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Vcoea, Vieux. Quant au nom que portoit cefte
ville avant que de prendre celui du peuple dont
elle étoit la capitale, M. l’abbé Belley, dont je
refpe&e les lumières & l’érudition, croit qu’il faut
y rapporter le nom Ôl Aroegenus ^ que l’on trouve
dans la table Théodofienne. J’avoue néanmoins
qu’après avoir balancé entre les raifons qui fervent
de fondement à fon opinion, & quelques autres
qui donnent la préférence à Bayeux , j’ai cru
devoir me déterminer pour cette ville , plutôt que
pour Vieux, comme on peut voir dans l’article
qui a pour titre Arcegenus. Quoi qu’il en foit,_ entre
les circonftances qui diftinguent la pofition de
V ieux , il faut remarquer qu’il en fort des voies
romaines. La chauffée que l’on attribue mal à propos
à Guillaume-le-Conquérant, & que l’on appelle la
Terre élevée, tend d’un côté vers Exme ou Jefrne,
Oximum, qui a donné le nom à un Pagus de grande
étendue du côté oppofé ; les veftiges d’une pareille
voie, à commencer au paffage d’un ruiffeau qui
coule fous Vieux, indiquent la direâion de cette
voie vers Bayeux, félon la trace d’une partie de
la longueur, que je trouve fur la carte dont j’ai
parlé dans l’article précédent. Je remarque encore
que la route qui conduit aftuellement de Lifieux
à Caèn, pafiant près d’un lieu appelé Elirez,
Strata, avant que d’arriver à la rivière de Dives,
qui traverfe cette route, tend, par là dire&ion
dans la plus grande partie de la diftance , à Vieux,
plutôt qu’à Caën. On juge bien que les capitales
dévoient aufli communiquer les unes avec les autres ;
& par cette communication, la carte fait voir
une fuite de voies romaines non interrompue
depuis, Rotomagns , la métropole de la fécondé
Lyonnoife, julqu’à l’extrémité la plus reculée de
cette province. (Not. de la Gaule). V oy.V adicasses.
VIDUCATIUM C IV ITA S, ville de la Gaule,
& la capitale des Fadiocajfes ou Badiocajfes. On
y voyoit un gymnafe & des bains qui avoient été
conftruits fnivant les règles de Vitruve.
Pline fait mention de cette ville dans le dénombrement
defe peuples de la fécondé Lyonnoife.
Voyci VlDUCASSES.
VIDUCASSES, peuples de la Gaule Lyonnoife,
félon quelques exemplaires de Pline.
VIENNA ou V ienniensium Ci v it a s , l’une des
plus opulentes villes de la Gaule, & la capitale des
Allobroges, félon Pomponius Mêla. Pline lui donne
le titre de colonie.
Cette ville jouifloit du droit de cité romaine,
& de la prérogative de fournir des fiijets au fénat
de Rome. Selon Tacite, cette prérogative lui avoit
été accordée fous le confulat de P. Rutilius, l’an
de Rome 664.
La première mention qui en foit faite, eft au
feptième livre des Commentaires. Selon Strabon ,
les plus considérables d’entre les Allobroges, en fe
raflemblant dans çe lieu comme la principale ,
avoient formé une ville, le relie de la nation étant
V I E
difperfé dans des villages : elle eft mife au nombre
des plus opulentes de la Narbortneife par Mêla
& citée comme colonie dans Pline. Rien ne marque
mieux la dignité de Vienne, que le difeours de
Claude au fénat en faveur des Gaulois, pour leur
accorder le droit de bourgeoise romaine : Orna-
tijjima - colonia , valentijjîmaqut Ficnnenfium , quant
longo jam tempore fenatores huic Lufitz confert ?
Ptolemée n’indique que cette feule ville chez les
Allobryges ,* c’eft ainfi qu’il écrit le nom de la nation.
