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RUSUCENSIS, fiège èpifcopal d’Afrique, félon
la conférence de Carthage.
RUSUGONIOTI ou Rusuguniensis , fiège
èpifcopal d’A frique, félon la notice épifcopale
de l’Afrique.
RUTENI ( Llbtri ) , peuples de la Gaule Aqui-
tanique, dont la ville capitale étoit Segodunum. Us
habitoient à la droite du Tarn.
RUTENI provinciales , peuples de la Gaule Nar-
bonnoife , félon Pline. Céfar,. bell. Gall. , Liv. vuj,
chap. 7 , en fait aufli mention. Çes peuples habitoient
à la gauche du Tarn.
R U TU B A , fleuve d’Italie, dans la Ligurie,
félon Pline, Liv. n i , chap. y. .
RUTULI ( les Ruades ) , peuples d’Italie , dans
le Latium. Les Rutules habitoient près du bord de
la mer. Leur origine efi incertaine. On voit qu’à
l’arrivée d’Enée, félon Virgile, ils avoîent Turnus
pour roi. Ce prince, voulant s’oppofer à l’établif-
fement des Troyens, fut tué dans le combat. Les
Rutules, dans la fuite, furent aflez fouvtnt confondus
avec les Latins.
Leur ville capitale fe nominoit Ardea.
RUTTNIUM, ville de l’île d’Albion, fur la
route du retranchement à i'ortus Ritupoe, entre
Mediolanum & Viroconium, félon l’itinéraire d’A n-
tonin.
RUTUPIÆ, ville de l’île d’A lbion, dans le
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voifinage de Daruernum, & qui appartenoit au
peuple Candi, félon Ptolemée.
RUZASUS ( Zujfoone ) , port de la partie orientale
de la Mauritanie céfarienfe. Les auteurs anciens
en ont parlé. Il étoit à l’eft de Rufucurium.
RYPHI ou Rypha , fiège èpifcopal de l’A fie ,
fous la métropole d'Amida. félon Guillaume de
T ÿ r-
Ce fiege efi nommé Rypha dans la notice du
patriarchat d’Antioche.
RYSSADIUM , ville & port de l’Afrique, dans
la Mauritanie Tingitane, fur la côte de l’Océan
Ibérique , entre Sefliaria Extvema & le promontoire
Méfagonites, félon Ptolemée.*
Cette ville efi nommée par Antonin, Rufarder
Colonia ; & Rufardir par Pline, qui la place près
du promontoire Solis.
Ryssadium, promontoire de l’Afrique, dans la
Libye intérieure, près du promontoire Àrfinarium,
félon Ptolemée.
RYSSADIUS MONS, montagne de l’Afrique,
dans la Lybie intérieure. Ptolemée y place la fource
du fleuve Stachier.
R Y T IO N , ville de l’île de Chypre. On ignore
la pofition de cette. ville ; mais Homère femble
indiquer quelle étoit habitée par un peuple riche
ou par un peuple nombreux.
S A B
Ç
O AÀB , lieu de la Palefiine, dans la Galilée.
Oétoit la patrie d’Eléazar, fils de Samæus, félon
Jofephe.
SAANANIM, ville de la Palefiine, dans la
tribu de Nephtali, félon Jofué.
S A A R A , bourgade de la Palefiine. Eufèbe la
met fous la dépendance & à dix milles d’Eleutheo-
{ repolis 3 du'côté de Nicopçlis.
S AB A , félon quelques exemplaires latins de
Ptolemée, ville de l’Arabie déferte, à fix journées
de jérufalem.
Sa b a & Sa eæ i ou Sabenis. Ce qui efi dit,
dans l’écriture d’une reine de Saba qui vint à Jéru-
falem s’aflurer par elle-même de toute la fagefîe
dé Salomon , & rendre hommage aux rares qüa-
; lités de ce grand prince , a fait rechercher quel
pouvoit être le pays qu’elle habitoit. Plufieurs favans
commentateurs avoient conjeéfuré qu’elle régnoit
en Ethiopie. Cette conjeéiure efi confirmée par ce
qù’on lit dans la traduéfion du voyage de M. Bruce
en Abyffinie (frz-40. p. 436). On voit que la côte
au fud, ou fud-oueft du golfe Arabique, a porté
ce nem, connu dans l’écriture.
