tenu pour çn faciliter l'étude; & , par la fuite,J
l’intelligence de cette grande machine & entre-
prife de chemins , que le peuple & les empereurs
de Rome ont été feuls capables de faire exécuter.
Ainfi me Ms je acquitté , ajoute-t-il, de la
promefle que j’avois faite de prendre les grands
chemins de l’empire au beau milieu de la ville
capitale., & de les conduire de - là ainfi que les
lignes d’un cercle qui s’étendent du centre à la
circonférence.
O r , pour dire ce qui en eft, les monts & les
mers s y oppofant, les grands chemins n'ont pas
pu être conduits -par-tout en ligne droite, ceux
qui les ont faits ayant été contraints de fléchir
& s’accommoder à la nature des lieux. Et. in hoc
itinerario fit animadvtrtendum, ainfi que le dit Jérôme
Surira , vias de fie fît pro fitu urhium aut \ oppidorum ',
quitus pro confuics provincias ohire confueverant. Mais
nonobflant c e la le s pièces defdits chemins, à les
prendre à part, étoient tirées à ligne droite fur
les grandes & admirables étendues., ainfi qu’il le
peut voir par lés-yoies militaires qui abordent à
Reims , qui, s’étendant en-droite ligne fur l’efpace
de quinze à vingt, lieues continuelles. à_ travers la
campagne & le territoire de l’ancienne feigneurie
Rémoife, ainfi que je l ’ai vii & confidéré avec
admiration.
Mais en cela il faut fuppléer par la raifon, ce
qui défaut à la difpofitioa .naturelle defdits grands
chemins. Ce qui le fera en prenant les bouts &
extrémités de chaque chemin en fon efprit v& les
conférant l’ûn avec l ’autre depuis Rome. jufques
aux confins de l’empire par une relation qui ne
dépend que de l’entendement ; lequel par la
promptitude de fon aefion, peut imaginer une
ligne droite à travers les monts & les mers, qui
joignent les deux extrémités de chaque chemin
enfemble.
Comme, par exemple, puifqu’il y a des chemins
qui s’entrefuivent -l’un l’autre de Rome au fond
«e l’Efpagne, de la.Gaulé, de l’Angleterre, delà
Hongrie, de la Scythie, des Arménies, de Syrie,
de Palefiine, d’Egypte & de la Libye ; qui empêche
mon efprit de prendre les deux extrémités
de chacun d’iceux, & par la force de fa fa culte
raifonaable & vertu intelligible, tirer une ligne
droite du milieu de la ville de Rome & milliaire
doré, jufqu’aux ^extrémités d’iceux, à travers lés
terres & les mers ?
7°. Et partant pour conclufion de ce difeours,
nous pouvons dire que toutes les provinces de
l’empire qui étoient en terre ferme , & quelques
ües des. principales, tant de l’Océan que de la
mer Méditerranée, étoient remplies & accommodées
de grands chemins pavés (ce qui éfoit
du commencement bien difficile à croire), & qu’ils
allioient les provinces dudit empire avec Rome,
a-nfi que les membres avec leur chef : car Ces
chemins étoient comme les nerfs, les veines &
Ls artères par lefquels Rome donnoit vie & mou-
| \ ement a ce grand corps d’empire ; ainfi que nous
ferons paroître clair comme le jour au livre fuivant
où nous traiterons de l’ufàge d’iceux.
On ne trouvera donc plus dorénavant fi étrange
le dire de Jérome Surita, que les grands chemins
de l’empire ont été faits par une entre-luitecontinuelle
& immuable de l’orienr en occident, & jufques aux
terres inhabitables, avec des levées admirables,
& fubflriiéfions de matières fans nombré; qu’ils
ont ete redreflés , applanis , mefurés & diftingués
par des pierres milliaires, le tout avec tant d’ar-
tifice & de fermeté, que la multitude des fiècles
oc la longueur du temps n’avoient fu renverfer
les monùmens, ni effacer les vertiges qui paroif-
, fent encore par toutes les anciennes provinces
dudit empire. Il fera d’autant plus facile d’ajouter
foi à.Marcus Velferus, qui dit, qu’il ne croit point
qu’e‘n tous les chemins décrits dans la charte de
Peutinger, en ce qui eft de l’étendue de l’empire
Romain , il y en ait d’autres que ceux qui ont
été pavés, que vulgairement on appelait prétoriaux
, confulaires & militaires ».
