
donna fa confiance à l’eunuque Eutrope , qui ne
fe comporta pas mieux, 8c périt par la main du
bourreau. Les diffenfions, a l’occafion des anciens,
troublèrent encore ce règne : Arcadius mourut après
un règne de quatorze ans.
il. Théodofe I I , 408, Ce prince n’avoit quefept
ans à la mort de fon père. Cependant par les
foins d’Anthèirie , préfet du prétoire, le commencement
de ce règne ne fe refîentit pas des maux
ordinaires-dans' les minorités.
Pulchérie , foeur de .Théodofe , fut déclarée Alignée
à la mort d’Honorius, en Occident. Théodofe
auroit voulu lui fuccéder , mais fon deffein
(temps, la bafe de toutes les études en droit. Ses victoires
échoua. Il fit publier un recueil des loix faites
avant lui : c’eft le code Théodofien. Les Huns firent
les plus grands ravages. Ce prince mourut après
un règne de quarante-deux ans...
III. Marcien, 450 , doué de grandes qualités militaires
, fut choifi par Pulchérie , pour fuccéder à fon
frère. Elle y mit pour condition qu’il auroit le titre
de fon mari, fans qu’elle foit devenue fa femme :
elle .avoit vingt-cinq ans. Son règne fut heureux,
mais ne dura que fix ans.
IV. Léon I , dit de Thrace, 457. Afpar, 8t fon
fils Arçlabure , étoient à la tête des troupes; mais
comme ils étoient anciens, il fit reconnoïtre Léon.
Il remporta de grands avantages fur des Barbares;
mais les guerres de religion défolèrent fon règne.
Il avoit fait reconnoïtre Augufte, fon petit-fils.
V. Léon I I , dit le jeune, & Xénon ; Û fuccéda à
fon ayeul à l’âge de" 50 ans, 8c eut pour régent
de l’empire Zénon, fon père , qui fut bientôt
reconnu empereur, conjointement avec fon fils.
Cet homme fe rendit odieux par fies crimes. Léon
étoit mort peu aprèsavoir mis la couronne fur la
tête de Zénon, qui, après un règne de dix-fept
ans , mourut enfermé dans un fépulcre, où fa
femme l’avoit fait mettre pendant qu’il étoit ivre.
VIL Anajlafe 1 , 461, aimé de la veuve de Zénon
, fut porté au trône par cette princeffe. Ce
fut ce prince qui fit faire la longue muraille, au nord-
oueft de Conftantinople. Elle avoit dix-huit lieues
de long 8c vingt pieds d’épaiffeur.
Les Orthodoxes 8c les Euthychiens s’égorgèrent
mutuellement au milieu de Conftantinople, pour
quelques points de doârine chrétienne. Ainfi ce
prince laifla fouiller fon règne par fa conduite à
l’égard des fehifinatiques: il eut cependant quelques
qualités.
VIL Jujlin, 518, étoit capitaine des gardes d’A -
naftafe , lorfqu’il fût élevé à l’empire. Anaftafe
avoit laiffé trois neveux; ce fut leur titre d’exclufion.
Il fut très-occupé des difputes de religion ; 8c
montra cependant de bonnes qualités. Il étoit fort
borné 8c ne put jamais apprendre à écrire : fon
règne fut de neuf ans.
VIII. Jujlinien 1 , étoit neveu de Juftin. Il s’occupa
beaucoup trop des difputes de religion. Il eut pour
général le fameux Bélifaire. Son règne refta long-temps
«élèbre par fon code, qui faifoit, il n’y a pas long-
au dehors furent dues aux grands talens de Béli*
faire ; 8c les troubles de l’intérieur furent fon ouvrage.
Narfès le fervoit également bien par fa valeur. Son
-époufe Théodofa fut la caufe de beaucoup de mal.
IX. Jujlinien I I , étoit neveu de Juftinien. II
commença par des apès de juftice 8c de bienfai-
fance, à l’égard du peuple. On accufe Narfès
d’avoir , fous fon règne, appelé les Lombards en
Italie , pour fie venger d’un outrage qu’il avoit
reçu de l’impératrice Sophie. Il eut beaucoup à
fouffrir.de la part des Orientaux. Il mourut après
un règne de douze ans 8c dix mois.
X. Tibert I I , 578, étoit capitaine des gardes
de Juftin : il fut reconnu empereur, 8c peu après
battit les Perfies; mais il eut trop d’ennemis à la
fois à combattre. Tout l’Orient refluoit fur l'Occident.
Avant de mourir, il défigna Maurice , grand
capitaine, pour lui fuccéder.
