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Tibia» & au-delà. 2 ° . La voie Nomentane, ou
Nomentana , alloit au nord-eft jufqu’au dixième,
puis remontoit a fiez direâement au nord jufqu’à
Nomentum & au-delà. 30. La via Salaria, ou voie
Salaire , ne peut pas être comptée entre les
grandes voies, puifque fe détachant à la porte Col-
lone , de la gauche d^, la voie Nomentana , elle
remontoit direâement au nord jufqu’au huitième
mille , puis alloit rejoindre la même voie à
Erctum.
III. Partie du nord-outjl. i°. Du mille doré par-
toit une voie qui, tournant d’abord autour du
mont Capitolin , paffoit par l’ancienne porte triomphale
, & portoit d’abord le nom de via Lata :
elle prenoit peu après le nom de via Flaminia 3
ou voie Flaminienne, Elle remontoit ainfi jufqu’au
pont Milvius, où fe trouvoient deux voies, la Flaminienne
, qui continuoit de remonter au nord. 20. La
via Claudia, qui alloit vers lenord-oueft : au fixième
mille elle fe féparoit,& donnoit naiffance. 30. à
la via Cajjia , qui alloit à Yéïes; puis au-delà,
4°. la voie Triomphale ou via Triomphales , ne s’é-
tendoit que depuis le mille doré , & la porte
triomphale jufqu’au neuvième mille, où elle fe
joignoit à la voie Claudienne. 50. Une voie affez
courte , fous le nom de via Comelia , alloit par
I’oueft un quart nord , jufqu’as dixième mille.
6°. La via Aurélia , qui fortoit de Rome par la
porte du Janicule, pauoit un peu dans la partie
que j’appellerois, d’après ma divifion, partie du
fud-oiieff ; mais bientôt remontant au nord-oueft,
elle alloit gagner la bord de la mer, d’où elle
remontoit le long des côtes.
IV. Partit du Jud-oucfl. ï°. La via Portuenfis ou
voie du Port , fortoit de Rome par la porte de
fon nom , & alloit par le fud-oueft fe joindre à
la route qui fuivoit les finuofitçs du Tibre, fous
le nom de via Littorales ; delà cette dernière alloit
jufqu’au portus Augufii. 2°. La via Uflrenfis , tirant
d’abord au fud , paffoit au nord-oueft du Circus
Maximus ; puis ayant traverfé YAlmo aux portes
de Rome, elle tournoit au fud-oueft pour aller
à Oftie. 30. Au cinquième mille & demi fur cette
• voie , commençoit a fa gauche la viaLaurenùna ,
qui alloit au fud jufqu’à Laxirtntum.
Voilà donc vingt-une voies, qui, partant du centre
de Rome, s’étendoient plus ou moins dans les différentes
parties de l’Italie.
Ce petit précis fuffit, fans doute , pour donner
un premier apperçu des voies romaines : les détails
que je vais ajouter intérefreront davantage
les perfonnes qui cherchent des çonnoiiïances plus
approfondies de l’état de la géographie au temps des
Romains : je les prends dans l’excellent ouvrage
de Bergier , édition de Paris , chez Morel, 1623 ,
p. 38a & fuivantes ; car tout ce qui précédé ne
renferme prefque que des recherches qui appartiennent
à différens points d’anquité, & moins effem
tiellement à la géographie que ce qui va fuivre.
Bergier , après avoir confidéré les yoiçs ro- j
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marnes dans la ville de Rome , entre en matière
fur la longueur & la direâion de ces mêmes voies
en Italie. 1°. Ce que nous avons fait en gros , dit-il,
de la ville de Rome, il eft temps maintenant
den faire de même de l ’Italie toute entière ;
c’eft de donner ici une idée générale de la longueur
& du nombre des chemins militaires que
. les magiftrats & empereurs romains y ont faits ;
ce que nous ferons, ajoute-t-il, par l’ordre même
que nous avons obfervé ci-deflùs, commençant
par la longueur d’iceux, puis finiffant par le nombre.
20. Donc, pour.ee qui eft de la longueur , nous
ne faurions plus clairement la faire entendre que
par la longueur & largeur de l’Italie même, qui
étoit en tous fens la mieux garnie de grands chemins
pavés qu’aucune des provinces de l’empire.
