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pour des réalités. C ’eft un défaut inévitable à tout
auteur, qui, voulant à la fois rendre raifon de
tous les points d’antiquité, n’ofe en même temps
s’écarter du cercle* étroit que préfentent les feules
notions puifées dans l’Ecriture.
Selon le doâeur Hyde, le fabéïfme fut enfuite
réformé, par Zoroafîre, qui rétablit le culte du vrai
Dieu ; mais non pas, fans doute, tel que nous le
concevons, mais tel que le concevoient les premiers
adorateurs des aftres, qui ne dévoient admettre
qu’une pulflance infinie régiflant tout l’univers ,
& non pas félon les idées rétrécies des Juifs.
ïl eft probable que cette puifiance étoit le Feu ,
ou plutôt que le feu en étoit l’emblème, & la
puiflance l’aliment éternel du foleil & des étoiles.
De-là vient que la religion des Perfes ordonnoit
d’entretenir un feu facré : c’étoit peut-être à leur
imitation que les Juifs entretenoient un feu facré
fur un des autels de leur temple.
On ne trouve pas le nom de Zafciens ou Sabéens
dans l’Ecriture ; mais les rabbins & les commentateurs
prétendent que Moyfe les a eus en vue
dans plufieurs de fes loix cérémoniales, ce qui
eft très - probable, foit pour les contredire, foit
pour s’approprier leurs ufages & leurs cérémonies.
Qn :peut voir fur.cet objet Spencer (Z . //, de
legibus Uebr&orum ritualibus ).
Voici ce que nous apprennent des auteurs
Orientaux concernant la fe&e & les opinions des
Sabéens. Ge n’eft pas le nom d’une’ nation particulière,
mais d’une feéïe : mais les écrivains orientaux
en parlent diverfement, & il ne paroît pas qu’aucun
ait bien connu le pur fabéïfme ; mais, comme tout
homme penfant ne fe refofera à regarder cette
religion comme très-ancienne., $£ n’offrant qu’mi
culte très-pur, Mahomet lui-même, tout fanatique
qu’il étoit, n’a pu refafer au fabéïfme une place
diftinguée entre les- religions pour lesquelles il
montre de l’eftime. On fait qü’il en admet trois,
auxquelles il attribue une origine refpeâable ; &
ce font le judaïfme, le chrifiianifme Sc le zabéï/me,
parce qu’elles ont eu pour auteurs des patriarches
ou des prophètes.
Selon Houflain V a ëz, dans fa paraphrafe per-
fane de l’alcoran, les Zabiens ont admis diffé-
rens rits tirés du judaïfme, du chriftianifme & du
mâhométifme ; mais je ne crois pas du tout que
ce qu’il en dit puifle être exaft quant aux anciens
"Zabii. Selon lui ils révèrent les anges d’un culte
religieux, & ils admettent dans leurs livres de
lithurgie les pfeaumes de David. Je croirois plutôt,
comme, il le dit, que pour prier ils fe tournent
tantôt vers l’orient, & tantôt vers le midi, parce
que du premier point ils voient fe lever pour eux
le foleil, & que cet aftre, parvenu au fécond,
étoit dans toute fa force.
Quoique je ne croie pas que ce que l’on connoît
du fabéïfme aéhiel foit conforme au fabéïfme ancien
, je vais cependant, pout compléter cet
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article, ajouter ce que je trouve dans le diéHon-î
nairç de la Màffinière.;
Ils ont, felon^ quelques,, ouvrages cités par Her-
belot ( Bibliothèque orientale )., un livre qu’ils
attribuent à Adam , qu’ils regardent comme
leur bible , & dont les cara&èrcs font différens
des caraftères communs: du refie il eff écrit en
langue caldaïque. Mais ce qui dénote dès le premier
mftant que ce ne font pas les anciens Zabiens,
ceft qu’il ajoute qu’ils ont une grande vénération
pour S. Jean., dont ils fe difent difciples, & qu’ils
pratiquent une efpece de baptême. Auffi nos voyageurs,
au lieu de les nommer Saducéens & de
1^ regarder, comme de Amples adorateurs des
aftres, les nomment-ils chrétiens de S. Jean. Les
Arabes cependant les donnent pour les defeendans
de la plus ancienne nation du monde ; ajoutant
que du moins dans leurs livres, ils parlent la langue
d Adam & de: fes premiers fuccefleurs. Sans doute
il feroit très- curieux qu’un homme très-inftruit des
langues anciennes., & doué d’unefprit très-philo-
fophique , pût fe trouver à portée d’étudier ce
peuple & fa langue. Peut-être trouveroit-on que
ce peuple & cette langue appartiennent en première
propriété à des fiècles qui ont précédé ceux
que nous connoifTons. Ge feroit un témoignage
moral à joindre à la foule de faits phyfiques qui
attefient l’ancienneté du monde. Mais la croyance
& les rits aéluels de ces peuples prouvent qu’ils
ont perdu l’idee de leur première origine, ou
qu’ils n’ont fait feâe que depuis l’étabïifîement du
chriflianifme.
