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THESBCN , ville de la Palefiine j atr-delà du
Jburdain , dans la tribu de Gad., au pavs de
Galaad, félon Jofeph.
C’etoit la patrie dm prophète E!ie, que l’écriture
appelle le Theshite & habitant du pays de
Galaad.
THESCUS ou T htscon , ville da la Cher-
îonèfe de Thrace, félon Agathias & Procope.
THESE*-ARA ou T hesei-S axum, la Roche de
Théfée, lieu du Péloponèie, dansl’Argolide, fur ie
chemin qui conduisit- de Trcezène à Hermioné.
Cette roche fe nommoit autrefois l’autel de Jupiter
Stlienmsî,. & ne fut appelée la roche de Théfée ,
que depuis que ce héros y trouva les marques qui
le firent reconnaître pour fils d’Egée.
Près de cette roche étoit un temple dédié' à
Apollon Platani&isfélon Paufanias.
THESPANIS, fleuve de la Sarmatie Afiatique.
Ptolemée en indique l’embouchure entre celle du
-Rhcmhiuts & la ville d'A\ara.
THESPIÀ ou T h e s p iæ , ville de la. Béotie,
qui étoit fttuée au bas du mont Hélicon -, à environ
cinquante fiadés dè la ville de Thèbes. On
y voyoit une fia tue en bronze , qui repréfentoit
Jupiter fauveur.
’ Les- Thdpiens avoient une très-grande vénération
pour Cu pi don : la fiatue de ce, dieu étoit une
pierre fans être travaillée. Praxitèle leur fit un
Cupidon avec un beau marbre du mont Penthé-
Pque. Lyfippe leur en fit aufli un de bronze. Les
Thefpiens difoient que la ftatüe faite par Praxitèle
leur fut enlevée par Gains , empereur Romain ;
suais que Glandius la leur renvoya, & que Néron
les en dépouilla encore & la fit tranfporter à
Rome , où elle fur. confumée par le feu. Cette
fiatue étoit fi belle que Gicèron contre Verrès,
L „ i v , & Pline, L. x x x v i ,.ch. y , difent que l’on
alloit à Thefpie , uniquement pour voir le Cupidon
de Praxitèle. Le Gupidon que l’on voyoit
au temps de Paufanias , étoit imité de celui de
Praxitèle, par Ménodore, Athénien ; mais on y
voyoit une Vénus-, & Une Phryné en marbre.,
faites par Praxitèle même.
On voyoit dans un autre quartier de la v ille,
un temple qui étoit confacrc à Vénus Melenis.
Le théâtre & la place publique, étoient d*une
grande beauté : cette dernière étoit ornée d’une
fiatue d’Héfiode en bronze. Près de là étoit une
victoire aufli en bronze, & -une chapelle confacrée
aux- Miïfes , où chacune d’elles avoir une petite
fiatue en marbre.
La prêtreffe du temple d’Hercule à Thefpies ,
fai toit voeu de chafieté perpétuelle. La raifon
que l’on en donnoit , étoit; qu’Hercule, en une
même: nuit-, débaucha les cinquante filles de Thef-
tius, à la, réferve d?une., qui ne voulut pas con-
defcéndre à les volontés. Hercule l’honora. de fon
faegrdoee. mais la condamna à demeurer toujours
vierge. Paufanias, L. IK, Beotty, Ch 27.
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Paufanias & Etienne de Byzance écrivent1 ce
nom au fingulier , Thcfpia ; M. d’Anvillc l’éc rit
au pluriel. Paufanias, qui indique très-bien a ppfi*
tion de cette v ille, la place au bas de l’Hélicon :
Qetr'Trsist. V'to to àpoç tov Ehiicôvct, y avoiç
une ancienne tradition félon laquelle cette ville avoir
été fondée par Thefpia , l’une des filles du fleuve
Afopus. Un fen riment plus raifonnable efi que
Thefpins , fils d’Ereélhée, étoit venu d’Athènes
en Béotie, & avoir donné fon nom à cette ville,;
Je ne puis me refufer au plaifir de rapporter une
petite liifloriette qui fe débitoit au fujet d’une
fia tue de bronze de Jupiter fauveur , placée à
Thefpie. Cette ville étoit, difok-on , déioléè par,
un dragon horrible. Jupiter, à la puifiance duquel
on avoit eu recours pour faire ceffer ce fléau x
ordonna de faire tirer au fort un certain nombre,
de jeunes gens , & d’expofer à la fureur du
monftre , celui fur lequel le fort tomberoit. Unt
afiez grand nombre avoit péri de cette manière*
lorfque le fort tomba fur Cléoftrate. Méneflrate , ■.
qui l’aimoit paflionnément , voulant le préferver,
de la dent du dragon , lui fit faire une cui-
rafle d’airain, garnie de crochets aigus:cet expédient
n’eut pas le fuccès qu’en avoit efpéré Mé-
nefirate , car Gléofirate périt : mais le monfire
expira aufli de fes blefliires. Comme fa mort fut
le falut des autres jeunes gens qui awroient été
expofés au dragon, on éleva une fiatue à Jupiter
fauveur. Au temps dePaufanias , on voyoit à
Thefpie pliifieurs autres belles fiâmes.
