
Vatace, empereur Grec, étant mort, fon fils,
Théodore Lafcaris II, fi.it reconnu pour fon fuccefleur.
Il régna peu. Michel Paléologue lui fuccéda. Son
général prit Confiantinople , oc Confiai!tin fe fauva
à Négrepont: l’empire des François avoit duré cinquante
fept ans.
Nouvel empire Grec.
LXVI. Michel Paléologue î 1261. Ce prince tâcha
de rapprocher les égiifes grecque & latine. Son
règne fut très-agité par les difîenfions intérieures,
& par les ennemis du dehors.
LXVII. Andromc Paléologue, 1282. Ce prince
fuccéda ‘à fon père ; mais il fe conduisit mal &
fut d’une foibleffe dont les évêques tirèrent un'
grand parti. Audi fon règne ne fut-il qu’une fuite
de fautes. Les Turcs firent de très-grands ravages.
Il fut détrôné par fon petit-fils.
LXVIII. Andronk Paléologue I I , 13 3 2. Ce jeune
prince avoit déjà régné du vivant oc du confen-
tement de fon aïeul. Les Turcs firent de grands
•progrès fous fon règne, malgré les efforts qu’il
fit pour s’y.oppofer.
LXIX. Jean Paléologue I , fuccéda fort jeune à
fon père : Cantacuzène gouverna fous fon nom, en
qualité de tuteur. IL fe forma un parti contre lui
à la cour. L’armée étoit pour lui ; cependant il tenta
d’envoyer des contributions. L’impératrice, mère
du jeune prince, s’y refufa. Alors Cantacuzène
fe révolta ouvertement & fe fit couronner conjointement
avec Jean Paléologue, qui fe retira à
Theffalonique. Cependant Cantacuzène abdiqua.
Les Turcs continûment leurs progrès : ils étoient
aux portes de Confiantinople. Le nls aîné de l’empereur
confpira contre fon père ; il fut enfermé,
pris, mis en liberté par les Génois, & fécondé
enfuitepar Bajazet, fultan des Turcs, qui faifoit
alors Trembler l’empereur.
LXX. Manuel Paléologue, 1391, Il étoit le fécond !
fils de Jean, & avoit été- defigné par fon père,
indigné de la conduite de fon aîné. Il étoit alors
à la cour de Bajazet ; il s’échappa, vint à Confian-
tiriople & futjreconnu. Il eut aufli-tôt la guerre avec
les Turcs, & Bajazet parvint à lui faire quitter le
trône, ou du moins 3 y affocier-fon neveu. Il fe '
vengea bien de Bajazet , car ayant fait alliance
avec Tamerlan, il engagea ce prince tartare à
faire la guerre aux Turcs , & Bajazet battu fut
enmené en captivité. Les Turcs furent chaffés de
Confiantinople. Les fils de Bajazet firent la guerre ;
Manuel eut l’avantage. Mais s’étant brouillé avec
le fultan Amurat, ce prince vint afiiéger Confiantinople,
Il y employa du canon ; & l’on dit que
ce fut la première-fois que l’on fe fervit de cette
arme dans l’orient. w
Les Turcs & les Grecs firent la paix. Peif après
Manuel mourut.
LXXI. Jean Paléologue IL II étoit fils aîné de
Manuel. En montant fur le trône, il fit une paix
honteufe avez Amurat, Peu après, fentant tout ce
qu’il devoit craindre de ce prince, il demanda du
fecours de tous côtés ; 8c pour en obtenir des princes
d’occident qui lui en refiifèrent à caufe du fchifme
des Grecs, il travailla à réunir les deux égiifes.
Mais pendant que l’on perd le temps à un concile
tenu à Ferrare, où l’empereur s’entendoit avec fon
patriarche, les Turcs font de grands progrès. Cependant
Amurat fut défait par le célèbre Huniade,
roi de Hongrie. Scanderherg fe difiitiguoit dans
l’Albanie. À la fin, Jean Paléologue acheta la paix
d’Amurat pour finir fies jours tranquilles.
LXXII, Conflan tin Draga/ès , 1148,. Ce prince
étoit fils de Manuel Paléologue, & frère du dernier
empereur. Démétrius fon frère /lui difputoit l’empire.
