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vephorïus ; q u ’ e l le é to i t b ie n f o r t i f ié e & d é fe i îd u e
p a r u n e b o n n e g a r n i fo n .
TIGRIS ( le Tigre ) , grand fleuve de l’Afie ,
qui prend fa fource dans la grande Arménie,
dans la plaine d’Elegoflne. Ce fleuve , félon Pline,
étoit nommé Diglito , depuis fa fource jufqu’au
Hjpnt Taurus, qu’il traverfe, & fe nommait Tigris
à fa forfie de l’autre côté de la montagne „
jufqii’à la mer, où il va fe perdre dans le golfe
Perflque. Cet auteur d it, L. v i , ch, 27, que ce
fleuve traverfe le lac Arétufe fans y mêler fes
eaux. Strabon , L. x v , p. ;729, & Arrien , in In--
tlicis , n°. 42 , donnent le nom de Pajïtigris à
l’embouchure du Tigris; & Pline , Z. v i , ch. 27,
donne le nom de Pajïtigris à la partie de ce fleuve
qui fe fèpare en deux bras, & qui, après avoir
formé ayie île , fe rejoignent pour couler dans un
feul lit.' t j* ■ _ :
Ce fleuve eft appelé Chidkel par Moue. Genef.
ch . ij , v . 14.
Voilà comment M, Larcher s’exprime fur ce
fleuve , dans fa géographie d’Hérodote.
Le Tigre eft un des plus grands fleuves de l’Afie ;
mais je dois foire obferver que ce favant ne s’exprime
ainfi , ce me femble , que relath ~nent
aux fleuves que connoifloient les anciens , comme
le Krifcha 5 le Gange , &ç. dans l’Indê : les
grands flepres de la Chine & de la Tartane font
incomparablement plus grands.
Ii a fa fource flans les montagnes de l’Arménie, &
fe rend dans le golfe Perfique. Aujourd’hui le
T ij re & l’Euphrate tombent dans la mer par un
canal commun ; mais autrefois ils s y dechargeoient
féparément ; & du temps de Pline , on yoyoit
encore les veftigps de leurs anciens lits féparés.
Cet auteur ( Z. v i , ch. 27) , dit que la fource du
Ti° re eft au milieu d?une .campagne .de la grande
Arménie , qu’il entre dans le lac d’Aréthufe &
pafle au travers fans y mêler fes eaux. Enfuite
ii remonte le naont Taurus 9 s’enfonce en .terre,
pafle par-deflous la montagne, & va reparaître de
l ’autre, côté ; la caverne où il entre, s’appellpit
ZfOroanda ; fk une preuve que e’eft le même fleuve
& non un autre, qui fort de la m,ontagne , ç’eft
qu’il rend à fa fuite ce qu’on y a jeté à l’entrée
delà caverne. Ce fleuve eft à l’eft de l’Euphrate,
-, Mélopotamie fe trouvant entre les deux. Stra-
î)on paroît avoir pris pour la fource du Tigre ,
a forde du mont Taurus , puifqu’il le met
hors de l’Arménie.
Les principaux lieux qu’arrpfoit le Tigre , étoient
depuis le lac Areihufa , le lac Thofpitis, au fortir
duquel il trouvoit la ville de Thojpia , appejlée •
aufli Auraniorum ( Erzen ) , & peu après Nahavra ;
un peu au-deflous de cette ville, il recev.oit J es
eaux d’une autre branche qui yenoit du nord-
oueft, pendant que la première venoif du nord-efl :
çette feeonde branche avait pafle par Artagicerta
( Ardis ) p Amida ( Kara-Amid ou Diar-Beki^ ) ;
gc çnfln par Cajlrum Cepha ( Hefn-Keïfâ J , au fud
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de laquelle ville , les deux fleuves fe réunifient
& coulent enfemble fous le nom de Tigre.
