traite dans îes exercices publics le Reéleur de PUni-
■ veriité de Paris, d'amplijfime reclor.
AMPLITUDE d'un arc de parabole, (en Gèotn.') eft
la ligne horifontale comprile entre le point d’où on
luppole qu’un arc ou portion de parabole commence
, & te point où cette portion le termine. Ce terme
cil principalement en ufage dans le jet des bombes,
& Yamplitude de la parabole s’appelle alors amplitude
Au ja . Foye^ Pa r a b o l e & Pr o j e c t i l e .
A m p l it u d e d’un aßre, en AJlronomie, eft l’arc de
l’horifon compris entre le vrai levant ou le vrai couchant
, fk le point où cet allre fe leve ou fe couche
en effet. Foyt[ Ho r is o n , L ever , C o u c h e r , &c.
L*amplitude eft de deux fortes, ortive ou orientale,
& occidentale ou occafe.
L’amplitude orientale ou ortive , eft la dillance entre
le point où fe le v e l’a llr e , & le point du véritable
o r ien t, qui eft un des points d’interfeélion de l’équateur
& de l’horifon. Voyt^ O r ie n t .
\damplitude occidentale ou occafe, éft la diftance entre
le point où l’aftre fe cou ch e , 6c le point du v rai
occident équinoélial. Foye^O c c id e n t .
L'amplitude orientale 6c l’occidentale s’appellent
tantôt feptentrionale, tantôt méridionale, félon qu’elles
tombent dans la partie feptentrionale ou méridionale
de l’horifon.
Le complément de Y amplitude orientale ou occidentale
au quart complet de l’horifon, s’appelle aft-
muth ; cependant il faut remarquer, que comme il y
a une infinité d’azimuths, il n’y en a qu’un leul qui
foit véritablement le complément de Y amplitude ; lavoir
, l’azimuth qui répond au cercle vertical, paf-
fant par le point de l’hôrifon où l’aftre fe leve ou fe
couche. Vbye^ Az im u th & V e r t ic a l .
Pour trouver Y amplitude orientale du foleil, ou
d ’un autre aftre, par le moyen du globe, F. G l o b e .
Pour trouver Y amplitude du foleil par la Trigonométrie
, la latitude & la déclinaifon du foleil'données
; il faut dire : comme le co-finus de la latitude
«fl au rayon, ainfi le finus de la déclinaifon eft au
finus de Y amplitude. Il eft facile de voir que comme
la déclinaifon du foleil change d’un jour à l’autre,
Y amplitude change aufli, 6c que de plus elle eft différente
pour chaque latitude. C ’eft pourquoi les Af-
tronomes ont dreffé des tables des amplitudes diurnes
du foleil pour chaque jour & pour, différentes latitudes
, comme pour Paris, Londres, &c.
U amplitude magnétique eft un arc de cercle compris
entre le point du lever ou du coucher du foleil,
& le point eft ou oiieft du compas magnétique ou
bouffole ; c’eft-à-dire, la diftance du point du lever
ou du coucher du foleil au point eft ou oiieft du
compas magnétique. Voyeç B o u s s o l e , C e r c l e ,
L e v e r , C o u c h e r , &c.
Lorfque la bouffole n’a point de déclinaifon, c’eft-
à-dire , lorfqu’elle eft directement tournée au pôle,
il eft vifible que l’eft ou l’oüeft de la bouffole répondent
exactement à ceux du monde, & qu’ainli Y amplitude
magnétique eft alors la même que Y amplitude
aftronomique. (O)
* AMPOULE , f. f. (JHifl• ancY) vafe en ufage chez
les Romains, 6c furtout dans les nains, où ils étoient
remplis de l’huile dont on fe frotoit au fortir de l’eau.
Les Chrétiens fe font aufli fervis d'ampoules ; 6c les
vafes qui contenoient l’huile dont on oignoit les ca-
thécumenes & les malades, le faint chrême , 6c le
vin du facrifice, s’appelloient ampoules. C ’eft encore
aujourd’hui le nom d’une phiole qu’on conferve dans
l’églife de Saint Remi de Reims , 6c qu’on prétend
avoir été apportée du ciel pleine de baume, pour le
baptême de Clovis. Ce fait eft attefté par Hincmar,
par Flodoard, & par Aimoin. Grégoire de Tours &
Fortunat n’en parlent point. D ’habiles gens l’ont
combattu y d’autres habiles gens l’ont défendu. Et il
y a eu , à ce qn’cm prétend, un ordre de chevaliers
de la f tinte ampoule, qui faifoit remonter fon inftitu-
tion jufqu’à Clovis. Ces chevaliers étoient, félon
Favin, au nombre de quatre ; favoir, les barons de
Terrier, de Beleftre, de Sbnatre 6c de Louvercy.
