
é7s g é o g r a p h i e
une nation J en fe divifant, a pu conferver fon nom & y ajouter , pour fe diftinguer de
la mère-patrie, le nom du pays oii elle formoit un nouvel établiffement. Les hiftoires
ancienne & moderne fournil't'enî trop d’exempies femblables pour qu’il foit befoin d’en
rapporter des .preuves.
Il faut même que les conquêtes des Seres fe foient quelquefois étendues bien au-delà
du Ser-hend & du petit Tibet. On trouve dans l’anonyme de Ravenne, que la plus grande
partie de l’Indè feptëntrionale a porté le nom d è In d ia -S tr ica , &. que ce nom s’étendait
depuis la Baâriane jufqu’au-delà du Gange, puifque les villes de Bââres & de Palibothra y
étoient comprifes.
Il fembleroit que l’Eygur auroit auffi été fournis aux Seres ; du moins on croit entrevoir
quelque analogie entre le nom de cette province & celui des Ithaguri de Ptolémée, comme
on en a trouvé entre le nom de Hami, ou plutôt Kami, & celui de A fm iræ a Regio.
Mais je penfe, dit le citoyen Goffelin , que la découverte de l’Eygur eft poftérieure à
Ptolémée, & que fi l’A fm iræa Regio doit répondre ait canton de Hami , elle aura été
ajoutée dans le texte de cet auteur ; &: cela, dans le temps oii l’on s’eft permis de changer
entièrement les cartes, &C la latitude de S e ra , & le cours' de 1’ (Echardes 6c du B a u u s , en
conduifant ces fleuves vers le nord, au lieu de des tracer à l’orient, comme Ptolémée
l’avoit fait, d’après Marin de Tyr.
Ce changement, cette altération dans les cartes de Ptolémée , forment une contradiction
avec le texte de cet auteur. En le fuivant avec exaâitude, il eft impoflible de tracer
le cours de 1'(Echardes & du Sa u te s , autrement qu’ils ne le font fur la carte, N°. z du
Mémoire du citoyen Goffelin. Il eft très-probable que quelques voyageurs de bas-fiècles de
l’empire -, ayant pénétré jufqu’à la petite Buckharie , auront indiqué les rivières d’Yerghien
& de Gotonni-Solon, comme pouvant répondre à ¥ (Echardes &c au Batues des anciens, &
que la route de la Sérique étant dès-lors perdue ou négligée, on fubftitua le cours de ces
rivières aux fleuves que Ptolémée avoit indiqués.
D’après tout ce que je viens de dire, on concevra facilement comment la grande proximité
dés provinces de Ser-hend &C de Seri-nagar ,-leur pofition, la différence de leur fol,
de leur climat, de leurs produirions , ont pu donner aux anciens des idées fort oppofées
fur la Sérique & fur fes habitans. Les uns n’ont connu & parlé que de la partie fepten-
trionale de cette contrée, tandis que les autres n’ont décrit que la partie méridionale. On
conçoit auffi, comment le commerce de la Sérique pouvoit fe faire à la fois, & par
l’Inde , & par la Scythie ; comment les productions des deux provinces pouvoient fe
réunir, foit dans l’une, foit dans l’autre, félon que les caravanes y abordoient, ou par
le midi, ou par le nord ; & enfin, comment il étoit poflible que l’on trouvât à acheter
les foies au milieu des glaces du-Seri-nagar, & des pelleteries fous le climat brûlant du
Ser-hènd.
J’ajoute que le citoyen Goffelin a compofé, fur la Géographie des anciens, les autres
Mémoires, dont je ne puis donner ici que les titres ; mais je puis affurer qu’ils'ne font pas
CHEZ LES GRECS.
moins intéreffans que ceux qu’il a publiés, & dont l’intérêt des Lettres lui fait en quelque
forte un devoir de compléter un Recueil.
M É M O I R E S N O N P U B L I É S .
■Recherches fur le fyftême Géographique d’Hypparque.
Recherches fur le fyftême Géographique de Polybe.
Recherches fur les limites des connoiffances Géographiques des anciens, le long des
côtes occidentales de l’Afrique.
Recherches fur les limites des connoiffances Géographiques des anciens , le long des côtes
orientales de l’Afrique.
Examen des différens paffages des auteurs anciens, où il eft dit qu’on a navigué autour
de l’Afrique.
Recherches fur les côtes méridionales de l’Arabie.
Recherches fur l’Inde.
Ces différens Mémoires & plufieurs autres, font deftinés à fervir de bafes à une H lflo k è
<Ie la Géographie ancienne,