Il arrofoit , en allant vers le fud-eft., à fa
droite, Sapha ( Safo ) , Zabdicena ( Zabda , appelé
aufli Gezirat IbnÔmar ) ; plus bas, aufli à fa droite,,
Labbana , ( Moful ): au fud-eft de cette dernière ,
fyr la gauche du fleuve, & tout-à-foit en face, eft un
petit lieu appelé Nino , qui fait eonjeéfurer que
c’eft remplacement qu’occupoit Ninus on Ninive
Mais dans le pays, par ignorance, on prétend que
Moful a fuccédé à Babÿlone ). Plus au fud , le
Tigre avoit à gauche Larijfa , puis de cé même
côté recevoit le Z abus jninor ( Altun-Son ). Au
confluent de ce fleuve avec le Tigre , étoit Cane
_ (Senn), plus bas, du même côté, étoit Pary Satidis
PagiDomm ; fur la droite plus au fud , étoit Birtiue
( T e Km ) ; puis Apamea MeJJines. Là commençoit
un canal que l’on nommoit Archous , qui s’éloi- '
gnoit 1111 peu du Tigre à Joueft , arrofoit du nord
au fud , la partie de ce pays appelée Mejfent. Ce
canal fg nomme aujourd’hui Zh'geir, ou petit Tigre,
prefqu’en face à!Apamea Mejfenes, fur la gauche
du T igre, étoit Sumere (Samira ou Serra-Men-Rai) ;
plus au fud & du même côté., étoit Opis, appelée
siuii Antiochia. C ’étoit en foçe de cette v ille,
fur fla droite du fleuve, que commençoit une muraille,
qui , formant une courbe vers le nord ,
alloit joindre l’Euphrate au lieu nommé Macc-
praeta ( Karagol), Cette muraille, garnie d’un fofle
& de tours, étoit appelée Murus Media ; & aufli
Munis Sejniramidis, parce qu’une ancienne opinion
i’attribjjoit à .Sémiramis,
Le canal dont j’ai parlé traverfoit cette muraille,
& alloit par le fud, rejoindre le Tigre au
lieu où eft actuellement Bagdad. 11 abrégeoit de
beaucoup la navigation, parce que le Tigre qui
eft plus à l’eft, foit un très-grand nombre de petits
circuits, & même un allez grand , ce qui l’éloigne
d’autant plus de la ligne droite.
Un peu au-deflous de la ville aftuelle de Bagdad
étoit Séleucia, la plus célèbre de toutes celles qui
ont porté ce nom. Elle avoit tout auprès & du
même côté, e’eft-à^-dire, fur la droite du Tigre , '
un petit lieu nommé Coche (Soliman Tak ) , &
en face , fur la gauche du fleuve , la ville de
Ctejiphon. ( La ville qui a fuccédé à‘ cette dernière
a reçu le nom d’A l - Modaïn, ou les deux
villes. )
Le fleuve couroit enfuite du fud-eft vers l’eft,
Sç arrofoit Akula.
Après avoir été quelques temps vers I’eft, le
Tigre revient au fud-ouéft , où étbit ; Cybate
( Wafith ) 4 fur fa droite ; puis il redefeend par
le fud-eft. On çt’y ccnnoît pas de lieu diftingué
dans l’antiquité jufqu’à fa jonÇHon aCtuelle aveç
l’Euphrate, qui, ayant quitté fou ancien lit à la
hauteur ÜApameq (Korna) , mais plus à l’oueft,
vient s’y jeter en face de cette ville. Il eft probable
que l’on avoit fait de l’un à l’autre de ce»
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fleuves, lin canal de communication , & que ce
Cânaî a abforbé le fleuve.
Depuis cette jonélion le Tigre eft fer.fiblement
plus large.
Üft peu au nord cVApantia ou Apamea , il recevoit
le Gyndes , grofli des eaux du Mofoeus
(Ab-Zal).
Un peu au fild du canal qui va du Tigre à
Bâfra , étoit Apologos ( Obaleh ) , puis Aphle
( Asfor ) , Àgtnis- ( Zeïni ) à gauche , Forath à
droite.
Il paroît que les anciens ont nommé le’ cours
dû Tigre ,• depuis Apologos , ils l’ont nommé,
dis-je , Paji-Tigris ; on le nomme aujourd’hui Shat-
OulrArab.
Le canal qui pafle à Bafra, va joindre l’ancien
lit de l’Euphrate.
T igris F,ons , fontaine de l’Âfie , dans les
montagnes qui font au fud de la Maxoèse, environ
par les 3S degrés 25 minutes de latitude.
Cette fontaine formoit un ruifleau qui couloit vers
le fud-oueft, & alloit fe perdre dans le lac Are-
thufa.
TIGÜALENSIS , fiége épifcopal dŸAftique ,
■ dans la Byzacène,, félon les a&es de la. conférence
de Carthage*
TIGULIA ET SEGESTA TIGÜLIORUM,
ville de l’Italie , dans la Ligurie, lelon Pline.
