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: S E R A , nom d’une Ville de la Sérique. Elle avoir '
le titre -de métropole 1. fel'on Ptolemee.
SERA METROPOLIS ( Kantchtou ) , ville du
pays des Sinés, félon Ptolemée.
SERABIS, fleuve de l’Hifpanie , dans la T a i-
rasonnoife , félon Ptolemee. -
SERAPIONIS PORTUS 6- PROMONTO-
RIUM, port & promoptoire de l’Ethiopie, fous
l’Egypte , entre EJJlna Emporium & Tonice Emporium
, félon Ptolemée. * - . ■
SERAPIU , lieu de l’Egypte, au-dela du N i l ,
entre Hero & Clifmo, félon-l’itinéraire d’Antouin.,
’ SERASPERE, ville de l’Afie, dans la pgute’
Arménie , & dans la préfeélure Rhanena , fe.on
Ptolemée. Elle étoit éloignée de l'Euphrate,
SERBETIS (Y ijftr ), fleuve d’Afrique, daps
la partie orientale de la Mauritanie cé&rienfé, &
fe jetoit dans la Méditerranée, à l’eu de Ruf-
punioe Colonia. ' • .* . •
Ptolemée* en met l'embouchure entre Modi;ryr
& CiJJe. j§ .* - . -
SERBI, peuples de la Sarnv*;;- Afiattque. Ils
habitoient avec les Orinxi & les. Vc,li, entw les
monts Ccramiens & le fleuve Rha, félon Pro-
lemée. ,
Serbi , peuples que l’on nommoit a.iifii Scythes ,
& qui habitoient vers la Dalmaàe , félon Cé-
drène. ' .
SERBINUM, ville de la bafle Pqnnpnie,
éloignée du Danube, félon Ptolemée.
SERBONIS (locus) , le-lac Serbonite. Il étoit
entre l’Egypte. & la Paleftifle, 'près du mont Caf- *
flus •* de-là vient que quelques auteurs l’attribuent à
l’Egypte, d’autres à la Syrie, ou à la Paleftine, pu
à la Judée. *. . ,.
Plutarque ( in Antonio j , dit que c eft lin ecou-
lement delà mer Rouge au golfe Arabique, qui,
ayant traverfé fous terre-le petit ifthme qui le
fépare de la Méditerranée , fort en cet endroit. ;
Pline dit que de fon temps il étoit bien diminue.
H avoit, félon cet auteur, cent cinquante milles
de longueur. Strabon dit deux censftades de longueur
& cinquante de largeur. Il avoit communiqué
avec la Méditerranée par une ouverture qux
étoit comblée a u temps de Strabon. * "
La Fable dit que Typhon étoit couche au fond
de ce lac: aufli les Egyptiens appeloientils ce lac,
ou du moins l’ouverture par laquelle il fe rendpit
à la Méditerranée, le foupirail.de Typhon.
Les Arabes l’appellent aéhiellement Sebpkct Bar-
M SERE , lieu de l’Afrique propre,) fur la route
de Carthage à Alexandrie, en Berge Sc Thebunte,
félon l’itinéraire d’Antonin.
SEREDDELITANUS , fiège épifcopal d’Afrique
, dans la Mauritanie céfarienfe, félon la notice
épifcopale d’Aftlque.
SEREN, ville de l’Ethiopie, fous l’Egypte,
félon Pline.-
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SERES y b’eft le nom qué l’on. donnoif à ides
peuples fitués à l’efl de l’In'dé, & donril paroit
que les modernes avoient reculé, la pofitïon. T'oycç
SERicA.-Les anciens ne conno:To:evt ces. peuples
que trèsrimparfâitement. Us éfoient connus pour
vivre deux cens ans, dit Strabon , & par leto jufofe,
dit Mêla. Ils avoient un infeSè qui prodtufoit la
foie , ditiPaufanias. A l’exceptioil de cette longue
v ie, mifeen avant par Strabon, ces carafteres de
juflice la foie vont bien aux Chinois; niais,
outre qn’iîs ne ées.pofïédoient pas exclufivemënt,
oh peut afuifér que la Sérique* décrite par Ptolemee
, étoit au nord-ouefl du pays'appelè actuellement
la Chine, & tout au plus n’en comprenott
qu’une très-petite partie de ce coté. _
11 parait qu'il s’ëtoir établi un peuple appelé aufli
Sres, dans le nord delà Taprobane. _
SERETIUM, ville d -.k Dalmatie. Dion Caflius
rapporte que Tibère fut oblige de lever-lë fiège
dé cette, ville ; mais que les Romains^ la prirent
' ! SESGENTIUM, ville qui étoit fituée- dans
l’intérieur de la Sicile, félon Ptolemée. * '
SERGENTIZA, fiège & _ ville épifcopale de
Tin-ace fous la métropole d’H êradée, félon les
réponfes des patriarches d’Oriént. ** -, ■
SERGJOPOLÎS , ville de l’Euphratenfe Elle
étoit fituée dans un lieu nommé le Champ-Barbare,
à- cent ving-fix ftades - au bord de Sum-, félon
Procope. Voyt{ aufli l ’ ESP PH A. „
SERIAiïS ( Srieh ou Efrieh ) , ville1 de 1 A fie ,
dans la Syrie. Elle étoit fituée dans des.mOritagries,
au fud-eft dé Chakis , & prefque au 35' dégre
de latitude. • '• ' ' / . .
