
ont fait- celui d’e fdave, & les Italiens celui de
fchiavi ,\ 8c par ce mot on n’entend plus que des
nommes fournis à la plus humiliante lervitude.
Nous avons les noms d’une partie des peuples
qui eompofeient la nation des Slaves. i° . Les
Bohèmes, car on lit dans les annales de Charle-
inagne, ad annum 805, que Caeanus, prince des
Huns, alla trouver l’empereur, & lui demanda la
permiffion de s’établir entre Salaria 8c Carnuntum,
a caufe des incnrfions continuelles des Slaves,
appelés Slavi Bokemani ( Bohèmes ) , qui ne per-
mettoient pas à fes fujets de demeurer dans les
pays qu’ils avoient jufqu’alors occupés. L’empereur
envoya, la même année , dans la terre des Slaves,
appelée Behin ( Bohême ) , fon fils Charles, à la
tête d’une armée qui ravagea le pays, & tua le
duc nommé Lechon. a0. Les Maharenfes étoient
Sîavês. Reginon (X. 11 , ad annum S go ') , dit que
l’empereur Arnolfe accorda à Zundebolch, roi des
Slaves, furnommés Maharenfes x le duché de Bohême.
3;0. Dans les annales de Charlemagne ( ad
ahnQsyèz 8c 806 ) , il efl fouvent parlé des Slaves,
Sorab&s, qui habitoient entre l’Elbe & la Sala ,
aux confins des Thuringiens & des Saxons ( apitd
Rubernum ad annum 822 ). Les annales de l’empereur
Louis-le-Débonnaire, nous apprennent qu à
ïa diète de Francfort, ce prince reçut les arabaf-
. fadeurs & les préfens que lui envoyèrent les Slaves
viélorieux ; fa voir, les Obotrites , les S or abcs,. les
Wilrjs % les Behemanes , les Momani, les Prcedeti-
eentcni & les Awares de la Pannonie. On mit encore
au nombre des Slaves les Luciciens, les Redariens,
les Siléfiens, les Polonois, les Haveliens , les Po-
méraniens , les Caiîubiens, les Wagriens , les Ru-
gîons. Ê
Les Autes & tes Slavons, dit Procope ( Bell,
Çoth. L. n i ,c, 14), n’obéiffent pas à un roi, mais
ils vivent depuis long-temps, fous un gouvernement
populaire, & délibèrent publiquement de tout ce-
qui concerne leurs intérêts. Ces deux peuples ob-
fervent les mêmes loix & les mêmes moeurs. Ils
ne reconnoiffent qu’un feul Dieu qui a créé & qui
lance le tonnerre , 8ç ils lui facrifient des boeufs &
d’autres viéfimes; bien loin de faire, dépendre la
vie des hommes de. la deflinée, ils. ne croient pas
féulement qu’il y en ait ; mais lorfqu’ils fe voient
en quelque danger, ils promettent d’immoler une
viftime , quand ils en. feront échappes & ne
manquent pas d’y fatisfaire : alors ils croient -tenir
leur vie de Ta mort de la viéfime. Us rendent auffi
des honneurs aux rivières, aux nymphes, & à
d’autres-divinités, & leur préfentent des facrifices
d’où ils tirent des préfages. de l’avenir. Us. habitent,
dé miférables chaumièreséloignées l'es unes des.
autres ,. & en changent fouvent. Us font la guerre
à pied, tenant à leur main de petits boucliers &
d’e petits dards. Us ne portent point de ciiirafles».
Quelques - uns même ne portent ni tuniques , ni?
manteau. Us fé erouvrent d’un baut-de-chauffe,
îoriqifils marchent contre, l’ennemi. Us parient tous.
la même langue,. 8c ont une taille & une mine
toutes femblables. Us font grands & robuftes. La’
couleur de leur vifage n’efl pas fort blanche : leurs-
cheveux font roux x ils font naturellement fales de.
mal-propres. Ils font fimpîes dans leurs moeurs 8c
leurs manières.
Quoi qu’en dife Procope , tous les Slavons ne-
vivoient pas fous un gouvernement populaire. Il
paroit, par la chronique de Reginon, que les-
Slaves Maharenfes étoient fournis à des princes,
puifque leur roi Zundihloch obtint de l'empereur
Arnoiphe le duché de Bohême.; 8c s’étant en fu i se-
foulevé contre l’empereur, ce dernier entra, a la
tête d’une armée, dans le pays des Maharenfes
y ruina toutes leurs villes, oc détruifit leur empire.
