
qu’entre le Pont-de-PArche & E v r e u x la diftance f
eft à-peu-près de quinze lieues gauloifes, au lieu
de quatorze. Cette coqopenfation des diftances particulières
dans le total qui en réfalte , eft affez ordinaire
, en faifant l’application des anciens itinéraires
au local, aétuel. S’il eft mention, du Rontrde-
l’Arche fous le nom d'Archas dans. Guillaume de
Jumiêge & dans Dudon de Saint-Quentin , c’eft
qu’on a remplacé, le terme SArcus par celui ü Archa,
quoique improprement, te s auteurs que je viens de
citer y ajoutent un autre nom f qui eft Hafdam,
ou fans afpiration. Afdam ; & on connoît à la
diftance d’un, mille au-cfeffus du Pont-de-l’Arche
un lieü nommé. Lédarn v dont l’églife eft une fuc_-
curfale de celle qui eft paroiftiale au Pont-de-PArche.
UGIA j ville de l’Hifpanie, dans l’intérieur, de
la Bétique chez les Turdetani, félon Ptolemée.
Dans ^itinéraire d’Antonin elle eft parquée.entre
AJla & Orippo...
V IA ( Turretta Chica) ,. lieu.de l’Afrique., dans
la partie, de l’ëft de la Mauritanie céfarienfe. Ptolemée
en fait, mention. C’eft au- bord de la mer, ,
à quelques milles à l’oueft ù'kojium. On. y voit ■
quelques, murailles & citernes des Romains..
V ia fleuv.(£//Z(z), fleuve de irHifpanie citérieure,
11 couloit. du nord - eft au fùd-cneft > paflbît par
lria Flavia, & fe rendoit à la mer.
VlA A ppla.. Voye^ ci-après.
V ia D omitiana ou V oie D omitienne.. Cette
voie, exécutée par les ordres de l’empereur dont
elle porta le nom,. & dont Stace a fait la description
, Z. iF,.fe détachoît de la voie Appienne,
à peu de diftance de Sinuejfa,. dans le. lieu où
e f t aujourd’hui Mont-Dragone. Cette voie s’ouvroit
par un arc de triomphe très-riche en marbres &
en métaux. Elle alloit le long de la nier par Vul-
turnum, iLiternum, Cutnez 8c Baya jufqu'k.Puteoli..
V ia C u r ia ,.voie romaine que Denys d’Haly-
carnaffé indique dans là Sabine y 8c fur laquelle
étoient les villes fuivantes : Curfula-.. à 8o. ftades
de Réate ; Jffa,, près de Curfalin. Les interprètes
©nt été embarrafles pour retrouver cette voie ,
& quelques-uns ont cru qu’elle étoit la même
que la voie Latine. M.. l’abbé Chaupi., d’après ;
la direétibn que lui' donne Denys par les villes
qu’il indique penfe que ce n’a pu être que
le nom de via Curia altéré, & que cette voie
pafloit pour la belle plaine que M. Curius. avoit
- débarraffée des eaux du Vdinus ( Voye^ ce mot;.).
V ia Q uintia. Cette voie romaine dont il eft
parlé dans Denys dTIaîycamafTe ^ appartenoit au
pays dés Sabîns. Holftenius dit que d’après un
monument qu’il avoit v u , cette voie étoit la même
que la via Salaria,. ou voie Salaire. ( Faye^cemot..)
Denys d’Halféarnaffè place fur- cette voie les
villes. Palattum, à 2.5 ftades dé Réate Tabula„ à
60 ftades de Palattum ;■ Vtfpola,. à 6a ftades de
Tabula ; Spia, à 4 a ftades de Vefpola ; Mephyle,
ftades de. Suna Orviaiutn à 40 ftades de
pltphylt*.
V ia V êtus ou Str a ta V ia , chemin i e la!»
Thrace, félon la chronique d’Eufèbe & l’hiftoiro
mifcellanée.
VIACIENSES ou V iatienses , peuples .de l’Hifpanie
citérieure. Ils étoient compris fous le nom»
général- d’Orétains, félon Pline.
VIADUS ou V iadrus, fleuve de la Germanie J
félon Ptolemée. Il prenoit fa fource dans l’ancienne.
Suévie, 8c fe perdoit. dans la. mer Suévique, ou
Codamis ' Sinus-
Ce fleuve eft-nomme Guttalluspzr Pline.
VIÆ ROMANÆ ou V oies romaines. Comme
je me propofe de rapprocher dans cet article ce
que je crois devoir dire fur les voies romaines
je préviens que j’y renverrai de l’article de chacune,
des voies où l’on ne trouvera que leurs
noms Je préviens aufli que je ne compte pas donner
ici. un traité fur l’art employé pour la» conftrii&ion
des grands chemins de l’empire : on peut confulter
le fa vaut ouvrage de Bergier. Mais je ferai,eon-
noître le nombre de voies dont" le centre étoit a<
- R o m e & qui en partaient-pour fe porter jufqu’aux
extrémités de l’Italie, & de-là dans tout l’empire.
