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pofledoit quelques villes au-delà de VAnio : elles paf-
fèrent bientôt au pouvoir du vainqueur. On peut
même conjeêlurer, avec beaucoup de vraifem-
blance, que les Sabins s’établirent aufli à la gauche
de VAnio , puifque l’on voit par un paflàge de Tite-
L iv e , qu’ils poffédèrent la ville de Cullatîe.
Ce fut d’eux que fortirent les Samnites, & par
les Samnites encore d’autres peuples. Nous n’avons
pas de grands détails fur leur gouvernement : mais
on voit qu’ils avoient des rois , puifqu’ils forcèrent
les Romains à partager avec eux le gouvernement
de leur ville. Cependant ces mêmes R o mains
devinrent infenfiblement leurs maîtres. Mais
ce qui donne une idée de l’importance des Sabins,
c’eft que, félon un hiftorien cité par Strabon , les
Romains ne furent bien fûrs de leurs forces que
quand ils eurent fournis les Sabins. Cette idée ne
s’étoit pas affoiblie, puifque même au temps de Cicéron
, c’eft-à-dire, fur la fin de la république, on
voit cet orateur appeler le peuple Sabin, robur rei-
publicee, l’appui de la république.
La langue des Sabins , qui paroît avoir été
d’origine ombrienne-, ne nous eft connue que par
quelques mots épars dans des infcriptions : on voit
que plufieurs de ces mots reffembloient a ceux
qui etoient en ufage' chez les Latins, ou que ceux- ;
ci les adoptèrent, lorfqu’ils en eurent befoin. Il
eft très-probable que les infcriptions qui portent
le nom de table Engubienne, parce qu’on les trouva
près des ruines de l’ancienne Eugubium, font en
langue fabine & ombrienne.
La principale divinité des Sabins étoit nommée ‘
Vacuna: elle avoit des temples en plufieurs endroits.
Comme ce peuple la repréfentoit avec dif-
Férens attributs, M. l’abbé Chauppy en conclut
qu’ils l’honoroient comme la divinité fuprême. Ils
honoroient auflHa divinité appelée Serno, Sancus,
Sanclus & Fidius. Je fais bien que Plutarque, dans
la vie de Numa, s’exprime ainfi : « Numa enfeigna
» aux Romains à en révérer une (divinité) par-deffus
» toutes les autres, laquelle il appelloit Tacita » ;
que fon principe étoit, « que la première caufe
». n’étoit fenfible ni poflible , mais invifible & in-
» corruptible & feulement intelligible ; en forte
» qu’il n’étoit poflible d’atteindre aucunement à fa
» connoiffance, finonpar le moyen de l’entende-
» ment » : que c’eft dans ce fens « qu’il fit bâtir
» le temple rond de V e fta, auquel eft gardé le
„ feu éternel, voulant repréfenter la forme du
j.j monde univerfel, le milieu duquel eft le fiège du
» dieu appelé Vefta, qu’il difoit être l’unité ».
(Trad. d’Amyot ). Telle etoit la doârine de Numa ;
telle devoit donc être celle des Sabins , avant qu’ils
fe fuffent laiflés corrompre par le polythéifme des
Romains , qui adoptèrent toutes les divinités des
peuples qu’ils fournirent. Par le nom de Tacita,
M. l’Abbé Chauppy penfe qu’il faut entendre Va-
cuna, défignéepar l’attribut d’ineffable.
En considérant ce peuple relativement à l’étendue
du pays qu’il occupa, 'ce n’eft qu’avec la plus
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grande répugnance, que je m’écarte du fentiment
de M. d’Anville, dans l’étendue des limites qu’il
afligne à la Sabine; il me paroît s’être trop rapproché
du fentiment de Cluvier, qui, dans quelque
point, s’eft écarté des auteurs de l’antiquité & n’a
pas même affez bien faifi les renfeignemens qu’il
auroit dû prendre de l’état du local aétuel, par la
comparaifon de l’ancienne & de la nouvelle géographie.
