
TREVIDON , lieu de la Gaule ,' dans le voi-
finage du pays du peuple Rut'mi, félon Sidonius
Apollinaris, qui en parle ainfi. *
Jba Trevidon > & calumniojîs ,
Vicinum nimis , heu ! jugum Rutenis.
Ce lieu- devoit donc être fur la frontière du
Rouergue. Je me fers ici d’une' expreffion ancienne
, pour aider davantage cette parue de la
géographie ; car à l’aide des anciennes limites des
provinces, & des diocèfes , en parvenoit fouvent à
retrouver la pofition & l’étendue du territoire
d’une ancienne cité ; au lieu que ces anciennes
divifions n’auroient aucun rapport avec les dépar-
temens a&uels.
M. d’Anville croit retrouver ce nom de Trc-
vidon- dans un lieu nommé a&uellement Trêves ,
fur une petite rivière nommée Trévéjcl ; & le mont
Lefperon , où le Tfévéjel prend fa fource, répond
très - bien au Jugum vicinum Rutenis de Sidoinie
Apollinaire.
TR IA CAP ITA ( ou les trois têtes) , fur la
côte des llercaones, à quelque diftance de la mer,
au nord-eft de Dertofa, dans l’Hifpanie.
TRIACENSES , peuples de l’Italie , dans le
Pitenum , félon Pline.
T R IA CO N T A SCHOENUM , contrée de l’Egypte
, entre les montagnes des Ethiopiens & le
Nfl félon Ptolemée,
TR IADO Z ZA {Sophie) , ville de la Bulgarie.
L’empereUr Juftinien la fit élever des ruines 'de
Sai'diqne.
. Cette ville fut prefqu’entiérement détruite par
les Walaques, en l’an 1191.
TRIARATHIA., ville de l’A fie , dans la pe-
titè Arménie, fur la route de Sébafte à Cocufon,
entre To no fa & Coduçabala , félon l’itinéraire
d’Antonin.
TR I ARE, contrée de l’Ibérie Afiatique. Pline
l'étend jufqu’aux monts Pariadroe.
TR IB A L L I , peuples de la baffe Moefie, fur le
bord du Danube. Ils s’étendoient jufqu’à l’île de
Pêuce , félon Strabop , c’eft - à - dire , jufqu’au
Danube.
Les fragmens de géographie , à la fuite de
Dènys le Périégète , les nomment Serviens. Hérodote
ne fait pas mention de ces peuples ; mais
il parle de laplaine Triballique.
TR IBANTÂ , ville de l’Afie , dans la grande
Plfrygie, félon Ptolemée.
TRIBAZINA ou T rirasina , ville ou bourg de
l’Afie , dans l’Arie, félon Ptelemée.
TR IBO COI, TRIBOCI omT riboces , peuplés
de la Germanie , en - deçà du Rhin , félon
Ptôlemèë.
Strabon & Céfar indiquent ces peuples fur le
bord du Rhin , entre lés Mediomatrici & les Tre-
\iri. Le dernier écrit Triboci & Triboces ; & Pline
Sjtrabon , Triboci.
Selon Céfar, ils étoiententre les nations Ger-?
mamques qui cômpofoient l’armée d’Ariovifte.
Ils a voient au nord les Nernetes & au fud lesR au-
rdriï Leur capitale étoit Argcntoratum ou Strasbourg.
TRIBOLA , nom d’une ville de l’Hifpanie,
félon Appien , cité par Ortélius.
TRIBUL1UM , lieu fortifié, dans la Liburnie.
Selon Pline, il étoit fameux par les batailles que
le peuple Romain y avOit données.
TRIBUNCI. Ammien Marcellin , parlant de la
fuite de Chnodomaire, roi des Altmani $ & vaincu
près à?Argentoratum par Julien , s’exprime ainfi :
rex Chnodomarius , celeritate rapidâ properabat ad
caflra , epiz propè Tribuncos & Concordiam , mtini-
menta Romana 3fixit intrepidus , ut adfcenjîs navigiis ,
furdum parûtes ad cafus ancipitçsin Jecretis fe cejji-
bus evaderet.
La connoinànce que l’on a de Concordia fur la
rivière de Lauter, au-deffous de Wdfl'embourg ,
conduit à celle des Tribunci.
On- croit qu’un lieu nommé Bcrgens , vis-à-vis
de Lauterbourg , doit répondre au lieu appelé
Tribunci ; un manuferit porte Tribuni.