Les annales de Charlemagne font mention des ducs-
qui gonvemoient les Slaves Bohèmes, 8c des roitelets
qui régnoient chez les Slaves Wiizes, On
trouve dans les annales de Louis-le-Débonnaire,,
que l'on porta à la diète de Francfort le différend
entre deux frères , au plus jeune defquels les Wilzes-
avoient conféré la couronne. Enfin, les chefs des-
Obohiles font qualifiés tantôt de rois, tantôt de‘
ducs; de forte que la forme du gouvernement
, chez les Slaves fut à-peu-près la meme que cher
les Germains. Quelques-uns d’entre eux confer-
vèrent leur liberté , & d’autres furent fournis à des-
i princes. Mais ils diffèrent des Germains, en. ce
qu’ils n’eurent pas foin , comme ceux-ci., de fe-
fortifier par des alliances mutuelles. Chaque peuple
ayant voulu fe foutenir feul ,.ifs vinrent quelquefois
à fe. ruiner les uns, les autres, & quelquefois ils
fe virent accablés par leurs voifins ce qui les
fit tomber dans un état de foibleffe qui les rendit
l’objet du mépris des autres nations.
Les Slavons paffèrent enfin le Danube foüs
l’empire de Juflimen : ils inondèrent toute lTllyrie
où ils prirent des forts qui jufqu’alors avoient été
eflimés imprenables. Les capitaines qui comman-
doient dans l’Ulyrie, les repouffèrerit quelquefois.
Les Slavons fe bornèrent quelque temps à des
courfes paflagères ; mais à la fin ils établirent une
demeure plus fiable que dans leur propre pays. Us
donnèrent entre autres leur nom à cette partie de
la Pannonie qui efl entre la Save & la Drave, qui
fut appelée Pannonie Slavienne, Si que l’on nomme
encore aéfùellement Efclavonie.-
SMARAGDITES. M O N S , nom d’iine mon--
tagne que Pline place dans le voifmagë de Chai-
cédoine. •
SMARAGDUS MONS , montagne d’Egypte,
fur la côte du golfe Arabiqueentre Nechefia &-
Lepte Extrema, félon Ptolemée.
SMENUS, fleuve dû Pélopennèfédans la*
Laconie. Il avoir fa fource dans le mont Taïgète ,
& fon embouchure à là gauche, d’un. promontoire-
fort élevé, & fur lequel il y avoit un temple de
Diane DÏElymna, félon Paufanias.
SMÎLA ,, ville, de Grèce-,, dans. l'a. contrée'
trojjoea * aux confins de la Thrace & de la Mace-
deine., félon Hérodote.
SMINTO ( Sminthium ), etoit une ville dé 1 Afie
mineure, daiis la Troade, ou, comme dit Strabon ,
de l’Adramifène: Son véritable nom étoit Chryfa ;
mais ,« difoîf-on , Apollon, qui y avoit un temple,
étant irrité contre fon prêtre, fit ravager la contrée
par une multitude infinie de rats. Lorfque fa colère
fut appaifée, lui-même en fuite les tua à coups de
flèches. Le met <rpw%i» lignifiant un eft
probable que l’on avoit voulu rappeler l’idée de
cet animal, en donnant ce fécond nom à Chryfa.
Voici ce qu’en dit madame Dacier : « Sminthe etoit
« le nom des temples qu’Apollon avoit àTénèdos :
n on y adoroit une fia tue de ce dieu, au pied de
» laquelle on voyoit un rat. Une colonie grecque ,
» allant s’établir dans la Troade, reçut ordre de
h fe fixer dans le lieu où ils feroient attaques par
jj les enfans. de la terre. Parvenus dans la contrée
» où furent bâties les villes de Smtntho & de Chryfè,
h une multitude de rats rongèrent les courroies de
»rieurs boucliers; ce.qui fut regardé comme l’ac-
jj compliffement de l’oracle ». M. d’Anville a place
Smithium à peu de diflance au fud de Tros ou Troye.
Il paroit, par Homère, que cette ville étoit dans
une île.-
Elle donnoit fon nom à une montagne voifme-,-
que l’on nommoit Sminthium Nemus, félon Etienne
de Byfance. .
SMOCOBUM PRÆFECTURA , préfeôure
dont il efl parlé dans les fanûions pontificales des
empereurs d’Orient, où elle eft mife dans un canton
appelé Baltit^es,
SMOLENORUM REGIO, contrée de la Thrace^
félon Nicétas,, cité par Ortélius.
SMYR.NA ou Smyrne, l’une des villes Ioniennes
de l’Afie mineure, fituée vers la partie du nord
de l’ifthme de la prefqu’île de Colophon, fur un
golfe portant le nom de la ville. Gette ville étoit
très-ancienne. Elle fubfifte encore, après avoir été
détruite phifieurs fois, parce que la bonté defon
port & fa fituatiort, ont toujours invité-à la relever.