N. B. C ’eft ici que finit ce que Bergier dit de
la direéfion & de l’étendue des grands chemins
romains.
Dans les chapitres x l i x & l qui fuivent, & dans
lefquels il.traite delà largeur des chemins & de la
différence qui exiftoit entre eux , il donne les
définitions fuivantes des mots Iter, Via. Je n’en
prendrai que les définitions.
Iter , pris pour nom de genre, a fous foi les
efpeces, qui font : via , a Bus, iter 9 femita, callis 9
trames, ambitus , divortia , & ; quelques autres qui
lignifient quelques efpeces de chemins. Voici ce
que dit Varron ( Orig. Verb. L. x v ).
V ta 9 fiquidem Iter, quod ta vehendo teritur.
A cru s , iter in agria , iter ittrum quodagendo terituK
Etiam ambitus iter, quod circum eundo teritur\
Ifidore ( Lib. dijftr. ) dit auffi :
Callis efi iter pecudum inter montes anguflum &
tritum.
Trahîtes , funt tranfverfa in agris itinera.
Ailleurs il? dit: Inter femitam & Callem & tra-
mittm dijfcrcntia efi.
• Semita , hominis efi.
Callis , pecorum 6» ferarum.
Tramites vero tranfverfa in agris itinera.
Propriè ergo callis femita ttnuis, callo pecorurt}
pradurafa , femita autetn quafi femis 'via.
Le mot A ctus 9 cité plus haut,avoit différentes
lignification:? : mais, dans le fens de route, il figni-
fioit un chemin pris & pratiqué entre des terres*
labourables , & par lequel on pouvoit paffer tant
à pied qu’à cheval. Il étoit thème poffible d’y
faire paffer les charrois, popr tranfporter les fruits»
des champs : aufli ce mot vient-il d'agendo, qui
fignifie également conduire des bêtes de fomme
& des voitures.
Quant au mot Via, qui a le fens le plus étendu,
il fignifioit trois efpeces de chemins.
Les Vice publica.. . . les Vioe privâtes, & les
Via vicinales. Voici le précis de ce que l’on peut
dire ou defirer favoir de chacune de ces fortes
de voies.
i°. Les Via publica étoient les chemins que les
Grecs appeloient rà s oS'ovc , ceft-àdire,
chemins royaux. Les Romains, qui n’eurent
pas de ces fortes de chemins du temps de leurs
rois , les nommèrent Vias pratorias & Vias confu-
lares, des noms de leurs principaux magirtrats.
Cependant on compte jufqu’à vingt noms diffe-
rens donnés à cette forte de voies, favoir: V i a . . .
regia. . . . mïlitaris. . . . pratoria. . . . confularis........
ordinaria. , . . commuais. . . . bafilica. . . . vulgaris. . .
privilegiata. . . . equeflris. . . . aperta. . . . celebris.. . .
receptitua. . . . illuflris. . . . urbica. . . . frtquentata. ..
inôjfenfa. . . . pulverulenta. . . . niterus. . . . eximia.
On appeloit ces efpeces de voies du nom des
voies publiques, Via publica, parce que le fol de
ces voies appartenoit au public.
2®. Les Via privata, ou voies privées , étoient
celles dont le fol faifoit partie de quelque propriété
particulière. Aufli Julien Taboëtius dit-il :
Via enim privata folum alienum efi : jufiamen eundi
6* agendi nobis competit. Cette forte de voie étoit
fufceptible des épitliètes fuivantes, recueillies par
ce même auteur. V i a . . . . agraria.. . campefiris. . .
rufiica. . . . fcrviles. . . . tranfverfa. . . . ferviens. . . .
ebnoxia., . , pradialis femita. . . Via privati juris, . .
ftculiaris, domcfiica.
3°. Via vicinales, ou voies vicinales, font celles
qui n appartenoient qu’à quelques villages, & éta-
hlifloient la communication entre eux ; leur nom
vient de vicus. Elles recevoient trois fortes d’épithètes,
& l’on pouvoit dire: Vi a . . . . vicana. . . .
pagonie a. . . . folitaria.
