
ajontoit à Cê iiôftibré f Un piii moins de ^5,600 ftades : ainfi, il auroit compte environ
177,000 ftades par le grand cercle de la terre. Ge paflage offre une difficulté qu’ il ne
nous a pas encore été pofïïble de vaincre d’une manière fatisiàifante.
J’obferverai cependant î i ° . que Pline comptoit les ouvrages d’Eratofthènes Si d’Hyp-
parque fouvent fans les entendre , comme l’indiquent affez les termes emphatiques dont
il fe fert pour annoncer des chofes qui n’étoient rien moins que merveilleufes pour le
fiècle dans lequel il écrivoit ;
î ° . Qu’aucun auteur de l’antiquité, pas même Strabon, qui a voit fait une étude bien
plus approfondie que Pline des ouvrages d’Hypparque , ne difant rien qui ait trait à cette
citation, leur filencè laiffe, au moins, une grande incertitude fur leur authenticité ;
30. Que l’expreffion même employée par Pline, prouve que le nombre de 15,000
n’eft pas celui dont Hypparque s’eft fe rv i, & que par conféquent il ne pourroit qu’induire
en erreur ceux qui chercheroient à en faire une application rigoureufe.
Cela p o fé , ne feroit il pas poffible de croire que Pline s’eft trompé ; qu’Eratofthènes
& Hypparque n’auroient fait qu’ajouter, dans quelques circonftances, à la mefure de
te terre qu’ ils adoptoient, autant de ftades qu’il en falloit pour obtenir des ffaéfions
plus fàcifes dans fa fubdivifion ? Ce foupçon feroit autorifé par un paffage de Marcien
d’Héraclée , où il eft dit qu’Eratofthènes donnoit au plus gratld circuit de la terre, 159,008
ftades ; c’étoit donc 710 ftades au degré, 1 z par m inute, & un cinquième par fécondé ;
ce qui fimplifioit beaucoup tous les calculs de longitudes & latitudes. Mais, d’après cette
interprétation -, il faudroit lire dans Pline 7,10 0 ftades âu lieu de 15,000. Quelque grands
que fôient ces changemens , ôn y gagneroit au moins l’interprétation d’un paffage jufqu’à
préfent inexplicable.
Nous penfons que ceft à Hypparque que l’ on doit la méthode des projeâions : nous
he trouvons aucune trace qui indique qu’elle ait été connue d’Eratofthènes ; & elle
l’étoit du temps de Strabon , puifqu’il parle des cartes dont les parallèles & les méridiens
font courbés. Hypparque en faffemblant les obfervations qui pouvoient être appliquées
aux longitudes, a dû néceffairement tenir compte de la diminution qu’épfouve l’étendue
des parallèles à mefure qu’ils s’éloignent de l’équateur ; & cèci l’aura conduit à rechercher
quelle pOuvoit être la courbe que dévoient prendre les cercles de la fphère, lorfqu’il
•eft queftiOn de les tracer fur une furface plane. C e moyen qui foumettOit impêrieufe-
tnent la Géographie aux obfervations aftronomiqués, étoit le plus grand pâs que la
fciencé pût faire ; & l’on doit à Hypparque le principe qui l’â irifenfiblemênt conduite
Û la perféûron qu’elle a acquifè ou recouvrée depuis.
r'ofidoriïüS.
Pôfidonhïs entreprit une nouvelle meftire dé la terre. Cette tentative prouvé que
ï ’on avoit peu de confiance dans cèHe d’Erârofthënè’s ; fans doûtë parée qn’On le fôu'pçtw-
®oit d’avoir caché les véritables fôurcès qui lui «voient fourni f e réfüîtatê. Selôh Cléotnèdes,
poîklonius donnoit à là circonférence du grand cercle dé la terre 140,600 ftades : fuivànt
Strabon , il la réduifoit à 180,000. Cette énorme différence pourroit fane “croire que
pofidonius avoit employé dans fes calculs deux ftades de valehr inégale & dont la proportion
auroit été comme 4 eft à 3 ; mais nous penfons qu’il faut lui chercher une autre
origine.
