
de Salamine, contre les Perfes, & à celui d’Arté-
mifium.
Diane Orthia avoit un temple dans la rue
nommée Limnéc , & on prétendoit que la ftatue de
la déeffe étoit la même qu’Orefte & Iphigénie enlevèrent
de la Taurique, qu’Orefte lui-même l’avoit
apportée. Pour obéir à un oracle, on avoit l’ufage
d’y immoler un homme pour vidime, & le fort
en décidoit ; mais cette barbare coutume fut abolie
par Lycurgue, qui y fubftitua la flagellation des
jeunes gens, qui fe pratiquoit encore au temps
de Paufanias. La prêrrefle préfidoit à cette flagel-
• lation. Le temple de Lucine étoit près de celui-ci.
Il n’y avoit pas de citadelle à Sparte bâtie fur
une hauteur, comme Lariflà à Argos, ou la Cadmée
à Thèbes ; mais ils avoient dans la ville plufieurs
collines, & la plus élevée fervoif de citadelle.
Il y avoit un temple de Minerve fur cette
colline , qui lui étoit dédié fous les noms de
Polieuckos & Chalchzcos. Ce temple avoit été commencé
par Tyndare , & continué par fes enfans ;
mais cet ouvrage n’étant pas achevé, les Lacédémoniens
en confirmèrent un qui étoit tout d’airain ,
comme la flatue de la déefle. Ce fut d’un nommé
Gitiadas, originaire & né à Sparte, dont on fe
fervit pour la conftm&ion de ce temple! Les travaux
d’Hercule , les exploits des Tyndarides , Vulcain
dégageant fa mère de fes fers, & Perfée allant
combattre Médufe en Lybie, font gravés fur
l’airain au-dèdans du temple. Tout ce qui avoit
rapport à la naiflance de. Minerve y étoit aufii
gravé; mais un Neptune & une Amphitrite effa-
çoient tout le refte en beauté. Il y avoit deux
portiques aux environs du temple, l’un au midi,
& Fautre aii couchant. Jupiter Cofmétès avoit mie
chapelle vers le portique du midi, & au-devant
dè cette chapelle étoit le tombeau de Tyndare.
Il y avoit fur le fécond portique deux aigles
éployées qui portcient chacune une victoire. Une
chapelle confacrée aux Mufes étoit à la gauche du
temple d’airain, parce que les Lacédémoniens ne
fe fervoient pas de trompettes pour aller à l’ennemi,
mais de flûtes & de lyres. Derrière lé temple
d’airain étoit une chapelle dédiée à Vénus Area,
oii l’on voyoit des ftatues de bois aufii anciennes
qu’aucune qu’il y eut en Grèce. A l’aile droite
étoit un Jupiter en bronze : c’étoit la plus ancienne
flatue de ce métal. Elle étoit faite de différentes
pièces très-bien jointes. Deux fiâmes de ce Paufanias
quicommandoit les Lacédémoniens au combat
de Platée, étoient à l’autel même du temple de
Minerve. Une flatue de Vénus Ambologera, &
celle du Sommeil & de là Mort, font aufii dars
ce temple, auprès de celle de Paufanias. Le temple
de Minerve qui étoit dans la Alpia, lui avoit,
difoit-on, été confacré par Lycurgue, fous ce titre,
parce que, dans une émeute, après avoir perdu
un oeil, fa vie n’avoit été en fureté que dans cet
endroit. Le temple d’Ammon & celui de Diane
Çnagia étoient un. peu plus loin.
Oïl ne fait pas bien à quelle époque cette ville
célèbre fut détruite. Ce dont on efi bien fur, an
moins, c’eft que la ville moderne de Mifitra, qui
lui a fuccédé, n’eft pas précifément fur le même
emplacement. Cet ancien emplacement porte le
nom de Paleochori, corrompu de n a.\Mci%âça, ,
yieille place ; & Mifitra efi à quatre milles environ
de l’ancienne Sparte.
Le meilleur ouvrage que l’on puifle confulter
fur ce fujet, efi celui de M. le R o y , fur les
monumens de la Grèce.
Sp a r t a , nom d’une ville qui étoit fituée dans
les environs du Pont - Euxin , félon Etienne de
Byfance.
. SPARTACUS, nom d’une ville de Thrace,
félon Eratofthène, cité par Etienne de Byfance.
SPARTANI, nom d’un peuple de l’A fie, félon
Jufiin.