Ils difent qu’ils tirent leur origine & leur loi
de Sabeith & d’Edris, que l’on fuppofe être Seth
& No é, mais qui pourraient être auffi bien Samuel
& Efdras. On trouve dans leurs livres beaucoup
d'inftruélions morales.
Us prient Dieu fept fois lé jour, & jeûnent
pendant-tout un mois lunaire, ne prenant, de
toute la journée, aucune efpèce de nourriture. Ce
jeûne eff placé de manière qu’il fe trouve toujours
à l’équinoxe du printemps: ce qui revient à la
pâque dos Juifs. Us honorent le temple de la
Mecque , révéré, comme on fait, très-long-temps
avant Mahomet ; ils ont auffi beaucoup de. refpe&
pour les pyramides d’Egypte, dans l’une def-
quelles ils croient que fut enterré Sabi, fils d’Enoch.
Us pratiquent un pèlerinage, religieux, dont le
terme eff un lieu fitué dans la Méfopotamie , près
de Haram (que l’on croit être Chanet) ; & ce lieu,
fi ce n’eft pas celui où naquit Abraham, doit
être au moins regardé , félon une certaine efpèce
de gens , pour celui d’où partit ce patriarche pour
fe rendre dans la Paleftine. Quelques auteurs
croient que ces Sabéens honorent ce lieu , parce
qu’un certain Sabi, dont ils tirent leur origine,
vivoit en ce lieu. Ce Sabi eft différent de Sabi
que l’on dit fils d’Enoch.
Un auteur arabe ( Ben-Azem ) , afliire que la
religion des Zabiens eft non - feulement la plus
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ancienne, mais qu’elle a été la plus générale dans I
b inonde primitif jufqu’au temps d’Abraham, dont,
fÿ0„ fut, toutes les autres religions font descendues.
Selon lui, les anciens Perfes, les Chalcléens , les
Affyriens, les Egyptiens , les Indiens, & même
las Grecs, étoieut tous Zabiens ayant 1introduction
des différentes religions adoptées pu- chacun
de ces peuples. Ils ont fait defeendre l'époque
«ifqn’au temps du chriftianifme & du mahomé-
tifme. Il y a même des chrétiens orientaux qui
ii’héftftent pas-àdire que Conftanrin-le-Grand quitta
1a religion des Zabiens pour adopter le chriftia-
nifmëï - -
Chardin, -dans fon voyage de Perfe , dit que
les chrétiens de S. Jean font en affez petit nombre
en Arabie1 en Perfe , le long du golfe Perfique ;
uu’ils font originaires de Chaldée , & qu’ils étoient
â’anclens difciplesjjde Zoroaftre, dont ils ont con-
fervé plufieurs dogmes. Us reçurent le baptême
de S. Jean , firent un mélange de la do&rine chrétienne
, des pratiques judaïques , & des rêveries
du mâhométifme. Mais ils regardent 3. Jean comme
l’auteur de leur croyance, de leurs rits, & même
de leurs livres. Ils renouvellent tous les ans leur
baptême. S. Jean & fa famille eft, après Dieu,
le plus grand objet de leur vénération. Us prétendent
que fon tombeau eft près de la ville de
Ghufter, capitale du Chufiftan ; & ce qui doit
nous faire apprécier la juftefiè & l’étendue de
leurs connoiflances, c’eft qu’ils placent au même
endroit les fources du Jourdain. -
Selon eux, Jefus-Chrift n’étoit pas fils de Dieu ,
niais un prophète infpiré par l’efprit faint. Cependant
leur vénération pour la croix va prefque
jufqu’à l’idolâtrie. Je n’entrerai pas dans le détail
de quelques autres de leurs dogmes, détail qui
appartient à des temps modernes.
ZABIRNA, rivière de l’À fie , dans la Méfo-
potamie: elle va fe perdre dans le Tigre.
Selon Diodore de Sicile, Bacchus campa auprès
de cette rivière.