Q<, èft-il a remarquer que l’Italie avoir deux fortes
dé limites : c’eft à favoir de nature & de droit ,
% fo trouve une notable différence entre les uns
oc les autres. Selon la nature , elle s’étend des
Alpes jufqu’à la mer qui regarde la Sicile & la
Macedoine ; & de cette étendue , parle Siculus
Flaccus, dans fon livre de Conditionnas agrorum.
Les limites de droit font celles que le peuple
romain y a mifes diverfement , félon la diverfité
des temps, les terminant tantôt à la rivière à'Æfis
tantôt auPvubicon , du côté de la mer Adriatique ,
& par les fleuves Amas ou Arno, ou du V a r , du
côté de la Tyrrhenie , félon la doârine de Stra-
boa , ( L. v ) . Quand donc nous parlons ici de
la longueur de l’Italie , c’eft de celle que la nature
lui a déterminée, qui eft toujours une , &
non pas de celle que les Romains lui ont afîignée,
qui étoit fujette au changement.
30. Pour en venir donc à la longueur naturelle de
Tltalie, nous nous contenterons de ce que Pline nous
apprend^ fans en faire plus diligente enquête. Cet
auteur, qui étoit originaire italien, commence l’Italie
par la ville que ceux du pays appellent Aofta, les
François OJle ( A o fte ) , les Allemands Augufl, &
les Latins Auguflam pmtoriam , qui eft un petit
bourg en Lombardie. ( C ’eft aâuellement une
ville g capitale du val qui en porte le nom).
Elle étoit dans la contrée des vieux Sallafliens
( Salaffes), lefquels Pline met au rang des nations
Alpines.. . . Delà Pline conduit Ja longueur de
l’Italie à travers la ville de Capoue jufqu’à Rhège ,
qui tient l’autre extrémité de l’Italie fur le détroit
de Sic ile..,. De l’une de ces places à l’autre
Pline dit y avoir un million & vingt mille pas *
qui font mille vingt milliaires italiques, revenant
à 500 lieues de France ( 1 ) , & dit qu’elle eft encore
plus longue en plufteurs endroits.
( ï) On fent bien que par cette mefure il faut entendre
celle de la route, & non celle que donneroir
l’étendue de l’Italie en degrés au nombre d’un peu plus
de neuf, depuis le 37* degré 40 minutes jufqu’au 47*,
dans la partie la plus élevée vers le nord -, çe qui fait
un peu plus de 23.$ lieues.
Quant à la largeur, \\ dit qu’elle eft fort variable
, & qu’à l’endroit de la rivière du Var &
d’Arfie, dont l’une fe décharge dans 'la mer de
Tirrhènes , & l’autre dans le golfe Adriatique ,
l’Italie a quatre pens dix milliaires , qui donnent
205 de nos lieues, & qu’elle a beaucoup moins
en plufienrs endroits, fpécialement aux environs
de la ville de Rome , où elle n’a d’nne mer à
l’autre que cent trente milles de largeur, qui valent
68 de nos lieues. Voici le paffage de Pline, L.
J I J , c. ƒ. Patet ab Alptno Pmtoriot Angußes per
urbern capuam , curfumeante Rhegium oppidum, in
humer0 ejus fitum, à quo veluti cervicis incipit flexus,
decies centena & viginti M.paffuum multoque amplior
menfura fieret Lacinium ufque, ni lads obliquitas ni
latus digredi videretur , latitudo ejus varia efl CCCCX
millium inter duo Mariä inferùm & fuperum amnefque
Varum atque Arfium media atque ferme circa urbern
Romarn, ab. oflip A terni amnis , in Adriaticum mare
influentes , ad Tyberina 'oflia CXXXVI. 40. Ceft
donc dans l’efpace de 510 lieues françoifes de
longueur , qùe les grands chemins d’Italie peuvent
avoir leur étendue ; & de feit ' l’itinéraire d’An-
tonin donne pour premier chemin militaire d’Italie
, celui qui s’étend de Milan à la Colonne ( 1 ) ,
qu’il dit être de neuf cents cinquantè-fix milles de
longueur , qui font quatre cents foixante & dix-
huit lieues françoifes. E t , partant fl ne s’en feut
que de 3 2 lieues que ce chemin ne s’étende d’un
bout de l’Italie à l’autre. Or , ces 32 lieues fe
trouvent moins que le nombre total , d’autant
que ce chemin n’eft pas commencé de la racine
des Alpes ( où eft la ville d’O fte, aux frontières de
Lombardie ). Mais de Milan , capitale de ladite
province, qui peut bien être à 32 lieues d’Oftie ,
en tirant au - dedans de l’Italie ; & quant à la
ville , ou plutôt à la bourgade de Çolonne (2 ),
qui tient l’autre extrémité dudit chemin, elle eft
afîife affez près de Rhège, fur un rivage d’Italie
qui regarde à l’oppofite de foi le promontoire de
Sicile , nommé Pelorus. Hermolaus Barbarus en
fes correâions de Pline , dit que les Grecs la nom-
moient JStilidarn , c’eft-à-dire Collumellam , d’où
elle a tiré le nom de Styl&ium , que plufteurs lui
donnent maintenant, au lieu de Colonne.
