
epi'Araegcnue t cette ville y comme ou le voit par
les ruines , était, très-confidérabie.
J’ajouterai à J a delcription ;qui s’en trouve dans
les mémoires de l’académie {tome /, hiji. p,,2ço) ,
une inferipiion qu’ on y a déterrée, 8c qui n’a pas
.été'inconnue a M. Foucault: elle étoit gravée fur
m cippe de marbre, haut de quatre pieds &
demi, long d’un pied neuf.pouces.
N O V I Ü S V I C
T O R M EM, O
R I A E D O M I
T I A E P A N F I L E. 1
Une voie romaine, dont M. dé ' Laveyrîe, ingénieur
de la généralité de Caen , à envoyé à M. le
comte de Câylus une dèfcription'três-exaéle, veipq.it
du côté d’Éximes, 'paffpit à Vieux, 8c dé-là a la
yille. de Bayeux.
La ville 'd?Arigemis\, comme la-plupart .des'capitales
dés peuples de la Gaule, prit le nom de
Ion peuple Viducaffes, qui aura été. abrégé' eu
'Viducoe oc Veocoe : off lit dans la charte de fondation
de Pabbaye de Fontenay, peu éloignée de
Vieux ( c’èft de fan 'ïô 7 d ) ‘, , iotam • décimant Mp-
lendini de Veocis '^de Vieux; M. i ’abbé Bellay préfume
que cette ville fut ruinée à la fin du v i e
fiècle, ou; dans les premières' années dii fiècle
fuivant : elle eft rèpréfentéé comme ccnfidérable
dans la table de Peutiriger., qu’on croit avoir été
dreffée fous le règne de Théôdofe-îe-Grand , 8c
elle ne paroît plus dans la notice des provinces 8c
des cités de; la Gaule, rédigée fous le règne
d’Honorius ; elle aura été apparemment ruinée
dans la grande mvafioh des Barbares qui ravagèrent
la Gaule depuis le Rhin jufqu’à l’Océan ; ravage
affreux, dont Salvien 8c d’autres auteurs ont fait
une defeription touchante. Les Saxons, qui, depuis
deux fiècles, défoloient les côtes de la Gaule,
ont probablement détruit la ville des Vldiïcàffes ;
elle étoit peu éloignée de. la mer , 8c voifirie de
la rivière d’O rne, qu’on pouvoit remonter en
bateau. Quoi qu’il en foit, S. Jérôme nomme lés
Saxons au nombre des peuples qui défolèrent alors
la Gaule. Après avoir fixé la ville d’Arigenus à
fVieux, il faut examiner la pofirion de la ville de
Noeomagus 9 capitale des Vadicaffes,
IV. Depuis la conquête des Gaules par Jules
Céfar, les guerres civiles des Romains, qui durèrent
pendant plufiçurs années, empêchèrent de
régler la police 8c le gouvernement des provinces
conquifes ; toutes chofes y étoient en défordre,
félon Dion ( L . l u i ) , ciKa.Teto'TetTce e n . Enfin ,
l’empereur Augufte, l’an de Rome 72 7, fe rendît
à Narbonne ; il y donna des réglemens pour les ■
moeurs 8c pour l’adminiftration de cès nouvelles
provinces ; & enfin ie dénombrement, kcA dyrcoy
T & f Cl'iïOypti.Qti? ivrOlHTClTO y KoÙ TOV B/oV r t f a r t
TTQKiTeidv d'teKocrfinçrj, Ce.fut à cette occafion que,
pour ^égaler, en quelque façon , les trois nouvelles
provinces de la Gaule, qui étoient l’Àquitaine,
la Gaule Lyonnpife & la Gaule Belgique , qui.
cpmprenoit les deux Germâmes, ce prince détacha
quatorze cités du peuple de. la Lypnnoife, pour
les unir à la province d’Âquitame-, dont les limites
furent portées de_ la Garonne jufqu’à la Loire. On
préfume auili qu’Àugufte, pendant fon féjour à
Narbonne, lorfqu’il régla ;l5ordre des provinces des
Gaules ,fravinciis iu-Cirtam fam ia rn .r c d r tÿ s , fit J’ar-
rondiffement de plufieurs cités, 8c- diminua le territoire
de quelques unes qui étoient trop étendues,
pour, en : former de nouvelles : par . exemple,. le
territoire des peuples Bellovaci, de Beauvais, que,
Jules Céfar repréfente coname les plus puiffags
d’entre les Belges, devoit être plus étendu que le
dioçpfe aéhaei .de Beauvais j & on peyt croire
qu’AuguiJe détacha alprs,. une partie de leur , territoire
pour en former la cité des Silvanetf.es, de
Sçnjis, ,qc qu’il en fit la capitale d’un lieu ancien,
canton auquel ,il ..donna le nom d'Augujlçmagus,
qui eft le nom de l’ancienne ville deSenlis. M. i’abbé
de Longuerue croyoit que cette nouvelle cité avoit
été nommée SïlvantEks par les Romains, à caufe
de fa pofifion au milieu des bois & des forêts. .