Cet auteur, en parlant des établiflemens des premiers
hommes en Afie & en Egypte, dit ( chap. n ) ,
« tandis que les defeendans de Chush étendoient
leurs progrès d’une manière fi heureufe dans le
centre & au nord de leur territoire , leurs frères ,
placés dans le fud , ne reftoient point oififs. Ils
s’avançoient, au contraire, dans les montagnes qui
fe prolongent parallèlement au golfe d’Arabie. Ce
pays fut, dans le temps., appelé Saba, ou Açaba ,
mots qui, l’un & l’autre, lignifient le fud, & il ne
portoit pas ce nom parce qu’il étoit au fud de
Jérufalem (1), mais parce qu’il étoit fur la côte méridionale
du golfe d’Arabie, & qu’en partant d’Arabie
& d’Egypte j c’ètoit la première terre au fud qui
fervoit de frontière au continent d’Afrique, plus
riche alors, plus important, -& plus connu que
le- refie du monde ».
Mais dans le chapitre VI, p. 541, voici ce que
ce même M. Bruce dit du voyage de la reine de
Saba.
«Nous ne devons pas être étonnés fi le trafic
confidérable' & l’importance des affaires que les
Tyriens & les Juifs faifoient avec les Cushites &
les pafteurs de la côte d’Afrique, les avoient fi bien
familiarifés les uns avec les autres. Cela fiit au
(1) Cette remarque me paroît bien chétive de la
part de M. Bruce. Eh ! que faifoit Jérufalem à cet égard?
Cette ville , que nous révérons à caufe de nos myf-
émit qu’une ville très-ordinaire aux temps dont
S A B
point que la reine de Saba, fouveraine de ces contrées
, conçut naturellement le clefir de voir par
elle-même, ce que devenoient les tréfors eu’on
expertoit de chez elle depuis tant d’années ;• elle
vo'ulut çonncître le prince qui les employoit avec
! tant de magnificence ». Il ajoute : «il ne peut y avoir
aucun doute fur fon voyage. Payens, Arabes,
Maures, Abyflmiens, tous Tes peuples d’alentour
l’attefient, & , en partie, prefque dans les mêmes
termes que l’écriture ». Si .je n’en étois pas aufli
perfuadé que M. Bruce, je frouverois fa preuve
légère, car il fuffit qu’un tel fait ait été cm, même
après avoir été inventé, pour qu’il ait été répété
par des peuples qui n’avoient pas de raifon de le
combattre, au contraire. Que de faits adoptés par
nos anciens hiftoriens font aujourd’hui regardés
comme fabuleux !
« Plufieurs anciens auteurs, continue M. Bruce (2),
ont cru cette reine Arabe. Mais Saba étoit un
royaume particulier ; & les Sabéens, un peuple
différent des Ethiopiens & des Arabes, & ils n’ont
ceffé de l’être que depuis peu de temps. L’hifioire
nous apprend que les Sabéens avoient coutume
d’etre gouvernés par une reine plutôt que par un
roi; coutume qui fe conferve encore parmi leurs
defeendans.
Médis leyïbufque Salais
Imperat hos_ fexus reginarumque fub armis
Barbaricc 3 pars magna jacet.
Claudian.
. “ Les Arabes prétendent que le nom de la reine
de Saba étoit Belkis : les Abyflîns la nomment
Magneda ».
^ ne chofe qui démontre clairement, toujours
félon M. Bruce, qu’elle n’étoit pas arabe, c’efi
que les Sabéens Arabes , ou les Homérites , qui
habitoient la côte d’Arabie oppofée au rivave
d Azab, etoient gouvernés par des rois & non par
des. reines. Au lieu que les pafteurs ont toujours
obéi à des reines & leur obéiffent encore. Une
autre preuve, c’efi que les rois des Homérites ne
fortoient jamais de leurs pays, dit M. Bruce; iL.
eût dû diref de leursmaifons, puifqu’il ajoute: « dès
qu’ils paroiflbient en public,,on les aflbmmçit à
coups de pierres ».
Jé renvoie' au di&ionnaire de Théologie pour
la difeuflion de la foi de cette reine de Saba, que
(a) Il cite en note Juftin, Cyprien, Epiphane, Cyrille,
qui peuvent très-bren avoir emprunté les uns des
dë'teScraindrêrnS ^ tèSkS ^ 1 Cmiî“ PerraetIeM