des courans qui auroient pu les détmire, après les'
avoir formées.
Dans d’autres places, où la chaleur intérieure
des volcans ne fe faifoit pas fentir, les dépôts
marins fe font diffipés par la même force qui les
avoit produits, & leur éloignement a laide entre
les volcans le vuide qu’occupe a&uellement la
mer.
La partie folide, reliant de ces dépôts marins,
conftitue les montagnes que l’on trouve en Sicile,
ainfi que celles qui fe voient en Italie , en France ,
dans l’Auvergne & le Vivarais, & probablement
dans tous les autres, lieux du globe.
On conçoit que ces montagnes doivent être un
compofé de toutes fortes de fubftances des trois
règnes rapprochés, mêlées en quantité fous des
formes différentes : d’où il a dû réfulter, par la
fuite des temps, des combinaifons inattendues ,
qui ont paru oc paroîtront toujours bien extraordinaires
& fouvent très--curieufes.
A dater des premiers temps où les continens
& les îles fe formèrent., des fiècles accumulés fans
nombre fe font pafféspend ant que la Sicile
croiffoit infenfiblement au fein des eaux. Faifons actuellement
abftraétion de tout ce qui lui eft étranger,
pour ne nous occuper que d’elle.
Cette île parut enfin comme un point à- la fur-
face de la mer r de nouveaux fiècles la virent
s’agrandir, & faire partie du globe. Stérile d’abord
& déferte,. dans, les fiècles fuccefîifs elle devint peu
à peu féconde & habitée, en recevant toutes les
femences. qui lui furent apportées, des régions,
voifines Sc éloignées.
Les premiers agens d’e cette fécondité furent les
pouzzolanes & les- cendres des volcans. Les vents
difperfoient au loin ces fubftances de tous les côtés ,
for les plaines, de. fable & fur le galet, for les
roches calcaires, & for les parties qui par elles-
mêmes n’étoient nullement propres à la végétation.
Les arbres & les plantes s’y multiplièrent avec
abondance, & bientôt la richeffe du. fol, rendit
cette île propre à faire le bonheur de fes'habitans.
Les féconds agens qui,, à la même époque, contribuèrent
à fa 'fertilité, forent les eaux du ciel ,
autour defquels on apperçoit encore les couches
volcaniques, les laves oc les dépôts marins. Ailleurs
fe préfentent des inégalités moins terribles, que des
herbes & des moufles variées, différentes brouflailles,
des bouquets d’arbres, d’épaiffes forêts même s’em-
preffent d’embellir. Ces objets gracieux, en s’unif-
fant aux débris des rochers, aux cataraftes, for-
moient la décoration des plaines , bordoient irrégulièrement
errantes- d’abord fur fiiTurface. Elles commencèrent.
par creufer de petits vallons , en fe raffemblant
dans les. parties baffes, du terrein., De-là s’échappant
en filets infenfibles, elles formèrent dçs
ruiffeaux qui., devenus torrens ,. s’accrurent toujours
, & tracèrent de profondes-vallées,.au fond
defquelles forent appuyées les bafes irrégulières
de ces hautes montagnes qu’on y voit s’élever de
toutes parts. Ces montagnes, tantôt ifolées y tantôt
accouplées ou féparées, foit par des plaines,, des.
contrées qui ne préfentent que du fable ou des
pierres mobiles difperfées à leurs pieds, foit par,
des collines calcaires encore tendres, abaiffées par
lès efforts, des eaux, reçurent: d’elles leurs places &
leur, étendue. Les eaux produifirent auffi, par lent
sapidité,. des profondeurs, & des abîmes effrayans,.
les étangs, les lacs & les rivières,
qui fe repofoient en partie fous leurs rameaux,
dont les eaux pures oc tranquilles fe plaifoient
à reproduire l’image. Ailleurs, ces arbres majeftueux
ombrageoient des vallons émaillés de fleurs & de
verdure ; & des nappes d’eau tranfparentes, qui
tomboient en cafcades, offroient, dans mille points
de vu e , un ciel orné de nuages légers, à toutes
les heures du jour, les plus délicieux payfages.