Idée générale des voies romaines. Ces voies etoient
des chemins- publics dont le befoin fe fit- tjentir
dès que . les Romains-eurent, un peu étendû les
bornes de leur état. Cette nation qui- a imprimé
à tous fes ouvrages un caractère de grandeur
que aooo ans n ont pu effacer , s’étoit particuliérement
attachée à. donner à; fes chemins toutes
la folidité dont ils étoient fufceptibles.. Us leur”
avoient en même temps donné les autres degrés
d’utilité ou d’agrément que la, nation, pouvoit délirer
: je comprends entre ces avantages,, les' Banquettes
fur les*bords des chemins pour- repofer les-,
gens de pied ;. les colonnes milliaires.qui indi-
quoienr les-diftances ; les tombeaux dont l’extérieur
étoit plus ou moins orné * 8cc. Je vais re-r
prendre ces-objets.
I. La conftruclion d’une voie romaine com-r
mençoit par une excavation- profonde , jufqu’à ce.
que l’on appelle lé tuf: s’il étoit trop avant, ou
que le terrein n’en préféntât point, alors on for*
moit un fort pilotis. Lorfque cette excavation
étoit faite de toute la largeur que devoit avoir
le chemin , on conftruifoit de .chaque côté de gros-
murs qui s’élevoient jufqu’au-deflus du niveau de
la terre , pour- y former un- large parapet. L’irîter-
valle.kifle entre ces deux murailles étoit rempli de
différentes- couches de matériaux,, dont quelques-
unes étoient de mortier fait avec la pierre que.
nous appelions pou^olane, 8c qui eft un produit
volcanique,abondant en Italie &fùr-tout à .Pouzzol,
d’où il. emprunte, fbn nomv Par- deffus & par-
deffous ces couches de maftic. on plâçoit des pièrres.
les plus dures qu’il fût poftible de fe procurer , &
elles étoient aufli. maftiquées. entre elles. Il .eut
fallu -trop de temps pour-les affujettir à une forme
régulière ; mais on avoit grand foin de les ferrer
de près.les unes contre.les. autres, & de faire ren--
fret les angles faillans des unes dans les mterftices
que laifloient les autres, de manière qu’elles ne
flflent toutes enfemble qu’une grande mafle- ^
II. i°. Le parapet qui s’élevoit de terre, en même
temps qu’il affuroit la folidité de la; route , offroit
un fiège commode à ceux qui voyageoient à pied.
D’efpace en efpace il y avoit des pierres plus
hautes dont fe fervoient les gens à cheval, parce
que les Romains n’ëurent pas dans ces commencement
l’ufage des étriers»
a0. Les, temples & les tombeaux fe trouvoient
affez communément fur les bords des chemins y 8L
eontribuoient à leur ornement.
30. Lès diftances étoient indiquées par des colonnes
de pierre fur lefquelles étoient marquées les
diftances. D’aborcl on ne marqua que les diftances
du lieu de la colonne à Ta ville de Rome ; dans,
là fuite , on marqua la diftance relativement à la
capitale de k province , & quelquefois à une ville
que l’on d'éfignoit. Il me fetnbte que l’on ne connoît
que deux exemples de colonnes militaires portant
trois noms* M. le comte de Caylus en parie dans
fes antiquités gauloifeS'j l’une eft en Italie y l’autre
en France (1). La mefure romaine étoit Te mille
( voyez Mill ium VJ’obferverai feulement ici que.
cette mefure de mille pas avoit fon élément dans
la nature.. Elle étoit compofée de mille pas ,
comptés non de l’ouverture d’une feule jambe ÿmais
du port entier du corps,, ne regardant le pas de
l’autre jambe que comme un point d’appui. Le pas
ainft mefuré comprenoit fîx. palmes»
Les auteurs modernes ont été pendant quelque
temps d’avis différens fur le point dont il falloir
compter les diftances à.la ville. Plufteurs croyoient
qu’il fufRfqit.. de compter de la porte de la ville
par laquelle fortoit la. voie* Mais les mefures
même prifes fur les lietïx , ont fait rejetter enfin
cette opinion. On convient généralement qu’.il faut
compter les diftances de la colonne.militaire, ou
militairedoréauquel, félon Plutarque, toutes lçs
voies romaines venoient aboutir. Il étoit élevé
près du temple de Saturne fitué au pied de la
capitale où. commençoit la place publique , fi
connue dans, lés auteurs latins fous le nom de
Forum Romanum. M. d’Anville ,. Mémoires- de Littèr:
i 30 , & M. l’abbé Chauppy , maifon de campagne
d’Horace , t. 11 , p. 1.2a , ont traité, des voies-
(1) Celle-ci fe voit en Bourbonnais , fur les frontières
du Berry , dans la cour de M. Pajonel, curé.