Il paroît que les bornes cle la Sabine dévoient
être celles-ci. Au fud de VAnio ( i ) , à l’oueft , 1e
Titre jufqu’au Nar, que l’on peut en quelque forte
reconnoitre ainfi jufques vers fa fource ; au nord ,
le mont Fifcellus ; à l’oueft, par une ligne tirée au
fud-eft, jufques vers Centefimum, defcendant le long
des montagnes qui bornent l’état- des Prætutti,
puis les Vtrtini, y comprenant Amiternum & Tef-
trina ou Tejt'una , pour revenir joindre VAnio à
quelque diftance à l’eft de Çarfeoli.
C’eft d’après cette étendue, que je vais faire
connoître lés montagnes, les lacs, les fleuves &
les lieux les plus remarquables, renvoyant d’ailleurs,
pour chacun de ces objets, à l’article qui lui éft
particulier.
Montagnes.
Canterius mons. Mons Sacer.
Fifcellus mons. Severus .mons.
Lucratilis mons.
Fleuves ou Rivières. -
Allia. Telonius..
Fabaris. Tiberis.
Erymella. Velinus.
Villes.
Je diftineuerai entre ces villes, celles que Denys
d’Halycarnaffe dit avoii■ été d’abord aux Aborigènes.
Villes dis Aborigènes.
Batia. Orvinium.
Curfula. Palatium
Iffa. Suna. *
Lifta. Trebula.
Marrubium. Tyora.
Mephyle. Vefpola.
Villes Sabines & Latines.
Amiternum. Coenina.
Antemnæ. Çarfeoli.
( i ) En obfervant cependant que quelques villes
attribuées à l’ancien Latium, telles qu'Antemnoe , Fidena,
& jufqu’à Cruftumtrium, &c. y avoient été depuis corn-
prîtes.
Crapafti
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■ Catperia.. . Nomentunu
B Criiftumerium. Norfiâ.
K Cures. ; , Ocriculum.
B Frëtiim. , Phalacrine.
E Ficulea. Reate.
K Fidenæ. Regillus.
B Forum Decii. Rofea rura,
| Forum Novum. Septem aquae,
| Fôruli. Teftrina.
1 Hortanum. Teftrica.
$ Interamna. Tora.
I Interbcreà. Trebula.
B Mandela. Tîbur.
I Nar." Varia.
1 Narnîa.
i Mais il ne faut pas croire que tous ces lieux
I aient exiftè en même temps ; il y en a plufieurs
I qüi, dans les beaux jours de la république, étoient
B déjà détruits ; comme aufli il y en a quelques-uns
* auxquels ont fuccédé des villes modernes, qui
1 attellent l’ancienneté de leur origine.
B SABINIS ou Sabanis , lieu de l’A fie , dans
rintérieiir de la Paphlagonie, félon Ptolemée.
SABINORES, nom d’un peuple qui fut chafle
j'; par les Arabes, félon Suidas.
I SABIRA, ville de l’Afie , dans la Lycaonie.
; Selon Strabon , elle avoit été une des principales
■ villes de la Capadoce.
| "SABIRIA, nom d’une contrée de l’Inde. Elle
■ étoit contiguë à la Petélène, partie de l’Indo-
iScythie, félon Ptolemée.
K SABIS F LU V ., fleuve de la Gaule, connu
jpar Céfar, qui dit que les Morins avoient taflemblé
Meurs forces au-delà du fleuve S obis. C ’eft; a&uel-
flement la Sambre.
ï Le changement, de ce nom eft ancien, puifque
?|dans la notice de l’empire , on trouve ClaJJis
ffîSambricoe.
Sabis , rivière de l’A fie , dans la Çarmanie
^fèlon Pline..
i Sa b is , ville ou village de l’A fie, dans la Car-
|oianie, félon Ptolemée.
| SABISSÆ, nom d’une montagne des Indes.
|Arrien y place la fource de la rivière Soam, qui
Te perd dans l'Indus.
i] SABIUM , Cluvier nomme ainfi un lieu fitué
au nord de lTtalie, chez les Eugancd.
