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leterrein. Le petit nombre de Sybarites qui avoient
pu fe fauver, érant revenus pour relever leurs anciens
murs, furent détruits par des Athéniens qui s'occ
u p e n t du même projet : du moins c’eft ce que
l’on peut conclure du récit de différons hifloriens.
C e fut alors que commença la nouvelle ville de
Thuiium, qui depuis fut fouraife aux Lucaniens.
Diodore , différant en cela de Strabon , dit 'que
cinquante ans après fa dëftmêfion , elle fut repeuplée
par des T he ffalien squi furent enfaite
challés par les Crotoniates.; & que ce fut alors
que des Athéniens y vinrent avec dix vaifîeaux :
ce qui eft plus probable. J
Les- Romains s’en étant rendus maîtres, y'établirent
une colonie fous le confulat de T . Sem-
pronius Longus & de Scijübn l’Africain , .l’an de
Rome 559. ^Thurium prit alors le nom de Copia
I & non Copia, comme dit Strabon), que l’on
retrouve fur quelques médaillesmais qui cependant
ne fut pas généralement en ufage.
Paufanias écrit que ceux qui font yerfés dans
les antiquités de l’Italie, yeiùent que la ville de
Lupiii, qui eft entre Blindes & Hydrunte , ait été
autrefois appelée Sybaris. Cet auteur ajoute que
cette ville a un port fait de main d’homme , par
ordre & fous: l’empire d’Aclrien. - -
Sybaris , fontaine du Péloponnèfe , dans l’A -
chaïe propre, près la ville dé Bura., félon Strabon.
Sybarïs , ville de l’Afie , dans la Colchide.
Elle étoit la réfidence du roi du p ay s , félon
Diodore de Sicile. 1
SYBARITES ( ks Sybarites ) , peuples de l’Italie ;
qui habîtoient la ville de Sybaris, fituée à l’embouchure
de la rivière de même nom, fur la côte
du golfe de Tarente.
Les Sybarites ne font guère connus que par
leur goût pour les plaifirs & l’excès de leur
molhffe.
Athénée, Z. x u ,p . ft 8, rapporte que 1 un d’eux
étant à Sparte , fut invité à un de ces repas où
la frugalité qui V régnoit, les difeotirs férieux que
l’on y tenoit, ’& la dureté des lièges lui firent
dire quil ne s’étonnoit plus de la bravoure des
Lacédémoniens, puifquils ne dévoient point avoir
de regret de quitter une vie qu’ils paffoient fi
durement. Auffi les Sybarites n’eftimoient en Italie
que les Tyrrhéniens, & dans la Grèce que les
Ioniens, parce que ces deux peuples avoient à-
peu-près les mêmes moeurs qu’eux.
Strabon, L. v i , p- 182, dans fa defeription de
^Italie, dit que la ville de Sybaris étoit fituée
en tre les rivières de Sybarii & de Crathis, & à deux
cens flades de Crotone. Le même auteur ajoute
que ces peuples -s’élevèrent à un tel point de
grandeur, qu’ils oommandoient à quatre Hâtions
voifmes, qu’ils . avoient l’empire fur vingt-cinq
viiles, que le territoire fie Sybaris occupoit cinquante
frtades de territoire, & qu’ils furent en.
état de mettre trois cens mille hommes fous les
armes i; pour demander raifon aux Crotoniates
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de ce qu’ils avoient donné retraite h cinq cens
Sybarites.
Diodore de Sicile, L. v u , dit que Thélis , un
de leurs généraux, perfuada au peuple de chaffer
cinq cens de leurs plus riches citoyens , 8c de
vendre leurs biens pour leur être diftribués. Les
proferits fe retirèrent à Crotone, où Thélis envoya
des ambaffadeurs pour les demander , .8c déclarer
la guerre en cas de refus.
Héraclide de Pont dit que les Sybarites feçouè-
rent le joug de la tyrannie de Thélis, & qu’ils
mafîâcrèrent jufqu’au pied /des autels ceux qui
avoient eu quelque part à Ton gouvernement.
Athénée rapporte que les Crotoniates ayant envoyé
trente de leurs concitoyens en ambaffade aux
Sybarites, iis les maffacrèrent & jettèrent leurs corps
dans les foffés de leur ville , & lés laiffèrent dévorer
par les bêtes. .