XI. Maurice, 582. Maurice époufa Conftan-
tine, fille de Tibère IL Ses armes furent heiireufies
contre les Perfies. Mais les barbares continuèrent à
fe jetter fur les terres de l’empire. On doit fur-tout
diftinguer les Avares.il fut détrôné 8c mis à nrort
par Phocas.
XII. Phocas chercha à en impofer au peuple , eri
faifant d’abord des largeffes. Mais bientôt il fe
conduifit en tyran. L’empire* fut ravagé de tous
côtés. Il fut détrôné par Héraclius, qui lui fit couper
la tête.
XIII. Héraclius, 610. Il avoit délivré l’empire
d’un tyran. Les Perfies firent de très-grands ravages-
fous fon règne. Ce fut alors que s’établirent la religion
8c la puiflance mahométane, dont l’époque
eft de n 622. Cette nouvelle puiflance affaiblit
cohfiderablement l’empiré, en le privant dè
prefqué toutes les provinces de l’Afie, 8c de celles
de l’Afrique. Il mourut d’hydropifie, après un règne
de ‘trente ans.
XIV. Conjlantin III, 641 , l’un des fils d’Héra-
c’ius , fut reconnu empereur, mais mourut au bout
de cent trois jours.
X V . Héracléonas, 641 , frère de Conftantin:,
lui fuccéda. Martine, fa mère, tenta de régner en
fon nom. Le fiénat fe montra très-cruel envers
eux , en faifant couper la langue à la mère. 8c le
nez au fils : il n’avoit que feize ans.
XVI. Confiant I I , 641. Sous ce règne, les
Sarrazins, déjà maîtres d’une partie de l’Afrique ,j
s’emparent de Fîle de Chypre. Le patriarche de Confi-
tantinople occupoit le jeune empereur de difputes
de religion. Le calife Mavias envoya même une
flotte pour former le fiège de Conftantinople,
Méprifié dans cette ville,, Confiant pafifie en Italie
pour y établir à Rome le fiège de fon empire;
puis changeant d’avis, il -pafle en Sicile. L à , comme
à Conftantinople , le peuple 8c Iss grands furent
les malheureufes viftimes de fa cupidité 8c de fes
inepties. Enfin, il fut tué T laiflant trois fils qui
lui fuccédèrent.
XVII. Conjlantin Pogonat, ou le barbu ,068. Ce
prince en apprenant la mort de fon père, pafi'a
en Sicile , en fit punir les auteurs, 8c revint à Conftantinople.
Il défendit courageufement cette ville
contre les Sarrazins ( ou les Arabes). Ce fu t, à ce
qui fenible, la première fois que l’on y fit ufage de
te feu appelé grec ou grégeois, inventé alors par
l’ingénieur CalTinique, 8c qui embrafoit les vaif-
feaux dans l’eau. Il s’occupa aufli des affaires de
l’églife, qui auroit eu bien plutôt la paix, fi l’on
n’avoit pas donné tant d’attention aux difputes 8c
aux prétentions des évêques.
XVIII. Jujlinien I I , 685 , étoit le fils aîné de
Conftantin. Au lieu de continuer avec lé calife
\y paix contractée par fon père, il imagina un prétexte
de guerre, rêuftit d’abord, mais finit par
être battu. A fon retour, il vexa le peuple d’impôts.
Enfin il fut détrôné par Léonce ,.q ui, au lieu
de le faire mourir, crut qu’il y auroit plus d’humanité
à lui couper la langue 8c le nez : on le
relégua enfuite dans la Cherfonnèfe.
XIX. Léonce, 69 5. Il étoit recommandable par fes
grands talens militaires. Ses troupes remportèrent
en Afrique de grands avantages fur les Sarrazins ;
mais ces avantages furent de courte durée.- Ce
prince fut détrôné par Tibère.
XX. Tibère I I I , 698 , en fe révoltant contre
Léonce , dans Fîle de Crète, il s’étoit fait recon-
noître empereur : il fut proclamé à Conftantinople.
Juftinien II effaya , 8c réuflit à remonter fur le
trône. Il fit enfuite mettre à mort Léonce 8c T ibère.
Les Bulgares l’avoient aidé à recouvrer fa
couronné : il oublia ce fervice, 8c tourna fes armes
contre eux. Enfin fes troupes l’abandonnèrent, 8c
on lui coupa la tête.
