
Cavions, j les Deuvengiens, les Eudofes, les Sî-
doniens, les Siiardoniens, les Mithons, les Var-
dons, les Rugiens, les Hérules, les Lémoviens,
les Cariens, les Guttons, les Lombards & les
Bourguignons ; de forte qu’ils occupoient la partie
de la Pologne qui eft au couchant de la Viftule,
Féleélorat de Brandebourg , la Poméranie & le
duché de Meklenbourg. Il arriva dans la fuite
que les Eudofes,. les Sidoniens 8c les Mi thons
qui demeuroient au couchant de l’embouchure
de l’Elbe , firent une ligue enfemble , 8c prirent
plus particuliérement le nom de Vandales.
L e premier roi .des Vandales qui nous foit
connu,. s’appelle Godigifèle ou Godifèle ; il fut
tué dans un combat contre les Francs, l’an 406.
C ’en étoit fait de tous les Vandales, fi Refpendiol,
chef des Alains, ne fut venu à leur fecours &
n’eût empêché les Francs de les exterminer entièrement.
Gonderic fuccéda à fon père Godigifèle *
& forma le projet de conquérir les Gaules. Il
reçut de grands échecs, en tentant d’y pénétrer;,
mars cela ne l’empêcha pas de continuer fa conquête.
Il y entra 8c ravagea tout le pays, & pafla
dans PHifpanie, l’an 209 : il s’empara de la partie
du nord-ouefi en 411,- étendit fes conquêtes &
établit dans fes états une monarchie nouvelle.
Il rapporte que ce roi barbare ayant étendu la
fnain contre l’églife de Séville, appelée .alors Hif-
palis, peu après la prife de cette ville, fut tout
d’un coup faifi par un démon , & qu’il mourut en
cet état. On fait quel fond on, doit faire fur le
récit du crédule Idace. Genferic , frère de Gonderic,
lui fuccéda. Quelques auteurs l’accufent
d’apoftafié, & prétendent que de catholique, il
étoit devenu arien.
L’an 429, ce prince, à la réquifition du comte
Bonifkce , pafla en Afrique. On varie, il efl vrai,
fur l’époque de cèt événement; car S. Profper
indique l’année 427, Baronius, l’an 428. J’ai adopté
l’opinion du P. Pagi.
Genferic s’empara en peu de temps de toutes
les villes d’Afrique, à l’exception de Cyrtha -, de
Carthage & d’Hippone, qui, dans la fuite, eurent
le même fort. Le comte Boniface qui s’étoit repenti
de fa conduite, voulut en vain arrêter les progrès
du mal dont lui-même étoit l’auteur. Il fut défait
l’an. 430, & affiégé dans Hippone, trois mois
avant la mort de S. Augüftin.
L’an 431, vers le mois de juillet, les Vandales,
levèrent le fiége d’Hippone, qui duroit depuis quatorze
mois.. On fe crut délivré d’eux dans cette ville
malheureufe ; mais ces barbares ayant vaincu les
Romains en bataille rangée, revinrent contre cette
ville, la prirent & la brûlèrent en 422 : elle avoit
été abandonnée par fes malheureux habitans.
En 43 5 , Genferic fit la paix avec l’empereur
Valentinien III ; mais fon aéfive fureur fe tourna
contre les catholiques; & c’eft: de cette année
que, dans les annales eccléfiaftiques, on compte
la première perféeution des Vandales.
En 4391 le 19 oélobre, les Vandales prirent
Carthage qu’ils brûlèrent. Cet événement parut fi
glorieux à Genferic, qu’il en datoit les premières
années dé fon règne.
D ’Afrique, Genferic pafla en Italie ;; & Part
455 > il entra dans Rome. Il y avoit été appelé
par l’impératrice Eudoxie , femme de Maxime,',
pour venger la mort de Valentinien, fon premier
mari. S. Léon préferva Rome du fer & de la
flammé ; mais ce fut tout ce qu’il put gbtenir,
& pendant quatorze jours la ville fut abandonnée
au pillage. Ainfi le peuple étoit facrifié à la fureur
de fes fouverains. L’impératrice & fes deux filles
Plaeidies, furent emmenées en Afrique. Genferic
mourut en 477, après trente-fept ans trois mois
& fix jours, à ne compter que de la prife de
Carthage.
• Hunneric, fils de Genferic , lui fuccéda & fe
montra d’abord plus raifonnable à l’égard des catholiques.
En 479, il permit d’élire un évêque pour l’églife
de Carthage, qui étoit fans pafteur depuis l’an
455- , p§§!
