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USIPII ou Ufipiens, peuples de la Qermanie ,
nommés par les anciens avec les Ténchttri, parce
qu’ils avoient habité les mêmes lieux, à-peu-près
dans les mêmes temps.
Céfar, L. i v , c. 4 -, -& les écrivains qui l’ont
fuivi ; Florus, L. i v , c. 12 , & Tacite , Annal.
X. 1 , c. y/, difent Ujipetes Ttnchteri. Plutarque,
dans la vje de Céfar , dit : OWfzrsTçw xat; Ts-
0/5C'r^,°ysr » Ufipetas & Tencktcros. Dion Cafiius,
X. i r , dit ikv-TrsTxs x&s Tctv%ctpexç, Sipetes &
Tanckateos. Appien , ^ Bell. Galli-, & Strabon,
X. f i/ , difent, en parlant, à ce qu’il femble,
de ces mêmes peuples, N»(n«®7ovr, Nujîpios , &
Ptolemée erîfin dit Tiyyepéç feu OtotyrUs, Tingeros
& UJipios.
On fent bien la raifon de ces différentes manières
d’écrire. Ces peuples étoient des barbares, dont
la langue, non encore formée , & ne faifant entendre
à l’oreille que des fons rauques, ne pouvoir
être, bien entendue & bien.rendue par les
Grecs & les Romains.
On peut en juger par l’impoffibilïté oii nous
fouîmes de rendre le th des Anglois, le j ou 1’*
des Efpagnols & des Portugais. Quelquefois nous
empruntons le c , comme dans Rialaça; d’autrefois
le g , comme^dans Aranguès, écrit en efpagnol Aran-
juei ; d’autrefois le ch, comme quand on dit du vin de
Chéris, au lieu de Xérès. Ce feroit bien pis, fi nous
voulions écrire du turc ou de l’arabe. Ainfi donc ,
chacun de ces auteurs écrivoit, fans doute, comme
à-peu-près lui diftoit fon oreille d’après le fon qu’il
croyoit entendre.
.Quoi qu’il en foit, les UJîpîi habitèrent d’abord
.entre les Çhérufques & les Sicambres; mais les
Cattes. les chaffèrent ; & après avoir erré pendant
à-peu-près trois ans dans différentes contrées de
la Germanie, ils vinrent s’établir fur,le Rhin, au
voifinage des Sicambres. Les Menapii, ou Ména-
piens , nation fixée au-delà du Rhin , occupoient
alors les deux bords de ce fleuve. Il y a apparence
que ce fut du confentement des Sicambres qu^es
Üfipiens &les Tenchtères s’emparèrent de la partie
du pays des Ménapiens fituée à l’eft du Rhin.
Ils payèrent enfuite ce fleuve & s’étendirent juf-
qu’aux confins des Eburons & des Condrufes.
L’an 698Nde Rome, ces Ufipiens & les Ten-
chteres furent prefqu’entiérement exterminés par
C é f r , qui en fit périr jufqu’à 430000; il ne fe
fauva qu’un petit nombre de gens à cheval qui
ne s’étoient pas trouvés à la bataille, parce qu’ils
avoient d’abord paffé la Meufe pour • aller chercher
des vivres & faire du butin. Ce petit refttf
d’une affez grande nation repaffa le Rhin, & fe
joignant aux Sicambres, s’établit avec eux. Mais
au temps d’Augufte, c’eft-à-dire, à-peu-près un
demi-fiecle après cette terrible défaite, ils fe trouvèrent
en état de faire la guerre, d’abord aux
Sicambres, puis aux Romains.
Les expéditions des Drufes dans la Germanie,
mous apprennent que le pays des Ufipiens & celui
U s s
des Tenchtères étoient différens. Les Ufipienss’eten-
doient le long de la rive droite de la Lippe ; car félon
Dion Cafîius (L. l iv ) , Drufus ayant paffé le
Rhin, & fubjugué les Ufipiens, jétta un pont fur
la Lippe pour entrer dans le pays des Sicambres.
Il paroit que les Tenchtères habitoient à 1 occident
des Sicambres, & que le Rhin les féparoit des
Ménapiens ; mais on ne fauroit décider s ils de-
meuroient, de même que les Ufipiens ■, fur la rive
droite de la Lippe,, ni quel efpace ces Ufipiens
occupoient fur les bords du Rhin.