T IG U R IN À , ville métropole de la Norique,
félon Ortelius.
TIGURIWI ( 7es Ttgunns) , peuples Gaulois ,
qui p félon Tke - Live , s’etoient retirés de leur
v ille , pour s’établir dans un canton des Helvé-
tiens, taillèrent en pièces fur les confins des Allobroges,
le conful L. Calfius*
Selon Strabon , ce peuple fe joignit an» Cim-
bres , quand ceux-ci entreprirent depafler en
Italie.
TIGURINUS PAGUS , nom de l’un des quatre
- cantons qui compofoient la fociété Helvétique
félon Céfar : on croit que c’eft Zurich. Voyc^
T igurini.
TIGUT1A , lieu de l’Italie dans' la Ligurie ,
au nord-efl; de Monilia.'
TIJUCENSIS ou T ysi.çensis , fiège épifcopal
de l’Afrique proconfulaire , félon la conférence
de Carthage.
TIL, nom d’une rivière de TAfte , ftir les bords
de laquelle habitoit la nation nommée Sogor, félon
Nicéphore Callifte.
TILATÆI , nom d’iin peuple de la Thrace.
Thucydide les mdique fur le mont Scomius.
TILAVEMPTUS FLUV. fleuve de l’Italie,
dans la Vénétie.
TILAVENTUM MAJUS ET MINUS, nom
de deux fleuves de l’Italie, dans la Vénétie félon
Pline.
TILE , fieu de la Gaule , au fud-oueft d'An-
domaturum. Malgré quelques petites difficultés que
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préfente l’accord des diftances d’après les mefures
anciennes & modernes comparées , on convient
cependant que ce lieu doit être Thil-le-Châte?- i
TILLABARUM, ville de l’Afrique propre,fur
la route de Tacapa à la grande Lepùs , entre The-
belamum & Adaugmagdum , félon l’itinéraire d’Aiï-
tOnïn.
TILLIUM ou T ïltuivî', ville fituée fur la côte
occidentale de l’îié de Sardaigne , entre le- promontoire
Gorditanum & le port Nymphaus , félon
Ptolemée.
felon Nicéphore
Olràli.
liéû , felcti
aujourd’h i
étoit fituée
du Ganger,
d ïg y p te „•
vers le 23e degré de lat.
TILOLES , nom cPiïne boi
dans la dépendance d’Héfaclée.
toit la patrie d’Héracléon.
TILOX y promontoire fur la côte feptentrio-'
nale de l’île de Corfe , entre l’embouchure du
fleuve Vahrlus & le rivage appelé Cafia. Littiïs,
TILPHOSSA y fontaine de la Grèce, dans la
Béôrre, dont fait mention Ariftophane.
Strabon , Z. i x \ p. 413, dit qu’elle étoit prés
de la ville de Tilphofium, à qui elle donnoit fOn
nonl.
Paufantas, Z. î x , ch. 33, parle de cette fontaine
, & dit qu’elle étoit fituée -à environ cinquante
ftades de la ville Aliartus.
Etienne le géographe en fait aufli mention.
TILPHOSSÆUM , nom d’une petite contrée
de la Grèce , dans la Theflaiie, félon Etienne de
Byfance.-
TILUM, nom d’une ville de I’Helïefpont, felort
le concile de Chalcédoine, cité par Ortelius.
TILUTHA y nom d’une île de l’Afie , qui étoit
dans le cours de l’Euphrate , vers le 33e de°rô
35 minutes de‘ latitude;
TIMACHUS, nom d’un fleuve de la Mcefie ,
‘ dans îa Dardanie , félon Pline.
TIMACUM , nom d’une ville qne Ptolemêe
indique dans la haute Mcfcfle, & éloignée du
Danube.
TIMÆA ville 'de l’A fie , dans l’intérieur de
la BIthynie , félon Ptolemée.
TIMÆI , peuple de la Sicile, félon Ortelius J
qui cite Etienne de Byfance. Mais je ne trouve
pas ce nom dans Etierme de Byfance \ il y a eu
quelque erreur de copifte.
TIMAGENUS, nom d’une île du golfe Arabique
,'félon Ptolemée.
T IM A N P I , fiège épifcopal de FA fie, dans fo
Pifidie , félon les notices grecques.
TIM A VUS , fontaine, lac, fleuve & port, de
la Vénétie, dans la partie feptentrionale de l’I talie.
Ce fleuve fortoit du lac par fept ou hais