
T yrus , lieu fortifié , au-delà du Jourdain," aux
confins de l’Arabie & de la Judée, & aux envi-
rçns de l’Effébonitide , félon. Jofeph.
T y r u s ou T y l o s , île fituée dans le golfe Per-
jCque, Telon Strabon.
Etienne de Byfance dit que cette île eft nommée
Tylos par Artémidore.
T Y SC A , contrée ou grande campagne de
l’Afrique, où il y avoit cinquante villes. Il y eut
un différend pour la pofléffion de ce pays , entre
Majjînifia & les Carthaginois, & l’affaire fut portée
au fénat de Rome, félon Appien.
T Y SC O N , village de l’Afie mineure, aux environs
de la Phrygie, & qui n’étoit pas éloigné
du fleuve Alandrus, félon Tite-Live.
T Y S IA , nom d’un fleuve de la Scythie Européenne
, félon Jornandès.
TYTANE ou Titane. On ne connoîf, cerne
fèmble, qu’un lieu de ce nom, & dans la Sicyonie.
Je ne vois pas comment, en indiquant ce lieu ,
Etienne de Byfance cite le 2.42e vers du catalogue
d’Homère, puifqu’il eft évident que la montagne
qui y eft nommée devoit fe trouver dans la Thef-
ialie.
Voici quelle eft ma conjeéhire : c eft qu’Homère
déftgne par Tuât a , l’une des montagnes qui fer-
voient d’armes aux Titans, conformément à cette
opinion des anciens, fi bien exprimée par Virgile
dans fes Géorgiques , L . 1 , v. 281.
T Y Z IC A , ville de l’Afrique, félon S. Auguftin,
cité par Ortélius.
TZACHATÆ , peuples qui habitoient dans le
voifmage des Scythes, félon Chalcondyle.
T ZAMANDUS, ville de l’A fie, aux environs
de la petite Arménie v félon Cédrène.
Cette ville étoit bâtie fur un roc efcarpé, félon
Strabon. Cet auteur la nomme Dafmenon.
T Z A N I , peuple de l’A f i e & , félon Procope,
{de Ædif. L. 111, c. 6.) voifins de l’Arménie. Voici
ce qu’en dit cet auteur. Selon lui ils étoient autrefois
indépendans , & menoient une vie fauvage ; ils
adoroient les bois, les oifeaux & d’autres bêtes.
Ils habitoient des montagnes couvertes de forêts
épaiffes & forobres. Ils ne vivoient que de larcins.
Ils n’étoient point accoutumés à.l’agriculture. Aux
endroits où leur pays n’eft pas couvert de montagnes
fort hautes, il l’eft au moins d’une chaîne de collines
pkrreufes & ftériles. La terre ne peut être labourée
& ne produit jamais de bled ; on n’y voit ni prairies,
n i pâturages ; il n’y croît que des arbres fauvages.
11 n’y a point de variété dans les faifons. L’hiver
y eft continuel & la terre y eft toujours couverte
de neige. Je me conforme ici au récit $le- Procope,
car je ne crois pas le fait ; je préfume cependant
que cela peut s’entendre de la partie montagneufe,
et fans doute ils s’y retiroient le plus ordinairement.
Voilà, dit cet auteur , la raifon pour laquelle
les Tzaniens vivoient autrefois dans une entière
liberté, l^lais iis la perdirent fous Juftinien , &
comme ils virent qu’ils ne pouvoîent réfifter à Tzita ;
qui commandoit les troupes de cet empereur, ils
fe rendirent volontairement. Ce fut alors qu’ils era-
braflerent le chriftianifme.
En prenant une nouvelle religion, ils prirent
aufli d’autres moeurs , renoncèrent à leurs brigan-
dag es & fèrvirent dans les armées romaines.
Juftinien , pour les retenir fous fon obéiftance,
fit abattre une partie des forêts qui les environ-
noient, applanir leurs montagnes , combler leurs
vallées. Il ht enfuite bâtir une églife dans un lieu nommé
Scanalinique, pour qu’ils yfiflent leurs prières ;
il eut foin qu’ils y célébraffent les faints myftères.
