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.s’nvançoit au ,levant jufqu’à. l’embouchure de la mer Cafpienne ; maïs on ne cpnnoît aucun
ancien qui ait fait cette route.
Mefures dans la Méditerranée.
- De Marfeille .à Forum-Juûùm Strabon comptoit ■ 600 ftades l qui paroiffent devoir
•être pris le long des côtes, puifque d ’Aix à Antibes & a u V a r , il ne comptoit par terre
'que 73 mille pas , qui répondent à 584 ftades : le Var étoit la limite de la Gaule narbon.
noife , & le commencement de la Ligurie.
La fomme des diftances d’Antibes, à Gênes étoit de 1,310 ftades : Strabon la croyoit
plus méridionale que le fond du golfe Gaulois,
Italie. C ’eft dè Gênes qu’il faut compter les 6,000 ftades ou environ que Strabon donnoit
à la longueur de l ’Italie, fans y comprendre la partie occupée par les Brutiens, ni celle
d’Iapygie ; mais on v o i t , par l’étendue que prennent ces mefures, qu’il faut prodigieufe-
ment prolonger l’Italie vers l’eft , autrement le détroit de Sicile fe trouveroit trop au
fiid.
En réunifiant toutes les mefures que, Strabon a données des côtes occidentales de l’Italie
on trouve, depuis Luna jufqu’à Laus 4,360 ftades ; fi l’on y ajoute 790 ftades pour la diftance
de Gènes à Luna , dont il ne parle pas, & 800 ftades pour l’interruption , depuis Sinuejfa
jufqu’au cap Syrenus , &c. dans laquelle eft compris le golfe de Naples , on n’aura encore
que 3,830 ftades. C ’eft ce qui a fait dire à Strabon que la diftance de Gênes à Laus étoit;
d’un peu moins de 6,000 ftades. •
De Rhegium à la ville des Loc-res-Epizéphyriens , il comptoit 600 ftades. .
L’ifthme qui féparoit le golfe Hipponiates du golfe Scylaaus, étoit de 160 ftades dé
largeur.
Strabon dit que Polybe comptoit 2,300 ftades, du détroit de Sicile au cap Laciniuml,
& 700 de là , au promontoire lapygium ; ce qui donne au golfe Scilac-ium une étendue
- infiniment plus grande que celle qu’il a dans la nature,
Strabon laifle beaucoup d’incertitude fur les diftances entre lesj lieux de la côte baignée
par le golfe Adriatique. Selon Polibe, il y avoit, depuis l’ifthme de Tarente jufqu’à Aquilée,
au fond de ce golfe, 740 mille pas , ou 5,920 ftades, & 8,150 ftades, depuis le fond de
ce golfe jufqu’au Péloponèfe.
Dans l’intérieur du continent on trouve les mefures fuivantes :
i ° . La longueur de la voie Appienne, de Rome à Brundufe, 3,600 pas, ou 2,880
ftades ;
20. La voie Flaminienne, de Rome à Ariminum, 1,350 ftades ;
30. La plus grande largeur de l’ItaEe, prife d’Oftie à Ancône, 1,300 ftades ;
4°. La diftance de Téanum fur le golfe Adriatique à Putéoli ou Pouzol, pas tout-à-fait
1,000 ftades, ; . .
50, La largeur des trois ifthmes fui vans
C H E Z L E S G R E C S , 647
Entre Thurü & Laus, 300 ftades
Entre Hipponium & le golfe Scilacium, 160. ftades ;
Entre Brundufe & Tarente, 310 ftades. : ;
Les mefures données par Strabon, relativement à la Sicile, lui donnent une figure tout-
à-fait différente de celle qu’elle tient de la nature ; on en va juger.
« Il faut confidérer, d it- il, le cap Pélore comme l’angle, le .plus feptentrional de la Sicile,
» de forte qu’une ligne tirée dedà.au cap Paçhynum, fera une ligne dirigée vers l’orient,
& regardant le nord. Elle formera la côte qui s’étend le long .du détroit. Il faut aufii
» courber un peu ce côté vers l’orient d’hiver ; car c’eft le giffement de cette côte depuis
«ICatane jufqu’à Syracufe & le Paçhynum.
« La côte qui s’étend du Paçhynum au cap L ily b é ep lu s -o c c id en ta l que celui de
» Pélore, peut, être, confidérée comme tendante,au fud & à l’o u tft , & fera tournée en
»■ même temps du côté de l’eft & du côté du fud : à l’eft, dans la partie fiîuée fur la mer
» de Sicile ; au fud , dans celle qui cft le long dé la mer d’Afrique, qui la fépare des terres
» de Carthage, vis-à-vis des Syrtes.
» Enfin, le troifième cô té , qui s’étend de Lilybée au capPelore , doit s’avancer oblique-
» ment vers l’eft , & regarder entré le nord & l’oueft, car cette côte a l’Italie au nord, Sc
» la mer de Tyrrhénie avec les îles Eoliennes au couchant ».
Quant afix; dimenfions, Strabon comptoit, d’après Pofidônius., r,73o ftades de Lilybée
au cap Pelore, en difant que ce côté courboit un peu en - dehors , & que les autres
rentroient en-dedans.
Le fécond côté dé Pelore au Pachinum devoit être de 1,130 ftades, en fuivant les
fintiofités de, la côte.
Le troifième, dit Paçhynum à Lilybée, de 1,320 ftades.
Afrique. Du promontoire Libybée jufqu’ên Afrique , près de Carthage , la plus courte
traverfée étoit eftimée de 1,500 ftades. Strabon foutenoit, contre l’opinion d'Eratofthènes,
que Carthage étoit plus occidentale que Rome, & il avoir raifon.
Les mefures que donne Strabon concernant la côte d’Afrique, & ce qu’il d it, que ,'
quand on entre de l’Océan dans la Méditerranée, la côte s’écarte confidérablement à gauche,
prouve que pqur l’enfemble. général il çonfultojt une on plufieurs cartes, cqnftruites d’apres
certaines opinions, & que dans les détails il en confultoit d’autres, ou Amplement des
récits de, voyageurs,
Iflede Çorfe. D’après Pofidonius, il donnoit à la Corfe 1,280 ftades de longueur , fur
560 de largeur ; & à la Sardaigne ,1,760 ftades de longueur, fur 784 de largeur : le détroit
qui les fépare, étoit, félon lu i, de 60 ftades ; & les diftances des côtes de la Sardaigne à celles
d’Afrique, de 2,40.0. En réunifiant ces mefures, on a , depuis le nord de la Corfe jufqu’en
Afrique 5,500 ftades; mais, comme félon le même auteur, la largeur delà Méditerranée
mefurée dans cette même partie, n’eft que de 5,000, il ne croyoit donc pas la Corfe & la
Sardaigne fous un même méridien.
(Cette obfervatjon, dit le citoyen Goffelin) fufiiroitpour prouver que Strabon n’a pasmême