
après les Ltburnes, vers le feizième fiècle avant
J. C. Les Sicules formoient une nation nombreufe,
qui s’empara d’une partie confidérable du pays;
ils peuplèrent l’Ombrie du milieu, la Sabine, le
Latium, & tous les cantons dont les peuples ont
depuis été' connus fous le nom <Y O piques. .
Les Sicules payèrent en Sicile, 6c lui donnèrent
leur nom. Nous avons la date de ce paffage, pat*
Hellanicus de Lesbos , qui en fixe l’époque So ans
avant le fiège de Troy es, ou 1364 ans avant
l’ére chrétienne, feltm la chronologie de Thucydide.
^
Le nom dè Sicules, qui comprenoit tous les
peuples qui s’étendaient depuis le Tibre jufqu’à
Textrémité orientale ~ de l’Italie , à l’exception du
pays que poffédoient les Liburnes, fut peu à peu
aboli par les ligues particulières des Sabins, des
Latins, des Samnitfcs, des (Enotri 6c des Itali,
qui fe formèrent dans la fuite. Hérodote, Thucydide
, Platon 8c Ariftote font mention de ces
peuples.
SICULONES, peuple du nombre des Ombres.
Il habitoit dans la prefque île nommée Cimbrique-,
félon Ptolemée. ,
SICULOTÆ, peuples de la Dalmatie. Ils «aient
partagés en vingt-quatre décuries, félon Ptolemée.
1 SICUM, ville de l’Illyrie, fur la côte de la
Dalmatie, entre Scardona 8c Salons., félon Ptolemée
8c Pline. Ce dernier rapporte que l’empereur
Claude y envoya des foldats vétérans.
S ÏC Y O N , ville de la Grèce, Pur la route
Septentrionale du Péloponnèfe. Le nom de cette
ville étant en grec 'Eix.vov, il faut écrire en fran-
çois Sicy'on, ou du moins Sicyone. Elle étoit la
capitale d’un petit état fitué fur Je golfe de Corinthe,
&"dont elle êtôit même peu éloignée ; cette ville
porta d’abord le nom d’Êgialée, qui en fut le fondateur
en 1773 , avant 'l’ère vulgaire. Comme
Adrafte, dont le nom eft cité dans Homère, ne
fe trouve que Je quatorzième dans la lifte de rois
d’Argos , qu’il ne régna qu’en 1260 , je crois qu’il
faut traduire , oS'e cep Afpnçvoç Tpare £*cnhev<rëv,
non pas, régna h , premier ; mais régna d’abord.
Etienne de Byfar.ce dit qu’elle eut enfuite le nom
de Telchinia ; mais apparemment que ce ne fut pas
pendant long-temps ; car Paufanias dit pofitivement,
que fous le règne de Sicyone, venu de l’Attique
au fecours^e Laomedus, auquel il fuccéda , cette
v ille , qui jufqu’alors avoit été nomméé Egialée,
prit le nom de Sicyone. La première ville de ce
nom étoit fituée dans une plaine : Demetrius la
rafa 8c en bâtit une autre vers l’an 303 avant
l’ère vulgaire, fur une hauteur 8c plus près de la,
citadelle Selon Plutarque, i l ia nomma, d’après
lu i, Démédriade ; mais l’ancien nom prévalut.
” Sicyon célèbre par l’ancienneté dé fa fondation ,
ne l’a pas moins ité par la gloire des peintres 8c
des fculptAirs auxquels elle a donné le joun On
fait que c’eft à Sicytne que naquit Aratus, ce héros,
™ à l’âge' de vingt an?, pièrita d’être à la tête
des affaires de fa patrie , 8c éleva le rempart de la
liberté de la Grèce, connu fous le nom de ligue
achéenne, l’an 250 avant J. C . Cette ville renfermoit
encore plufieurs monumens au temps de Paufanias.
Ce n’eft plus qu’un village , a&ueliement connu
fous le nom de Bajilico.
Les Sicyoniens enterroient leurs morts fort fim-
plement : ils les mettoient dans une fofle, 8c leur
difoient adieu, en les nommant ; puis ils bâtiffoient
un petit mur autour, fur lequel ils élevoient quatre
colonnes qui foutenoieîit un toit, 8c ne mettoient
aucune inscription. Sur la gauche du chemin de
Corinthe à Sicyone, 8c un peu dans les terres ,
on vo y c ir le tombeau d’Eupolis, poète Athénien,
qui a fait des comédies, 8c on trouvoit celui de
Xénodice, en avançant vers la ville : ce tombeau
n’étoit pas fait comme les autres, car il étoit orné
de peintures très - belles. Le monument qué les
Sicyoniens avoient élevés à leurs compatriotes qui
avoient été tués à Pellène, à D yme, à Mégalopolis,
8c auprès de Sèlafie , étoit un -peu plus près de la
ville. Auprès de la porte étoit un antre , où il
y avoit une fontaine -, dont l’eau venoit du haut;
de la caverne.