AMPOULETTE , f. f. £ Art Milit. ) C ’eft ainfi
qu’on nomme dans l’Artillerie, le bois des fulées des
bombes 6c grenades. Foye^ Fusée. (Q )
A m p o u l e t t e S , f f. pl. en terme de Mâtine, c’eft
l’horloge à fable qu’on tient dans la chambre du vaif-
feau où eft la bouffole. F. Sa b l e 6*H o r l o g e . (Z )
* AMPURD AM , petit pays d’Efpagne, à l’extrémité
orientale de la Catalogne, aupié des Pyrénées.
* AMPURIAS, ville & port d’Efpagne dans la
Catalogne. Long. 20. 40. lat. 42 .
AMPUTATION, f. f. en Chirurgie, eft l’opëratioft
de couper un membre ou autre partie du corps.Dans
les cas de mortification on a fou vent recours à Yamputation.
Foye1 M o r t i f ic a t io n , G â n g r e n e ,
Sp h a c e l e . L’amputation d’un membre eft une opération
extrême à laquelle on ne doit avoit recours
qu’après avoir employé tous les moyens poflibles
pour l’éviter. Elle eft inévitable lorfque la mortification
s’eft emparée d’une partie , au point qu’il n’y
ait plus aucune efpérance qu’elle fe revivifie. Les
fracas d’os confidérables, par coups de fufil, éclats
de bombe 6c de grenade, 6c autres corps conton-
dans , exigent Y amputation ; de même que la carie
des os , qui ronge & confirme leur fubftance, 6c les
rend comme vermoulus.
Lorfque l’opération eft réfôlue fur fa néceflité in-
difpenfable , il faut déterminer l’endroit où elle fe
fera. On a établi avec raifon qu’on ne couperoit du
bras & de la cuiffe que le moins qu’il feroit poflible.
On coupe la jambe quatre travers de doigt au-def-
fous de la tubérofité antérieure du tibia ; non-feulement
pour la facilité de porter une jambe de bois
après la guérifon, mais pour éviter de faire l’incifion
dans les tendons aponévrotiques des mufcles extérieurs
de la jambe , 6c pour ne point feier l’os dans
l’apophyfe, ce qui rend la cure longue & difficile
parla grande furface d’os qui feroit alors découverte.
Quelques auteurs font d’avis qu’on doit ménager
la jambe de même que l’extrémité fupérieure ; ils
preferivent en conféquence, que pour les maladies,
du pié, il faut conferver la jambe jufqu’au-deffus des
malléoles, & faire porter un pié artificiel. Solingen,
fameux praticien de Hollande, en a inventé un (au
rapport deDionis), qu’il dit avoir tant de fermeté-1,
qu’on peut marcher avec autant de facilité que fi l’on
avoit un pié naturel. Cette hettreufe invention ne
nous ayant pas été tranfmife, nous fournies dans le
cas de douter de fes avantages. F. Ja m b e d e b o is .
On peut extirper le bras dans fon articulation fupérieure
, pour les maladies (fui affeCtent la tête de
l’humerus. On a donné à l’Académie de Chirurgie
plufieurs Mémoires en projet fur la méthode d’extirper
la cuiffe dans l’article : mais cette operation n’a
pas encore eu lieu, & paroît abfolument impraticable.
On coupe les doigts dans les articles : quelques
praticiens préfèrent de les couper dans le corps de
la phalange avec des tenailles incifives.
