
adoptèrent la langue & les ufages : auffi font-ils défignés par Feftus, avec l’épithète de
Bilb.gui. Mais il paraît prouvé, en examinant bien les paffages de l’Odyffée dont quelques
auteurs s appuient ( Ody£f Liv. I, k. 184, riAeS'v e<r Tepsoyy usra ^aXiicv )- Strabon dit bien,
il eft vrai que la ville de Temife dont il eft ici queftion , devoit être celle de l’Abrtizze &
non celle de Cypre. Mais ce n’eft qu’un préjugé fans preuve ; & quand on voit qu’au temps
d’Homère on n’àvoit que des idées conftifes de l’Italie, & que les peuples y étoient barbares,
on ne peut admettre l’opinion adoptée par Strabon. On voit même que la Temife
de Cypre fut long - temps célèbre par l’abondance de fes métaux ; c’tft le témoignage
unanime de Strabon, de Pline, d’Etienne de Byfance,&c. C’eft auffi aux Chalcidiens qua
1 on attribue la fondation de Rhegium.
La ville d’Æppomum, appelée par les Romains Vïbona Vakntia , fut, félon Strabon
( u v . V I) , fondée par des Locriens, qui fondèrent auffi, fur le promontoire Zephirium-,
la ville qui en prit le nom de Locri-Epiçpphyrii : Strabon l’attribue aux Locriens ozoles »
en effet , ils étoient les plus ptiiffans & avoient à leur difpofition le port de Naupaftè
appelé actuellement Lepante. Cependant quelques antres auteurs difent que cette colonie
etoit de Locriens Opuntiens : on pourrait appuyer cette opinion en difent que lé nétt
d’etendue de leur territoire avoit nêceffitë cette émigration.
On voit p r ia chronique d’Eusèbe , que la ville de Locres dans le Brutium , fut fondée
fous fe régné de Tiiifos Hoffilins, l’an 2e de la XXIVe olympiade ; & cette fondation félon.
S'nibôn , eut lieu peu après celle de Crotone par des Achéens, fous la conduite de
MifçeÜus. C'es Crotoniates fondèrent peu apres la ville'de Terina , près le golfe aétuel de
Sainte Euphemie. Èphorus, dans Strabon , dit que Crotone 'fut d’abord occupée par lès
Lrpygcs. Mais cela doit s’entendre, non de la ville même, mais de fon territoire'. Et ces
b.pyges n étoient pas des Grecsmais des Elyriens, ôe fe comptoient entre les plus anciens
peuples de l’Italie.
Il réftdte de tout ce que je viens de dire, & que je regarde, comme un point important
% Gffographie ancienne, que lès colonies grecques, établies en Italie & même en Sicilë,
font de très-peu antérieures, ou même poftérieures à la fondation de Rome.
On attribue de même la fondation de Cauloma dans l’Abruzze gfluelle , à des Achéens',
qui forent difperfés par les Brutiens.
SfcYEi'XTitîM, félon Strabon, Pline & Serviusdut fon origine à une colonie d’Athé-
niens. '
On ri’a’tiéh de certain for Forigine des colonies de Spina & d’AgySa.
. '^ uiri-*'05 ?;TG d- ns l’ordre, avoient apporté avec eux leurs dieux, leurs cultes,
la gloire du nom grec. Le commerce lesy renditpiuffans, la.
philqfophielettr j donna de la célébrité ^ de-Iâ une idée d’importance pour tous les établif-
fetnens des Grecs, dont trois pourraient feulement prouver qu’ils avoient devancé Rome.
Eî’Fon voit pàr'Polybe ( t m M, c'h à p . XXXIX) , que trois peuples-feulement, Ravoir
les Cfotomates V fes Sy barites & les Caulbniates avoient-concouru à la cOriftruétion du
t ^ l ^ à é f^ a à f Somoms dont Femplacement devint un heu de raffemblement
]3on.tr les Grecs établis en Italie.' ïnfênfiblerrient des Grées s’avancèrent vers le Latium
& fë'confondirent avec les Latins; D ’un autre part, le nom de Grande Grèce ( Magna
Gracia ) ceffa d’être en ufege, on employa pour chaque province , le nom qui lui étoit
particulier, & au temps de Cicéron (D e oraiore liv. n i , c h a p . xxxiv ) , le nom de
Grande Grèce ne donnoit pas des idées bien diftinûes;
Je vais paffer aûuellement aux indications des lieux les plus effentiels à connoître dans
l’Apulie, la Meffapie, la Lucanie & le Brutium, qui formoient proprement la- Grande
Grèce.