Vénus avoit à Thefpie, une fiatue de marbre,
faite par Praxitèle.
THESPIÆ , ville, de la Theffalie' , ’dans te,
Magnéfie, félon Etienne de Byfance & Pline.
THESPiUS, fleuve . de la Grèce , dans la Béotie ,
félon Héfyche. *
THESPROTI ( les Thefprotes ) , peuples de
l’Epire , dans Thefprorie, au voifinage des Am-
braciotes , félon Hérodote.
L’établiffement de ce peuple en Epire * fut moins
ancien d’une génération que celui des Chaoniens ÿ
car Thefprotus , qui donna fon nom à la Thef-
protie , félon Euftathe , étoit, félon Stephanus ,
fils de Pelafgus, fils de Lycaon ; de ce Pelafgus
qui conduifit le premier les Pélafges en Epire.
Les Chaoniens & les Thefprotes ne faifoient
vraifemblablement qu’un feul peuple tous deux
noms différens ; car dans ces premiers temps, il
étoit ordinaire de voir changer de nom aux peuples ^
à mefure qu’ils, changeoient de maîtres.
Pirithoüs ayant pris les armes pour aller chercher
une femme , Théfée alla avec lui dans la
Thefprothie, pour enlever la femme du roi des
Thefprotes ; mais après avoir perdu une grande
partie de leur armée , félon Paufanias , ils furent
faits prifonniers par Thefprotus , qui les mit aux
fers dans la ville de Cichyrus. Diodore de Sicile
rapporte que cette ville fut prife par Hercule,,
qui délivra Théfée & Pirithoüs ? après ayoir tué
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Phyléas ou Phylas, un des fuccefieurs dé Thefprotus.
Paufanias, en expliquant la defeettte d’Erièe aux
enfers , dit que fa femme étant morte, il fut dans un
endroit de la Thefprorie appelé Aorte, où l’oii con-
fultoit un ancien oracle pour l’évocation des morts.
THESPROTIA ou Thesprotis , petite contrée
de l’Epïré, au midi de la Chaonie, & elle avoit
à. l’orient le lac Ambracius & l’Arhbraeie.
Il efi fait, mention de cette contrée par Thucydide
, Hérodote, Scylax, Strabon , Paufanias ,
Etienne de Byfance, &c.
Les Dryopes furent maîtres de la Thefprorie
pendant une partie du temps que dura la, prifon
de Théfée ; mais ils furent vaincus & difperfés
par Hercule. Cela ne mit pas fin à la monarchie des
Thefprotes , puifque Homère parle d’un nommé
Phidon , foi des Thefprotes & comtemporain d’U-
lifTe ; mais elle ne fut plus d’une longue durée,
car Plutarque dit que Néoptolèmè , fils d’Achille ,
à fon retour de la guerre de Tro^e, trouvant
qu’on avoit envahi les états de fon père en Thef-
fàlie , fut en Epire, avec beaucoup de troupes,
s’empara du pays & s’y établit.
Le lieu Aorne où Ion alloit/confulter un ancien
oracle pour l’évocation dés morts, etoit dans
la Thefprorie. Cè mot fignifie fans oifeaux ou
contraire aux oifeaux.
Les auteurs nommés ci-deffus, mettent l’Aché-
ron , fleuve d’enter , dans la Thefprorie.
La Thefprorie , confidérée comme partie de
l’Epire , avoit à l’efi: Âmbracïa & le golfe Ambra-
cïen que l’on appelle aujourd’hui golfe d’Ambracie
& au fud elle avoit là mer.
Mais dans la fuite , les Caffiopéens ayant été
féparés des Thefprotiens, la Thefprorie eut des
Bornes plus étroites.
f. Ce pays étoit arrofé par trois fleuves, qui font
de l’oueft à l’efi , le Th,tamis , Je Cocyte & VA-
chéron. Ces deux derniers traverfoient le lac Ache-
i+ f ia & fe rendoient enfiiite à la mer.