ZABULON, {la tribu de): elle étoit bornée au
nord par les tribus d’Àfer & de Nephtali: au
fud, par le torrent de Cifon ; à l’eft, par la mer
de Galilée, & à l’oueft par la grande mer. Prefque
tout.s les villes de cette tribu étoient dans la
la plaine de Galilée.
Zabulon, ville de la Judée, fituee dans la
plaine de Galilée, dans la tribu de Zabulon ,
félon Jofué & le livre des Juges.
joieph, de Bell. J ad. ., dit que Ceftius la,prit,
la pilla , & la brûla, quoiqu’il en admirât la beauté.
Cette ville étoit lunée au fuel-eft de Ptolémaïs.
ZABUR , contrée de l’Afié , dans la Babylonie ,
& où étoit fituée la ville de Séleucie,, félon les
afies du concile de Nicée.
ZABUS , ZàBATUS , ZERBIS ( grand Zab ©u
Z arb ) : ce fleuve, qui eft le même que Je Lycus 9
prend fa fouree vers, le 36e degré de latitude,
court d’abord vers le nord- oueft, enfuite a l’oueft,
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puis vers le fud-oueft, enfin au fud fe, rendre
dans le Tigre, vers.le 35e degré 45 minutes de
latitude.
Xénophon dit que ce fleuve., à fon entrée -dans
le Tigre, parut aux Grecs comparable au Tigre
même. Les Grecs, dans leur retraite, s’y arrêtèrent
trois jours.
Zabus minor ou C aprus ( petit .Zab ou Ai-
tun-Sou) , fleuve de l’Afie. Il prenoit ftu fouree à
l ’eft d’Arbelles , coûtait au fud-oueft fe perdre dans
le T ig re , vis-à-vis de Ceene 9 au - défions & au
fud-fud-eft dugrand, Z abus, : ,
ZAC ANTHA , ville de l’Hifpanie, dans llpériej
, félon Apoifodore, cité par Etienne de Byfânce.
Ce dernier dit qu’elle fut prife par Annibal. il la
nomme auffi Zacynthus & S.iguntum.
ZA CATHÆ , peuples de la Sarmatie Afiatique,
vers les fources du Tapaïs-, felpn Ptolemée. : - :
ZA CH A R , forterefiè extrêmement fort-e de
l’A ile , dans la Colchide , fur le fommet d’une
montagne, félon Agâthias.
, ZA.CHLUBI, peuple dont il eft fait ■ mention
par Curopalate & Cédrène. Selon Ortélius , il
faifoit partie des Slaves.
' ZACYNTHUS, en grec Zctuvv^oy} Zacynthe,
île de la mer Ionienne, à l’oueft de;la.partie du:
Péloponnèfe où fe trouv-oit le Sinus Cfrélo-jins ,;où
golfe de Cliélonice : la mer . y forme unvdéçroit.
Cette île aujourd’hui fe nomme Z ante. .Strabon lui
donne 160 ftades de tour : il.y av.oit beaucoup de
forts , Sc elle étoit très-fertile.. Cet-auteur s’appuie
d’un vers del’Odyffée, L. v, v. 24:
AaKÎyJov ts , Zciy.ti're , kcu 1Jhns.ercr.ct Zclkvv$oç9
pour affurer qu’elle produifoit beaucoup de bois«
C’eft probablement d’après ce même vers d'Homère
que Virgile a dit, Æn. L. 111, v. 270 & 27/ ; ,
Jam mtdio apparet flucîu nemorofa Zacynthos9
Dulichiumque, Sameque, & Ncritos ardua faxis.
Il y avoit dans cette île une ville de même
nom, dans la partie orientale , avec une citadelle.
Selon Denis d’Halycarnaff'e, elle tiroit fon nom
de Zacynthus, fils de Dardaniis : ce;prince_yétant
paffe avec des Phrygiens, s’y fixa. L’hiftoire de
la Grèce parle peu de cette île; .
Selon Thucydide, les premiers Grecs cqnnus dans
cette île étoient des Achéens, venus de l’Achaïe
- propre. On voit qu’el.e pafta fous la domination
de Philippe , roi de Macédoine, qui la céda à
Amynandre, roi des Athamanes : celui-ci en confia
le gouvernement à Philippe de Mégalopqiis, qui
le tranfmit à Hiéroclès de Sioïle.
Après la défaite d’Antiochus aux Theripopyles,
Hiéroclès vendit i’iie de Zacynthe aux Achéens.
Selon Tite-Live, ce fut Lévinus .qui prit-d’a-sTaut
cttte \ille& la citadelle, laquelle , félon Paufanias,
fe nommoit Pfophis, parce que, dit-il, un Pfcplii