
femmes enceintes pour en arracher leurs enfans , i
6c les faire ainfi périr avant leur naiflance.
THAPSACUS ou A mpkipglis (E l Der) , ville 1
grande & floriffante de l’A fie, dans la Syrie, fur
le bord de l’Euphrate, vers le 35e degré 20 min.
de latitude.
C ’étoit une ville de grand paflage, à caufe de
l’Euphrate : on voit que Cyrus le jeune & toute
0 t i armée le traverfèrent. à pied dans ce lieu, ■
ayant-de l’eau jufqu’à la poitrine. Lorfqu Alexandre ,
en fortant de l’Egypte , fut à Tapfacus, il y
trouva deux ponts fur l’Euphrate.
Cette ville étoit. fituée au. 35e degré de latitude.
Xénophon rapporte que Cyrus y féjourna cinq
jours , & que ce fut là. qu’il inftruifit les généraux
Grecs qu’il fe propofoit de marcher à Babylone.
Les foldats vfe mutinèrent d’abord ; mais les pro-
îneflës de Cyrus les gagnèrent,
THÀPSÏPOLIS. Etienne de Byfance donne ce
nom pour être celui d’une v ille , & qu’il place
près, de Chalcédoine. Comme on n’y .connoît pas
de ville de ce nom, & qu’il" y a beaucoup de
fautes de copiftes^.dans l’ouvrage de cet auteur,
tel que'nous l’avons , Bérkelius penfe avec bien
délia juftelîe , ce me femble, qu’il faut lire dans-
le grec:
©et-vl*'5' a Wa k iry J in o v K ovos.
Ce fera alors Thapfis\ ville près de Chalcédoine.
■ THAPSIS, fleuve de la Scythie, aux environs
des Palus Méotides, félon Diodore de Sicile.
THAPSUS ( Demafs ) , ville maritime de l’Afrique,
fur une langue, de terre baffe, au midi de
- la petite Leptis. Il en eft fait mention par Pline &
par Prolemée.
Cette ville avoit un port fait de main d’homme.
On en voit encore une partie, ainil qu’une grande
quantité d’autres ruines.
T H A R , ville de l’Arabie heureufe, chez le
peuple Tkcmi, félon Ptolemée.'
THAR. ASEN SIS, liège épifcopal d’Afrique,
dans la Numidie , félon la notice épifcopale
d’A frique..
TH A R E , nom d’un campement des Ifraélites
dans le défért, d’où ils vinrent à Medica, félon
lè livre des-nombres, ch. 55, v. 27.
Ce lieu devoit.être dans l’Arabie même, fur
le chemin qui pouvoit ramener les Ifraélites vers
Afiongaber. Tà’aré fut la vingt -'quatrième Ration
des Ifraélites.
THARELA', ville de la Paleftine, dans la
tribu de Benjamin, félon Jbfiié.
- THARIBÂ. Etienne de Byfance nomme ainfi
un village, qu’il indique à trois fchoenes de la ville
de. Candara.
THARNE , montagne de la Grèce , dans i’A t-
tique, félon Pline.
TH AR O , nom d’une île que Ptolemée indique
dans le golfe Perfique,
- T K Â R R Â , ville de l’Inde, au-delà du Gangé)
dans la Cherfonèfe d’o r , félon Ptolemée.
TH AR R AN A , ville de l’Inde, au-delà du
Gange, fur la côte du grand golfe , félon Ptolemée.
TH AR SAN D A LA , fortereffe de la Thrace f
dans la . province. de Rhodope. Selon Procope ,
l’empereur Juftinien la ht élever pour préferver le.
pays des courfes des ennemis.
THAR SIA, ville de l’Afrique propre, & l’une
de celles que Ptolemée indique entre le fleuve
Bagradas & la ville de Thabraca.
THARSÏS. Ce lieu n’eft. connu que par les
textes de l’écriture faillie ; mais il en eft parlé en
plufieurs endroits. Il femble donc que fon exiftence
ne puiffe pas être mife en queftion. D’un autre
côté , comment fe peut - il qu’un lieu d’où les;
flottes de Salomon jointes à celles de T y r , rapport
toient de fi grande richefîes, n’ait pas été connu
des géographes Grecs ? Cette, queftion eft affuré-'
ment difficile à -refondre. Je vais préfenter ici les
pacages ©ù il eft queftion de ce lieu; puis je dirai
ce que je crois de plus probable fur les idées
qu’il doit emporter avec lui.