d’Alichamps,. qui l*à découverte il y a long-temps v &
Fa fait dreffer contre un- mur. J’en donne la deferip-
tion au mot A l i si i C a m p i & dans le même endroit-
je--'parle des vertus refpeéhbles & des connoiffances de
ce vertueux curé, qui a fait un grand nombre de découvertes
dans le territoire de fa paroiffe , peu étendue ,
& qui confacre tous fes. momens à la pratique de Ces
devoirs & à- l’étude de l’antiquité. On- ne. doit pas
omettre dans fon éloge, la manière obligeante dont il
accueille lesperfonnes que le goût des antiquités conduit
ehez-liri...
romaines, ^e* vais puifer dans ces deux auteurs les.
chofcs qui me paroîtront convenir à ce fujet, en
les expofant dans l’ordre qui me femblera le plus-
méthodique.
Pour expofer la dire&ion première de ces voies *
ne pouvant accompagner cet article d’une cart&
faite exprès , je vais y fuppléer autant qu’il nie
fera poftible , par la manière fuivante.
Je fuppofe que fur uii plan de Rome , j’aie tiré
un méridien allant du nord au fud , & paflànt
jufte fur le mille doré , & qu’enfuite j’aie tiré une-'
ligne perpendiculàire à cette première.
Allant par conféquent de l’oueft: à l’è ft, j’auraii
divifé la ville & fon territoire en quatre parties;
jointes au point des quatre anglbs. L’une de ces-
parties eft. au fud-efl, une autre au nord-eft , la
fiiivànte au nord-oueft % la dernièté aa- fud-
oueft.
Je vais indiquer les votes qui fe rencontroienet
dans chacune de ces parties ,,en commençant' dans
la partie du fud-eft par Celles qui fe trouvoient le-'
plus près des méridiens du mille - doré, 8c remontant
aufli du. fud à l’eft par les points fud-
ftid-eft fud-eft, eft-quart-fudreft & eft.
I. Partie du fud - eft» t0. _ La première de ces:
voies eft la via Appia ou voie Appienne aux-
portes de Romes»-Cette voie commençoit au mille
même ,. & couroit par le fud - fud-eft. i° . Ait
fortir de Rome commençoit à fa- droite la via Ar-
deatintt ou voie d’Ardée ,. qui fe rapprochoit dut
fud, 8c defeendoit jufqu’à Ardéeprefque perpendiculairement
au. méridien. 3?. Dans Peneeinte de'
Rome même, au pied du mont Cælius, à là gauche
de la voie Appienne , commençoit- la- via' Latina T
ou voie Latine , qui-couroit affez direélement au1,
fud-eft. 4°. A fept milles & demi commençoit,,
par la- gauche de la voie Latine, la. via Tufculana-
ou voie Tufculane;.
Il faut obferver que de ces quatre v o ie s u n e
feule commençoit au. mille doré , c’étoit la vote
Appienne. 50. A l’eft commençoit la voie' qui ,,
dans la. ville.,, portoit le nom de via■ Sacra,.
6°. De cette voie dans l’intérieur de la v ille, lai
via Campana s’avançoit vers le fud-eft , à partir du:
■ lieu où a été élevé depuis l’amphithéâtre Flavien ::
de ce même point, mais plus vers l’e ft,, la. Voie;,
continuoit. jufqu’à. la. porte, de .la ville où corn--
. mençoient deux voies. 70.. Lavw Labicana ou voie:
de Labicum, r couroit à-peu-près eft-un-quarr-fiido-
8°. La voie qui- fe rapprochoit davantage de k ’
ligne de l’eft , portoit le nom de via Proenefinn
ou voie de Prénefte. 90. Vers le cinquième mille:
de, Rome fe formoit à la gauche de cette voie 9->
la via- Colladna,. ou- .voie. Collatine ,, qui entroit:
un peu dans la partie, du nord-eft , & fe rendoit:
à Collatia qifelle. paffoit, jufqu’au Vtrcfis.
II. . Partie du nord- ef. ia. La première1 ^ c’èfly-
. à—dire ,; celle, qui. alloit le pliis». dr-eit à l’eft. dans;
j; cetie partie, étoit la-voie TiKurtine,,ou- v-id T'z-~
I'1 burtina, Elle alloit ,. comme fon» nom - l’indique ài