
la victoire, étoit vers le nord-eft, & avoit été de même conftruite par Pompée : elle avoit
d’abord porté le nom de Tephrioe. Sinibra ou Synoria, forterefle dans laquelle Mithridate
fe retira après fa défaite, étoit au fud près de l’Euphrate. Salata, plus au nord-eft, auffi près
de l’Euphrate, étoit la dernière place de ce côté : une légion y g. rdoit habituellement les
frontières.
Armenia. Cette province s’étendoit d’occident en orient, depuis l’Euphrate jufqu’à
l’endroit où l’Araxe ( Araxes) & le Cyrus réunis font peu éloignés de leur embouchure.
Elle, avoit au nord la Colchide, l’Iberie & l’Albanie dont je parlerai bientôt : au fud
elle touchoit à la Méfopotamie, à l’Affyrie & à la" Médie, dont je parlerai également.
Ce pays eft fort partagé entre des montagnes ôi des plaines. L’Euphrate & le Tigre
( Tigris ) , y ont leur fource. Araxes, qui a porté auffi le nom de Phafls, d’après la
petite province de Phafiene où il commençoit, étoit un des fleuves de l’Arménie. Vers
le fud-eft de cette province, étoit un grand lac nommé par Ptolémée ArflJJa Palus.
Les villes qu’il eft eiïentiel de connoître dans l’Arménie , font Artaxata , fondée par le
roi Artaxias ; Theodoflopolis, à la fource de l’Araxe étoit confidérable fous le Bas-Empire ;
Arflamofata, tout près de l’Euphrate , au fud-oueft, étoit une forterefle confidérable ; Anùda,
à l’eft fur le Tigre , n’eft connue dans les hiftoriens qu’au quatrième fiècle, & fous Confiance
elle reçut le nom de Conjlantia t. I , p. 5 1 6 , col. a. quelle n’a pas gardé. Mais on foup-
çonne qu’Amide eft la même que Strabon place dans la province appelée Sophïm , &
qu’il donne comme ville ro yale , fous le nom de Carcathiocerta , t. I , p. 406 , col. b ;
Tigranocerta étoit au fud-eft, à peu de diftance, au nord du Tigre, l’obferve en paffant que
cette terminaifon cena, 1 . 1 , p. 469 , col. b, indiquoit en langue orientale, une place de
.défenfe.
Colchis , t. I , p. 5 1 5 , col. b. La Colchie eft fur-tout célèbre par l’expédition de Jafon
à la tête des Argonautes. Sous le Bas-Empire , ce même pays fut nommé La^ica, t. I I ,
p. 163 , col. a , ( c’eft qu’on donnoit à tout le pays le nom d’une de fes parties).
Ce pays étoit borné au fud-oueft par un petit fleuve nommé Acampjis, t. I , p. 13 ,
col. a; & auffi Bathys, t. I , p. 303 , col. a ; ou le Profond, à caufe de l’état de fon lit. Au
nord du pays fon t, du Pont-Euxin à la mer Cafpienne, les montagnes nommées. Caucafus
mons, t. I I , p. 395 , col. b ; un fleuve nommé'Phajîs, t. I l , p. 540, col. b , & différent
de l’Araxe t, I , p. 4 4 4 , col. a , dont j’ai parlé plus haut, fe jetoit à l’oueft dans le Pont-
Euxin, après avoir arrofé la v illeÆa ; Cyrta , 1 .1, p. 567 , col <2, plus à l’eft, é to it, dit-on ,
la patrie de Médée ; au nord fur le bord de la mer étoit Diofcurias, 1 .1, p. 393 , col. b ,
pommée auffi Sebaflopolis, t. III, p. 8 6 , col. a.
Iberja, Cette Ibérie, qui avoit à l’oueft la Colchide , & à l’eft l’Albanie , a été confondue
par quelques auteurs avec l’Efpagne, appelée auffi quelquefois Ibérie. Trompés
par la fimilitude des noms , ils ont dit de l’une , ce qu’il convenoit de dire de l’autre.