1 °. Parce que fa Hotte ( de. Salomon ) , avec cet!*
du roi Hiram , faifoit voile de trois en trois- ans , 6»
alloit en Tharfis d’oh elle rapportoit de Ver, de
Vargent , des dents d’eléphans , des finges & des
paons. Rois L. m , c. iô. v. 22 (r). 11 faut ob-
ferver que ce verfet eft précédé d’un autre , qui dit
que l’argent n’étoit plus confidéré , & que l’on
n’en tenoit aucun compte fous le règne de Salomon;
& la raifon s’en trouve dans le verfet fui-
vant. Parce que , &c.
2°. Dans le fécond livre des Paralipomènes ,
( ch. 9. v. z\ ) , on lit que la flotte du roi alloit
en Tharfis, &c. Voye^ la note.
■ y. Dans le livre de Judith , on lit dans le
fécond chapitre : Il paffa ( Holophernés.) delà aux
confins de l’AJfym. '11: vint aux grandes montagnes
d’Ange qui Jont à gauche de la Cilicie. î l entra dans
tous les châteaux , & fe rendit maître de toutes les
places fortes. I l prit d’ajj'aut la célèbre ville de Mêlât lie.
Il pilla tous les habitans de Tharfis & les. enfans
d’ifmaèl qui ètoient à la tête du dèfert & au midi de
la terre de Cellon. Ilpaffa l’Euphrate & vint en Mcfo»
fotamie. Il força toutes les grandes villes qui ètoient
là depuis le torrent de Mambré jufqu’à la mer, & il
fe rendit maître depuis la Cilicie jufqu’aux confins de
Japhtt, qui font au midi.
40. Dans les Paralipomènes , L. 11, c. 20, v î
( 1 ) Selon le texte hébreu il y a: ««Parce que
le roi avoit en mer un vaiffeau de Tharfis avec le
vaiffeau d’Hirâm -, &,ce vaiffeau de Tharfis revenoic
tous les trois ans >*. Au L. il des Paralipomènes on lit:,
c. 9, v. z i , que le roi (Salomon), avoit des vaiffeaux
qui alloient à Tharfis avec les ferviteurs d’Hiram -, mais
le texte hébreu ne parlé que d’un feul vaiffeau, & i^
eft probable que les Tyriens comptoient l’équipage.
56 & 37, on lit : Jofaphat, roi de Juda, fit amitié
avec Ochoftas , roi d’Ifrael, dont les avions furent
très-impies : il convint avec lui qu’ils èquiperoient
une flotte pour aller à Tharfis ; & Us firent bâtir des
vaiffeaux à Afiongaber ; mais Eliefer, fils de Dodan
de Mare fa prophétifa à Jofaphat, & lui dit : « Parce
v que vous avez fait alliance avec Ochozias, Dieu
» a renverfé vos defieins , 8c vos vaiffeaux ont été "
» krifés ; de forte qu’ils n’ont pu aller à Tharfis ».
5°. Dans le pfeaume x l v i i , v. 8 , on lit :vous
..brifereç les navires de Tharfis par un -vent impétueux.
.Mais dans le texte hébreu , ce qui eft bien important
: vous les aveç brifés , comme le vent d orient
Jbrife les vaiffeaux de Tharfis.
6°. Pfeaume LXX,v. 10: Les rois de Tharfis 6»
les îles offriront des prèfens. Les rois d’Arabie & de
.Saba lui apporteront des dons.
7°. Dans ïfaïe, ch. 1 1 , v. 16 , on l i t . . . que le
jour du feigneur éclatera.. . fur tous les vaiffeaux^
de Tharfe & fur-tout ce qui efl beau & qui plaît à
l’oeil. . . . . . ' #
8°. Jérémie , ch. 4 , v. 9 , s’exprime ainft : on
rapporte de Tharfis le meilleur argent (ou Vargent en
lames ) , ( argentum involutum ) , & d’Ophas l’or le
plus pur.
90. Ezéchias , ch. 48, v. 13 , dit : Sàbas, Dedon ,
Us négocians de Tharfis vous diront : « Ne venez-
» vous pas prendre les dépouilles ? Vous avez aftem-
» blé tout notre monde pour vous faifir du butin ,
v pour enlever l’argent & l’o r , pour emporter les
»> meubles 8c tout ce qu’il y a de précieux , &
v pour piller des dépouilles infinies ».
io 0. Le prophète Jonas parle aufli de Tharfis ,
ch. 1 , V. 3. Jonas fe mit donc en chemin ; mais il
réfolut d’aller à Tharfis pour fuir de devant laxolère
( la face') du feigneur. Il defeendit à Joppé , & ayant
trouvé un vaiffeau qui faifoit voile pour Tharfis , il y
entra avec les autres.