Mflon, fameux athlète, fut nommé le général
. de l’armée que les Crotoniates envoyèrent pour
fe venger : il battit les Sybarites, les pourfuivit &
les repouffa jufques dans leur ville capitale, de
laquelle il forma le fiège : il s’en rendit le maître ,
& l’enfeveüt fous les eaux de fes deux rivières.
Ælien, Z. i x , c. 24, dit que telle fut la fin de
cette république, devenue fameufe par fon luxe
& fa molleffe.
Athénée dit qu’ils habilloient leurs enfàns de
pourpre , 8c leur garniffoient les cheveux avec des
riibans tiffus en or. Ceux des Sybarites qui don-
noient des repas punies les plus fomptueux,
étoient récompenfés avec des couronnes d’o r , &
leurs noms publiés dans les affemblèes de religion
8c de jeux publics.
Les femmes étoient une année d’avance averties
lorfqu’elles dévoient afîifter à quelque feftin public.
On avoit exempté de toute impofition publique
les pêcheurs 8c les marchands d’anguilles-, ainfi
que ceux qui vendoient 8c mettoient en oeuvre
la teinture en pourpre.
Les Sybarites établirent des jeux pour lefquels
ils propofèrent des prix confidérables, pour faire
tomber ceux de la ville d'Olympie, dont ils étoient
■jaloux.
Cinquante-huit ans après la ruine de Sybaris
par les Crotoniates, 8c fous l’archontat de Calli-
juaque à Athènes, les anciens habitans difperfés,
fe joignirent à quelques Theffaliens, 8c entreprirent
de rétablir leur ville fur fes anciens débris ; mais
au bout de cinq ans les Crotoniates détruifirent
cette nouvelle ville 8c en chaffèrent lés habitans
pour toujours.
Diodore <!e Sicile., L. x u , dit que les Sybarites
chaffés de la ville qu’ils , voulôieiit rétablir, envoyèrent
des ambaffadeurs à Sparte 8c à Athènes,
pour demander des fecours pour retourner dgns
leur pays : les Athéniens firent armer dix vaif-
feaux, 8c firent publier J’offre des terres dans tout
le Péloponnèfe, ce qui leur attira beaucoup de
.monde, dont le plus grand nombre étoient des
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Zchéens 8c des Trézéniens. Cette flotte paffa en
Italie, 8c s’arrêta près de l’ancienne Sybaris, dans
le lieu où étoit la fontaine Thuria : on y forma
l’enceinte d’une ville que l’on nomma Thunum.
Les Sybarites, 'comme anciens propriétaires,
s’attribuèrent les premières places dans le gouvernement,
ils donnèrent les premières places dans
les cérémonies publiques de la religion aux femmes
des anciens habitans du pays , ils prirent pour eux
les terres les plus.près de là ville, comme étant
plus ailées à exploiter : cela fouleva les autres
citoyens ; 8c comme ils étoient en plus' grand
nombre, ils maffacrèrent prefque tout ce qui reficit
des anciens Sybarites, félon le rapport d’Ariflote,
dans fon livre des républiques.
Apres- cette expédition on fit venir des habitans
de la Grèce, à qui on donna, par la voie du
fort, des maifons dans la ville, 8c des terres à la
campagne. Cette ville devint riche 8c puiffante,
fe forma en gouvernement démocratique , -8c fit
alliance avec les Crotoniates.
Us firent enfuite choix de Charondas pour être
leur légiflatèur. Il leut fit des loix tres-fages, 8c.
auxquelles on dérogea rarement, félon Diodore
de Sicile.’
Charondas périt vifrime d’une loi qu’il avoit
faite; il étoit défendu, fous peiné de la vie , .de
porter des armes aux affemblèes du peuple. Il
revenoit de la campagne armé, lorfqu’il apprit
que le peuple tenoit une affemblée remplie d’agitation
: quelques mal-intentionnés virent fon épée ,
8c lui reprochèrent qu’il étoit le premier qui eût
violé une loi qu’il avoit faite: il tira fon épée,
8c fe perça le fein.
SYBERUS, nom d’une ville. de l’IUyrie, félon
Etienne de Byfance.
S Y B O T A , port de l’Epire, fur la côte d’AI-
mène, entre l’embouchure du fleuve Thiamis 8c
la villte de Torona, félon Ptolomée.
Sybota , nom d’une île fituée fiir la côte de
l’Epire, félon le feholiafie grec de Thucydide.
SYBRA , lieu fortifié de l’Afie , dans la Pnrygie,
félon Etienne de Byfance:
SYBRIDÆ, municipe de l’Attique, dans la
tribu Eréchtheïde, félon le même.