C SABLONES, lieu de la Gaule Belgique, fur
la route de Colonia Trajanak Cologne, entre Me-
ydiolanum & Mederiacum, félon l’itinéraire d’Antonin.
5 d’Anville trouve que cette pofition donnée
par les itinéraires, répond à celle de Int-Sant,
dont le nom a la même fignification.
SA BO , nom d’une grande île , au voifinage
de la mer Rouge, félon Etienne de Byfance.
I SABO C I, peuple de la Sarmatie en Europe,
|lelon Ptolemée, L. m , ch. y.
| SABORDÆ, peuple de l’Ethiopie, fous l’E -
Igypte, félon Ptolemee, L. iv , ch. 3.
H Géographie ancienne. Tome III.
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SABRACÆ (les Sabraques) , peuple de l’Inde,
en-deçà du Gange. Quinte-Curce les fait fuccécler
immédiatement aux Malli, & ajoute que c’étoit
une nation fort puiflante , & qui fe gouvernoit
en république.
Cet auteur rapporte que ce peuple avoit armé
foixante mille hommes de pied & fix mille chevaux
, pour s’oppofer aux progrès d’Alexandre-le-
Grand ; mais que dès qu’ils apperçurent les Macédoniens
, ils les prirent pour une armée de dieux,
& fe fournirent.
SABRATA ou Sabraata Colonia , ville maritime
& colonie romaine en Afrique, dans la
Tripolitaine, félon Ptolemée. -
SABSÀDIA, fiège épifcopal de la Thrace, dans
le voifinage d’Aphrodifiade, félon les a êtes du
concile d’Ephèfe, cités par. Ortélius.
SABUM, ville de l’Italie , dans l’Etrurie ,
félon les fragmens attribués à Caton.
SABURAS ou Sobura , ville de l’Inde, fituée
en-deçà du Gange, félon Ptolemée, L . v i i , ch. 8.
SABUS, ville de l’Afie, dans l’Arménie. Elle
étoit fituée fur la route de Satala à Mélitène, entre
Teucila & Dafcufa, félon l’itinéraire d’Antonin.
Sabus , ville de l’Afie; elle étoit fituée fur le
bord de l’Euphrate, vers le 38e degré 30 minutes
de latitude.
Ce doit être la même, que la précédente, indiquée
différemment, par les auteurs.
SABUTÆ T E R R A , contrée de l’Afie, aux
environs de l’Indus.
a 1 Armeme, lelon Eiutathe , dans fon commentaire
fur le Périégèfî de Denys.
S A C AD A , ville ou village de l’Afie , dans
l’A flyrie, auprès du Tigre, félon Ptolemée.
SACÆ ( les Saces ) , peuple Scythe qui habi-
toiten Afie, à l’eft delà Ba&riane & de laSog-
diane, dans la partie méridionale de la Scythie
afiatique. Ils étoient au nord du mont Imaiis 8c
du Paropamifus. Les Saces étoient’, dit M. T-archer,
des Scythes Amyrgiens. Les Perfes donnoient le
nom des Saces a tous les Scythes en général, à
caufe de la nation particulière des Saces, dont
ils étoient voifins.
Sacæ?eu Saques , peuple qui habitoit au midi
de Babylone, entre le Tigre & l’Euphrate, ou
dans le pays fitué le long de ces deux fleuves,
comme on le voit au L. m de la Cyropédie de
Xénophon.
C ’etoit un peuple puiffant & ennemi du roi d’A f-
fyrie. Cyrus fit alliance avec ce peuple, dans la
guerre qu’il entreprit contre les Affyriens : il reçut
d’eux un corps de dix mille hommes d’in-
tanterie & de deux mille cavaliers, & s’étant rend»
maître des châteaux où les Affyriens avoient gar-
mion pour défendre leur frontière., il les remit .à
les nouveaux alliés, qui y mirent des gamifons
■ compofées de Saques, de Cadufiens & d’Hyrca-
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