Apulia. L’Apulie étoit une des provinces feptentrionales de la Grande Grèce ; fa côté
étoit baignée par la mer Adriatique.
La plus haute des montagnes étoit Te mont Gargamts ; 1 .1, p. 7 2 2 , col. b. affueilement
monte dit Sant Angelo : une autre étoit nommée Vultur, t. III, p. 606, col. b.
Le plus confidérable des fleuves étoit l'Aufidus, t. I , p. 1 6 7 , col. a.
On comprenoit dans l’ étendue de l’Apulie, deux petits pays dont il ferait impoffible de
bien déterminer les limites ; fçavoir, la Daunie & la Peucétie, écrits Dauuia, 1 .1, p. 5 7 9 ,
col. A ; & Peucetiu, t. II, p. 536 , coh in
Les villes les plus conlidérables étoient Sipumum , t. lit , p. 1 4 4 , coL b ; Arpij 1 .1,
p. i l 3 , col. a ; Luccria, t, II, p. 1 8 7 , col. a ; Salapia ; t. III, p. 3 ï , col. «j. Canna-, 1 .1,
p. 391 , col. b ; Canufium, t. I , p, 395 , col. a; Vcmijîa, t. III, p. 493 , col. a ; &C Barium,
t. I , p. 1 9 7 , col. b.
Messapia. La Meffapie comprenoit la partie ftid-eft de l’Italie, contrée, quoique peu
arrofée, couverte d’arbres ou' de pâturages.
Les villes principales étoient Brundufium, t. I , p. 347, col. b ; Ruiia ou Rudia, t. I I I ,’
p. 18 , col. a ; Lupiapif I I , p. 2 9 1 ,: col. a ; Hydruntum, t. II, p. 151 , col. b-; CaUip'olïs,
t, I , p. 580, col. à ; Tarentum, t. III, p. 2 1 6 , col. b.
Lu cania. La Lucanie communiquoit à deux portions de mer : avec le golfe dêTarente
d’un côté, & la mer de Campanie de l’autre.
Le Silarus , t . III, p. 1 3 8 ) col. b , la féparoit de là Campanie : le Bràdanus-la féparoit
de l’Apulie 3 le Siris, t. IR , p. 145 , col. b , Se ŸAciris étoient deux petits ffeuVes qui:
couloient à l’eft & fe jetoient dans le golfe de Tarente.
Les principales villes étoient : Potemia, t. I l , p. 602 , eùl. à ; Abdlinum Marjicum-,
t . I , p. 5 , col. b; Meiapuntum, t. II, p. 377 , col. £ ; Heraclid,t. IIr, p . ; i r 2 :, c o l .é ;
Sÿtaris, t. I II, p. 173 , col. b ; Ptxjium, ou Pojidoma , t. I I , p. 603 ) col. b ; V t lia ,
t III, p. 4 89 , col. a; Buxtmum, 1 .1, p. 358 , col. b.
Brutium. Le Brutium formoit la partie la plus méridionale de l’Italie ; c’eft la Calabre'
afluelle.
Les fleuves de ce pays méritent à peine le nom' d e 1 rivières : c’étoit le; Chratis, t. I ,
p. 54 4 , col. b ; Si le Nathus , t. II, p. 4 4 4 , col. a. ‘
Les principales villes étoient : Pandojia, t. II, f>. '498 col. a; Rofcianum, t. III , p. 1 7 ,'
col. a; Confentia, 1 .1, p. 524, col,b ; Tempfa , t. III, p. 313 , col. b ; Pedüa, t. I l, p. 534 ,
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