SPARTARIUS CAMPUS, campagne de l’Ef-
pagne , dont parle Strabon , L. m , pag. 160. Elle
etoit fur la partie méridionale de la côte orientale
où fe trouve aujourd’hui le royaume de Murcie,
& les terres y produifent encore du fpart, efpèce
de jonc dont on fait principalement des cordages
& des nattes ; mais dont on a fait aufii quelquefois
une efpèce d’étoffe.
SPARTOLUS, ville de Thrace, dans la Bot-
tique, félon Thucydide.
SPÀRTUM , montagne voifine du Pont-Euxin ;
félon Thucydide.
SPASINI CH A R A X , lieu célèbre de l’antiquité
, fur la rive droite du fleuve Eulceus ou
Choafpes, près & au nord-eft de fon embouchure,
dans le Pafitigris.
Pline rapporte qu’un prince du pays, nommé
Spafines, avoit élevé cette v ille; qu’ Alexandre y
tranfporta les habitans d’une ville royale , & lui
donna le nom à!Alexandrie ; que les fleuves l’ayant,
fort endommagée, un Antiochus en répara les
dommages, & lui donna fon nom ; qu’enfin, un
prince des Arabes du voifinage, & nommé Pafines,
la mit à couvert par de nouvelles levées.
SPASINUS, nom d’une digue ou retranchement
conftruit à l ’embouchure du T ig re , aux
environs de Bafra, pour mettre le plat pays à
couvert des inondations dans le temps des grandes
marées* Trajan y pafla l’hiver de 116 à 117.
S PA TAN A , port fur le grand rivage de File
de Taprobane, entre l’embouchure du fleuve
Ganges & la ville de Nagadiba , félon Ptolemée.
SPATHE , ville que Cédrène femble mettre
aux environs de l'Arménie.
SPAUTA PALUS ( lac d? Or nia ) , lac de l’A fie,
dans l’Atropatène, félon Strabon.
Ce lac s’étend à-peu-près d’un degré du nord
au fud, entre les 37e & 38e degré de latitude.
SPEI FANUM ou T emplum , temple d’Italie,
à huit ftades de la ville de Rome, félon Denys
d’Halycarnafie,
SPELEUM, lieu de la Macédoine, dans le
voifinage'de la ville de Pella, félon Etienne. de
Byfance.
SPELTENI, peuple de l’Afie, dans la Bithynie,
dans le voifinage des Moxiani, félon Ptolemée.
SPELUNCA , ville de l’A f ie , dans la Syrie.
Elle étoit fituée au fud-eft de Chalybon, au nord efi
dè Ghalcis, vers le 35e degré 30 minutes de latitude.
Ptolemée place cette ville dans la Chalybo-
nitide:
Spelu nc a , ville de l’A rabie, félon la notice
des dignités de l’empire.
SPELUNCÆ ( ou ïes grottes) , lieu de l’Italie,
fur le bord de la mer, à quelque difiance à l’ouefi
de Gàëte.
Tacite rapporte à-peu-près ainfi l’événement qui
rendit ce lieu célèbre. Dans le temps que Tibère,
cédant aux infinuations de Séjan , fe difpofoit à
quitter Rome pour File de Caprée, il leur arriva
d’être enfemble dans une maifon de campagne
nommée Speluncar. Une des pièces dé cette maifon
étoit formée d’une grotte naturelle ; Tibère y
raangeoit avec plufieurs Romains de fa cour. Tout-
à-coup plufieurs pierres fe détachèrent, écrafèrent
quelques perfonnes de la compagnié , & firent
craindre la chûte totale de la voûte. A la vue de
ce danger, prefque tout le . monde s’échappa le-
plus diligemment qu’il' lui fut. poflible. Séjan ne
paroiflànt s’occuper que de la perfonne de l’empereur
, qui étoit étendu à terre, fe pencha fur lui,
& appuyé fur un genou, 11 foutint de la tête
& des mains les pierres prêtes à s’écrouler fur
Fempereur. Ce trait de courage & d’attachement
toucha vivement Tibère, qui, délivré du danger
le plus éminent, ne“céda, d’accumuler les grâces fur
la tête de fon favori. On fait combien , d’ailleurs,
il les méritoit peu.
SPERCHEA, promontoire de la Macédoine,
fur la côte de la Phthîotide, fur le golfe Pélaf-
gique, entre Echinus & Thebce Phthioddis, félon
Ptolemée.
