
leur élasticité très-prononcée, me paraissent les
reunir au système vasculaire , et voici les raisons
sur lesquelles je m’appuie.
Premièrement, ce petit réseau vasculaire existe
chez la plupart des mammifères doués de nerfs
optiques ; après avoir incise cès nerfs à leur entrée
dans le crâne, si on les soulève , on aperçoit en
arrière d’eux quatre petits filets transparens, analogues,
par leur position et leur marche, aux filets
de la taupe. J ’ai disséqué ces filets chez les
carnassiers, les ruminans, les rongeurs, et chez les
oiseaux, qui ont un nerf optique si développé ( i).
En second lieu , j ai injecté constamment ce3
filets chez ces divers animaux, soit au vermillon,
soit au mercure : assez souvent chez les petits animaux
les filets interne! ne s’injectent pas.
Puisque les animaux pourvus de nerf optique
ont les filets que l’on considère comme tels chez
la taupe , c’est une preuve sans réplique que ces
filets ne sont point lè nerf optique rudimentaire.
Mais sont-iis vasculaires? c’est une nouvelle question
à 1 appui de laquelle je vais présenter le résultat
de nies recherches.
( i) En disséquartt l’encephale de l’ornithorhynque avec
M. Laurillard, prosecteur de M. Cuvier, et conservateur du
Cabinet d’Ànatomie comparée au Jardin du Roi, j’ai trouvé
de même ces blets , dont la disposition est analogue à celle
de la taupe. M. Laurillard eut même la bonté de m’en faire
un dessin, que je conserve avec ceux que j’ai fait exécuter
chez la taupe et chez divers autres animaux.
Chez plusieurs taupes strangulées , j’ai vu les
filets extérieurs remplis de sang; sur plusieurs j’ai
remarqué une molécule jaunâtre occupant le centre
des filets moyens, et parcourant sa longueur,
quand on abaissait et relevait l’encéphale avec
précaution. J’ai injecté plusieurs de ces animaux:
constamment je suis parvenu à remplir, par le
vermillon et le m ercure, les filets externes ; ce qui
prouve que ce n?est pas la troisième paire. Une
ou deux fois seulement, sur environ trente injections,
je suis parvenu à rougir les filets internes;
encore m’est-il resté des doutes sur leur injection;
car, quand on soulevait l’encéphale pour les exa-
minér, les molécules rouges remontaient vers l’encéphale,
et se réunissaient en nappe le long du petit
repli arachnoïdal qui les applique contre l’encéphale.
L’injéction remontait-elle par la capillarité
extrême de ces filets? c’est un fait que je n’ose
assurer.
Si ces filets sont vasculaires , ils devront disparaître
dans une classe chez laquelle le réseau
vasculaire qui avoisine le tuber cinereum chez
les mammifères et les oiseaux , disparaît aussi ; ce
sera , je crois , une preuve évidente qu’ils ne sont
ni des filets nerveux , ni conséquemment le nerf
optique rudimentaire. Or, c’est ce qui arrive chez
les reptiles. Chez eux on ne voit plus les petits filets
en arrière de leur nerf optique ; et chez le
protée q u i, comme la taupe, est privé de ce nerf,
on ne rencontre plus les filets grisâtres qui ont