Via vicinalis ou Via vicana offre à-peu-près le
même fens, excepté qu’il paroît que par vicani
on entend la rue qui traverfe, le village , comme
Via urbica eft la rue qui traverfe la ville.
Via pagonica eft une voie partant à travers un
certain canton ou territoire particulier d’une province
, ce que les Latins appeloient Pagus. C’eft
dans ce fens que Céfar dit de l’Helvétie : Omnis
civitas Hclvedorum in quatuor pagos divifa ''efi.
Les noms les plus ordinaires chez les Grecs
étoient ceux d’oJW & de Aetocpopor.
VI AM A T A , montagne de la Thrace, à ce qu’il
femble dans la notice des dignités de l’empire.
VIANA. Voye{ V e m à n ia .
V ia n a , nom d’une ville de la Noriqùe, félon
Pline.
VIBANTANARIUM ou V i b a n t a v a r iu m ,
ville de la Sarmatie européenne, félon Strabon &
Ptoletnée.
VIBELLI, peuple de l’Italie, dans la Ligurie,
félon Pline.
VIBERI. Pline en fait mention comme faifanf
partie des Lepontii, & les place aux fources du
Rhône : Lepontiorum qui Viberi vocantur, fontem
Rhodani accatunt. Ils occupoient donc la partie
fupérieure du Valais ; & un lieu qui eft nommé
Pfin, au-deflus de Sion , fur le bord du Rhône,
paroît indiquer les limites qui les féparoient des
Seduni ; en remontant plus haut, un refte de retranchement
qui ferme le partage entre la rive
gauche du Rhône & la montagne qui eft appelée
Munis Vibericus. Les Viberi font nommés à la fuite
des Lepontii dans l’infcription du Trophée des
Alpes.
VIBI FORUM, lieu de l’Italie, dans la Gaule
Cis-Alpine.
V ib i Pa c ia n i A g e r , nom d’une terre en Hif-
panie. Selon Plutarque, elle appartenoit à Vibius
Pacianus.
VIBINATES ou V ib a rn a t e s , peuples de
l’Ital e , dans la Peucétie, félon Pline.
VIB1N UM , lieu de l’Italie, dans l’Apuliet
faifant partie de la grande Grèce.
VIBISCUS, ville de la Gaule Celtique ou
Lyonnoife, chez les Helvétiens, félon l’itinéraire
d’Antonin.
VIBO , V ib o n a , ou V in o b a , félon les divers
manuferits de l’itinéraire d’Antonin, ville de l’Italie ,
dans le Brutium, fur la route de Rome à Colonne,
par la voie Appienne, entre Ad Turres & Nico-
tera.C
ette ville eft nommée V'tbo par Cicéron.
VIBRANUM, ville de l’Italie, dans l’intérieur
du pays des Dauniens, félon Ptolemée.
VICARIA BASIACENSIS, lieu de la Gaule
Aquitanique, aujourd’hui dans l’Aunis.
VICELLENSES , peuples de l’Italie. Pline l’indique
dans la première région.
VICENSIS ou V icopacen sïs , ftège épifcopal
d’Afrique, dans la Numidie, félon la notice épif—
copale de cette province.
VICENTIA ( Vicence ou Vicença ) , ville de
l’Italie, dans la Vénétie, fur le Medoacus minor
( le Barchiglione ). Quelques auteurs , tels que
Pline & Tacite, aufli bien qu’une inferiprion rapportée
par Gmter , nomment cette ville ViZetia.
Cependant, comme d’autres auteurs & la table de
Peutinger, &c. écrivent Vicentia, ce dernier nom
a prévalu. On ne fait rien de fa fondation ; feulement
on voit qu’elle fut line colonie romaine
& municipale : elle étoit la patrie de Cécina, ce
général fi connu dans l ’hiftoire de VitelliuS,
pour lequel il combattoit, & qu'il trahit enfuite ;
c’eft pourquoi ( l’an ce J. C. 69), les partifans de
Vefparten, dit Tacite {Hlfi. L. i n , c. 8) 9 s’en
emparèreut le plutôt qu’il leur fut portable.
V ICO ATF.Rl ou ViCO À terien sis, ftège
épifcopal d’Afrique, dans la Byfacétie , félon ia
D ddd 2 ‘