Mais Amurat étant intervenu dans le choix
que vouloient faire le peuple & les Grecs, lui fit
donner la couronne. Il mourut peu après. Son fils
Mahomet II lui fuccéda. Le nouvel empereur eut
l’extravagance de chercher à fe brouiller avec ce
prince. Il eut bientôt lieu de s’en repentir ; car
Mahomet vint afiiéger Confiantinople, qu’il prit
après des efforts extraordinaires de courage, tant
de la part des affiégés que de celle des afliégeans.
Cet événement eut lieu le 29 mai de l’année 12.53.
L’empereur ne pouvant fauver la v ille, fe fit tuer
en la défendant. Mahomet II arrêta le carnage
autant qu’il lui fut pofïible, 8c fit de cette ville la
capitale de fon empire.
Fin de l'empire Grec, qui avoit fuccédé à l'empire
Romain.
ROMÀNUS ACER , canton de la Perfe, près
de Rhabdios, 8c fous la dépendance des Romains.
Selon Procope, on h trouvoit fur fa gauche en
allant de Dard en Perfe.
ROMATIANA C IV IT A S , ville de l’Italie,
dans la Garnie, vers le fleuve Romatinum, félon Pline.
ROMATINUM FLUMEN, fleuve de l’Italie,
dans la Carnie, félon Pline.
ROMATINUS, petit fleuve de la Vénétie.
ROMECHIUS, lieu de l’Italie, fur la côte
orientale du Brutium. Ovide en fait mention dans
fes métamorphofes.
ROM U LA, ROMÜLEA, ou .Sub-Romula ,
( Bifaccio ) , ville de TItallé, dans la partie de la
grande Grèce appelée Apulie. Elle étoit dans
les montagnes qui féparoient les IJirpins de l’A -
pulie, vers le nord-oueff de Compfa. Lorfque
les Romains l’attaquèrent, elle avoit la réputation
d’être riche.
Tite-Live rapporte que Décius prit cette ville
par efcalade, la pilla, fit paffer deux mille trois
cens hommes au fil de l’épée, 8c emmena fix
mille captifs. *
R omula,' ville de la Liburnie, fur la route de
Beneventum à Hydruntum, entre Êclanum 8c Pons-
Aufidi, félon l’itinéraire d’Antonin.
ROMULEUS MONS, montagne de la ville de
Rome, félon Ortélius, qui cite Pollion.
ROMULIANUM, lieu de la Dacie Ripenjîs
où fut enterré l’empereur Galère Maximin, qui
U
ni avoit donné ce nom en l’honeur de fa mère
Romula.
RONILLÆ,, colonie dont Latinus Silvius fut
le fondateur, félon Ortélius.
ROOB ou Rooba , ville de PAfie , dans la
Syrie, au pays d’Emèfe, &Mla même que Rohob,
de la tribu d’A fer, dont parle Jofué.
ROPHANES, nom d’un peuple de PAfie,
félon PomponiuS Mêla.
ROPICUM, ville fituée dans l’intérieur ‘ de
l’île de Corfq, auprès de Cerfunum, félon Pto-
lemée.
ROSAPHA , ville de laquelle fait mention la
notice des dignités de l’empire , & qui devoit être
en Afie , aux environs de l’Euphrate.
ROSCIANUM ( Roffano) , ville d’Italie, dans
le Brutium , au fud - eft de Sybaris. Ce lieu ne
paroîtavoir été, dans l’antiquité, qu’une efpèce de
château ou de place forte.
Dans l’itinéraire d’Antonin, ce lieu eft marqué
fur la route d 'Eqüotuticum à Rhegiüm , en tse Thurii
& Paternum.
ROSCLA NAVALE. .C’étoit où s’arrêtoient les
vaifleaux de Rofcianum.
ROSEA RURA VELIN.I, ou les campagnes
joféennes de Vdinus. J’ai fait de ceci un article à
part, parce qu’il me paroît effentiel de ne rien
négliger de ce qui peut contribuer à l’intelligence
des poètes anciens, & que l’on ne peut trop bien
entendre Virgile, comme on ne peut trop fouvent
le lire.
Le Velinus (voye% ce nom ) , fleuve de la Sabine,
avoit, pendant long-temps, formé aii nord-oueft
de Réate, un lac confidérable, qui occupoit un
terrein très-étendu, ou , pour mieux dire, une
plaine immenfe. M. Curius, riche Albain, natif de
Cures, fit exécuter de très - grands travaux, au
moyen defquels les eaux allèrent fe jeter dans
le Nar. La plus belle partie de ces nouvelles terres
prit le nom de Rofea, d’après la rofée qui la couvrait
abondamment. Cette terre nouvelle, imprégnée
de fels produ&ifs, fut d’abord , 8c pendant
long-temps, d’une fertilité extrême. Sa fituation la
fit comparer à la vallée de Tempé ; fa fertilité donna
lieu à des exagérations qui alloient encore au-delà
de ce que fe permettent ordinairement les poètes.