Fabrice d’Aquapendente ne veut pas qu’on coupe
un membre dans la partie faine ; mais dans la partie
gangrenée, deux travers de doigt au-deffous du lieu
où finit la mortification. L’opération fe fait fans douleur
; on cautérife enfuite avec des fers rouges tout
ce qui refte'atteint de pourriture. Cette maxime n’eft
point fuivie, elle eft très-defeâueufe ; car il eft im-
poflible de cautérifer jufqu’à la partie faine exclufi-
vement ; mais fi la cautérifation n’eft pas exaCte, ce
qui reliera de gangrené communiquera facilement la
pourriture aux parties faines, ce qui rendra l’opération
inutile. Si le feu agit fur les parties faines, l’opération
fera fort douloureufe ; on perd par-|à l’avantage
qu’on fe promettroit. Outre la cruauté d’une
pareille opération, on ne feroit pas difpenfé de la
ligature des vaiffeaux lors de la chiite de l’efearre.
-Tous ces inconvéniens doivent faire rejetter cette
opération, & femblent confirmer un axiome reçû
en Chirurgie, que les amputations doivent fe faiflp
dans la partie faine. J’ofe cependant affûrer que je
me fuis quelquefois fort bien trouvé de fuivre une
route moyenne entre ces deux préceptes. J’ai fait
avec fuccès plufieurs amputations dans la partie attaquée
d’inflammation, qui fépare la partie faine de
la gangrenée. Cette méthode eft fondée fur la raifon
6c fur l’expérience : lorfqu’on a emporté un membre,
on doit tâcher de procurer la fuppuration de la
plaie, & on fait que i’inflammation eft un état antécédent
néceffaire à la fuppuration ; on doit donc
l’obtenir plus facilement en coupant le membre dans
une partie déjà enflammée. On fait aufli qu’il ne fe
fait jamais de fuppuration fans fievre, 6c que la fièvre
eft caufée par l’inflammation : la fievre fera donc
plus violente fi l’on coupe le membre dans la partie
faine, puifque fans calmer celle que produifoit l’inflammation
qui féparoit le fain du gangrené, on en
excite encore une nouvelle. (Foyeç Gan grene.)
Lorfqu’on fe détermine à faire Y amputation dans la
partie enflammée, il faut avoir foin de débrider les.
membranes ou les aponévrofes ; car par l’étranglement
qu’elles caufent, le moignon pourroit tomber
èn mortification, & on regarderoit alors ce que nous
venons de dire comme un précepte meurtrier, malgré
les avantages décrits, auxquels fe joint celui de
conferver une plus grande partie du membre. .
Avant que d’entreprendre l’opération, il faut dif-
pofer toutes les çhofes qui y font néceffaires : le tourniquet
, 6c tout ce qui en dépend, fera rangé fur un
plat, avec les irïftrumens, qui confiftent en un grand
couteau courbe pourl’incifion circulaire des chairs,
( Foye[ C outeau) , un couteau droit pour couper
les chairs qui éntourent les o s , une compreffe fendue
pour retrouffer les chairs, une feie pour feier les
os (Foyeç Scie) , & des aiguilles enfilees pour faire
la ligature des vaiffeaux (JFoye^ Aiguille). Sur Un
autre plat feront difpofées les pièces de l’appareil,
de façon qu’elles fe préfentent les unes après les autres
dans l’ordre où l’on doit les employer : ce font
de la charpie brute, deux petites compreffes quar-
rées larges d’un pouce, une compreffe ronde de la
grandeur du moignon, une croix de Malte, trois
compreffes longuettes, & une bande d’une longueur
convenable. Il eft bon d’avoir toutes ces pièces doubles
, en cas qu’on foit obligé de changer l’appareil ;
il faut en outre être muni de quelques boutons d’alun
crud 6c d’alun en poudre.
Tout étant p rêt, on peut faire l’opération : il faut
d’abord mettre le malade dans une fituation commode
pour lu i, autant qu’elle peut l’être dans cette
circonftance, & pour l’opérateur. Si l’on doit couper
le bras ou la cuiffe, le chirurgien fe mettra extérieurement
; 6c li c’eft la jambe ou l’avant-bras, il
fe placera à la partie interne, parce que dans cette
fituation il feiera plus facilement les os.
Les aides-chirurgiens doivent être placés félon
les fondions dont ils feront chargés pendant l’opération,
pù il y a trois conditions effentielles à remplir.
Il faut d’abord fe rendre maître du fang par le
moyen du tourniquet (voye{ T ourniquet). Il faut
en fécond lieu abattre le membre félon l’art ; 6c en
dernier lieu, il faut faire la ligature des vaiffeaux,
6c appliquer l’appareil.