On devoit voir fous fes pas , dans ce beau
climat, les fleurs & les fruits grouppés. enfemble,
& fe fuccéder pendant toutes les faifons. Les
oifeaux & le gibier peuplèrent à l’envi les airs &
la campagne ;/ les étangs &les fleuves dûrent avoir
leurs richeffes ; tout offroit aux premiers peuples
qui occupèrent ce raviflànt féjour, une vie douce,
oifive, & exempte de befoins.
Peut-être alors la paix & le bonheur habitoient
parmi les hommes : c’eft du moins cette préfompticu
qui fournit aux poètes l’idée de l’âge d’or.
Révolution hifiorique. La diverfité des peuples ,
des cultes & des langues, fit changer cette île y
plus d’une fois , de moeurs & de dénomination. On
la trouve défignée chez les anciens par les noms
cl ’île du Soleil , & de terre des. Cyclopes '& des
Leftrygons...
Les Sicanîens, partis de L’Hifpanie , vinrent,
après d’anciennes nations, s’établir dans cette île,
& la nommèrent Sicanie..
Les Siciliens ou Sicules, qui venaient d’Italie,
leur fuecédèrent & lui donnèrent le nom de
Sicile, -
Les Phéniciens voulurent- avoir auffi des pof-
fcflions en Sicile. La quantité de demeures creüfées
dans les rochers , peut faire croire que ces peuples
employèrent les. combats, les rufes, les perfidies.
Mais pendant que les premiers habitans fe retiroient-
dans les montagnes, ces derniers parvinrent à fe faire
des établiffemens fur les côtes. Ils y eurent des
comptoirs, & leur commerce y devint confidérable..
Les Troyens partagèrent avec eux cet avantage.
Les Grecs s’y établirent pour la première fois
après le fiège de Troy e , temps où plufieurs de
leurs chefs étoient errans fur la Méditerranée. On
voit par Homère, que fon héros Ulyffe n’y trouva
que d’anciennes nations. Ils y abordèrent à differentes
époques, & y régnèrent long-temps, formant
un nombre prodigieux de républiques, fous
des, noms différens , mais la-plupart tirant oes noms
des diverfes contrées de la Grèce. Chacun apporta
de fon pays des fciences, des arts & des opinions
particulières. Les édifices qui nous reftent.de ces
républiques font des temples en pierres, de l’ordre
dorique, des premiers temps de l’architeâure.
Les Grecs, avec le temps, partagèrent l’empire
de la Sicile avec les Carthaginois , dont la domination
s’étendoit for toute la Méditerranée. Ces
nouveaux conquérans y apportèrent auffi leur commerce
, leurs armes & leurs dieux. Ils occupèrent
tes rivages de l’occident & du feptentrion.
Les Mamertins, vernis d’Italie, s’emparèrent
de Mefline, & appelèrent les Romains, qui, déjà
vivement follicites par leur ambition, ne deman-
doient qu’un prétexte pour y porter leurs armes
contre les Carthaginois. J’ai rapporté tout au commencement
de cet article , une infeription qui
prouve que les Romains faifoient déjà le commerce
dans la Sicile. Mais leur ialoufie contre les
Carthaginois les porta à y faire des conquêtes.
Enfin , après bien des combats dans les environs
de File, & dans l’île même y ils parvinrent à s’en
emparer.
Les Romains employèrent quelques années à
y établir la paix , l’abondance , & même la fplen-
deur. Ils y élevèrent, dès le temps de la république,
de fuperbes édifices en marbre ; leur puiffance &
leur ambition ne trouva rien de trop magnifique.
Il eft bien remarquable que la Sicile devint, fous
leur domination , beaucoup plusfloriffante.qu’èlle ne
l ’avoit du temps des Grecs y c’eft-à-dire, du
temps où elle fe regardoit comme libre. C ’eft qu’au
lieu d’une liberté générale & d’une grande intelligence
entre ces villes.,, chacune d’èlles formoit
une petite république à part, & voyoit dans les
autres autant de rivales & d’ennemies ; auffi étoient-
elles fans ceffe en guerre les unes contre les
autres.