Tibère ayant dans la fuite tranfportè les Sicambres
dans la Gaule, afin que les garnifons
romaines puffent veiller plus aifément fur eux ,
le pays qu’ils avoient occupé dans la Germanie rut
donné aux Ufipiens & aux Tenchtères; car ©n
voit que ces derniers poffédèrent les terres que
nous avons dit appartenir aux Sicambres. Alors les
Tenchtères s'étendaient le long du Rhin, depuis
le Segus ( leS ig e ) jufqu’à la Roer ( leR o e r ) , oc
dans les terres le long de la Lippe & de lAlijO
( l’Alme). .
Quant aux Ufipiens, ils demeurèrent fur ies
deux bords de la Lippe & fur le Rhin, peut-etre
jufqu’à l’endroit où ce fleuve fe partageoit pour
former Pile des Bataves. En effet, Dion Camus
la met au voifinage de cette île, & Tacite qui
leur donne pour voifins les Cattes , donne affez
à entendre que les Ufipiens demeuroient au-deffous
des Tenchtères, ce qui devoit les approcher du
commencement de l’île des Bataves.
Les bornes de ces deux peuples fe trouvèrent
refferrées par l’arrivée de différens peuples. On
apprit à Rome, au commencement du règne de
Trajan, que les Tenchtères avoient été prefque
exterminés par les Chatnaves & par les Angri-
variens qui s’étoient emparés d’une grande partie
de leurs terres. Si ces peuples ne traitèrent pas
fi durement les Ufipiens , il eft du moins certain
qu’ils leiir enlevèrent ce qu’ils poffédoient à 1 endroit
de la Lippe. „ . ,
Au temps de Conflantin, les Ufipiens oc les
Tenchtères ceffèrent en quelque forte d’avoir une
exiftence politique: il n’eft plus queftion deux,
& probablement ils fe fondirent dans quelqu autre
peuple plus puiffant. .
USRENUS, rivière de l’A fie , dans la Syrie.
Elle prenoit fa fource dans une branche du mont
Amanus, & alloit au fud-oueft fe perdre dans un
lac qui étoit près du golfe IJJicus, vers le 36e
degré 2.0 minutes de latitude.
USSARA, ville de l’Afrique, dans la Mauritanie
Céfarienfe, félon Ptolenaée. Elle étoit fituée
dans le voifinage de Lamida.
USSUBUM. L’itinéraire d’Antonin indique ce
lieu fur la routé de Bordeaux à Agen, entre le
lieu nommé Serlont, qui eft le pont de Syron , &
Fines. On trouve Vefubio dans la table fihéodo-
fienne , & elle eft d’accord avec l’itinéraire qui
marque x x entre Serionc & Vefubio. La diftanc©
U \T I
eft -la même' de - Vefübiô; à. MmÛ Jeloh la Table ;
mais ritinéraire 'marque. xXnii. Au refte ,< ces.in-
dications doivent, pécher par excès dans les. nom-^
bres ; car entre le poht de- Syron .& le lieu -qm
convient à Fines, efi-deçà d’A gen, l’efpace s’ef-
time à peine de 27000: toifes, dont on -ne, peut
conclure que 24 lieues gauloifes au; plus., !autre-
trenient 36 millfss romains.. Je penfe que l/jfubwm
pôurroit être un lieu , nommé .fe*,;-» l'Cpièlq«©i4i(r
tance de là rive gauche la , Garonh.fe , - parole
travers de la Réoie qui tient à- la rive droite.
USTICA, île au voifinage de la ;Sicile j avec
une ville du même nom, félon Ptolemée. Pline
l’indique à l’oppofite.: de. Paropus. G’eft: une des
îles connues-fous le nom de Lip.iri.
UstiC A , nom que; I on trouve dâns Horace.
Les cpmmentateurs de çe.t aùtçiir . difent qqe .c’eft
celui d’unè montagne de l’Italie 3 dans le. pà.ys/'deS
§abifis.; ;Uh ancien-interprète; dit '.que- ç’eft îl'e n'om
d’une montagne & d’une valiee. Vpici le •paffag©:
Vallès ■ & Ufticoe cubanùs
Xcevia perfotinere Saxa.
L. 1, od. 17.
USUERICA,,ville de la Gaule Aquitaniqus,,
félon u n fragment, de 1^ table de Peutinger, cité
par Ortélius.
• 'USUERVA. 'Oh lit ainfi dans la table Théo-
dofienne, & Hojüerbas dans l’itinéraire fde Bordeaux
à Jérufalem. La diftance en-deçà dé Narbonne
en venant de Toirloufc & de Carcaffonne,
eft marquée x v dans l’itinéraire, & x v i dans la
Table. A mefurer quinze à feize milles d’un point
pris dans le quartier de Narbonne parle nom de
cité, on fe trouve fondait au pafiàge duu ruif-
feau ou d’un torrent, dont le nom d’Iourne oû
d’Ourne. conferve l’analogie avec l’ancienne dénomination
1 -• '
USULA, ville épifcopale d’Afrique , dans la
Byzacène, félon la notice épifcopale d’Afrique.