Paufanias dit avoir vu dans la citadelle , urf
temple de la' Fortune furnommée Acrea ; 8c auprès.
de celui-ci, un autre qui étoit dédié aux Diof-;
cures: les ftatues des divinités étoient de bois,’
dans l’un 8c l’autre temple. Le théâtre étoit au
bas de la citadelle : fur le devant on voyoit la
fia tue d’un homme qui tenoit un bouclier, 8c qu’on
afluroit être celle d’-Aratus, fils dé Clinias. Dans
la place publique, il y avôit un temple dédié à la
déefle Pitho, ou de la Perfuafion , 8c auprès on!
voyoit le palais defiiné aux empereurs romains:
c’étoit autrefois la maifon du tyran Cléon, 8c au-’
devant on voyoit le monument héroïque, élevé à
la gloire d’Aratus. Ce héros mourut à Egion, 8«
fon corps fut tranfporté à Sicyone. Sur le derrière
du théâtre il y avoit un temple de Baçchus : la
fiatue du dieu étoit d’or 8c d’ivoire; cette ftatue.
étoit accompagnée de Bacchantes en marbre blanc^
Les Sicyoniens avoient plufieurs autres ftatues
qu’ils renfermoient dans une efpèce de facrifiie : ils
les tiroient de ce lieu une nuit de chaque année
pour les porter dans le temple : ils allum oient des
flambeaux. 8c chantoient des hymnes en vieux langage.
La fiatue qu’ils croyoient avoir été confacrée
par Androdamas, fils de Phlias, tenoit le premier
rang : on la nommoit le Baccheùs. Après celle-ci,
ç’étoit le Lyjîus, ftatue qu’on difoit que Phanès
avoit apportée de Thèbes â Sicyone, par ordre de la
Pithif. En allant du temple de Bacchus fur la
place, le temple de Diane furnommée Lïmnea,
étoit à la droite; mais il étoit fi vieux, qu’au temps
de Paufanias il n’avoit pas de toit : la déeffe n’y
avoit même pas de ftatue. Le temple de la Per-
fùafion étoit fur la place: tous les ans on portoit
les ftatues d’Apollon 8c de Diane en cérémonie
dans le temple : il avoit été autrefois bâti par Proetus ;
îmais ayant été brûlé avec toutes les offrandes qui
étoient dedans, on en fit refaire un autre, ainfi
qu’une ftatue , qui furent confacrés par Pytoclès.
Auprès du temple de la Perfuafion, il y avoit un
palais qui étoit defiiné aux empereurs Romains ;
c’étoit anciennement la maifon de Cléon le tyran.
Devant la porte on voyoit le monument héroïque
d’Aratus. L’autel dédié à Neptune Ifihmien, étoit
immédiatement après le tombeau d’Aratus : on y
voyoit deux ftatues très-groflièrement faites ; l’une
repréfentoit Jupiter Mdichius, 8c l’autre Diane
Patron. La première étoit faite en forme de pyramide,
8c l’autre en forme de colonne. Il y avoit
un fénat 8c un portique dans le même endroit : le
portique portoit le nom de Clijlh'me, qui l ’a voit
fait bâtir 8c enrichir des dépouilles qu’fl avoit remportées
fur les Cirrhéens. Le Jupiter en bronze
qui étoit au milieu de la place publique,. avoit
été fait par Lyfippe. Auprès de cette ftatue , il y
en avoit une de Diane, qui- étoit toute dorée. Le
temple d’Apollon Lyctus étoit aux environs, 8c
tomboit en ruines ; il y avoit, près, de ce temple ,
plufieurs, ftatues. de femmes,, rangées de fuite. Un
Hercule en bronze, fait par Lyfippe, fameux
ftatuaite de cette v i l l e 8 c un Mercure Agoreus,
étoient aufli là.
Près du marché.il y avoit un lieu d’exercice,
où étoit une ftatue en marbre, repréfentant Hercule.
Cet ouvragé étoit à Scopas: le temple du
dieu étoit ailleurs. L’enceinte de cette efpèce d’académie
ou gymnafe, étoit deftinée aux exercices
de la jeuneflè. La ftatue de bois , qui étoit d’ün
goût antique, 8c faite par Laphaès de Phliafie,
étoit dans le temple d’Herculé., qui étoit dans le
milieu de ce gymnafe : ce dieu y étoit honoré d’tin
culte tout particulier ; il étoit révéré comme dieu
& comme héros..