. Les Siciliens , fous le gouvernement: des, R omains
, perdirent leur génie militaire, & ces haines-
de cités à cités y qui ne fervoient qu’à leur propre
deftru&ion : l’île n’éprouva de maux que les vexations
de Verrès , qui en enleva les plus précieufes
produirions des arts, portés- alors au plus haut
degré de fplendeur dans, tous les genres. En fe
rendant maîtres^ de la Sicile, les Romains a voient
laiffé à fes habitans leurs temples,. leurs divinités
& leurs cultes, que les Grecs & les autres nations
y avoient apportes : tout y confèrva un caractère
de bon goût & même a élégance, à-peu-près
jufqu’au partage de l’empire Romain. A cette époque
les monumens de l’antiquité fe degradoient, &
n’étoient plus rétablis y les arts ceffèrent d’être
appréciés,, & les talens difparurent,. pour, laiffer
regner l’ignorance & la barbarie.
Vers la fin, du quatrième fiècle Syracufe £ut la
première ville de la Sicile qui reçut le. Chriftianiftne :
plufieurs villes, & bientôt, toutes lès contrées
de l’île fuivirent cet exemple ; bientôt on négligea
lès temples . & les» monumens publics. L’ignorance
des prêtres , égalant la ferveur de leur zèle, ils
ment la guerre aux fciences, & aux arts, pour la
feire plus.fûrement au paganifine qui les cukivoit.
Le refte des ’ révolutions de la Sicile, depuis
l’arrivée des Arabes, fous le nom de Sarrazins, n’eft
pas de mon objet.
Je n’ajouterai qu’un mot ; c’eft que fes
villes de la Sicile dont l’hiftoire p. confervé fes
noms, monte à.deux cens quarante-cinq; ceux,
des Cazales , à trois ; ceux des châteaux, à cinquante
un; ceux des- villages, des tours & des
hameaux, à quatorze ; ce qui fait en tout trois
cens treize. Mais on retrouve remplacement d’un
plus grand nombre ; & il doit y en avoir dont fes
noms’ font abfolument perdus.
Sicilia , triple colline de Grèce , dans l’At-
tique , au voifinage de la ville .d’Athènes, félon.
Paufanias.
fe Sicilia, île fituée dans les environs du Pélo-
ponnèfe, félon Etienne de Byfance..
Sicilia, nom d’un lieu de la ville de Rome..
J~ Capitolin en fait mention dans la vie de Per-
tinax.
SICILIBBENSIS , fiège épifcopal d’Afrique
dans la province proconfûlàire, félon la conférence
de Carthage.
SICILIBRA, ville de l’Afrique propre ,, à-vingt-
neuf milles de Carthage, entre" U n u c a & V aU is .
SICIMA, ville de la Pàleftine, dans la Samarfe,
félon Jofèph;
SICIMINA, montagne d’Italie, dans la GauleCif-
padàne. Elle étoit aux. environs des champs appelés»
M a c r i campi felùn Tîte-Live.
SICIN1TES , habitans de S i c in u s , île de la mer
Egoê, & lune des Cyclades, felon Diogène.
Laërce.
SICINOS ou Pholegandros , nom de l’une
des îles Cyclades. Elfe étoit fituée au fod-eft de
Siphnos -, à l’eft de Mélos, & à Foueft & très-près
de celle d’Ios, vers 1e 36e degré 40 minutes de.
latitude.
SICLAG* nom ancien d’un lieu de la Pafef-
fine.
SÎCOBASILISCES , Sicobasïlisses , Sicos-—
BÆsilisse, Sicos-Basilisces , Sicos—Basiliscos
o u Sicos-Basilicos lieu de l’Afie, dans l’Arménie,
fur la routé de Germaniciu à E d t f f d -, felon
' l’itinéraii'e d’Antonin.
SICOBOTES , peuples que Jiiles, Capitolin:
’ femble placer dans la Scythié européenne..
SICORIS ( la Sègr e) , fleuve de. l’Hifpanie cité—
rieure. Le débordement de ce fleuve & du C in ra -
faillirent perdre Céfar- & fon armée auprès d’ Ile rd a ,,
Ce dictateur dit, que 1e S ic o r is féparoit 1e pays -
. des Ilergètes de celui» des La c eta n i.
Cette rivière,..en coulant:par lé fiid-oueft, a'r—
' rofoit B e r g iiffa , l l e r d a „ S c fe jçtoit dans Ÿlberu s k
Otfàgefh,
SICULENSIL,. peuplé de l’ilé de. Sardaigne a.
félon Ptolemée.
Z SICULI, peuplés qui étoient originaires de lâi
5 Dalmatie,, &. qui vinrent., s’établir dans, ritaliev^