Pour abattre le membre, il faut le faire foutenir
au-deffus & au-deffous du lieu où fe doit faire la
fe&ion. Lorfque le membre eft fraéluré en plufieurs
pièces, il doit être fur une planche ou dans une efpece
de caiffe ; fans cette précaution, lé moindre
mouvement cauferoit au malade des douleurs très-
aigues , aufli cruelles que l’opération. On peut mettre
immédiatement au-deffùs du lieu où l’on va faire
l’incifion,• une ligature circulaire un peu ferrée; elle
fert à affermir les chairs 6c diriger l’incifion. Il faut
avoir foin de retrouffer la peau & les chairs avant
l’application de cette ligature.
Le chirurgien, le genou droit en terre, & le>bras
droit paffé fou S le membre qu’il va amputer, reçoit
de cette main le couteau courbe qu’un aide lui préfente.
Il en pofe le tranchant fur le membre de façon
que la pointe foit du côté de la poitrine le plus inférieurement
qu’il eft poflible. Il pince avec le doigt
index 6c le pouce de la main gauche le dos du couteau
vers fa pointe : il eft inutile de pofer fortement
les quatre doigts de la main gauche fur le dos du couteau
; car ce n’eft point en appuyant que tes inftru-
mens tranchans font capables de couper, mais en
feiant, pour ainfi dire. Sur ce principe , qui eft in-
conteftable, on commencera l’incifion circulaire en
tirant le couteau inférieuremeut par l ’adion combinée
des deux mains, & énfuite on coupera en glif-
fant eirculairemerit autour du membre ; quand on
en eft à la partie fupérieure, le chirurgien le te leve,
& il continue de couper en faifant ce mouvement,
enforte qu’il achevé l’incifion circulaire lorfqu’il eft
entièrement debout, avec cette attention de commencer
le plus inférieurement que l’on peut ; on
n’eft pas obligé de reporter plufieurs fois le couteau,
& d’un feul tour on fait l’incifion.
Quelques praticiens font l’incifion circulaire en
deux tems : ils coupent la peau & la graiffe deux travers
de doigts au-deffous du lieu où ils fe propofent
de feier l’os ; ils font enfuite retrouffer & affujettir
les parties coupées pour continuer à leur niveau
l’incifion jufqu’à l’os. L’avantage de cette méthode
eft d’éviter que l’os ne déborde les chairs ; ce qui ren-
droit la cure fort longue , en mettant dans l’obligation
de refeier la portion d’os qui fait éminence. Mais
on pourroit fans rendre l’opération plus longue &
plus douloureufe, obtenir cet avantage, en inclinant
le tranchant du couteau vers la partie fupérieure du
membre , le faifant entrer obliquement de bas en-
haut dans les chairs. J’ai fait plufieurs fois cette opération
de cette maniéré : je laiffe de cette première
incifion environ un pouce de chair autour de l’os, &
je coupe encore obliquement avec un biftouri droit
ce qui refte jufqu’au périofte exclufivemenr. Par cette
méthode le bout de l’os eft toûjours caché dans les
chairs , fans que le malade ait été obligé d’acheter
cet avantage par un furcrôît de douleurs ; 6c je ménage
le tranchant de mon inftrument pour une autre
opération. C ’eft une attention qu’il faut avoir, fur-
tout dans les armées , où il faut beaucoup opérer
avec le même inftrument.
Dès que l’incifion circulaire eft faite, on prend le
couteau droit pour couper les chairs qui relient autour
de l’os , ou dans l’entre-deux à la jambe 6c k
l’avant-bras. On a foin d’incifer le périofte; il eft
inutile de le ratifier vers la partie inférieure, comme
on le fi?it communément ; cela allonge l’opération
fans produire aucun fruit. On retrouffe les chairs
avec la compreffe fendue , & on prend enfuite la
feie que l’on appuie fur Fos légèrement pour faire
la première trace. On peut aller après à plus grands
coups, mais toûjours fans trop appuyer, de crainte
d’engager les dents dans le corps de Fos. Quand on
eft fur la fin, il faut aller plus doucement pour ne
point faire d’éclats. Celui qui foûtient le membre
doit avoir attention de ne pas le baiffer, car il feroit
éclater Fos ; ni de le relever, car il ferreroit la feie
comme dans un étau, & rendroit l’opération plus
difficile. Lorfqu’il y a deux os, il faut faire enforte de