-là dans l’île de Négrepont, qu’ils
nommèrent Abantide.
• * ABANTIDE, f.f. le Négrepont. V. Abandes.
ABAPTISTON, f. m. c’eft le nom que les anciens
donnoient à un infiniment de Chirurgie, que les écrivains
modernes appellent communément trépan. V. T répan.
ABAQUE , f. m. chez les anciens Mathématiciens
fignifioit ime petite table couverte de poufliere fur
laquelle ils traçoient leurs plans & leurs figures, félon
le témoignage de Màrtius Capella, & de Perfe. Sat,
I . v. ‘-*
Necqùi abaco numéros & facto in pulvére metas
Scit riftffe vafer.
- C e mot femble venir du Phénicien j?3N, abak ,
poufliere oit poudre. Abaqüè, ou table de Pythagore, abacus Pytha-
goricusy étôit une table -dé nombres pour apprendre
plus facilement les principes de FArithmétique ; cetté
table frit nommée table de Pythagore, à caufe que ce
frit lui qui l’inventa.
Il eft probable que la tàbl'e dë Pythagore n’étoit autre
chofe que ce que nous appelions^table de multiplication.
Voye^ T able de Pythagore.
- Ludolphè à donné des méthodes pour faire la multiplication
fans le fecoufs de Y abaque ou table : mais
elles font trop' longues & trop difficiles pour s’en fer-
vir dans les opérations ordinaires.-J'bye^MULTlPLl-
jCATION . (O )
Tome I,
A B A 9
Abaque. Chez les anciens ce mot fignifioit une
efpece d’armoire ou de buffet deftiné à différens ufa-
ges. Dans un magazin de Négociant il fervoit de
comptoir ; & dans une fale à manger, il contenoit
les amphores & les cratères ; celui-ci étoit ordinairement
de marbre, comme il paroît par cet endroit
d’Horace :
Et lapis albus
Pocula cum cyatho duo fuffmet,
Les Italiens ont nommé ce meuble credençd. Le
mot abaque latinifé eft Grec d’origine : abaque fignifie
de plus panier, corbeille, chapiteau de colonne
, bafe d’une roche, d’une montagne , le diamètre
du foleil, &c. Quelques-uns prétendent qu’a-
baque eft compofé d’à privatif & de /èé-r/ç, fondement
ou bafe, c’eft-à-dire qui eft fans pié d'eftal, attaché
contre le mur. Mais Guichard remonte plus
haut, il dérive le mot aJédf de l’Hébreu "ON, extolli,
être élevé ; & il fuppofe qu’il fignifioit d’abord une
planche ou une tablette, ou quelqu’autre meuble
femblable appliqué contre le mur. Tite-Live & Sal-
lufte parlant du luxe des Romains, après la conquête
del’A fie, leur reprochent pour ces buffets inconnus
à leurs bons ayeux un goût qui alloit jufqu’â en faire
fabriquer de bois le plus précieux $ qu’on revêtoit de
lames d’or.
* \Jabaque d’ufage pour les comptes & les Calculs
étoit une efpece de quadre long & divifé par
plufieurs cordes d’airain parallèles qui enfïiôient chacune
une égale quantité de petites boules d’ivoire
ou de bois mobile comme des grains de chapelet,
par la difpofition defquelles, & fuivant le rapport
que les inférieures avoient avec les fupérieures, on
diftribuoit les nombres en diverfes claffes, & l’on
faifoit toute forte de calculs. Cette tablette arithmétique
à l’ufage des Grecs ne fut pas inconnue aux
Romains.' Onia trouve décrite d’après quelques monumens
antiques par Fulvius Urfiniis &£ Ciaconius :
mais comme I’ufage en étoit un peu difficile, celui
de compter avec les jettons prévalut. A la Chine &
dans quelques cantons de l’Afie, les Négocians comptent
encore avec de petites boules d’ivoirè ou d’é-
bene enfilées dans un fil de léton qu’ils portent accroché
à leur ceinture. ( G )
* Abaque. Le grand abaque eft encore une efpece
d’auge dont on fe lert dans les mines pour laver For. Abaque, c’eft, dit Harris, &c difent d’après Harris
les auteurs de Trévoux, la partie fupérieureou
le couronnement du chapiteau de la colonne. L’aba*
que eftquarréauTofcan, au. Dorique, & à l’Ioniqué
antique, & échancré fur fes faces aux chapiteaux
Corinthien & Compofite, Dans ces deux otdres,
fes angles s’appellent cornes, le milieu s’appelle balai,
la courbure s’appelle arc , 6c a communément
une rofe au milieu. Les ouvriers, ajoutent Màliclerc
& Harris, appellent aufli abaque un ornement Gothique
avec un filet ou un chapelet de la moitié de la
largeur dé I’ôrnement, & Fon nomme ce filet, le filet
ou le chapelet de l'abaque. Dans l’ordre Corinthien,
Y abaque eft la feptieme partie du chapiteau. Andrea
Palladio nomme abaque la plinthe qui eft autour du
quart-de-rond appellé échifne ; Yabaque fe nom rite encore
tailloir.- Seamozzi donne aufli le nom dé abaque
à une mouluré en creux, qui forme le chapitéaù du
pié-d’eftal de l’ordre Tofean. Voye^ HaRRis , première
& fécondé partie.
* ABARANER, f. petite ville dans lâ grande Arménie.
Long. 6'4. lat.gff. 6 6 '.
* ABAREMO-TEMO, f. m. arbre qui croît, dit-
on , dans lés montagnes dii Bréfil. Ses racines font
d’un rouge-foncé, & fon écorce eft cendrée, amere
au goût, & donne une décofïioii propre à détergér
les ulcérés invétérés. Sa fubftance a la même propriété,
Il né relie plus qu’à s’aflïtrer del’exiftence de