XXI. Bardanes , appelé Pkilippicus , 71 1. Il fit
périr tous ceux qui avoient participé aux cruautés
de Juftinien II. Mais il fe livra aux difputes de religion,
8c perfécuta même les orthodoxes. Pendant
ce temps, les ennemb ravagèrent l’empire. Il
étoit endormi dans fon palais après le repas d’une
grande fête , lorfqu’on l’enleva pour le transporter
dans 1’emplacement appelé l’Hippodrome, où
on lui creva les yeux,
XXII. Anajlaje 11, 713. Il étoit fecrétaire de
Philippicus. Le fénat & les troupes le reconnurent
empereur , le jour de la Pentecôte. Mais il fut
détrôné par des troupes qu’il envoyoit contre les
, Sarrazins.
XXIII. Théoddfe I I I , 713 , fut élu à Rhodes.
Son empire dura peu : Léon, qui commandoit dans
l’Orient, ne voulut pas le reconnaître; il lui envoya
fon abdication , 8c fe retira dans un mo-
naftère.
XXIV. Léon I I I , 7 1 7 , fe fit couronner dans
la grande églife de Conftantinople que les Sarrazins
allégèrent peu après ; mais Thiver en fit périr
une grande partie. Ce prince fe livra à la folie
des difputes de religion ; il défendit ie culte des
images, 8c porta fon ineptie barbare jüfqu’à brûler
la fuperbe bibliothèque de Conftantinople , avec les
médailles qu’elle renrermoit, afin de brûler avec elle
les fa vans qui s’y étoient enfermés, 8c qui ne vou-
loient pas approuyer fes extravagances. Il, en vou-
loit ufer de même en Italie. Le pape envoya, à
cette occafion , 8c pour la première fois, demander
du fecours à Charles Martel, roi de France. Enfin
Léon mourut d’hydropifie.
XX V . Conjlantin Copronime s’éleva à l’empire
à la faveur des troubles qui le défolcient. Le pape
l’envoya prier de rendre la paix à l’églife : il le
promit. Il porta la guerre en Afîe contre les Sarrazins.
Mais la folie de détruire les images le rendit
aufli perfécuteur. Il négligea de défendre l'Italie
contre les Lombards. Pépin, roi de France , y
pafla 8c aftiégea Aftolphe dans Pavie. On fit un
traité mal exécuté. Pépin revint, força le roi Lombard
de rendre l ’exarchat de Ravenne , dont il
fit préfentau pape. Peu après (7 14 ) , la puiflance
des Lombards fut entièrement détruite par Charlemagne.
Conftantin, après avoir négligé les affaires
de l’empire, perfécuta cruellement les catholiques ,
8c mourut du1 charbon.
XXVI. Léon Chafare, 775. Il apperçut les fautes
de fon père 8c tâcha d’y remédier. Il fit cefler les
perfécutions 8c tâcha de relever les fortunes ; mais
il en vint aufli à perfécuter le culte des images: heu-
reufement qu’il ne vécut pas long-temps.
XXVII. Conjlantin Porphyrogénète, 780. Irène
veuve de Léon, s’empara du gouvernement 8c fit
reconnoïtre fon fils, qu’elle mit fous la protection
des grands. Mais il fe forma une confpiration qui
avoit à fa tête Nicéphore. Elle craignoit la puiflance
de Charlemagne, 8c chercha à l’amufer : fes troupes
furent battuesjjjpar les François. L’empereur le fut
par les Bulgares. Irène fut une ambitieufe qui
enfin détrôna fon fils 8c lui caufa la mort.
Irène, 79 7, avoit fait propofer à Charlemagne
de l’époufer. Mais elle fut dèpofée par Nicéphore ,
qui l’enferma dans un couvent'où elle mourut.
XXIX. Nicéphore ÿ 802. C ’eft quelquefois à cet
empereur que l’on commence la fuite des princes
appelés du bas-empire. Il envoya des ambafladeurs
en France pour régler les limites des deux empires ;
celui de Charlemagne s’étendoit fur une partie de
l’Italie. Au re-fte, il fe conduifit comme un tyran
cruel. Il périt dans une guerre contre les Bulgares.
XXX. Staurace, 811. Son fils lui fuccéda. Mais
blefî’é lui-même dans la bataille où fon père avoit
péri, il cherchoit à fe défigner un fucceffeur, lorfque
l’ambition de Michel lui en donna un. Il fe retira
dans un monaâère 8c y mourut.
'*■ XXXI. Michel Rangabé, 811. En montant fur le
trône, il jura de protéger les catholiques, 8c chercha
d’ailleurs à réparer les fautes de fes prédéceffeurs
par fa conduite au-dedans 8c au-debors. Mais un
moine lui perfuadant, par un fophifme, de ne pas
rendre les prifonniers au roi des Bulgares, on eut
la guerre contre cette nation qui battit les Grecs,