Lorfque, par des obfervations, on s’eft affiné de la grandeur de l’arc célefte compris
entre les zéniths de deux endroits, on mefure leur intervalle fur la terre, & l’on en conclut
la valeur du degré ; ceft du moins la marche qui a été fuivie jufqu’à préfent par
tous ceux qui ont entrepris cette grande opération. Pofidonius crut qu’il pouvoit fe
paffer de ces moyens, & choifit fa bafe fur la mer entre Alexandrie & Rhodes. Il avoit
remarqué , étant dans cette île , que l’étoile Canope ne faifoit que paroître à l’horifon,
& qu’elle fe couchoit l ’inftant d’après; lorfqu’il fut à Alexandrie, il vit la même étoile
s’élever de la quarante-huitième partie du cercle, ou de 70 , .30' ; & , comme il eftimôit
la diftance itinéraire entre ces deux villes de 5,000 ftades, il divifa ce nombre par le
premier, & trouva pour chaque degré 666 ftades, & 240,000 pour la circonférence
de la terre.
Les rénfeignemens que Pofidonius prit à Alexandrie fur la véritable diftance de cette
ville à Rhodes , lui firent bientôt abandonner fa première évaluation du degré. On
a dit précédemment qu’Eratofthènes avoit mefuré l’intervalle qui féparoit ces deux
v ille s , & qu’il. î ’avoit trouvé de 5,750 ftades. Nous ignorons la mefure de l’arc que
lui donnoit fon obfervation ; il eft probable qu’elle fut de 50, n ' , 1 5 « , ce qui feroit
affez jufte pour le temps, puïfqu’elle n’excèderolt que de 4’ , 15" celle que l’onconifoît
aujourd’hui. Pofidonius rèjetâ l’ëvalùation d’Eratofthènes , & adapta la diftance qu’il
avoit f îié e f alors divifant lés 3,750 ftades cï-deflùs par les 7 0 , 30' qüe liji donnoit fon
obfervation particulière, i l trouva que le degré ne devoit plus contenir que 500 ftades,
<&la circonférence du globe , feulement 180,060.
Que d’erreurs ne dévoit pas produire une opinion fi bizarre par le mélange que Pofidonius
introduifit dans fes élémens 1 C a r , fi l’obfevation d’Eratofthènes ne valoit rièn ;
pourquoi àdnfèttre fa mefure ifinéràifé qui n’étoit qüë le rëfultât dé fon oBfêrvatidn ?
Cette ineonféquence n’empêcha pas l’école d’Alexandrie d’adopter le feiitîment de
Pofidonius le degré du méridien y refta fixé à 50° ftades : & l’on Verra biéntôt
que cette déterminaifon fut le principe dès noûvëÜës erreurs que Ptolémee ajouta à toutes
les lôngïtftdeà d’Eratéflhèhcs.
Pofidonius foùtenoit que les 76,000 ftades que l’ on comptoit depuis le cap Sacrum
de l’Ibérie jûfqu’à l’emhbvféhnré dû G an g é , eblbrafloient ; à pieu près -, la moitié dé
la circonféreilce dû pàrsûlèfc de Rhodes. Eh effet, le degré du grand cercle“, étdnt eftimë
de 500 ftades, fe trouve réduit à 400 à la hauteur de Rhodes, & le tour entier du parallèle
ne peut en contenir que 144,720 , dont la moitié eft 72,360. Pofidonius devoit donc
croire que la diftàhcé' dû cap Sacrum àti Gange ëttiît dé t 74° , 7^>WS: "■ fétrompoitde
7 4 0, 44' & fon erreur’fëhOît à la fii’éthbdë qu’il èfflplOytât dans fa' graduation.