noch jetzt von der einst berühmten und glänzenden Residenz
zeugen und in ihren gebrochenen Pagoden, von dichtem Epheu
à leurs concitoyens. Les Portugais éloignés de deux petites lieues de la résidence
de l’Evêque de T ab ra c a , donnèrent aussi de brillans témoignages de leur valeur.
Ils sabrèrent une multitude de Bramas qui avoient tenté d’escalader leur collège.
Les Bramas confus e t rebutés de l’inutilité de leurs a ttaques, se re tirèren t pleins
d’admiration pour cette poignée de Ch rétiens, qu’ils redoutaient beaucoup plus
que cinquante mille Siamois, qui n’avoient ni le courage de les attendre, ni de les
poursuivre dans leur re traite. Il est vrai que les Chrétiens, plus courageux,
n étaient pas mieux disciplinés ; et ce fut ce défaut qui entraîna la pe rte du quartie
r des François. L a garde étoit plongée dans un profond sommeil, lorsque les
Bramas revenus de leur première terreu r, mirent le feu à la partie supérieure du
quartier de l’Evêque. Les Chrétiens se refugierent en foule dans l’église, où les
cris des femmes et des enfans annonçoient un danger dont les ténebres redou-
bloient encore l’horreur. Un Chrétien qui s’étoit é c a rté , fut impitoyablement
massacré. Les autres firent une défense opiniâtre ; e t quoique surpris, ils paruren
t invincibles. Les ennemis par-tout repoussés, furent ten te r une attaque au
quartier des Hollandois. L a réputation de leur courage a ttira dans leur quartier
beaucoup de Siamois et de Chinois, qui sous leur ombrage se crurent à l’abri de
la tempête. T ohs contribuèrent à la défense commune. Us éleverent des murs
sur les débris des pyramides détruites. Les Chinois y trouvèrent beaucoup d’a rgent.
Les Chrétiens eurent pour leur partage des canaux de plomb, dont ils
firent des baies. Les officiers Siamois avoient abusé de leur autorité pour faire
de grands amas de grains qu’ils s’approprièrent pour se garantir de la famine dont
on é tait menacé; e t à force de lire des maux dans l’avenir, on fut en proie à des
maux présens. On ne trouva plus de vivres pour de l’argent ; e t lespauvres, pour
finir leurs souffrances, n ’eurent plus qiie la ressource de mourir. L a peste, plus
meurtriere e t plus destru ctiv e , exerça de nouveaux ravages. L es rues e t les
places publiques étaient jonchées de cadavres, que l’horreur de la contagion em-
pêehoit d’enterrer. Les chiens également dévorés pa r la fa im , en firent leur
p âture pendant six mois. Ce fléau ne finit qu’avec la ruine entiere du pays. Les
sentinelles descendoient avec des cordes du haut des murailles, e t aimoient mieux
s’abandonner à la discrétion des barbares, que d’attendre au milieu des souffrances
une mort qui leur paroissoit trop lente. Les Bramas tournèrent leurs armes
contre la loge Hollandoise, défendue p a r les Portugais et les Chinois. L ’attaque
fut vigoureuse, e t la défense opiniâtre. Mais enfin la loge fut prise e t réduite en
cendres, après huit jours d’un siège, qui fut extrêmement meurtrier. L ’église
fut respectée pendant deux ou trois jours, e t les Prê tres conservèrent leurs effets.
Cet extérieur imposant de modération n’étoit qu’un artifice pour engager l’Evêque
e t son troupeau à se soumettre. Le général Bramas craignoit de répandre du
sang inutilement, n le fit assurer que s’il donnoit l’exemple de la soumission,
umflort, Uber die verwaiste Stadt zu klagen scheinen, die später
wieder neben ihnen aufgebaut wurde, aber ihren Herrschersi z
tous ses effets seroient conservés e t qu’on n’enleveroit que les armes. On entama
une négociation, et l’Evêque se rendit en personne sous la ten te du Bramas. I
y fut reçu avec des distinctions que sa modestie n’ambitionnoit pas. Le général
L prodigue en promesses, qui ne furent appuyées d’aucun écrit. Il a jouta que
dans la nuit même il iroit mettre le feu au quartier des Chrétiens: ainsi q u il le.
prévenoit qu’ils devoient chercher un autre asile. Il assigna pour demeure
Prélat une pagode, où on lui donna des gardes pour sa sûrete. Mi Il fallut souscrire ces conditions, parce qu’on étoit dans l’impuissance d’en obtenir^ de meilleures.
Ce fut encore un bonheur de les avoir acceptées. Le général effectua
ses menaces. Tout le quartier des Chrétiens fut incendié. L église fut réduite
en cendres. L e soldat entra dans le séminaire, où, violant la foi des promesses,
il pilla tout ce qu’on s’étoit engagé de respecter. L es P rê tres avec leurs disciples
furent traînés au camp de l’ennemi. Un Prince de l’ancienne famille des Bois
d’Ava commandoit dans le lieu de leur détention, et il pourvut généreusement à
leur subsistance. Un grand nombre de Chrétiennes s’étoient rangées auprès d eux
pour se soustraire aux insultes du soldat. On profita de l’eloignement momentané
de leurs surveillans importuns pour marier les filles avec les jeunes Chrétiens. On
vouloit soustraire ces vierges à la brutalité de cette soldatesque effrenee qui,
comme je l’ai déjà dit, respectait l’union conjugale. L ’Eveque soupçonne d av
de grands tréso rs, parce qu’il faisoit abondamment l’aumone, fut envoyé dans la
tour haute occupée par le g énéral, où, sous prétexte de lui faire h o n n eu r, on se
flattait de découvrir l’endroit où il avoit enfoui ses richesses. Les au t.es Chie-
tiens furent tourmentés et dépouillés pour avoir leur argent ; e t eelm a qui I on
en trouvoit le plu s, étoit soupçonné d’en avoir le plus caché. Cette pauvreté
forcée rendit leur foi plus fervente ; e t privés des biens de la te r r e , ils n eurent
plus d’espoir que dans l’héritage du Ciel. L a ville prête de tomber au pouvoir
des Bramas, eû t'é té ensevelie sous ses ru in e s , si l’on n’eut eu recours a la neg -
d a tio n , pour fléchir les assiégeans déjà armés de torches pour la réduire en cen-
| dres. L es Bramas fiers de leur su p é rio rité , répondirent qu’ils n avoient d autres
conditions à prescrire que de les recevoir ù discrétion, et qu’ils étaient déterminés
à user de tous les droits que leur donnoit la victoire. Des loix si dures furent
re je té e s, e t il fallut recommencer les hostilités. Ce fut le 28 Avn 1 que a
ville fut prise d’assaut. Les richesses du palais e t des pagodes ne formèrent plus
qu’un monceau de cendres et de débris. Les simulacres d’or des faux dieux fui ent
fondus, e t la rage insensée de ces barbares les priva des recompenses qui allu-
moient leur cupidité. Leur p ropre fureur les priva de leur proie ; e t ce fut pour
se venger de Cette p e rte , qu’ils firent tomber leur ressentiment sur les habitans,
à qui on brûla la plante des pieds pour leur faire révéler 1 endroit ou euis îesors
étaient cachés. On violoit devant eux leurs filles gémissantes. Les Talapoins
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