5°. Que fi vous ne demandez le nom de ce grand
chemin, quia près de 50ade 110s lieues, je vous dirai
que l’itinéraire d’Antonin feifant regiflre entier dé
ce qu’il y avoir de chemins militaires par l’étendué
de 1 Italie , n’en appelle!toutefois pas., un de. fori
nom, en au moins des noms propres que Publias
Viftor nous donne à la fin de fon livre de x n u
r -î: 98, Itauim. - 1 r
Iur quod à Mtd'olcno per Picenum & Campaniam ad!
olnmnam , id cfl, trajeclum Sicila , ducit. MP. VCCCCIVI,
. ** me femble que M. Bergier fe trompe : cè n’étoit
v,Üe ’ ni une -, c’étoit fimpltjnent une
colonne élevée tur le détroit*
)
urbis regio'nibus ,. ôc en. fait de même des chemins
des provinces ; car il ne tient autre forme , ni
façon de difeenier fes chemins les uns des autres ,
linon en les lignifiant & défignant par les noms
des deux villes qui contiennent les deux extrémités
: comme par exemple ,
Ab urbe Mediolanum
A Mediolano Aquileïam
Ab Ariminç Ravennam
A Cremonâ Bononiam,
& ainfi des autres.
Sous cette forme de parler fl nous décrit cinquante.
chemins ou environ par toute l ’Italie ,
qu’il commence à certains lieux & finit à d’autres j,
fens indiquer tes noms propres que portoient ces
noms , & dont plufteurs noms font tranftiiis par
l’hiftoire. Il fe contente de prendre certaines ville»;
& cités les plus célèbres, pour en faire les com-
mencemens & les fins ,. fens dire ni exprimer
fi c’eft fur. la voie Appienne , Flaminienne, ou
autre , que courent & s’étendent les chemins dont-,
il parle , fi ce n’eft bien rarement.
6°. Que fi quelquefois il fait mention de la voie
Appienne, Flaminienne, Claudienne, Valérienne ,
ou autre, ce n’eft que par accident ; car fon deffein
neft de prendre aucune de ces voies pour les conduire
d un bout à l’autre , & les décrire en leur
entier ; mais commençant & finiffant les chemins
où bon lui femble , il donne quelquefois avis que
le chemin qu’il décrit & dont il parle , s’étend le;
long de la voie Appienne, Flaminienne , ou autres,
de celles que l’hiftoire - appelle par des noms,
propressels que ceux que nous avons dit être
empruntés des auteurs defdits chemins ,, ou des
villes & des provinces auxquelles ils tendent,- ou-
de quelque autre caufe particulière. Vous trouverez
donc quelques-uns des grands chemins de
l’itinéraire qui feront partie de l’un ou de l’autre des
grands chemins que l’hiftoire indique par leurs
propres noms. Les autres commençant fur l’un
des grands chemins , vont fe terminer à un autre
qui en dépend, comme une moindre branche d’une
plus greffe.
70. Bref, il ne s’eft affervi. aux termes, limites, ou
etendueprécife d’aucun des chemins militaires: mais-
il. a pris dans chacun d’eux autant d’efpace & de dif-
tance qui lui- en étoit de befoin pour défigner les-
chemins, obfervant néanmoins à la rigueur, de ne
ranger aucune cite , gîte, pofte, ou autre place dans
fes chemins , finon ceux qui fe trouvent for les
chemins militaires. Tout ce que l’auteur dudit
itinéraire n’a pas feit fans caufe d’autant que
fon deftein netoit pas de nous faire Thiftoire des
grands chemins, Ôc de nous dire où-ils ont. étér
commencés ^, finis par ceux qui les ontfeits;Mais
Ion entreprife étoit de montrer , comme eux, qu*
par ces grands chemins on pouvoir aller d’une ville ou