Paufanias prétend qu’Homère ayant vu ces
deux derniers fleuves dans fes voyages, & leurs
eaux ne lui ayant pas paru belles , il en fit les
fleuves des enfers. Delà s’eft confervé le nom du
Cocyte, qui certainement ne feroit guère connu
fans la pkice que les poètes lui ont fait occuper.
THESSALIA ( la Theffalie ) , contrée célèbre
delà Grèce. Elle avoit des bornes naturelles, que
les événemens politiques n’ont pu changer; aufli
ce nom dé Theffalie ' demeura-t-il afiez conftam-
ment à la même étendue de- pays.
Cette province avoit au nord le mont Olympe ,
partie d’une petite chaîne de montagnes qui la
féparolt de la Macédoine ; à l’eft , la mer Égée
& les monts OJfa & P dion ; au fud , une chaîne
de montagnes appelée le mont OEtha & VOthrys ;
& à l’ouefi, le Pindus ou Pinde : fa forme efi
très - irrégulière au fud-eft, où elle forme deux
prefqu’rles ; l’une , renfermant une partie de la
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Magnéfie; l’aütre, uné partie de la' Phthiotidë. La
première , en fe recourbant vers le fud-efi?, refTerre
rentrée d’un golfe appelé Sinus Pelafgicus, ou golfe
Pélafgique : la fécondé , au contraire , fe dirige
vers le fud^oueft, & laifie un détroit entre elle &
l’ile d’Eubée. Entre cette prefqu’île & le continent -,
il y a aufli un golfe appelé MaUacus Sinus ; foA
entrée efi fermée par les Thermopyles du côté
du continent, &. du côté de lâ prefqü’île , par unè
pointe de terre où étoit la ville d'Echinus.
Les principales rivières de la Theffalie étoient,,
1°. le Peneus ou Pénée ( la Salampria) , venant du
nord-oueft, où fa fource fe trouve dans la chaîne,
de montagnes q u i, en Venant vers Ië fud, formé
le Pinde. Il coule d’abord vers le fud-efi, arrofé
la ville de Gomphi, puis tourne à l’e f i, arroïtPelf
linccum, Pharcadon, Atrax, Larijfa, où il remonté
un peu à 11 nôrd ( 1 ) , puis reprend1 fôn cOur$
vers l’eft , où étoient quelques forterefiés ; ëiifiïi
il entre dans la belle vallee de Tempé, puis fe rend
à la mer, ayant le mont OJfa au fud , & la
fuite de l’Olympe au nord.
20. UAphidanus vër.oit du füd , où étoit M
Dolopia, remontoit au nord, firavertoit dans- la
Thefialiotide les plaines de Pharfale, puis fe~ ren-:
doit dans l’Alphée à l’oueft de Larifla.
3 °: UOncheftus commeriçoit afiez loin au fud dé
Larifia, pafloit par le Palus Boebeis , & après
avoir reçu le Naurus, fe- rendoit dans le golfe
Pélafgique, entre Démétrias à fa gauche, & Pa-
gafæ à fa droite.
4’ . Le Sperchius, qui, commençant aü fud-oueft‘
dans un angle que forme une des chaînes du
Pinde avec celles du mont (Eta, remonte vers
le nord-eft, arrofoit Sperchiunt, tournoit à l’e f i ,
pafloit à Hypata ,. recevoir YAchelous ( de Theffalie
) , qui fortoit du mont Othrys ; & depuis
Lamina, ils fe rendoient enfemble dans le golfe
Maliaque , que l’on eût dû nommer Lainïaqut,
fi ce nom n’eut pas été altéré.
Il y avoit même beaucoup d’autres fleuves % :
car ce pays efi très-arrofé, parce qu’il efi', en
quelque forte, entouré de montagnes. Cette d if-.
pofition phyfique des terres rend très - vraifem-
blable ce que les anciens ont dit du déluge de
Deucaiion. II a pu exifter une abondance de neige
fur les montagnes, & enfuite une fonte de ces
neiges telle que l'intérieur du pays , aufli-bicn
que les terres au fud , en fufient fubmergees.
Ces terres , long-temps marécageufos , ne furent
pas d’abord habitable ; c’eft ce qui fit , félon
M. Freret, que leurs premiers habitans fe tinrent fur
des chevaux , pour y conduire leurs troupeaux dans
des pâturages abondans. De-là la fable & le nom
des centaures ou pique-boeufs , qui, vus de loin ,
parurent moitié hommes Sc moitié chevaux.
De - là aufli une très - grande abondance de
(1) Cette direftion a été donnée par M. dhoifeul-
Gouffiçr : elle étoit inconnue à M. d’Ànviilé.