
& Tyndaris par Pline. Ce dernier dit qu’il y en
eut la moitié de détruite par la mer.
TYNDARIUM , ville de la Sicile, félon Pto-
lemée , qui l’indique (X. n i , c. 4 ) , entre les,
embouchures des neuves Helicon & Tymethus. Il
eft probable que c’eft celle que Strabon nomme
Tyndaris ( L . v i , p . 266 ) ; Pline ( L . 1 1 1 , c. 8 ) ,
lui donne le titre de colonie.
Dans une ancienne infcription fes habitans font
nommés TvvS'a.phTç, ce qui fe rend en latin par
Tyndarienfes ; mais dans plus d’un endroit des
iVerrines de Cicéron , on lit Tyndaritani, Peut-être
ar cette expreflion faut-il entendre les feuls ha-
. itans de la ville ; au lieu que par celle de l’inf-
cription on comprend tous ceux qui formoient
l’état, tant de la ville que de la campagne.
Cicéron la qualifie de nobiüjjima c iv ita s , & en
différens endroits il la place au nombre des villes
les plus corifidérables de la Sicile. Il ajoute : Ses
habitans étoient les amis & les alliés du peuple
Romain.
Au temps de Pline la mer avoit englouti la
inoitié de cette ville. ( L . 1 1 , c. 92).
Tyndarium Promontorium : Zonare nomme
siinfi un promontoire de la Sicile, qu’il indique
fur la côte feptentrionale.
Cet auteur rapporte qu’en.l’année de Rome 495,
fous le confulat d’Attilius Calatinus & de Caïus
Sulpitius, la flotte des Carthaginois fe mit en
embufcade 3 l’abri de ce promontoire, qui tiroit
fon nom de la ville que l’on y avoit bâtie.
TYNDENSES, peuples de l’Afrique, aux environs
de la Mauritanie Sitifenfe , félon Ammien
Marcellin.
TYNDIS ( Danda ) , port de l’Inde., für la
côte de la contrée Limy rica, félon le périple de
la mer Erythrée. Il devoit être vers l’eft-fud-eft
de Naura.
L’auteur du périple dit que ce port, comme :
Celui de M u ç ir is , appartenoit à un prince nommé
Ceprobotus.
. T yndis ( Yanaon ) , fleuve de l’Inde, dans la
prefqu’île eri-deçà du Gange, félon Ptolemée.
Il prenoit fa fource vers le 2,1e degré de latitude
, couroit au fud-eft fe jeter dans la mer,
vers le 17e degré de latitude, .entre les fleuves
JDofaron & Monda.
TYNES, nom d’une ville de la Sicile, félon
Etienne dè Byfance,
TYNIDRUM ou Thunudrônum colonïa
(Hydrah) , ville de l’Afrique, de laquelle Ptolemée
fait mention ; il la place 3 plus de depx degrés à
l’oueft de Sicca Veneria,
TYNNA, ville de l’Afie, dans la petite Arménie
, & dans la préfecture nommée Çataoni4 -,
feon Ptolemée.
T y n n a , fleuve de l’Inde, en-rdeça dti Gange: j
fon embouchure étoit dans lé. pays des A v a r i ? 1
félon Ptolemée, 1
T Y O R A , furnommée Matienna, ville des Aborigènes
, félon Denys d’Halycarnafle, du côté du
Latium, Elle étoit diftinguée par un très - ancien
oracle de Mars, dont le modefte organe étoit un
pivert, placé au haut d’une colonne de bois.
TY PÆA MONS, petite montagne de Tri-
phylie, près des bords du fleuve de l’Alphée,
;l^ne loi des Eléens ordonnoit de précipiter du
haut de ce mont toute femme qui feroit furprife
aflifiant aux jeux olympiques, ou même qui au-
roit paffé l’Alphée lors de ces jeux. Cette loi étoit
fondée fur ce que les athlètes combattoient nuds :
or, la décence •& le bon ordre exigeoient que
des femmes ne fuffent point admifes à ce fpeétacle.