.Si.la cite des Vadicaffes de Ptolemée a été placée
dansile Valois , elle aura exifté avant le „règne
d’Augufte , 8c fa capitale Noeomagus , dont Ie gorn
eft purement, celtique , a dû précéder le, règne de
ce prince. Outre ce qui a .été dit dans farticle II
de ce morceau , on peut prouver que la ville de
Noeomagus n’exiftoit pas dans le Valois au temps
d’Augufie , & conféquemraent que la cité, des
VddicaJTcs dont, elle étoit la , capitale,. n’étôit pas
fituée clans ce canton.
Il eft prouvé, dans .le,s. éçUkci(Jç.mtns géographiques
fartancienne : ( p . j j f ) , publiés en 1741, que;,
«la voie publique qui fut élevée fous les ordres
» d’Agrippa, depuis Lyon jufqu’à Boulogne, n’étoit
» pas direéle. dans toute fa longueur ; elle fuivoit
3? différentes, dire.élions., pour, paffer par les prin-
3) cipaîes. villes de là .Gaule, quife trou voient aux
» environs de la route ; communément d’une ville
33 à l’autre elle étoit alignée mais dans fa, totalité
3» elle formoit un grand nombre d’angles pour ren-
1 contrer les grandes villes 33. De Lyon elle paffoiç
à Châlons-für-'Saône; de-là par Autun , enluite
à Auxerre .par Châlons-fijr-Marne.' à Reims, de
Reims, à Soiffpns; de-là « elle fe détpurnoït vers
33 le fud-fiîd-ouefi , jufqu’à Senlis (Aùgujîornagus)
33 dé Senlis à Beauvais (Çoefaromagus),$rj>oV. BskqçlkoU
» (Strabon, L. v i) . Elle reprenoït de l’oueft au
» nord de Beauvais , pour paffer par Amiens
33 ( Samarobrlva, x.cii A'piÇicivoTç) , elle déclinoit un
33 peu du nord vers l’eft. La route d’Amiens
» à Boulogne ( Gejforiacum, fur la mer , sà-/ toV
33 &MCLVÔV (Strabon , L. i v ) , approchoit un peu
33 plus du nord. Il efi fenfible , par ce .détail, quç
15 ç e f e grande voie romaine changeoit de dire&ion
p pour paffer par les grandes villes, par Us capi- ,
»talcs des peuples n. A . , . -h
ïl eft prouvé dans ces memes eclaircillemens
/ „ ??ƒ ) , que cetre grande voie, faite par ordre
d’Agrippa, gendre & favori d’Augiifte,. fut. achevée, j
au plus tard, l’an 7-35 de Rome, lorfque Augufte
étant retourné de Samos à Rome , envoya Agrippa
pour achever de régler les affaires des Gaules.
D’après ces obfervations, fi la ville de Noeomagus
des Vadicajfes eût exifié alors- dans le lieu qu’on
appelle V é , dans le Valois , la voie romaine de
Soiffons à Senlis auroit dû paffer par ce lieu de :
V é , qui eft placé dans la ligne direâe de l’une
à l’autre de ces villes:- o r , cette voie d’Agrippa,
qui fubfifie encore en partie, & que l’on çoiinoît
dans le pays fous le nom de chauffée de Brunchaut,
ne paffe point à Vé en Valois \ elle en eft éloignée
de deux lieues vers l’oueft j d’ou il rèfulte évidemment
que la ville de Noeomagus de Ptolemee
,ne peut être le lieu de V é , & .conféquemment
que . la cité des Vadicajfes n’étoit point dans le
.Valois.
Pour rendre la preuve, complète, le nom de
V é ne vient point du nom Vidicajfes,. abrégé
dans-le moyen âge en Vadicoe : le nom de Vé fe ,
trouve dans tous les ■ anciens titres Vadum. L’auteur
de la tranflation. des reliques de S. Arnoul de
Crépy, qui écrlvoit vers l’an 960-, rapportée parles
- Bollandiftes T dans les aétes ji& juillet r u iv,p*-4‘f)?
.dit, en parlant du-lien de V é en Valois-:. Vadurn,
ex cujus vocabulo cpmitatus appellari cçnj'ucvit Va-
Jenf.um, Le Vadcnfis comuatus^. on Pqgps nommé
„.Vadifus dans les capitulaires v Vadenfis Pagus
dans l.es a&es du x ie. fiècle. On ..croit que l’ancien
château de V é ayoit été bâti fous le règne de
Çharlemagne le fécond château a été conftruit
v^rs l’an 1.2,21, par Raoul d’Eftrées, à qui le r o i .
.Philippe^Augufte avoit donné le vieux château &
la terre. Au refte, ce .li.eu a été nommé Vadum,
qui fignifie- vé ou. gué,, parce que l’ancien château
de Vé eft fitué fur une hauteur, au-defîus. d’un
gué ou paffage à . travers, de la vallée de la rivière .
d’Autonne.; c’eft. une vallée fort, humide , mare- i
cageufe,. coupée de . plufieurs ruiffeaux.
