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eomptoit, d’après Àrtémidore, 500 ftades en ligne droite ; & de Soll à Seleucie en Pierîe J
un peu moins de 1,000 ftades. Entre le Pyrame & la Seleucie étoit fituée IJfus, fous la
latitude de Rhodes, & à 5,000 ftades de cette î l e , en ligne droite.
Càtes de Syrie & de Phenicie, Près $ IJfus étoient les Syriæ Py k e , ou les défilés qui
conduifoient de la Cilicie dans la Syrie. De ces gorges jufqu’à Seleucie, i l 'y avoit ,
félon Artemidore, '515 ftades ; de Seleucie à Onhofia, en Phénicie, 1,130; & d'Onhofia
à Pelufe, 3 ,9'do.
Côte iEgypte. De Pelufe à Alexandrie, il refte toute la largeur de la côte du Delta,, elle
étoit fixée à 1,300 ftades. , .
Côtes de VAjie-Mineure, fur le Pont-Euxin. Strabon qui écrivoit à Amafée, ville fituée
près dAmifus, & par confequent ties-voifine du Pont-Euxin, avoit fur cette mer des
notions fort étendues;pour les diftances particulières le long des côtes; mais fon fyftême
fur la fflaffe entière de 1 Euxin, etoit fort éloigné de répondre à l’exaiftitude'qu’on avoit Iieiî
d’attendre de lui. A cet égard, comme pour beaucoup d’autres de l’Europe & de l’Afrique, iî
a rejets les eonnoiflances d’Eratofthènes pour adopter des opinions beaucoup moins exaéles*
Une de fes,principales erreurs a été de placer Amifus & Sinope fous la latitude de
Byfànce, déjà beaucoup trop é lé v é e , ce qui l’oblige de faire difparoître dans fa carte
les grandes finüofités des côtes méridionales du Pont-Euxin.
En rapprochant ces differeris paffages du livre de Strabon, On trouveroit trois manières
de deflîner le Pont-Euxin, & chacune feroit fort différente des deux autres. Voici d’abord
la defeription générale qu’il en donne.
« Le Pont eft en quelque forte une double mer, refferrée dans fon milieu par deux caps »
» q u i, en fe rapprochant, la partagent en deux parties. L’un de ces caps eft au nord & oïr
» Europe, on le nomme Crui - Metôpon ; l’autre eft au fud & en Afie , dh l’appelle
» Carambis: ils font éloignés l’un de l’autre de 2,500 ftades. .
» .L a longueur de la partie occidentale du Pont-Euxin , depuis Byfance jufqu’à l’em-
» bouehure du Boryfthènes, eft dé 3,800 ftades en ligne dro ite ; & fa largeur', à
» prendre depuis les côtes; dé la Thrace jufqu’à la ligne tirée de Criû-Metopon jufqu’au
» Carambis, eft de 2,000 ftadesi -
» La partie orientale eft oblongue, & fe termine par un enfoncement étroit, près
» de Diofcunas. Elle a , depuis la ligne précédente, un peu plus de 3,000 ftades : fa largeur
» eft d’environ 3,000 ftades. '
» La circonférence totale du Pont-Euxîn eft à-peu-près de 2 5;ooo ftades.
» Quelques auteurs comparent la forme de fa circonférence à celle d’un arc de Scythe
» tendu , dont la corde eft repréfentée par la partie droite de cette mer, c’eft-à-dire, par
» le trajet, depuis fon entrée ( le Bofphore de Thrace ) jufqu’à l’autre bout, près de
» Diofcunas: en effet, fi l’on excepte le promontoire Carambis, tout le refte de la côte
'» n’a prefque pas de finuofité & s’écarte peu de la ligne droite.