SPERCHIÆ, lieu de la Macédoine, dans le
voifinage du fleuve A oüs9 félon Tite-Live.
SPERCHIUS, fleuve de la Theflalie, dans la
Phthiotide. Il a fon embouchure entre Thebce Phthio-
tidis & Scarphia, félon Ptolemée.
Ce fleuve venoit du • pays des Æniades, partie
la plus reculée du mont (Eta, pafloit à Sperchium,
à Hypata, & fe rendoit dans le golfe Maliaque,
auprès d’Anticyre. Ce fleuve efi nommé dans
l’Illiade. Selon Homère, ce fut au Sperchius que
Pelée voua la chevelure d’Achille, fi ce héros
revenoit du fiège de Troye dans fa patrie. C’eft
une méprife de la Martinière d’avoir fait dire à
Apollodore que ce fleuve avoit été furnommé
Bonis,.
, Les critiques ont reconnu que ce paflage avoit
été introduit dans le texte par Ægius, fon premier
éditeur. Il fe trouve page 21 y dé l’édition de Th.
Gales. Le fens efi que 'Ëorus pafloit pour être le
fils de Méneftius, màis qu’il l’étoit véritablement
du fleuve Sperchius-; enforte que le véritable fens
efi le moins raifonnable.
SPERMATOPHAGI, peuples de l’Ethiopie,
félon Strabon.
SPHA , ville ou bourgade de l’A fie , dans la
Parthie, félon Ptolemée.
SPHACTERIE ou Sp h a g ie , île de la Meflenie,
au fud-eft de Pylus.
Elle formoit un petit golfe , qui fe treuvoit entre
cette île & la côte. Thucydide en parle à Foc-
cafion de la longue défenfe qu’y firent quatre cens
Lacédémoniens, contre les troupes des Athéniens.
Mais il arriva tout lé contraire; ceux-ci les aflié-
gèrent, & leur ôtèrent fi bien toute efpérance de
fecours, qu’après quelques vigoureiifes attaques,
ils furent obligés de fe rendre, avec perte de cent
vingt-huit hommes. Ce petit fiège avoit duré
foixante-douze jours. Les deux peuples abandons
nèrent Pyle & Spha&erie. Paufanias rapporte que
Fon voyoit dans la citadelle une ftatue de la Victoire
, donnée par les Lacédémoniens.
SPHÆRIA ou Sph erie, île du golfe Saronique,
très-près du continent, fituée au m. c. de Trézène,
& en face de Pogon, port des Trézéniens.
Elle avoit probablement pris fon nom de la
forme montueüfe du pays,, ou de fa figure ron.de.
Mais les Grecs- prétendoient qu’elle ne l’avoit
porté que depuis la mort de l’écuyer de Pélos,
lequel y avoit été inhumé. Dans la fuite Erra ,
fille de Pithée, & femme d’Egée, y ayant fait,
bâtir un temple en l’honneur de Minerve , elle prit
le nom à’Hiera ou d'île facrée.
SPHAGEÆ, ville du Peloponnèfe, dans la
Laconie, félon Xénophon.
SPHAGITES, promontoire de la Scythie, félon
Etienne de Byfance.
SPHECIA, ville de File d’Eubée, félon Etienne
de Byfance, qui cite Lycophron.
Sph e c ia , nom que Lycophron donne à File dè
Cypre, félon Euftàthe.
SPHENDALA ou Sph en d alæ , bourgade de
Grèce, dans l’Attique , de là tribu Hippothoontide,
félon Etienne de Byfance, Héfychius & Phavorin.
Elle étoit entre Décife & Tanagres. Il n’en efi
parlé que dans Hérodote (£ . i x , § 15 ) , & dans
quelques Lexicographes qui le citent.
SPHETTUS, municipe de Grèce , dans la tribu
Acamantide, félon Etienne de Byfance.
, Paufanias rapporte que c’étoit une bourgade de
l’Attique, & qu’elle fut fondée par Sphettus, fils
de Troezen.
SPHRAGIDIUM ANTRUM , l’antre Sphragi-
dium , fur le mont Cithéron. Il fervoit, difoit-on f
de retraite aux nymphes de cette montagne, appelées
Cithéronides, & quelquefois aufii Sphragi-
tides, félon Plutarque ( inita Arijl. ). C’étoit fur
le même coteau qne les Platéens faifoient leur fa-
crifice dans la fête qu’ils appeloient des dédales,
( P.auj. in Beot. c, g ).