Une femme cependant qui avoit aflifté aux
jeux, échappa à la rigueur de la loi. Elle fe nom-
moit Callipatira ou Phérénife ; demeurée veuve ^
elle n’a voit qu’un fils, qui fe préparoit à combattre
aux jeux. Perfuadée que ce fils, nommé
Pifidore, feroit vainqueur, elle voulut aflifter au
moment même de fa viâtoire. Afin de n’être pas
reconnue, elle s’habilla comme les maîtres d’exercice
, & fe prépara avec eux dans l’enceinte qui
leur éfoit refervée. Il arriva ce moment qu’elle
avoit tant defiré & qu’elle avoit prévu: Pifidore
gagna le prix ; ne pouvant alors contenir fa joie ,
& ne délibérant f i . on feroit grâce 3 la mère en
faveur du fils, elle lui fauta au cou & le'tint
long-temps ferré entre fes bras. La nature, fi élc*
quehte dans ce beau moment, intérefla pour elle
toute l’affemblée, 8c l’on pardonna, en faveur d’une
affeélion fi refpeétable, un crime irrémiflible à la
fimple curiofité.
Mais pour qu’un pareil événement n’eût pas lieu,
il fut ordonné que dans la fuite les maîtres d’armes
paroîtroient aux jeux aufli nuds que les autres.
TYPHÆA MONS. On n’a rien de certain fur
la pofition que les anciens aflignoient à cette montagne.
Comme elle étoit fur-tout défignée écrafant de
fon poids l’énorme géant Typhon, on fent bien
qu’une telle défignation n’étoit pas propre à lui
•afligner une pofition connue. Il eft à croire que
l’on aura qualifié de cet avantage quelque volcan.
Quelques auteurs l’ont indiquée en Lydie, &
d’autres en Cilicie. On fent qu’il feroit ridicule de
s’appefantir fur ce point de géographie ; mais je ne
puis m’empêcher de faire remarquer que le nom
dTnarime dout fe fert Virgile ( Enérde , L. p , v,
7 16 ) , & que l’on dit défigner l’ile appelée aufli
Ænatia 8c Pitheafa (a&uellement Ifc/iia), placée
dans la Méditerranée, en face du promontoire de
Mifène ; que ce nom, dis - je , femble avoir été
formé à pfaifir par Virgile , des deux noms grecs
employés par Homère dans le vers 290 du cata-
talogue, où le poète dit., en parlant de la fitua-
tion du mont Typhcee, qu’ile ft, ev Apt(xo(ç, che^ les
Ariméens. Virgile ne faifant qu’un leul mot de la
prépofition 8c du fubftanrif, a parlé de l’ije
Inarimé où étoit enfeveli le géant Typhon,
TYPHAONIA PETRA , nom d'un lieu du
mont Caucafe, félon Apollonius.
TYPHAONIUM, nom d’une montagne que
Tzetzès indique days là Béotie.
TYPHIUM , montagne de la Grèce, dans la
Béotie , félon Héfychius.
TYPHOEUS, nom que Silius Italicus donne j
au mont Ætna , parce que l’on difoit que le géant
Typhaon ou Typhon avoit été enfoui dans cette
montagne. • , , . „
TYPHONEUM SPECUS, caverne de 1 A fie,
dans la Ciücie , félon Pomponius Mêla.
TYPHONIS INSULA, île de la mer Méditerranée
, fur la côte de la Troade, félon Q. Sinir-
rieus, cité par Ortélius.
Il eft probable que c’eft la même île que L y -
cophron nomme Typhonis Jcopuli ou les écueils de
Typhon. Je m’écarte en cela de l’avis de fon commentateur
Ifacius, qui croyoit que ces Scopuli
Typhonis étoient des montagnes de Cilicie. Il eft
Vrai que Pomponius Mêla (£. 1 , c. 13) , indique
en Cilicie une caverne qu’il nomme Typhoneum
Specus ; mais une caverne n’eft pas un écueil.
Je préfume que, d’après l’idée fabuleufè que
Typhon avoit été éçrafé par les.foudres de Jupiter,
on aura donné le nom de ce géant à plufieurs
endroits où fe voyaient dés traces de volcan.
TYPHRESTUS, ville & montagne de la Thef-
falie, dans la Trachinie, félon Etienne de Byfance.
T Y R , ville de la Phénicie y diftante de 23 mille
pas de Sidon fa rivale > félon l’itinéraire d’Antonin.
Il y a eu deux villes de ce nom en Çhénicie ;
la première, fituée dans le continent & plus ancienne
; la fécondé, dans une île voifine.