Elle fut d’abord fondée par les Smyrnéens, qui
habitoient un quartier1 d’Ephèfe appelé Smyrne,- &
qui lui donnèrent le nom de ce quartier. Les
Eoliens les- en ayant chaffés, ils fe retirèrent- à
Colophon. Mais des Colophoniens-ayant eu du
deflous dans une fédition,- & ayant été obligés de
s’expatrier, les habitans de Smyrne leur donnèrent
un afyle parmi eux. Quelque, temps après ayant
©bfervé que les Smyrnéens célébroient hors de leur
ville une fête en fhonneur de Bacchus, ils en
fermèrentles portes, & s’en emparèrent Les Eoliens-
vinrent au fecours ; mais enfin il fut arrêté, d’un
commun! accord, qu’ils laifieroient les Ioniens en
poffeffion.de la, ville que ceux-ci leur rendroient
tous leurs effets mobiliers.- Les Smyrnéens ayant
accepté cette condition, on les- diftribua' dans l'es
onze auçces villes Eoliennes^. qiii leur> accordèrent
droit de cité».
Les Lydiens s’emparèrent de Smyrne fous Ardys ;
& l’ayant détruite , fes habitans furent difperfés-
en différentes bourgades. Quatre cens ans après,
Alexandre la rebâtit à vingt ftades de l’ancienne.
Strabon attribue fôn rétabïiffement à Antigone 8c
à Lyfimaque, fans faire mention d’Alexandre.«
Arrien , qui a écrit l’hiffoire de ce prince, n’en-
fait pas mention. U y a donc grande apparence
qu’Alexandre forma feulement le projet de la rebâtir
, ou du moins, qu’il ne l’exécuta qu’en partie ÿ
qu’Antigone le continua,. 8c qu’il fut achevé par
Lyfimaque^
Cette ville fut détruite pâf' lin tremblement de
terre, Fan 180 de notre ère, félon Eufèbe ; mais5
fuivant Dion Caflius ,■ ce- malheur arriva deux ou
trois ans plus tôt ; & le Chronicum Paj'chalc fe met,
l’an 178 de notre ère. Marc-Aurèie la rétablit.
Le Mêles couloit le long, de fes murailles ; à fa-
fpurce étoit un antre où l’ on prétendoit que fa
mère Arihéis lui avoit donné le jour,/8c où Fon-
difoit qu’Homère avoit écrit fes poèmes. De-là
vient que Tibulle (Z . z r , c. 1 , v . 200'),. appellê
l'es- poéfies de ce poète Meletere carnien ; car Smyrne'
s’attribuoit la gloire de lui avoir donné la naiffance„-
Il y avoit à Smyrne un Homerium, c’eft-à-dire, un’
portique-quadrangulaire, avec un temple d’Homère-
8c fa ffatlie. Les Smyrnéens avoient auffi un©'
monnoie de bronze qu’ils appeloient’ homerium.
La ville de Smyrne étoit bâtie en partie fur 1©
penchant d’une montagne, 8c en partie dans une:
plaine ; vers le port 8c le gymnâfe étoit le temple-
de la mère des dieux. Les rues étoient pavées 8c
coupées à angles droitsautant qu’avoit pu le-
permettre le local. On y voyoit- de grands" por-'
tiques carrés, à plufieurs étages ,v &une-belle- biblio*r
thèque>
Smyrne étoit devenue le centre du commêrCe-
de l’Afie. Le luxe y attira les arts: elle fut dé-'
ceréè d’édifices fuperbes, 8c- remplie d’une foule-
d’étrangers; Jamais il-- n’y eut à Smyrne' de ces-
tyrans qui opprimèrent tant de villes grecques
8c les' Romains même , qui* vouloient être feuls-
libres dans l’univers,? refpeéfèrent le!, bonheur de"
Smyrne ,. 8c lui laiffèrent une ombre de liberté.-
N. B. Cette ville efl encore aéliiellemetit l’un©"
des plus grandes 8c des plus riches- du Levant.-
Elle e f l, en quelque' forte,, le rendez-vous des;
marchands des quatre parties du] monde , - 8c l’en«-
trepôf de leurs productions.
SMYRNOPHORA REGIO , contrée' dé l’A~-
rabie heureufe, au midi du pays' des Manitce ,?
félon Ptolemée.
SO A C À , ville qui* étoit fitiiée dans l’intérîeurr
de l’Arabie heureufe, félon Ptolemée.-
SOÀMUS: ( Tshamou ) , fleuVe de IThdè, en—
deçà du Gange. Sa ' fource étoit dans- le mont-
Émodus, vers le fud dè celle dé VHydafpcs, dans’
laquelle elle fe reridoit au nord-efl de Bucephalà #
vers le degré 2 5. minutes-de-latitudes