Mais Fan 48 3 , il commença une perféeution
qui fut une des plus cruelles*Éjue l’églife eût ef-
fuyées : elle dura prefque deux ans. Hunneric
mourut l’an 484, le 11 décembre , après avoir
régné fept ans dix mois & dix jours.
Gurthamond lui fuccéda 8c régna onze ans. La
dixième année il rappela k s évêques exilés, &
permit d’ouvrir les églifes d’Afrique, qui étoient
fermées depuis plus de neuf ans.
Trafamond fuccéda à fon frère en 496 : ce fut
une dés plus cruels perfécuteurs des catholiques.
Tous les écrivains eccléfiaftiques s’élèvent, avec
raifon, contre cette conduite abominable, qui révolte
encore tous Tes efprits raifonnables, toutes
les ames fenfibles. Mais ce à quoi l’on ne fait pas
ordinairement réflexion en lifant ces ouvrages ,
c’eft que malheureufement les catholiques fe font
comportés au moins aufli cruellement à l’égard de
tous ceux qu’ils ont appelés, hérétiques. C’eft que
l’homme réuni en fociété, & mu par fes pallions,'
devient aifément & promptement féroce ; c’efl:
que les chrétiens avoient adopté les livres de
l’ancien teftament, qui, dans beaucoup de circonf-
tances, préfentçnt des aétes de cruautés faits au
nom de Dieu ; & enfin, c’eft que, malgré la
douceur de l’elprit évangélique, on y trouve encore
'quelques exemples d’intolérantifme dont on a abufé.
Afliirément les Vandales ne traitèrent pas plus mai
les catholiques, que depuis on ne traita, en Allemagne
& en France, Jean Hus, Jérôme de Prague,'
Dubourg, & cent mille autres. En fait de cruautés
iniques, impardonnables les, catholiques n’ont rien
à reprocher aux Domitiens , aux V a lé rien saux
Vandales, que d’avoir été aufli forcenés qu’eux.
Heureufement qu’enfin un jour plus pur nous
éclaire, & que, grâce à quatre ou cinq mille
ans d’expérience, les hommes font enfin devenus
aflfez raifonnables pour ne plus vouloir tourmente*"
ni contraindre les confciences & les opinions.
Grâces foient rendues à cette fage & douce phi-
lofophie ! Mais combien le genre humain a perdu
à la méconnoître fi long-temps ! ;
On cite entre les perfécutions exercées par Trafamond
, qu'il relégua loin de leurs fièges jufqu’à
douze évêques , entre lefquels étoit S. Fulgence.
Mais on ne peut nier que. la conduite de ces
prélats , emportés par un faux zèle, ne provoeât,
dans mille circonuances, la vengeance du fou-
verain.,.. Ce prince mourut en 523, dans la vingt-
feptièmë année de fon règne.
Hilderic lui fuccéda : il étoit fon coufin-germain.
Ce prince rappela les prélats catholiques ; mais il fut
détrôné par Gélimer, en 530 , & enfermé dans une
prifon.
L’empereur Juftinien, lié d’amitié avec Hilderic,
ayant appris qu?il avoit été détrôné, fit la paix
avec lés Perfes, afin de pouvoir tourner fes armes
contre les Vandales. Bélifaire fut chargé de cette
guerre, qa’il termina e'n deux ans, par la conquête
de tous lès pays qui étoient au pouvoir des Vandales,
tant en Afrique qu’en Sicile, en Sardaigne
& fur les côtes d’Italie. Géilmer, lui-même, fut
obligé de fe rendre, l’an 534, au général Phara,
que Bélifaire avoit envoyé contre lui. Ainfi finit
la domination des Vandales en Afrique , après
avoir duré 105 ans. ( Voye^ Procope, de Bello
VandaL). Ceux qui échappèrent de ces troupes vandales,
vécurent ignorés dans le pays, & l’on croit
en retrouver encore des traces dans quelques
endroits de l’intérieur de la côte de Barbarie.
VANDALICI MONTES, montagnes dansTef-
quelles l’Elbe prend fa fource, félon Dion Caffius.
VANDALORUM CASTRUM, lieu fortifié
de la Sicile, félon l’hiftoire Mifcellanèe.
VANESIA. Dans l’itinéraire de Bordeaux à
Jérusalem, entre Elufa 8c la capitale des Aufci,
fous le nom d'Aufcius, on trouve Fanefia ; & la
diftance à l’égard d’Elufa ©fl marquée XII ; à l’égard
d'Aufeius vm . La voie romaine paroît exifter, &
elle eft tracée en droite ligne fur une carte du
diocèfe d’Auch, publiée par Maullart -Sanfon.
