
Dans la Seconde , j’ai présenté les lois du système
nerveux; j’en ai fait l’application à la névrogénie;
j’ai donné les rapports comparatifs des nerfs encéphaliques
dans les quatre classes d’animaux vertébrés.
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Je vais essayer, dans cette Troisième Partie, de
présenter le tableau général du système nerveux
dans le règne animal. Je dirai d’abord ce qu’il est
chez les invertébrés ; je chercherai à ramener à un
type commua les modifications nombreuses qu’il
offre dans les diverses classes de ce grand embranchement.
Après avoir déterminé ses rapports avec
celui des vertébrés, je m’occuperai de J’axe cérébro
spinal de ces derniers ; j’exposerai les lois de
son développement et ses formes permanentes ; je
montrerai les rapports de ses diverses parties dans
les quatre classes, et je dirai un mot de leurs
fonctions et de leurs maladies chez l’homme.
Ces rapports, ces fonctions et ces maladies ont
beaucoup occupé les anatomistes, les physiologistes
et les médecins.
Les rapports ont été méconnus, parce que, d’une
part, on comparaît des termes dont la valeur était
inconnue et changeait à tout moment ; de l’au tre ,
parce que n ’ayant pas décomposé l’encéphale, on
appréciait les rapports en masse , au lieu de les
étudier de partie à partie.
En troisième lieu , l’idée que tout embryon était
primitivement ce que devait être l’animal qui en
provenait, avait fait négliger les rapports de l’axe
cérébro-spinal avec les diverses régions du corps.
On laissait échapper les conditions d’existence et
de forme qui lient les centres du système nerveux
aux variations nombreuses de la périphérie des
êtres; on mettait ainsi hors de la question les
données les plus importantes de ce système , puisqu’elles
se rattachent aux modifications diverses
que le corps des animaux présente dans les quatre
classes, et à leur manière de vivre qui résulte de
ces modifications. On avait vaguement dit que
l’axe cérébro-spinal du système nerveux répétait
en petit tout l’animal; il fallait le prouver.
Les fonctions et les maladies n ’étaient guère
mieux précisées que les rapports. On étudiait en
masse les effets de l’axe cérébro-spinal du système
nerveux ; on rapportait des phénomènes analogues
à des parties que l’on croyait dissimilaires, et des
phénomènes opposés étaient attribués à d’autres
parties que l’anatomie déclarait analogues.
La physiologie expérimentale n’avait pas encore
imaginé d’agir isolément sur les diverses parties du
système nerveux , pour en apprécier les divers
usages; et la pathologie n’avait tiré aucun parti
de cet isolement d’altération que les maladies nous
présentent si fréquemment, et nous présentént
dégagées des complications diverses que l’expéri-^
mentation introduit nécessairement dans le problème.
Ainsi la physiologie tâtonnait, privée des bases
que devait lui fournir l’anatomie comparative : la
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