U TERN I,- peuple qui habitoit dans la partie
méridional^ de l’Hibernie, félon Ptolemeè.
UTHINA , ville de l’intérieur de l’Afrique
propre, entre la ville Tabpâca & le fleuve Ba~
gradas, félon ptolemée. Pline lui donne le titre
de colonie.
UTHISIA, ville dé l’Afrique, dans la Numidie.
Les fleuves Eves & Nabar couloient entre cette
ville & celle d'Icojîum, fèlôn Pornponius Mêla.
U T IA , ville de TKifpanie, chez les Turdules,
au nord-eft d'AJhgi, & prefque au fud de Cor-
duba. '
U T IC A ( B00sfiatter)', villé ^aviùmç de l’Afrique,
entre Carthage' & le protnpntoire d,’Apollon.
C’étoit une colonie de Tyriens, félon Pornponius
Mêla & Etienne de,Byfance. Elle,étoit nommée
par les Crées Itvm , Itica. Il faut remarquer que
ceux des Grecs qui ont écrit au; milieu des Latins
j y t 1 605
écrivirent, Ovtimi , en français Outiqiic, voulant
apparemment rendre le fon de Vu latin.
Cette v ille, par fa grandeur & par fa dignité,
ne le cédoit■ qu’à Cartilage, & après la deftme-
tion de çeUe-cl, elle devint la capitale de la province.
Strabon l’indique fur le même golfe que
Carthage.
Augufte donna le titre de citoyens romains aux
habitanç <je la. n&^.fVUtïca«. ; • ;
il eft fouvent fait dé cette ville dans
l’hiftoire de la guerre civile- ,par Céfar ; 8c elle,
devint .encore-plus, célèbre par la mort de Caton.
On trouve dans l’endroit où étoit fituée cette
ville , une grande quantité de vieux ' murs , un
aquedqc fort large, des citernes & d’autres vef-
tiges ‘d’édifices qui annoncent line magnifique &
grande.. ville. Au fud-oueft de, çes ruines on voit
ççs .yaftes jcampagnes que les Romains ont rendu
fameufes par leurs exploits militaires.
; Bopsha,tter , .par le ;limon qu’a charié le fleuve
Bagrada , fe trouve aâuellemenr à environ fept
milles de la mer.
UTIÇENSIS, fiège épifcopal de l’Afrique pro-
confulaire, félon la notice épifcopale de cette province:
-r
U T IÇN A , ville de l’Afrique propre. Ptolemée
l’indique au nombre de, celles qui étoient fituées
au midi d’Adrumètç. r
U T ID Â V Â , ville de la Dacie, félon Pto-
Lemée.
ÜTIDOR SI, peuples de la Scythie Afiatique,
fur le bord de la mer Cafpienne, vers le fleuve
Cyrus , félon Pline.
■ UTIGORI , peuples compris fous le nom général
de Huns, félon Agathias, cité par Ortélius.
U T I I , peuples qui étoient perfes, ou fujets,
ou alliés des Perfes. Ils avoient pour commandant,
conjointement avec ;les Myci, Arfamenès , fils
de Darius, félon Hérodote.
M. Larcher ( traduction d’Hérodote) les nomme
Ontiens, & dans fa table géographique il s’exprime
ainfi : « Les Ontiens étoient des peuples fournis au
roi de Perfe. Hérodote dit qu’ils formpient une
fatrapie avec les Sarangéeris, les peuples des îles
de la 171er Erythrée. Il;y a dans Strabon des Uxiens,
& le Choafpes prend fa fource dans leur pays. Ils
fonr voifins des Elyméens, puifqu’ils leur font la
guerre. Enfin Ptolemée met l’Uxie dans le voifinage
de la mer Rouge. Toutes ces circonftances
réunies, ajoute M. Larcher, me font croîre,que
les Ontiens ou Utiens d’Hérodote, font les Uxiens
de Strabon & -de Ptolemée. »■
, UTIMARENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
felog; la:c^pférençe de Carthage.
UTIMMENSÏS, fiège épifcopal d’Afrique, félon
la conférence de Carthage.
UTIMMIRENSÏS , fiège épifcopal de l’Afrique
proconfulaire, félon la notice épifcopale de
cette province.