Mais l’échelle de cette carte eft vicieufé par fa
graduation ; car l’intervalle d’Eufe ou d’Aufe à
Auch y eft égal à 29 minutes 8c demie de la
latitude, dont il réfulteroit au moins 28000 toifes; au
lieu que par des opérations fur le local, cet efpace
eft déterminé à environ 23000 toifes, ou peu au-
delà. Le calcul de 20 lieues gauloifes donne 22680;
& pour fe rapprocher encore davantage, il faut
avoir égard à ce que l’emplacement de l’ancierfne
F l u f a , qui fe diftingue par le nom de la Ciutat, eft plus près d’Auch que la pofition aéhielle d’Eufe,
comme la carte que je cite s’y trouve conforme.
O r , félon te proportion des diftances entre Eaufe
6c Auch, on reconnoît que Vanejîaeû précifément
le paflage de la Bai’fe, qui traverfe la route, aux
trois cinquièmes de Pinrervalle d’Eufe à Auch ,
felon qne i 2 , comme il eft marqué dans l’itiné-
Géographit ancienne. Tome 111,
faire, eft à cet intervalle fur le pied de 2 0 ,8c le
nom de Baïfe n’eft pas fans analogie à celui.de
Vanéfie que donne l’itinéraire. La table Théodo-
fienne nous trace la même route, quoique le nom
à’Eleufa foit écrit Clufa, 8c qu’Auch y paroifle
fous le nom de Cliberre, qui eft Climberris , que
cette ville à porté avant celui â’Augufta, remplacé
finalement par celui $ Aufci: un lieu intermédiaire
eft nommé Befino, à X d'Eleufa, x iü de Climberris.
On voit que la fomme de Ces diftances ne
convient point .au local, comme ce que donne
l’itinéraire de Jérufalem, plus correél que la table.
Il a paru à M. Wefleling, que le lieu indiqué par
la table fous le nom de Befino,- poürroit être le
même que Belfinum dans l’itinéraire d’Antonin, &
la refîemblance des noms inviteroit à le croire , fi
Belfinum n’etoit placé fur la route qui tend de
Climberris à Lugdunum des Convece, & par confé-
quent fort à l’écart de celle qui fait la communication
d’Aueh avec Eufe. On peut être étonné"
que Vie - Fezenzac, qui a été le chef-r lieu d’un
comté dont on a connoiflance dès le temps de
Charlemagne, 8c fort étendu, puifqu’il comprenoit
l’Armagnac, & dont le nom vient de Bidentia,
qui eft une dénomination purement romaine, ne
foit point- cité fur la route d’Eufe à Auch ,
puifqiie cette route y pafîe précifément.
VANGIONES, peuples de la Gaule Belgique,
8c originairé de la Germanie. Céfar, commrit.
Bel. Gai. L. 1 , dit qu’ils étoient dans l’armée
d’Ariovifte, avec les Tribocei 8c les Nemeîcs, 8cc.
Pline , L. i v , ç. 16, nous apprend qu’ils s’emparèrent
de la patrie du pays de Mediomatrices, le
long du rivage du Rhin. Cluvier , Germ. Ant.
L. 11. c. ;o , croit que ces peuples étoient établis dans
les Gaules avant la guerre d’Ariovifte, parce que
les Marcomans, les Sédufiens, les H articles 8c les
Suèves, que ce prince avoit amenés avec lui, ou
qui Pavoient joint depuis fon arrivée, furent tous
chafîés de la Gaule, après que Céfar les eût battus;
au lieu que les Némètes , les Vangions & les
Tribocei, demeurèrent toujours dans leurs terres,
fur la rive gauche du Rhin. Il paroît que ces
trois nations n’étoient point foumifes à Ariovifte ,
puifqu’elles demeuroient dans la Gaule Belgique.
Elles pouvoient être feulement en alliance avec lui,
ou peut-être même fous la proteéfion, ce qui les
engagea à lui donner du fecours contre les Romains.
On ne fait point en quel temps les Vangions paf-
fèrent le Rhin , pour s’établir dans les Gaules.
Cluvier met leur migration un peu avant la guerre
d’Ariovifte, parce que l’expulfion des Mediomatrices
étoit fi récente, que Cefar lui - même les
nomme.au nombre des peuples qui habitoient fur
le Rhin , ce qui n’étoit plus néanmoins; les Tri-
bocei, les Nemètes 8c les Vangions leur ayant enlevé
cette portion.de leur pays. Spencer; Notit.
Germ. Ant. L. iv , c. ƒ ; eft dû même fentiment.
Les bords du Rhin, dit-il, étoient fi bien
munis du temps d’Augufte, qu’il n’étbit pas poflibJe
p p p