Il ne faut pas s’imaginer cjue le mot de V é , ■
Vadum 7, défigne toujours le paffage d’une ,grande ,
rivière :T on. connoît en Normandie un lieu célèbre
dansrhiftoire de cette province ,- Vadum Berengarii,
le Vé Berenger, fur un mifièau, à trois .bleues
au;, levant: de Caen ,. près . du village..de. Vîmont.,
w dans le: Valois. Il y avoit anciennement, à
Crépy,. une. rue &,une ferme de V é „pVès le gué de
■ S. XL omasd ans le. fauxbourg :* pn pourroit en
citer encore d’autres exemples. Quoi qu’il en foit,
lé lieu, de Vé en Valois , doit être, écrit, non pas
;Ve z.,. mais Vé,.. de Vadum',.,. comme l ’ont, écrit
MM... de «Valois de Long uerue ,;t & comme on
Jît-dans le .regiftre {ffljjp. du parlement8ç* dans les
anciens, titres, du pays,.
On ,a. prouvé, dans le fécond article de ce morceau
, que la cité de$ Vadicaffes de Ptoleméeétoit
la même que la cité des Vadicaffes, des Vadiocajjir ,
ou des Bodiocaffes de Pline, la ville de Bayeux.
Il en réfulte que la ville de Noeomagusfà capitale
eft la ville même de Bayeux, appelles Civitas- Baïo--
cajfiùm, dans la notice dés provinces & cités de la-
Gaule. Elle aura pris, dans le moyen âge, à l’exent*
pie de tant d’autres villes, le nom de fon peuple
Bdïocaffis, abrégé enfuite en Baïocoe, comme on
le voit dans la notice des dignités de l’empire
d’où s’ëft formé le nom français Baex, Bajex
ou Baieves, comme on lit dans le roman du Rou ^
écrit en vers par Robert Vaire, chanoine de
Bayeux, vers l’an 1160. On difoit encore Baieves
au commencement du quatorzième fiècle, d’où' s’eft
formé le nom moderne de Bayeux.
On dira, peut-être que Bayeux ne peut avoir"
été appelle Noeomagus, du temps-de l’empire Romain r
parce qu’ori àurôit pu la confondre avec Noeomagusv.
capitale des Lexovii ^de Lifieux ; mais on fent qu’il
ne peut y avoir de difficulté; les deux- villes-auront
été diftinguées par l’addition du nom de leurs peu--
pies,. Noeomagus Baïocajfium, Noeomagus Lexoviorum ;
c’eft airifi qu’on a diftingué, d’après lés commentaires
de Géfar, Novîodumum Æduorum Nëvers,.
dl Noviodunum Biturigum , Noiian près de Bourges.
On a pareillement: diftingué Novtomagus'Ntmcium ,,
Spire y. de Noviomagus- TreviroruniNumagens près
de Tr-èveSi Et même on n’a point' confondit' deux:
noms anciens, les mêmes- 8e dans-la même cité.
On cennoît dans la- cité de Bayeux deux Condé ,,
Condate, Condé fur Noifeau 8c Condé fur- Vire f
ces lieux fontdiftihguès par les rivières fur lefqudles-
ils font fitué»;-
Il faut paffer' aux' antiquités ■ &-■ rapportet' quel--
ques détails dé l’hiftoire de la1 ville de’Bayeux
V . Nous avons vu que la ville dé Bayeux eft:
très-ancienne , comme le. nom Noeomaguspure- •
ment celtiqué le prouve incontêftablement-.. La:
forme de i’enceinté. de cette ville étok; carrée ,,
comme la plupart-des cités romaines! dans-- la.-
Gauler La bâtifïe. eft encore reconnoiffable- dans-
l’ancienne enceir.te du côté: du midu; le. goût- du.
travail eft le même que celui du • palais des-Th^mes ■
de Pempereur Julien à Paris, & l’on croit qùe ce:
palais eft plus ancien que le- féjour dë ce priifce:
en. cette ville:- Les .habita-ns dé .Bayeux*,i quoique:
fitués à l’extrémité de la Gaule y cultivoient les>
beaux-arts & reeherchoient les ohvrages des bons',
artiftes. M. le comte de Gaylus a-donnè lê! d'èffin.
,8ç. l’expliçation .dp- quelques, ftatues 8c de quelques-;
vafes ,.:.qui ; ont été découverts dans % yoifiaage:
de, cetté-ville : pn voit- dans le même,recueil,, -que:
la voie, romaine .qui yqnoit de; Vieux à/Bayeuja,,
continuoit {à direélion vers la villa. de -Saint-Lo - ;
on. en reconnoît le paftage entre les; deux.villes4,
dans ly forêt de- Cérifi , où-,l’ancienne-voie, eft:
appelée ; le cjtcmin t chauffé.-, .
, ^C’e^.- ap^arennnenL fur- cette yoie qpe l’ornai