
actes instinctifs se manifestent constamment chez
les animaux avant les actes encéphaliques; on expliquera
de cette manière aussi comment des foetus
anencéphales ont pu exercer certains actes, tels
que la succion du lait de la mère* quoiqu’ils fussent
privés de cerveau. Il est peu d’anatomistes
qui n ’aient été dans le cas d’observer ce phénomène
une fois au moins dans le cours de leur vie.
O r, il est inexplicable dans la théorie qui fait partir
ces actes de l’encéphale ; et il se trouve d’autant
mieux expliqué dans nos idées , que personne
n’ignore que , chez les monstres anencéphales, la
cinquième paire est d’autant plus développée que
l’encéphale est plus imparfait* ou que même il
manque complètement.
Tous les physiologistes et les psychologistes ont
échoué dans leurs tentatives pour ramener les
facultés instinctives aux facultés de l’encéphale.
L’admirable travail des abeilles et des arachnides
supposerait une intelligence à laquelle ne s’élèvent
jamais les animaux les plus élevés de la classe supérieure
des vertébrés, supérieure même à celle
à laquelle pourrait parvenir un homme isolé , s’il
cherchait à exécuter un travail si géométriquement
parfait. O r, voyez la contradiction dans laquelle
on se trouvait nécessairement entraîné par
ces idées ! On convenait, d’une p a rt, que les insectes
étaient mille fois plus descendus que le dernier
des vertébrés, relativement à leur Cerveau,
et Ton attribuait en même temps à cet organe des
effets mille fois supérieurs à ceux que produisent
les vertébrés les plus favorisés par l’étendue, de
leur encéphale : une contradiction si manifeste
ne pouvait être dans la nature ; elle n’existait que
dans nos idées.
J ’ajouterai une dernière considération à ce sujet :
c’est que l’homme, auquel nul être ne peut être
comparé pour le développement de l’encéphale et
de ses facultés, est le plus descendu de tous par ses
facultés instinctives, parce qu’il est le plus inférieur
de tous, relativement au volume proportionnel
de la cinquième paire. Je remarquerai ensuite
que l’abeille est à la tête des invertébrés par ses
facultés instinctives , parce que ses ganglions crâniens
sont les plus développés : elle occupe, sous
le rapport des ganglions de la cinquième paire, le
haut ,de l’échelle anatomique des invertébrés,
comme, sous celui de l’encéphale, l’homme occupe
le sommet des animaux vertébrés.
De tout ce qui précède nous pouvons donc
conclure :
1 \ Que, chez les animaux vertébrés et l’homme,
la cinquième paire exerce une influence très-mar-
2°. Que la taupe est privée de nerf optique,
comme la chrysochlore du Cap, le rat-taupe, le
protée, e tc ., et que cette absence n’empêche pas
chez elle l’exercice de la vision ;
3e. |}ue la cinquième paire paraît être le siégé de
l’instinct ou des actes irréfléchis chez les animaux ;