T R IC A , ville de l’Italie, dans la Pouille. Elle
fut. détruite p^r-Diomède, félon Pline.
T R 1C AD IB A , île de l’Inde , fur la côte en-
deçà du Gange , en allant du golfe.Canticolpe au
golfe Colchique-, & au midi de l’île à’Heptanefla, .
félon Ptolemée.
TRICALUM ou T ricala , ville de l’intérieur
de la Sicile , félon Etienne de Bÿfance.
- Cette ville eft nommée Triocla par Ptolemée ,
& Trio cala par Diodore de Sicile.
TRICAMARUM , lieu de l’Afrique , à cent
quarante Rades de Carthage. Selon Proccpe ,
( hiftoire des Vandales , tradu&ion de Coufin ) , .
c’eft- où les Romains gagnèrent une bataille-fur
les Vandales qui. y étoient campés.
TR ICAR ANA , lieu fortifié du Péloponèfe ,
dans la Phliafie , félon Etienne de Byfance.
TRI CASSES. Ces peuples appartenaient à la .
Gaule ; mais ils ne font pas nommés dans Céfar
ni dans Strabon. Pline & Ptolemée en font
mention , comme d’un peuple de la Gaule Lyon-
noife': o r , Civitas TricaJJium eft une de celles de
la Lyonnoife quatrième , ou Sénonoife, dans la
Notice ou province de la Gaule. - Dans Ammien
Marcellin & dans une infeription du Recueil de Gril*.
ter, on trouve des Tricojfini. Le filence de Céfar fur
ce peuple , a fait préfumer à quelques auteurs que
de fou temps, le diftriét de Troyes relevoit de
la cité ; de Sens , qui étoit très-puïfiante.
TRICASTINI ou T ricasteni, peuples de la
Gaule Narbonoife. Annibal paffa par leur pays
pour aller aux Alpes , félon Tite-Live. Ils font
nommés Tricajleni par Ptolemée.
Il eft fait mention de ce peuple dès le temps du
paffage des Gaulois= en Italie, fous la conduite de
Bèllovèfe lequel , félon Tite - Live in Tricaflinos
1 venit' en prenant fa route vers les Alpes. Car
Fhiftoriéri ajoute, Alpes indè oppofita trant. On
trouve, comme je l’ai d it , le nom de ce peuple ,
Tricaâ'tnb dans la marche d’Annibal, qui, ayant paffé
le Rhône plus bas que n’étoit la pofition de ce
peuple , prit fur la gauche : ad lotvam in Tricaf-
tinos flexit , dit Tite-Live.. Il paffa enfuite près
des limites des Voconfii, dont le territoire étoit limi-
- trophe. Inde per extremum orarn Vocontiorum agri.
Pline ne fait mention des Tricaflini qu’en citant
leur capitale Augujla.
On trouve Tricaflini dans Ptolemée. Mais la
pofition qu’il leur donne eft bien différente de
celle qu’il falloit leur donner. Il les indique à
trois degrés & demi de longitude au-delà des Se-
galauni, & en latitude , plus au nord , de deux
- tiers de dégré.
Car il eft certain que les Tricaflini habitoient
< fur le côté gauche du Rhône , dans le petit pays
appelé Tricaftin, & que leur capitale Augufla devoit
répondre à S. Paul- trois - châteaux. O r , on
connoît la jufte pofition de cette ville.
TRIC CA , ville de la Grèce , en Theffalie , .dans
" l’Eftiéotide. Un lieu moderne nommé Tricala en
donne la jufte pofition, & fe trouve .conforme à
1 ce que dit Strabon de la pofition de cette ville.
* Selon cet auteur,le Pénée, quelque temps après avoir
pris naiffance dans le Pinde, laiffoit à fe gauche
1 Trica & Pellinæum.. Elle étoit peu éloignée en effet
- de la gauche de ce fleuve , qui recevoit le fleuve
Lethoeus , prefqu’âu fortir de Tricca. J’ajouterai
■ que c’étoit fur les bords de ce petit fleuve que
l’on difoit qu’Efculape avoit pris naiffance. C ’eft
pour n’avoir pas connu la jufte pofition de Tricca ,
/ que' la Marrinière confond le Léthée avec le Pé-
née. Car Tricala n’eft pas; fur là Sclampria, qui
eft l’ancien Pénee ; mais à une petite diftance,
. fur une autre rivière , qui èft l’ancien Léthée.
yénus étoit adorée dans cette-ville , félon Strabon
, qui obferve qu’on lui facrifioit des pour-
, cèaux.