Lés ruines de ce lieu1 montrent que cetoit
autrefois une grande .ville. . -
SERICA. La pbfition de la Sérique, indiquée
d’une manière vague par >les écrivains de l’anti-
! quité, l’a été avec plus de précifion ,' il eft vrai,
par Ptolemée; mais pn fait qu’en général il éten-
doit beaucoup en longitude les pays qu'il indi-
quoit à i’eft: c’eft ce qui avoit trompé les géographes
qui ont précédé M. d’Anville. Ce faVant a
fait un mémoire intéreffant fous le titre de Recherches
géographiques & hifioriques! fur la Sérique des
anciens : j’en vais donner une courte analyfe.
Strabon parle des- Seres, fans dire quelle eft
leur fituation, relativement à l’Inde. Mêla les indique
entre les Indiens & les; Scythes , nations qui
tiennent de .près à l’orient, du monde. Cette idée,
qu’ils étoiént.à l’orient, étoit générale; on la retrouve
dans Horace & dans Pline. Mais les eon-
noiflances s’étoient avancées d’un fiècle; Ptolemée
, plus à portée , par les rapports dés coriimer-
çans dans l’Indé,'Jpar la mer Rouge, avec la ville
d’Alexandrie, où il habitoit, & livré par goût
. à l’étude des recherches géographiques, eft ’celui
de tous tes aftcîens qui nous la fàit le mieux '-cori-
noître. M. d’Anville alluré même \ ’‘qu’en cômpaVant
l’exaélitude de ce qu’il en d it, avec l’exaclituee
• des.
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ie quelques-unes de fes autres deferiptions ; on
voit que, malgré fon éloignement, la Serique n eft
pas une des moins bien traitée. ^ ^.
A3. d’Anville réfute d’abord les opinions de ceux
qui croyoient que la Sérique décrite par Ptolemée
répondoit à la Chine feptentrionale. Il s’autorife
même du fentiment de M. de Guignes, qui, fans
avoir examiné Ptolemée avec le même foin que
‘ lui, a dit, dans fon hiftoire des Huns : « que le
v nom de Sérique rie doit pas appartenir à la feule
: n Chine feptentrionale ; mais qu’il y faut joindre
n les conquêtes des Chinois vers l’occident ».
M. d’Anville va plus loin : « On. verra, dit-il,
, v par la fuite de ce mémoire, qu’à l’exception d’un
n petit coin de terre à l’extrémité de la province
t « de Chen-fi, vers le nord-oueft, la Chine ne
* » fournit rien à la Sérique , telle qu’on la doit uni-
» quement à Ptolemée ».
1 En analyfant ce géographe pour l’orient de l’Afie,
M. d’Anville part du mont Irnaùs * qui fe prolonge
; dans le nord, immédiatement après la contrée des
[ Saca, contrée qui, félon Ptolemée , étoit immé-
■ diatement après la Sogdiane. Ce qui aidé à re^
: trouver cet ancien emplacement, c’eft que le nom
; Zukcu , grec, fe retrouve dans celui de Sakita,
nom moderne d’un canton confinant à Ceux de
; f^ask & de Gil, placés au nord de Gihon , l’Oxus
des anciens ; d’ou l’on voit qu’il corréfpond à l’ancienne
Sogdiane.
En parlant de la Scythie, au-delà de l’Imaüâ ,
Ptolemée indique un pafTage dans cette montagne ,
un lieu de ft'ation pour les marchands qui vont
faire le commerce chez les Seres.