Le refpeft que l’on doit aux livres facrés, mais qui
doit fur - tout s’accorder aux faits eflentiels à
la religion , me paroît avoir été la .caufe des
longues 8c très-ennuyeufes difeuftions des favans
furies paffages cités ci-deffus. M. Huet, Don Cal-
met, M. le Grand , le pere Bonefrerius, &c. ; puis
en remontant vers l’antiquité, S.Jérome, Jofeph,
les paraphrafes Caldaïques, 8cc. ; ont je penfe,
donné trop d’importance à ce qui fe trouve de
géographie dans l’écriture en général. On a fur-
tout fait , ce me femble , une grande méprife ,
en prenant le mot de Tharfis dans le même
fens.
Les Hébreux , dont la langue s’étoit formée
d’une langue orientale, comme plus ancienne, ap-
peloient la mer, Tharfis.C’eft de ce mot que les
Grecs avoient fait ?5ciXcL(r<rcL ou Thalaffa. Dans
les livres des rois, comme dans celui de Jonas,
il me paroît pris en ce fens. Je ne me crois pas
même obligé d’infifter fur ce dernier : quant aux
livres des rois & aux livres, des paralipomènes, je
penfe que ceux qui les ont écrits, quels qu’ils foient,
n’ont pas voulu défigner un lieu particulier parce
mot Tharfis, mais la mer en général. Le fens Te
prête très-bien à cette opinion. Je crois même dp
plus que les écrivains & tous les Hébreux en~
femble , au temps de Salomon , n’ont pas eu des
idées juftes des lieux d’où venoient les richeftes
qui fe trôuvoienf dans le commerce. On fait que
les Tyriens, les Phéniciens en général, cachoient
leurs foutes 8c les lieux de leur deftination. Ç’a
toujours été le foible des nations commerçantes.
Les Efpagnbls, de nos jours , ne gardent-ils pas
avec une précaution timide, la carte de l’intérieur
de l’Amérique méridionale ? Les Hollandois ne
nous cachent-ils pas le plus poffible les détails dè
l ’état phyfique des'côtes de toutes les Môluques ? .
A11 refte, je neconcluds feulement pas par analogie :
l’antiquité rapporte qu’un vaiffeau qui voyageoit
hors du détroit de Gadès, fe voyant fuivi par un
bâtiment d’une autre nation , préféra de fe faire
échouer à la crainte de biffer prendre une juftè
connoiffance de fa route & du lieu de fa deftination.
On a donc tort, félon moi, de fe tourmen*
ter pour trouver , d’après les livres dés juifs , un
lieu nommé Tharfis, où fe trouvaient de l’argent -,
de l’o r , des dents d’éléphans. Les vaiffeaux qui
voyageoient fur la mer Rouge, & peut-être par le
golfe Perfique , fuivoient, les uns les côtes d’A frique
, les autres celles d’Afie ; & chacun d’eux
revenoit avec des richefles, fans dire préerfément
d’où elles ètoient tirées. Voilà pourquoi on cherche
en vain la pofition d’Ophir , de celle dé
Tharfis.
Quant à la marche d’Holopherne, il fe peut qu’il
ait avancé dans l’Afie mineure, jufqu’à la ville de
Tarfus en Cilicie. Au refte, la marche eft mal décrite.
Je crois que le refpeét dû aux livrés faims
quant aux parties qui peuvent exiger ce' féfipeâ:,
a reçu trop d’extenfions , & que la géographie,
la chronologie , 8c même i’hiftoire ne peuvent, que
gagner , lorfqu’on ie permettra, à l’égard de ces
livres , une critique fage & éclairée.
THASIS , contrée de l’Ibérie Afiatique, félon
Pline.
THASUS, T h a ssus ou T h a s so s , île fituée
fur la côte de la Thrace , à l’oppoftte de l’em-
bouehure du fleuve Nefius.
On lit Thafus dans la plupart des anciens géographes
; mais Etienne de Byfance & Polybe
écrivent Thajfos, & Piine Thaffus.
Thafus , fils d’Agénor, roi des Phéniciens, paffe
pour avoir demeuré plufieurs années dans cette
île , pour l’avoir peuplée 8c lui avoir donné fon
nom. Elle fut enfuite augmentée 'd’une colonie
grecque , que l’on y mena de Par os , ce qui la
rendit une des plus confid érables de la mer Egée ;
mais elle fut foumife par les Céniriens & les
Eutriens, peuples de la Thrace ou des confins de
l’Afie. ■ J " /
Les Athéniens fe.rendirent les maîtres. de cètxé
île , & en traitèrent les habitans avec beaucoup de
S s 2