Il fit aufli bâtir différens forts pour donner moyen
aux Tzaniens d’entretenir correfpondance avec les
autres nations , fans nuire à la sûreté du pays.
Il y avoit,au temps de Procope, trois chemins,
qui, par leur rencontre, feifoient le commencement
des limites des trois peuples intéreffés à leur con-
fervation ; favoir , les Romains, c’eft-à-dire, les
Grecs formant de ce côté l’empire Romain, les
Perfazméniens & les Tzaniens. Juftinien fit bâtir en
cet endroit un château extrêmement fort, nommé
Oronon. L’hiftorien fait remarquer qu’en en jetant
les fondemens , on jeta aufli ceux de la paix ;
car ce fut par là que les Romains entrèrent pour
la première fois dans le pays des Tzaniens. Il y
établit aufli un commandant que les Romains appe-
loient duc, c’eft-à-dire, chef, capitaine.
Il y avoit, à deux journées d’Oronon , auprès
des limites des Tzaniens, furnommés Océnites,
car ces peuples étoient divifésen phifieurs cantons,
un fort nommé Carton , qui , par une longue
négligence de ceux du pays, étoit tombé en ruines.
Juftinien le fit réparer, & y établit une garnifon
pour la défenfe du pays d’alentour.
Quand de-là on avançoit vers l’orient, on ren-
controit une vallée profonde qui s'étend du côté
du feptentrion. Juftinien y fit bâtir un" autre fort
qu’il nomma Barcon. Un peu au-delà y au pied
d’une montagne, il y avoit quantité d’érables où
les Tzaniens Océnites nourriflbient des boeufs &
des vaches ; non pas qu’ils s’en ferviflenr au labour
mais pour fe nourrir de leur lait & de leurs chairs.
Juflinién fit encore rebâtir un autre fort nommé
Sifilifle, que le temps avoit ruiné, dans un lieti
nommé Cena , au milieu d’une rafe campagne, en
tirant vers l’occident, & il y mit une bonne garnifon.
Il fit bâtir à gauche, vers le feptentrion , un
autre fort qu’il appela le bourg de Nieé. L’endroit
où étoit ce fort avoit été nomme le foffé de Lonein,
parce que ce général, qui étoit Ifaurien, y avoit
autrefois campé avec les troupes qu’il commandoir,
iorfqu’il faifoit la guerre aux Tzaniens.
Enfin, ce même prince fit conftruire fur les frontières
des Tzaniens Coxyliniens, deux autres forts,
dont un s’appeloit Scimalinique .& l’autre Tzan-
zaque , & il y mit un gouverneur.
JV. B. Les mémoires du prince Démétrîus rious
apprennent que les Tzaniens ne font aujourd’hui
d’aucune religion. Ils n’ont ni temples, ni autels ,
ni prêtres, ni culte. On voit feulement chez eux
quelques fourbes qui ufurpent leur confiance crédule
& prédifent l’avenir. Leurs idées fur l’origine
du monde ne font pourtant pas fans efprit.
Ils croient que l’être qui avoit créé la terre fe
nommait Hel-Hié, l’avoit faite fans montagnes,
qui y prirent naiflance par la force d’un déluge.
L’envie fut une des premières créatures de ce monde.
Elle répandit beaucoup de maux fur la terre ; elle
fe croyait plus belle que le foleil ; mais l’ayant vu
elle alla fe cacher & ne parut plus que de nuit.
Les Tzaniens ne reconnoiflent aucun être diftinâ de
la matière, & n’ont pas même de mot pour
exprimer cette idée.
TZIDRAMA , rocher efcarpé, en A fie , dans
la Galatie, félon Simeon le-Métaphrafte.
TZUDADER ou T z u n d a d a e r , lieu fortifié
aux confins de la Perfe &• des Indes, félon Cédrène.
IL eft nommé Tzundadaer par Nicéphore
. Callifte.
TZURULUM, ville de la Thrace, félon Cédrène
, cité par Ortélius. Ce n’étoit qu’un, château,
félon Zonare,