A cette ftation, félon Ptolemée, eft contiguë
une contrée nommée Cafia, qui doit être la même,
félon M. d’Anville, que le pays de Kashgar, que
les Chinois appellent Kiu-tfe. Et l’on doit remarquer,
comme une conformité de plus, que, félon les
cables de Nafir-uddin & d’Oloug-beg, Kashgar
eft à 44 degrés de latitude, & que Cafia, félon
Ptolemée, eft à 43 ; ce qui ne fait qu’une différence
d’un degré, d’autant moins propre à en
empêcher l’identité, que des obfervations plus récentes
nous apprennent qwe Kashgar eft à 40.
Ptolemée parle de la rivière d’(£chardes, que
M. d’Anville retrouve dans celle d’Yerghien. Et
c’eft une chofe prefque extravagante . que Samfon,
puis Delille , aient fait de cet (Echardes de Ptolemée,
FAmur des modernes, qui en eft à plus de 6.00
lieues.
Une autre rivière , plus près des limites de la
Serique, félon Ptolemée, eft celle qu’il nomme
\ Bautès, qui, dans fa direction vers le nord, eft
jomte par une branche latérale de rivière fuivant
[la même direâion. On retrouve les mêmes circonf-
tances -dans celle qui eft nommée actuellement
{Etfiné.
' Ptolemée ne connoiflant pas toute l’étendue du
cours de ces rivières, n’a pas parlé de leurs embouchures.
M. d’Anville, plus inftruit de l’état
Géographie .ancienne. Tome III.
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moderne de cés lieux, nous apprend que le Bauihs
fe jetoit dans des lagunes, à l’entrée du défert que
les Tartares appellent Cobi, s Chinois, Shaono.
La connoifiance du Boutes de Ptolemée nous
fait toucher., dit M. d’Anville, à la pofition qu’il
indique fous le nom de Sera, Metropoïis. Car cette
v ille, félon fa géographie, eft très-voifine du point
d’où il fait partir la branche ultérieure du Bautès ;
& nous trouvons actuellement une ville qui tient
à la branche orientale de l’F'tiné, vers fa lource ;
cette ville doit répondre à la Sera de Ptolemée,
& ■ a le nom de Can-tcheou. Elle eft la première
ville confidérable qui fe rencontre à l’entrée de la
province chinoife de Chen-fi, félon les limites actuel:
s : car autrefois, au lieu de foire partie de
l’empire de la Chine, la ville de Can-tcheou do-
minoit fur une contrée particulière , connue des
Orientaux fous le nom de Tangut.
Et comme on voit que cette province de Tangut
a fait, pendant long-temps, un état particulier, il
eft très - poffible qu’en remontant plus haut, c’eft
peut-être le pays habité par les Seres, dont Sera
étoit la capitale. On voit que dans la fuite Can-
tcheou fut la réfidence d’une dynaftie de kans de
la nation des Hoei-hé. On y cultivoit la phyfique
& l’aftronomie.
Une autre preuve, 8c qui doit paroitre péremptoire
, que la ville de Can-tcheou eft le Sera Me-
tropolis de Ptolemée, c’eft que cette v ille, félon
le géographe grec , eft à 38 degrés 35 minutes de
latitude, & que celle de Can-tcheou, félon les
aftronomes Jéfuites, eft de 39 degrés ; ce qui ne
fait que 23 minutes de différence.
Ptolemée place des EJJedones dins la Sérique.
Cette conformité de noms avec beaucoup d’autres
Effedons, que les auteurs indiquent vers l’oueft
aux envitons des Palus-Meotis & de la mer Caf-
pienne , avoit embarraffé les modernes : car comment
croire qu’un même peuple fe fût tranfporté
fi loin , ou que deux peuples qui n’avoient entre
eux aucun rapport, aient porté le même nom ?
M. d’Anvjlle donné, de ce problème géographique ,
une folution qui paroît heureufe. Il foit obferver
que certains Scythes , habitant fur des cabanes de
bois, traînées fur des chariots, étoient appelés par
les Grecs Hamaxobii, ou vivant fur des chariots.
Mais on fent bien que ce nom grec n’étoit pas celui
que fe donnent les Scythes; il fout donc le rechercher
dans les langues feptentrionalcs. O r , on trouve
que dans le nord, EJJedum ou Ejfeda fignifie un
chariot. Céfar l’indique dans la Grande-Bretagne ;
Strabon, Virgile, chez les Gaulois. Il en réfulte
tout naturellement que le peuple qui porte, dans
la Sérique de Ptolemée, le nom d'Effiedon , n’a ce
nom que parce qu’il habitoit aufli fur des chariots ;
& ce qui donne à cette opinion toute la force de
l’évidence , c’eft; qu’une partie de ce .pays des
Séres a porté le nom: à'Eygur ; que cettè riation',
qui a occupé une partie de ce pays, eft appelée,