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nia quel les prêtres avoient multiplié toutes les
fourberies dont cette efpèce d’hommes étoit îui-
ceptible.
Ces prêtres Syriens étoient partagés en plusieurs
dallés: on fait qu’entre eux étoient ceux qu’on
appeloit Galii ou Galles , qui renonçoient volontairement
à la puiffance d’avoir des fils pour fuccek
fours. On fait remonter l’origine de cet ulage a
un certain Combabus, qui donna cette preuve de
dévouement à la crainte des foupçons que ion
eût pu former contre fa vertu. Les Syriens avoient
des facrifices fanglans.
Entre autres ufages finguliers, relatifs à la religion
, je remarquerai que quiconque entreprenait
le voyage cfHiéropolis, commençoit par fe rater
la tête & k s fourcils; après cela, il offrent une
brebis. Il ne lui étoit plus permis enfuite de fe
baigner que dans l'eau froide, m de boire d’aucune
liqueur, ni de coucher autrement que fur la aure,
avant que d’ être arrivé au terme de ion pelerinage.
, , .
Torique ces pèlerins étoient arrives, ils etoient
entretenus aux dépens du public, & logés avec
ceux que l’on nommoit infirufteurs ou maîtres:
ces maîtres leur enfeignoient les rites & les cérémonies
d’uiâge.
Tons les pèlerins étoient marqués au col &
aax poignets, le s jeunes gens & les enfâns cen-
facroient à la déefler les prémices de leur barbe
& de leur chevelure : on les confervoit dans le
temple , dans quelque vafe d or ou d argent,
Air lequel étoit écrit le nom de celm qui aven
Jait l’offrande.
La vue d’un mort emportoit avec elle l’idée
d’une fouillere qui empèchoit d’entrer dans le
temple de tout le jour ; mais les parère du
jeune homme ne poavoïent y .entrer quun mots
- après le trépas de leur parent, & ils fe rafotent
la tête.
Révolutions hifcrïpos. On peut divifer en deux
claffes, ce me fembie, la fuite des rois de la Syrie.
Je mettrai dans la première ceux que nous fait
(conneâtre récriture ou Jofeph, connus feulement
par les Orientaux; & les rois Séleuddes, fuccef-
feurs d’Alexandre, connus par les auteurs Grecs..
La première dynaftie renfermera,
Rois de Zcbak.
Suivant rEcriture. Selon Jofeph. Suiv. N ie, de Damas.
Jlehobi................. ... • * * * * • * * * • • • • • •
Hadadezer. . . . . Adrazar.,
Rots de Damas.
- # . . . . . . . Adad.. . . . Adad T.
Réz&n.................... ... incertain. . . Adad IL
S Y R
Suivant IEcriture Selon Jofeph, Suîv, Nie, ieJJatuasl
Hézion................. ......................Ada’d III.
Tabrimon. . . . ........................Adad IV.
Ben-Hadad I. . . . Adad,. . . Adad. V.
Ben-Hadad II. . .......................Adad VIHazael.
.......................Adad VII.
Ben-HaJad IIJ. .........................Adad VIII.
. . .................Adad IX.
Rezin................ . Rafesl. . . Adad X,
Rois d’Hamath,
Toî ou Tohi. .
Joram. . . . . , Joram.. ; .
Rois de Geshur.
Ammihnd. . . ".
Talmaï. . . . .
La fécondé dÿnaftie renferme la fuite de rois
Grecs, fucceffeurs d’Alexandre. Ce font:
Av. J. C.
312. Séleucus Nîcator, ou le Vainqueur, 31 ans.
282. Antiochus Soter, ou le Sauveur,, 20.
262. Antiochus Théos, ou le Dieu, 15. .
247. Séleucus I I , Callinicus, ou le Vitforieux, 20.
227. Séleucus III, Céraunus, ou le Foudre, 3.
224. Antiochus I I I , Mégas, ou le Grand -, 37.
187. Séleucus I V , Philopator, ou qui aune fin
père , 1 1 . ..
176. Antiochus IV , Epiphanès, ou Vllluflre , 1 1 :
164. Antiochus V , Eupator, le bon père ( fous
la tutelle de L ifias ), 2.
162. Démétrius Soter, 11.
151. Alexandre Balas, 5.
146. Démétrius I I , Nicator, 1.
145. Antiochus, fils de Balas, 2.
143; Diodote Tryphon , ufurpnteur, 4.
] 139. Antiochus V I I , Sidètes, ou le chajjeur, 9-
I 131. Démétrius Nicator, rétabli, 4.
129. Alexandre Zébina , £yr/z/t.
I 127. Séleucus V , 1.
• I 126. Antiochus V III, Gripus-, 12.
I 114. Antiochus IX , Cyztcénus , 18.
97. Séleucus V I , fils de Cripus, 2.
95. Antiochus X , fils de Cyzicénus, 1.
I 94. Antiochus X I , ne f l pas compté.
93, Philippe, Démétrius III, Antiochus XII3e/i
pierre.
84. Tygranes, 18.
I 69. Antiochus XII.
J 56. Tygranes, fournis aux Romains,
63. La Syrie, province Romaine. I Je vais dire rapidement un mot de chacun âe
ces règnes. ' 5
I Le premier roï connu de Zobah eft, comme 01^
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Pà dît ' d’après l’Ecritiire > Rehob ; mais ort fié fait
rieri de fon règne.
Hadadezer, dont le nom fe lit auflï Hadareger (1),
fut un prince puiffant & ambitieux. Il foutint une
guerre malhenreufe contre,: David , qui s empara
d’une partie de la Syrie. Après,ce prince, îln e lt
plus parlé du royaume de Zobah.