Par la première divifion de l’ancienne Narbon-
noife en plus d’une province, Vienne devint métropole
de celle qui fxit diftinguée par le nom de
Viennoife; & cette province étoit formée du commencement
du quatrième fiècle, puifqu’il en eft
mention dans les aétes du concile d’Arles, tenu
en 314. On peut croire qu’une ville aufli confi-
dérable fe rencontre fur les voies romaines ; mais
il y a quelque difficulté à expliquer. L’itinéraire
d’Antonin, en marquant de Fienna à Lugdunum
XXiii , ajoute : aut per compendium XVI. Ce
nombre x v i fe trouve également dans la table
Théodofienue, & il eft confirmé par Sénèque ,
qui dit, en parlant de l’empereur Claude, Lug-
duni natus eft ; ajoutant enfuite , ad fextum decimum ,
lapidem à Fienna natus eft. O r , qu’il y ait une
route entre Lyon & Vienne qui foit a fiez détournée
d’une voie direâe pour compter 13 au
lieu de 16 , c’eft ce qui ne paroît guère vraifem-
blabié, à moins que de fuppofer qu'au lieu de
pafler fur les terres du Dauphiné, on chemine
par la rive droite du Rhône, qui circule en creu-
fant le Lÿonnois avant que de fe rendre fous
Vienne, ce qui décrit un arc, dont l’autre route
eft la corde, & il en pourroit réfulter plus de
vingt milles au lieu de feize. Je vois qu’en aflu-
jettifiant l’échelle d’une grande carte manuferite
du Dauphiné à des efpaces déterminés en rigueur
géométrique, la diftance de Lyon à Vienne approche
de 14000 toifes: elle ne va pas tout-à-
fait à 13000 toifes, en confultant d’autres cartes
fur ces pofitions, & il réfulte de là environ 17
milles romains, ou environ 18. Il y a une ob-
fervation à foire fur ce fujet ; favoir, que l’intervalle
des milles fur cette route fe comptoit en
partant de Vienne jufqu’aux confins.de fon territoire
, & aux limites de Lyon : ces limites ne font
pas tellement bornées au Rhône, qu’il n’y ait une
lifière de terrein au-delà du Rhône à l’égard de
L yon, ce qui peut donner lieu à l’excédent qui
paroît fur le compte de 16 milles en cette diftance
, pour y avoir négligé un fupplément juf-
qu’au point central de la pofition de Lugdunum
précifément. C’eft là , c e . me femble , tout ce
qu’une grande délicatefie fur l’analyfe des diftances
peut exiger , & il fout abandonner Strabon dans le
compte qu’il donne de 200 ftades entre Vienne
& Lyon. ( Nptice de la Gaule. )
VIERUEPRUM, promontoire de l’ile d’Albion,
félon Ptolemée.
V I L
VIGENSE OPPIDUM, ville de l’Afrique
propre, félon Pline.
V 1GESIMUM ( A d ) : il eft indiqué dans l’itinéraire
d’Antonin fur la route qui conduit de
Narbonne en Efpagne, & la diftance eft marquée
XX, comme la dénomination du lieu le défigne.
M. de Marca porté cett“ pofition aux cabanes de
Fiton ; mais , vu que Fiton s’écarte de Narbonne
d’environ 58000 toifes, ce qui pafle 22 milles
romains, fans compter ce que la mefure itinéraire,
qui tourne l’étang de Sigeau , doit avoir de plus
que la ligne direéte ; j’eftime que ce que l’on nomme
les cabanes de la Plame , à environ quatre milles
en deçà de Fiton, font plus convenables au Fige-
fimurn. Le même itinéraire, qui, dans un autre
endroit, conduit de Narbonne à Safulce en marquant
X X X , exigeroit que l’on trouvât dix milles entre
les cabanes de Fiton & Salfes, ft ces cabanes
répondoient à.la pofition de Figefimum. Or, je ne
vois qû’environ cinq milles entre les cabanes de
Fiton & Salfes, dans la grande carte des Pyrénées
qui a été levée par ordre du roi.
On trouve un autre lieu de même nom dans
l’itinéraire de Bordeaux à Jérufolem, en partant
de Touloufe: Ad Nonum mil. n u i , ad Vigejinum
mil. x i . Les lieux qui portent de pareilles dénominations,
font un témoignage du privilège des
cités, de compter les diftances du point de la capitale
jufqu’au terme du territoire.
V IL LA , bourgade de l’Afrique, dans l’intérieur
de la Mauritanie Céforienfe, félon Ptolemée.
V il l a D u lcis , lieu de la Gaule Aquitanique,
au pays que nous appelons l’Aunis.
V il l a F a u s t in i , lieu delà Grande-Bretagne,
entre Colonia & Iciani, félon l’itinéraire d’Antonin.
V il l a Ma g n a ou V il l a Pr iv â t a , lieu de
. l’Afrique propre, fur la .route de Carthage à
Alexandrie, entre Ponte^ita & Fifida Ficus, félon
l’itinéraire d’Anton in.