Les Sicyorïiens, avoient inftitué deux jours de
fêtes 'en. fon honneur: le premier, étoit appelé
Yonomte,. 8c le fécond YhéracUe. De ce temple on
alloit dans celui. d’Efculape , dans, le parvis 'duquel
on trouvoit à main gauche deux chapelles qui
fe touchoient, dont l’une étoit dédiée au Sommeil,
6c l ’autre à Apollon :. il n’y avoit que les prêtres
du dieu qui puflent entrer dans cette dernière. On
cônfervoit fous le portique qui étoit devant le
temple, un os. de baleine très-grand. Derrière étoit
la figure du Songe, 8c auprès, celle du Sommeil
qui endormoit un lion. Il y avoit, d’un côté de
l’entrée du temple, une ftatue afîïfe, qui repréfentoit
Pan, 8c de l’autre, une Diane, qui étoit
debout.. Efculape étoit dans ce temple , repréfenté
fens barbe : fa ftatue étoit d’or 8c d’ivoire,. 8c
flûte par Galamis : le dieu tenoit un feeptre d’une
main , 8c de l’autre une pomme de pin. Il y avoit
plufieurs autres ftatues d’une, grandeur médiocre,
& qui étoient fufpendues ‘à la voûte. Près, du
temple d’Efculape étoit celui de Vénus : la première
ftatue que l’on y voyoit, étoit celle d’Antippe.
Perfonne ne pouvoir entrer dans.ee temple, excepté
la facriftlne,,. qui s’obligeoit à ne point avoir de
commerce avec fon mari ! & une jeune vierge qui
en étoit la prêtreffe , & dont le - facerdoce ne
durait qu’un an. La ftatue de la déeffe étoit aflife ,
& elle étoit d’or & d’ivoire : elle avoit fur la tête
une efpèce de couronné terminée en pointe ,
qui repréfentoit le pôle :. d’une main elle tenoit un
pavot, & de l’autre une pomme. Les Sicyoniens.
lui offraient en facrifice les cuiffes de toutes fortes
de viflimes, à la réferve du porc. De-ià on paffeit
dans un lieu d’exercice ; & en y allant, on trouvoit
fur la gauche-, le temple .de Diane Phcrimr.c \
dont la ftatue étoit de bois. C’èft Clinias nui
avoit fait bâtir le lieu d’exercice : on y voyoit
un« ftatue en marbre blanc, dont le haut étoit
un bufte de Diane, & le bas repréfentoit un Hercule.-
de figure quarrée.
. Prés de la porte appellée facrcc, ' il y avait urt
temple de Minérve , qui autrefois avoit été con-
facré à Epopée. Après, ce .temple-ci,, on en voyoit
deux autres, l’un bâti par Epopée & dédié ■ à
Diane & Apollon; l’autre aveit été.bâti & dédié
à Junon par Adrafte. Au fond du temple de Junon
Adrafte avoit fait élever, deux autels , dont l’u i
étoit dédié à Pan, & l’autre au Soleil. Le temple.
d’Apollon Carnéen n’étoit pas éloigné, de celui-ci;,
mais jè toit & les murs en avoient été détruits,
par le temps’, ainfi que celui de Junon Prodomie.
Dans celui d’Apollon ,* on ne voyait plus que
quelques, colonnes, au temps de Paufanias. On.
rencontrait .le temple de Cérès, en défendant
du côté de la campagne. Le bois de Pyréè étoit
à dix ftades fur la gauche du chemin de Sicyone
à Phliunte : ce bois renférinoit un temple, & tous,
les deux étoient confacrés à Cérès. ProfljJu, & à
Proferpine. Les hommes étoient feparés des
femmes, lorfque l’on célébrait la fête de ces divinités.
Les femmes faifoient leurs facrineés dans une
chapelle qui étoit dédiée aux Nymphes : cette chapelle
étoit ornée de plufieurs ftatues , .dont on.
ne voyoit que le vifage; mais on favoit qu’elles,
repréfentoient- Bacchus, Cérès & Proferpine.
SICYONIA (la). Ce pays, qui avoit autrefois
porté le nom d’Egialée, par lequel, on défignoit-
quelquefois toute l’Achaïe , & qui certainement
lignifie maritime, étoit d’une très-médiocre étendue.
Cette contrée étoit bornée à.ï’oueft par l’Achaïe •
au nord, par le golfe de Corinthe; à l’e ft, par
le petit pays de ce nom ; & au fud, par PArcadie.
/ Cette étendue donnoit environ fix lieues du nord:
au fud, & quatre environ de l’eft à l’oueft. Les
terres.y praduifoient fur-tout du vin. Son principal’
fleuve étoit YAfoput, duquel tout le. pays a quel*
quefois. porté le nom d’Afopie.
' SIDA 0« Side, ville de l’Afiè,, dans là Pâm-
phyliè, fur le bord de la mer, auprès, de l’embouchure
du fleuve Eurymédon, félon Ptolemée.
Sida , ville de Grèce, dans le Péloponnèfe
Elle prenoit ce nom d’une, des filles de Danaüs,^
félon Paufanias,.