TRICCIANA , ville de la Pannonie, fur la route
: de Sirrnium à Carnuntum , entre Pons Manfuetianus
& Cimbriantz, félon l'itinéraire d’ Antonin.
TRICESIMÆ. Ammien Marcellin cite ce pofte
^comme étant au nombre de ceux que Julien ,
- étant Céfar,. fit réparer fur la frontière du Rhin.
Il nomme ce pofte en remontant- du bas - Rhin
. vers le haut, 6c place Trictfimc entre Qiiadnbur-
ygium, que l'on croit avoir été fitué vers la fépa-
. ration du Wah.al d’avec le Rhin, & Novefium,
qui eft Neuß' ou Nuis.
Dans l'itinéraire d’Antonin, on ne trouve pas
ces indications. Car à la fuite de Vetera on lit
-Lefto x x x Ulpitz. Ce qui vient fans doute de
ce que clans cet itinéraire , on ne nomme que
: les lieux principaux. Ptolemée en fait aufli mention.
Ce furnom d'Ulpia , emprunté d’un des
noms de Trajan , a pu faire confondre ce lieu
1 avec Colonid-Trajana.
■ JVliiis plufiéürs inferiptions portent LEG, ’ XXX.
Y . V. dont les dernières lettres s’expliquent Ulpia
Vidlrix. Ayant été trouvées fur le -bord du Rhin ,
auprès de Vetera , il y a tout lieu de croire qu’il
faut diftinguer le camp Romain établi par Trajan 9
d’avec la colonie fondée par lui. Ainfi , le lieu
appelé Kola, près de Clèves, repréfente l’ancien
emplacement de Colonia Trajana, ou bien celui
du camp Tricefince , tout près de Vetera a difparu.
Voye{ Vetera.
TRICESIMUM ( Ad ). Les anciens itinéraires
nous offrent beaucoup dépofitions fur des dénominations
du genre de celle-ci, & tirées de la
diftance des lieux à l’égard des villes principales,
qui, de leur emplacement, comptoient ainfi dans
l’étendue du territoire de leur dépendance. Le
Triqejîmum dont il eft queftion ici , eft relatif à
Narbonne , comme l’itinéraire de Bordeaux, à
Jérufalem le fait affez connoître , en marquant
deux diftances de .quinze milles chacune entre
Tricefimum & Narbo.
Pour retrouver l’emplacement de ce lieu , il ne
faudroit donc que inefurcr la même diftance.
TRICHAICES , peuples de l’île de Crète
félon Homère '& Strabon , cités par Ortélius.
Mais la Martinière a.remarqué, d’après Strabon
quèil cite ( 1 ) , que ce nom de Trichaices indiquort ,
non , un peuple de ce nom, mais une réunion de
trois peuples.
Dans l’Odyffée, ce poète dit , L. 1 , v. rpj ,
A apieîç rs Tpi^dÏKss ; mais, Strabon dit que des
des Doriens,voifins du Parnaffe , étant paffés dans
l ’île de' Crète , y bâtirent trois villes , Erineum,
Boeum & Cydnium ; ce qui les a fait .furnommer
par les poètes Trichaices.
TRICHIS , nom d’une ville d’Egypte , félon
Etienne de Byfance.
TRICHONIUM, ville de Grèce, dans l’Etoiie 5
félon Etienne de Byfance & Paufanias.
Paufanias dit qu’Arriphon étoit originaire de
cette ville. Il fait enfuite connoître cet Arriphon ,
qui étoit un favant fort eftimé des Lyciens. Entre
antres produ&ions de ce favant, l’auteur cite qu’il
avoit remarqué le premier que tout ce qui con-
cernoit les myftères de Lerne, foit en vers ou en
profe, étoit écrit en diale&e dorique. Or , comme
avant l’arrivée des Héraclides dans le Péloponèfe ,
les, Argitns parloient l’ionien , de même que les
Athéniens, il s’en fui voit que ces myftères , ou
du moins les ouvrages ne remontoient pas plus haut
que cette invafion. /
TR ICO L LO R I , peuples de la Gaule Narbon^-
noife. Us avoient pour capitale la ville d’A la-
rante.
Ces peuples occupoient le territoire de ‘Siftéron,
C ’eft du moins le fentiment du P. Hardouin.
Mais M. d’An ville m’ayant pas admis ce peuple
dans fa notice , cela me fait prèfumer qu’il • n’a
(x) Excepté qu’il dit L, x f page 477; il faut lire page 476,