V il l a Magnensis , fiège épifcopal de l’Afrique
proconfulaire, félon la conférence de Carthage.
V il l a N o ben s is , fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Mauritanie Céforienfe , félon la notice des
évêchés de cette province.
V illa Pu blic a , lieu de l’Italie, hors la ville
de Rome, félon Tite-Live.
V il l a R eg e n s is , fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Numidie, félon la conférence de Carthage.
V illa Sa lis , ou plutôt O p p idum Sa lis , ville
de la Paleftine, dans la tribu de Juda. Elle tiroit
fon nom des folines qui étoient dans fon voifi-
nage.
David remporta, près de ce lieu, une grande
viftdire fur les Iduméens. Lë même peuple perdit
aufli dans ce lieu une bataille contre Amafias,
roi de Juda.
VILLENSIS, fiège épifcopal de l’Afrique pro-
fpnfulaire, félon la conférence de Carthage»
V I N 5 8 j
VILUMBRI, peuples de l’Italie, dans l’Umbrie,
Sc à l’occident du pays des Sabins, félon Ptolemée.
V IM A ,. lieu de l’Afie , dans la Phénicie, entre
Byblos & Bèryte, félon Guillaume de Tyr.
V IM AN IA , ville de la Rhéfie, félon le notice
des dignités'de l’empire.
VIMÏNACIUM <?k ViMiNATiUM, ville de l’Hif-
panie citérieure , chez les Faccoù, félon Ptolemée.
Dans l’itinéraire d’Antonin elle eft: marquée entre
Palentia & Lacobriga.
VIMINATIUM LEG IO, ville de la haute
Moefie, fur le bord du Danube , félon Ptolemée.
Dans l’itinéraire d’Antonin , cette ville eft marquée
fur la route du mont d’Or à Conftantinople ,
entre Municipium & Ideuminacum.
VIMITELLAN1, peuples de l’Italie, dans la
première région, félon PJine.
VIN AZA , ville de l’Afrique propre, fur la
route "de Tacapoe à la grande Leptis, entre Aurus
& Thalatum , félon l’itinéraire d’Antonin.
V 1N C E IA , ville de la haute Moefie, entre le
mont d’Or & Margurn , félon l’itinéraire d’Antonhi.
VJNCENTIA, ville de la Valérie Ripenfis,'
félon la notice des dignités de l’empire.
VINCIA ( Fence) , ville de la Gaule Narbon-
noife, au nord d’Antipolis, & la capitale des
Narujii, félon Ptolemée.
Fincia paroît avoir été confacrée au dieu Mars.
Cybelle y étoit adorée.
VINCUM, ville de la bafle Germanie, félon
l’itinéraire d’Antonin.
VINDALIUM. On lit dans l’épitome du livre
l x i * de Tite -L iv e , que Domitius , furnommé
Ænobarbus, contra Allobroges ad Oppidum Findalium
féliciter pugnavit. Le nom qui fe lit Undalum, félon
Scaliger , l’épitome de Tite-Live le veut ainfi , &
il en eft de même de Paul-Orofe. Strabon, 'parlant
de la viâoire remportée par Domitius, en
indique le lieu au confluent »de la rivière Sulga
avec le Rhône ; & cette rivière eft appelée par
Florus Findalius fluvius, en foifont allufion à cette
viétoire. O r , laSorgue, qui étoit nommée Snlgas,
fe joint au Rhône à quelques milles au - defliis
d’Avignon , dans un endroit qu’on nomme la
Truille. L’itinéraire de Bordeaux à Jérufolem, qui,
dans la route d’Avignon à Orange , pafle néceflai-
rement près de l’embouchure de la Sulgas , & qui
même foit mention d’un lieu nommé Cyprejfeta 9
dont l'emplacement peut convenir au pont de Sor-
gue , peu au - defliis de cette embouchure, ne
connoît pas Findalium, quoiqu’il en foft queftion
comme d’une ville, nrok)s, dans Strabon, ainfi
qw'Oppidum dans l’épitome. Je vois , peu loin d’un
bras de la Sorgue, car elle en forme plufieurs,
qu’il exifte un lieu fous le nom de Védène, qui
paroît tenir de Findalium ; & comme ce lieu n’eft
diftant que d’environ une lieue de la jonâion de
la Sorgue avec le Rhône, l’indication d’un vafte
champ de bataille ne détermine pas de. pofition qui
ne puifie rouler dans un çfpace de plufieurs milles^