Hérodote donne à cette dernière, qu’il avoit
v u e , une époque très ancienne: il raconte qu’ayant
demandé à des prêtres qui deflervoient un temple
combien il y avoit de temps qu’il étoit bâti, ils
lui répondirent que leur temple étoit aufli ancien
que la v ille, qui fubfiftoit depuis 2300 ans, 8c
Hérodote écrivoit environ 450 ans avant l’ère
chrétienne. Jofeph , antiq. , place la fondation
de cette Ville à 1255 ans avant l’ère chrétienne,
lorfque les Ifraélites étoient encore fous la domination
des juges. La tradition que Cédrène nous
a confervée de quelques auteurs qui prétendoient
qu’elle avoit été fondée 1366 ans avant î’ère vulgaire
ne paroît pas fondée. Ces époques ne conviennent
pas à Tyr l’infulaire, & ne font pas non plus celles de
la fondation de T yr du continent, que l’on fait avoir
été antérieure de beaucoup à l’infulaire. Celle dti
continent étdit bâtie & connue avant que les
Ifraélites fe miflent en pofîeflion de la terre de
Canaan. Jofué, ch. 19,, v. 29, donne T y r pour
limites à la tribu d’Azer, & c’étoit déjà un lieu
très-important, car il l’appelle une ville très-forte.
Les fondemens, félon Sanchoniaton, en avoiçnt
été jetés par Memroumos, qui le premier habita
le lieu ou elle étoit fituée. Ce lieu étoit dans le
continent, & eft diftingué par l’auteur Phénicien
de Me fur laquelle fut depuis bâtie la ville qui
porta le même nom.
Les Sidomeris , pour décharger leur ville ou
pour étendre leur commerce, envoyèrent par la
fuite dans Fancienne T y r une colonie qui l’augmenta
cdnfidérablement $ & c’eft à cette augmentation
, faite vraifembhtblement à diverfes reprifes,
que les anciens auront appliqué les différentes épo^
ques qu’ils nous ont tranfmifes de T y r l’infulaire.
T y r du continent, augmentée par cette colonie
de Sidoniens, devint puiffante, éclipfa fa métropole,
& devint elle-même métropole de plufieurs
villes, que fés colonies fondèrent en divers endroits
, félon Pline, L. v , c. 19. Les Tyriens
n’étoient pas encore connus au temps de la guerre
de T ro y e , félon Strabon, L. x v i , p. $20; 8c
Homère, qui parle fouvent des Phéniciens, ne
homme jamais que les Sidoniens ; mais apparemment
que T y r étoit encore fous la dépendance
de fa métropole, & que. fes habitans auront été
compris fous le nom général de Sidoniens.
T y r du continent eut dans les commencemens
fes rois particuliers ; mais vraifémblablement fous la
dépendance de ceux de Sidon , qui dans la fuite
fut elle-même foumife à T y r ; mais Sidon fecoua
le joug quand Salmanazar, roi d’A flyrre, vint
afîiégcr T y r avec toutes fes forces l’an 720 avant
l’ère vulgaires Après un fiège ou un blocus de
cinq ans, les Tyriens furent délivrés par la mort
de Salmanazar. Nabuchodonofor, roi de Babylone,
afliégeacette ville 586 ans avant J. C. Ethbaal, qui
en étoit roi, la défendit pendant treize ans, au
bout desquels elle fut .emportée par les afliégeans ,
qui n’y trouvèrent preïque rien , les habitans
s’étant réfugiés dans Tile voifine avec leurs effets
les plus précieux, félon Jofeph. Nabuchodonofor
irrité de ne rien trouver dans cette v ille, la fit
rafer jufqu’aux fondemens. Elle étoit fituée furie
bord de la mer, où elle avoit un port confidé-
rable & des plus fréquentés. Elle n’a jamais été
rebâtie, & ce qui en étoit refté ne forma plus
qu’un bourg ou village, connu fous le nom de
Palætyr. Dans une lettre d’Hiram, roi de T y r ,
à Salomon, que Jofeph dit avoir tirée des archives
de cette v ille, il le prie de lui envoyer du bled
en échange des matériaux qu’il lui avoit fournis
pour le temple de Jérufalem : il donne pour raifon
de cette demande, qu’il habitojt une île dans
laquelle il n’en çroifloit pas. Par les travaux que
ce prince fit'faire à T y r l’infulaire, on voit
que s’il n’en fut pas le fondateur, il n’y avoit
pas long-temps qu’elle avoit été conftruite. Hiram
fit réunir les deux rochers fur lefquels ' elle étoit
àflife ; félon Jofeph & félon les relations de Dius
& de Ménandre, ce prince augmenta la ville du
côté de terre ferme ; il y renferma le temple de
Jupiter Olympien, & réunit les deux îles en
comblant l ’intervalle.
Vraifemblablement les habitans de T y r du continent
qui s’étoient retirés dans Tile lors du fiège