Mais, comme dans fon étymologie orientale, ce nom lignifie Pays au - delà , il n’eft
pas étonnant que l’Hifpanie l’ait reçue des Gaulois qui la consoiffoient au-delà des Pyrénées;
qu’un
qu’un pays fitué au-delà des montagnes de l’Arménie & de l’A raxe, ait été défigné par la
même dénomination. On y diftinguoit principalement le Câucafe ( Caücàflus ). au n o rd,
& les Pila Caucafiæ ou Portes Caûoafiennés1, défilés étroits qui fervoient d’entrée de
défenfe au pays du côté du nord. Le fleuve principal* étoit le Cyrus, t. I , p. 366, col, b\
& la principale ville Zalijfla.. '
Albania , t. I , p. 9 9 ; col. b. Ce pays étoit appuyé à l’eft fur la mer Cafpienne, il
ne fut guèrë connu des Romains qu’au temps de Pompée qui y trouva plufieurs nationi
réunies fous un même roi. Près la mer étoient les Albania Pylæ, t. I , p. 100 col. a
ou Portes Albaniennes, paffage intëreffant que les Turcs nomment Derbent - C a p i, ou
portes de fer : la principale ville'étoit Cabalaca'\ t. I_,
Phoe nice , t. I , p. 3 4 9 , col. b. Il fuffit ici d’indiquer l’article c ité , parce qu’il renferme
fur les villes , les fleuves, & les peuples ,. des détails’ très-intérelfans : on trouvera
auffi quelque chofe qui a rapport aux Phéniciens, à l’article Trogloduoe, t. III, p. 385,,
col. b. On peut confulter ce tqêmé article fur les établiffemens des peuples les plus anciennement
connus , &c fur le commerce de 1 O rient, ainfi que fur les commencemens de
l’Egypte' dont je parlerai bientôt. On y trouvera auffi l’opinion de Bruce fur la fituation
à’Ophir. Les hàbitans de la petite île de T y r , dans le golfe perfique , prétendoient que
leur île,, étoit la métropole dç la T y r de Phénicie, comme une autre île tout proche , &
nommée Aradus, étoit la métropole de TAràdus fi'tuée au nord de T y r , fur la même côte.
J’ajoute fur les'Phéniciens ces mots du citoyen Goflelin. Les Phéniciens avoienf beaucoup
parcouru cette mer ,( la Méditerranée ). Mais il eft certain qi^ils, n’ont jamais, eu de
géographie aftronomique, & que', deux fiècles après Eratofthènes, ils n’ a voient encore
que des principes fort erronnés fur cette fcience , comme'il eft facile d’en juger par les
erreurs que Ptolémée relève dans les ouvrages & dans les cartes que Marin de T y r a
compofées (1 ).
Syria, t. III, p. 195 , col.A. fai décrit la Syrie avec foin. Je ne-rappellerai ici que les
monts Libanus, t. II, p. 173 , cpl. b ; AnlopLibanus. & Cafius , t. I, p. 4 3 1 , coh «uau
fud d’Antioche ; le fleuve Oronte ( Orontes fleuve ) & les villes principales Anùechia, Apa-r
mea, Héliopolis, t. II, p. 160, col. b ; Damafcus, t. I , p. J 73 , col. b; Sc Palmyra y t. II,
p. 491 , col. a ; appelée auffi Tadmor ou Tadamora.
( 0 Marin.de Tyr traçait fes méridiens & Tes parallèles en lignes droites. Mais il ne les tra-
çoit pas précifement comme on le fait dans une carte à p r o je c tio n p la te ; car il réduilbit fur le parallèle
de Rhodes le degré de longitude, pris fur le grand cercle, dans la -proportion de 9; à 11 ƒ. Ainfi,
les méridiens traces fur fa carte , fe trouvoient plus rapprochés entre eux que ne l’étoient les
parallèles. Les diftances prifes au nord du parallèle de Rhodes continuoient d’être trop grandes,
8c celles qui étoient au fud devenoiènt trop petites. Cela prouve que Marin faifoit ufage de cette
projeétion fans en connoître les inconvérriens.
Géographie ancienne. Tome III. Y y y y