» L autre partie dè la circonférence eft le bois de l’arc recourbé par les deux extrémités,
» mais dont la courbure fupérieure ëft plus arrondie que l’inférieure ».■
Le ton- dafftirance que Strabon prend en rapportant c e c i, feroit croire qu’il adoptôit
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Ées deferiptions, comme indiquant avec exaâitu de la forme que le Pont-Euxin devoit
avoir ; au moins félon lui. Mais l’examen des mefures particulières, a prouvé au citoyen
Goflelin-, qu’il avoit pris cette opinion générale fur une carte ou dans un auteur , &
qu’enfuit,e, pour les détails, il en avoit conduite d’autres.
Il y a encore une fingulière. contradiction dans Strabon, lorfqu’il d i t , « perfonne n’a
» fuppofe que le Tanaïs vint de l’Orient :■ en effet, fi c’étoitflà fa direâion , elle ne feroit
» pas vis-à-vis celle du Nil. O r , les. meilleurs auteurs prétendent que le Nil & le Tanaïs
» font en quelque forte diamétralement oppofés , & qu’un méridien trace le cours de ces
» deux fleuves, ».
Strabon, qui femble adopter ici cette opinion : dit cependant ailleurs qu’Alexandrie &
le Boryfthènes font fous le même méridien , ce qui fuppofe le Tanaïs beaucoup plus à
l’O rient; donc, encore une fo is , ,il n’ayoit pas une opinion établie: on avoit,,fait des
cartes différentes , quelques-unes aft’ez mauvaifes, & il s’y conformoit ,un peu au hazard.
On peut foupçonner que fon ouvrage fut écrit à différentes époques, & qu’il perdoit de
Vue, dans une circonftance , ce qu’il avoit dit dans l’autre.
Le citoyen Goflelin penfe. .qu’il faut biffer à Strabon la longueur de 7,000 ftades
qu’il donne au Pont-Euxin; mais, abandonner, comme ne lui appartenant pas, les deux
mefures par lefquellesîl divife cette longueur.
Cherfonbfe Taurique. Cette prefqu’île , félon Strabon, a la même forme & la même
grandeur à-peu-près que le Pélop.onèfe. Ainfi, il faut lui fuppofer environ 1,400 ftades
d ’étendue, tant en longueur qu’en largeur.
Palus Meotides. Du Bofphore Cimmérien au Tanaïs, Strabon compte en ligne droite 2,200
ftades, & 230 ftades , en fuivant les finüofités des côtes.de l’Afie : il ajoute que la diftance
eft plus que triple en fuivant -les côtes des Européens, de forte, que la circonférence entière
du Palus Méotides doit êtrë de 9,000 -ftades.
Scythie Européenne. Au nord du Boryfthènes & du -Palus Méotides. habitoient , félon
Strabon , lesRoxélans & les Sauromates, les plus reculés des Scythes. Mais il prévient qu’ils
font moins feptentrionaux que-les pays fitués au nord de la Bretagne.
Afie. Si l’on excepte les contrées de l’Afie -, compmfes entre la mer Cafpienne, le golfe
Perfique & la Méditerranée, Strabon n’ayoit guère d’autres, eonnoiflances fur cette partie
du monde, que celles qijjEratofthènes avoit rafièmblées. Ce qu’il y ajoute appartient plutôt-
à l’Hiftoire qu’à la Géographie. Il faut obferver cependant qu’il n’admettoit pas toute la
diftance que cet auteur eomptoit entre le cap Sacrum & IJfus, non-plus qu’entre IJfus
& les Portes Cafpiennes. Au furplus, il prolongeait, comme Eratofthènes, le parallèle de
Rhodes, dans un efpace de 45,000 ftades, le long du Taurns, depuis la Carie oit il
commence, jufqu’à l’extrémité orientale.de l’Inde.& delà Scythie..
La chaîne du Taurus,.en partageant l’Afie , donnoit. la facilité de la divifer en deux,
grandes parties. Tout ce qui étoit au nord de ces montagnes, .s’appeloit A fie , .enrdeçà du
Taurus, par rapport à l ’Afie mineure qu’occupoient les, Grecs. Ce qui étoit au midi fe.
nommoit A fie , au-delà du Taurus,
C p parties fe fubdiyifoient.
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