SYBURPÔRES ou Suburpores , peuples de
là Libye. Us habîtoient au midi du mont UJargala,
félon Ptolemée.
SYCÆ , lieu de la Th race, dans le port 8c à
l’oppofé de la ville de, Byfançe.
S Y C A , lieu de la Sicile, dans le voîfinage de
la ville, de Syracufè, félon Etienne de Byfance.
SYCÀM A ZO , fiège dont il efr parlé dans les
afres du concile d’Ephèfe.
SYCAMINORUM OPPIDUM, Sycamtnos,
;p Sycamïnon, ville de la Phénicie, au midi &
au pied du mont Carmel, fur la Méditerranée,
vis-a-vis de Ptolémaïde.
SYÇAMÏNOS, ville de la Phénicie, qui étoit
fuuée dans le voifinage du Carmel, à vingt-quatre
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milles de Ptolémaïs, félon l’itinéraire d’Antonin.
Ce n’étoit plus qu’un bourg au temps c’Eufèbe,
qtii étoit fur le bord de la mer, entre Céfarée
oc Ptolémaïs, 8c on l’appelloit Epha.
SycâmInos , ville que . Philoflrate met aux
confins de l’Egypte 8c de l’Ethiopie. Ptolemée
écrit Hiera Sicaminos. U la place fur lé bord
oriental 8c au midi de la petite cataraéle du Nil.
SŸCÈ , nom d’uiie île fituée fur la côte de
l’Ionie, félon Pline.. -
SYCELLA, nom que Jofeph donne au lieu où
Saul campa, lorfqu’il pourfuivort David, 8c où
celui-ci, étant entré la nuit dansle tente de Saiil,
fe contenta de lui enlever fon javelot.
SYCHEUM, ville maritime de l’Arabie heu-
reufe, félon Simeon Sethi, cité par Ortélius.
S Y C T A , ville de FAfie, dans Pintérieur des
terrés de là Perfide , felon Ptoleméè, L. v i , c. 4.
SYCURIUM, ville de la Thefl’rJie , dans la
Magnéfie, fituée au pied du mont Offa, félon
Tite-Live, Z. x L u , c. 54.
SYCUSSA, île fituée dans le voifinage de
l’Ionie , félon Pline ; Z. v , c. 3t.
SYDER.IS j fleuve qui avoit fon embouchure
dans la mer Cafpienne, dans l’endroit où cette
mer commence à s’a.ppeller mer d’Hyrcanie, félon
Pline, Z. vi,..ci
S YD O P T A , ville de 1’Ethiopie, fous l’Egypte,
félon Pline , Z. v i 9 "c. 2p.
SYDR A Ç I , peuples de Flnde, qui habîtoient
le pays où .fut le terme des expéditions d’Alexandre
de ce.iCQté-là, félon Pline, Z. x u , c. <5.
S YD R I , peuples de l’A fie, dans l’Arachofie,
félon PtoIemfé e , Z. v i ., ci 20.
SYD RUS, ville de l’Inde, en-deçà du Gange ,
fur le bord du fleuve Indus, entre Pa.ra.bati &
Epitaufa, félon Ptolemée, X. v u , c. *.
SYED R A , ville de la Cilicie, félon Ptolemée.
Strabon nomme cette ville Sydra, 8c il la place
dans le voifinage de Coracafium.
SYEN E, ville d’E gypte, dans la Thébaïde,
fur le N i l, aux confins de l’Ethiopie, à cinq qiille
flades d’Alexandrie, félon Pline, Z. u , c . 73.
Elle étoit fous le tropique, c’efl-à-dire, 3 25®
30 min.-de latitude feptentrionaîe ; ce qui prochilfoit „
au temps du folfli.ee, un effet naturel, mais qui
étonne d’abord ; c’efl qu’à midi les corps n’y pre-
duîfoient aucune ombre. Strabon , dit qu’il y avoit
un puits dont on fe fervoit pour obferver exactement
le joilr du folfiice. Ce jour-là l’image du
foleil fe voyolt à la furface de l’eau qui étoit au
fond de ce puits..
Juvenai fut exilé à Syene, fous le prétexte d’y
commander une cohorte,.,.
Pline dit que l’on dqnne auffi le nom de Syene
à une pér.infule de mille pas de circuit, fi:r k s
confins de. l’Ethiopie, du côté de l’Arabie,
dans laquelle il y avoit une garnifon romaine*
Syene porte aujorircFliui le nom d’JJfaaa.