Selon quelques anciens, on n’y connoiffoit pas les
pâturages, parce qu’une feule nuit en faifoit des
herbes de la plus grande hauteur; le chanvre,
par fa hauteur, y préfentoit l’afpeâ: d’une forêt.
On fient tout ce qu’il faut rabattre de ces fuperbes
deferiptions ; mais en même temps on ne peut fe
refufer à croire qu’une terre imprégnée d’eau ful-
foreufe, n’ait pu d’abord préfenter quelque chofe
d’extraordinaire dans fa fécondité. Encore aujourd’hui
les voyageurs remarquent qu’êlle offre des
récoltes très-abondantes.
ROSEAUX ( le torrent des), torrent de la Judée,
dans la tribu d’Ephraïm. Ce torrent donnoit fon
nom à une vallée dans laquelle il couloit.
Géographie ancienne. Tome III.
Il eft parlé de ce torrent dans le livre de Jofué,
chap. <7, v. 9.
ROSELLÆ ou Ruselle , petite ville de l’Italie,
dans l’Etrurie. ( Voye^ Russellæ ).
ROSELLANUS A G E R , territoire de l’Italie.
Selon Denys d’Halicarnaffe, c’étoit celui d’une *des
douze villes des anciens Tofcans,*
ROSSOLANI, ROXOLANI ou Rossellani,
nation belliqueufe, qui habitoit une vafte région
entre le Boryfthène 8c un autre grand fleuve fepten-
trional,appelé le Rha. Ce peuple, & leur général
Tafius, forent battus par Diophante, général de
Mithridate, roi de Pont & du Bofphore Cimmérien,
félon le rapport de Strabon. Voye^ Sarmatia.
R O S TR A T A V IL L A , lieu de l’Italie, à vingt-
quatre mille pas de Rome.
ROSTRUM NEMAVIÆ, ville de la Vindé-
licie, fur la route de Lauriacum à Brigantia, félon
l’itinéraire d’Antonin.
ROTALIANUS CAMPUS, territoire de l’Italie,
aux environs de la ville.de Trente, à ce qu’il
paroît par un paffage de Paul Diacre.
ROTOMAGUS, ville de la Gaule, dans la
deuxième Lyonnoife ; aéhiellement Rouen.
ROXANI, peuples de l’Àfie. Ils habitoient dans
le vo.ifmage du Tigre, félon Plutarque.
ROXO LAN I, peuples de la Sarmatie en Europe,
dans lé voifinage du Tandis, félon Ptolemée.
Jornandès les nomme Gens infida.
R U B A , ville de la Syrie, dans la Cyrrheftique,
entre la ville de Rhegias & celle d'Heraclea, félon
Ptolemée.
RUBEÆ PROMONTORIUM , nom d’un promontoire
que Pline indique à l ’extrémité fepten-
trionale de l’Europe.
RUBEN ( la tribu de ). La tribu de Ruben étoit
compofée des defeendans de Ruben , l’aîné de
tous les enfans de Jacob.
Cette tribu étoit dans la partie méridionale de la
terre promife, au-delà (à l’eft) du Jourdain , depuis
Héfébon jnfqu’au torrent de Zared, 8c depuis les
montagnes de Moab jufqu’à la mer Morte. La
chaîne de montagnes nommée Abaritn, étoit dans
cette tribu.
RUBI (Ruvi), petite ville- d’Italie, dans l’Apulie '
à l’oueft de Barium. On n’y trouve que quelques
refies de colonnes milliaires.
L’itinéraire d’Antonin la marque fur la route
d'Hydruntum à Equotuticum, entre Canufium & Bu~
trunttim.
RUBÏCARIENSIS , fiêge épifcopal d’Afrique,
dans la Mauritanie Céfarienfe, félon la notice
épifcopale d’Afrique.
RUBICO ou RubïCON ( la Fiumicino) , fleuve
de la Gaule Cifpadane. Ce fleuve n’eft remarquable
que parce qu’il fervoit de limite du côté
de la mer Adriatique, entre le département de la
Gaule & celui de l’Italie.
Lucain le peint comme coulant à petits flots en