Rezon, qui avoit commandé des troupes 'pour
Hadadezer, s’étant fait Un parti puHiant, tut
lei premier roi de Damas. Il fit la guerre aux
Ifraélites fous le règne de Salomon.
Héfwn, qui régna enfuite, vécut en bonne intelligence
avec les rois d’Ifraël & de Juda. Je 11e
dois pas difiimuler que quelques auteurs ont penfe
que Rezon & Hézion étoient deux noms differens
du même prince.
Tabrimon fe conduifit aufli paifiblement que fon
père.
Vu., _ T fnn . fiit engagé nar A fa ,
Ben - Hadad I I continua la guerre commencée
par fon père. Il marcha contre Achab, foi de Sala
r ie , & mit le fiège devant cette place, Cependant
le Boi d’Ifraël ayant eu le courage de s’avancer
vers les Syriens avec une troupe d’élite, ‘
«nais fi peu nombreufe, qu’on ne foupçonna pas
qu’elle vînt pour combattre, cette erreur fut caufe
que l’on ne fe mit pas eil défenfe. Les Syriens
turpris, furent battus & mis en fuite. L’année fui-
vante ils furent également battus; enfin, Achab,
Complètement vainqueur , eut le plaifir de pardonner
a fon ennemi. A la fin cependant le roi
d’Ifraël fuccomba, & fut bleffé à mort ; mais ce
Fut enfuite, & dans une autre guerre. C’eft fous
le règne de ce Ben-Hadad qu’arriva l’hifloire de
Naaman, que l’on doit lire ailleurs qu’ici. Après
d’autres fuccès, le roi de Syrie fut affafiiné, étant
fort avancé en âge.
Ha^a'èL II n’étoit d’abord qu’un fimple officier de
Ben-Hadad II; mais le prophète Exilée ayant fait
eclorre dans fon coeur un mouvement d’ambition, qui
n’y eût peut-être jamais été connu, en lui annonçant
qu’il feroit roi ; & le prophète ajoutant que Ben-
Hadad malade , pouvoit guérir, mais qu’il mour-
roit, ce monftre trouva le moyen de donner à la
prophétie toute la réalité dont elle étoit fufceptible.
Il tua Ben-Hadad, & prit allez bien fes mefures
pour lui fuccéder.
Ce prince fit la guerre à outrance contre le
royaume d’Ifraël, puis tourna fes armes contre
celui de Juda. Les hifloriens Juifs l’ont peint comme
un monftre, les Syriens le regardèrent comme un
(t) Cette différence de lettres en la'in & en François
vient de la reffcmblance qui fe trouve en hébreu entre
, 1; dnUth & le rech.
Géographie ancienne, Tome IJX,
s Y R 193
de leurs plus glands princes, 8c le déifièrent après
fa mort.
Rm-Htidad 111, fils d’Hazaêi, n’offre rien d’inté-
reffant ; fon règne fut obfcur 8c malheureux.
Retftn, que Jofeph appelle Rafes, fut le dernier
des rois Orientaux de la Syrie. Il fit la guerre au.
royaume de Juda, 8c porta fes armes jufqu à
Elath, fur la mer Rouge, où il plaça une colonie.
Mais ces conquêtes ayant donné de l’ombrage
au roi d’Affyrie , appelé dans l’écriture Teglat-
Phalafar, follicité de plus par le roi de Juda, ce
prince vint en Syrie avec une armee confiné -
rable, 8c détruifit le royaume de Damas.
jtois d’Hémath,
ToH eft le premier roi connu d’Hémath ; mais
on n’a pas l’époque fixe du commencement de fon
rè°ne ; on voit feulement quil etoit.contemporain
de” D avid, auquel il fut en quelque-forre fournis.
Jorarn ou Hadoram fon fils, eft affez généralement
regardé comme ayant ete fon fuccefleur. 11
vécut en bonne intelligence avec les rois de Juda.
Mais on doit obferver que ces deux règnes précédèrent
la fondation du royaume d Hémath.
Rois de- Gçshur,
On comprend fous ce nom une famille de fort -
petits princes ; le premier que l’on connoifie, fe
nommoit Hamminhud, 8c fut pere de Talmaï.
Talmaï fon fils lui fuccéda, fut beau-pere de
David, 8c fa fille fut mère d’Abfalon. Mais ce
petit royaume de Geshur fut prefque toujours
fournis au royaume de Damas.
Depuis la dévafiation delà Syrie par Tefàt-Pha-
lafar, 8c la deftruétion des petits royaumes qui y
exiftoient jufqu’à l’établiffement des rois Grecs,
l’hiftoire en eft peu connue. Je paffe donc à cette
époque brillante du royaume de Syrie.
Rois Grecs de Syrie, appelés ordinairement Séleuddes.
Séleucus, l’un des généraux d’Alexandre , étant
entré avec fes concurrens dans le partage des états
de ce prince après fa mort, eut, pour fa p a n , la
Syrie avec plufieurs autres provinces. Il fut fur-
nommé Nicator, à caufe de fes viftoires, qui s’étendirent
jufqu’à l’Inde 8c au Bofphore Cimme-
rien. On lui reproche d’avoir fait mourir en prifon
Démétrius Poliorcète, 8c d’avoir conftamment
montré beaucoup d’ambition. C’eft ce prince qui ,
par tendrefie pour fon fils Antiochus , eut affez
de force fur lui-même pour lui céder fa femme
Stratonice, belle-mère de ce jeune prince.
Antiochus, fuccéda à fon père, Sc mérita le
furnom de Soter, ou làuveur, pour avoir délivré
j’Afie des Gaulois, qui y faifoient des courfos