
plume, promenées en divers sens dans la narine
droite. Toutefois, l’odorat n’avait pas complètement
disparu, puisque le malade avait senti les
potions éthérées, puisqu’il avait été affecté par
l’ammoniaque liquide. Cette différence apparente
de ce qu’avait éprouvé le malade et de ce qu'on
avait observé chez les animaux .,me parut expliquée
par la difficulté qu’il y a à s’assurer si un animal
éprouve ou non une sensation , toutes les fois que
celle-ci n’est pas portée à un degré qui l’affecte
vivement ou désagréablement.
En rappelant ce qu’on venait d’entendre sur les
altérations des gencives et du goût, j’observai que
les effets étaient identiques chez les animaux et
chez 1 homme ; que dans les expériences, de même
que dipis le cas pathologique, les gencives du côté
expenmente ou. du cote* malade avaient abandonné
le collet des dents et avaient été profondément
altérées; le goût avait disparu sur la moitié de la
langue. Notre malade, dans Cesdiverses expériences,
n’avait senti ni le poivre, ni le sulfate de quinine,
que l’on avait placés sur la partie droite à diverses
reprises et à des époques éloignées les unes des
autres. Ces faits confirmaient donc ce que l’expérience
avait appris ; et, ce que l’expérience ne
pouvait apprendre sur les animaux , ils constataient
positivement que cette sensation était anéantie.
Il en était de même de l’ouïe ; car si chez les
animaux il est difficile de s’assurer si ce sens est
perdu ou non d un seul côté , il n’en était pas de
même chez l’homme ; notre malade nous indiqua
lui-même l’époque à laquelle la surdité du côté
droit commença à se manifester. En définitif,
donc, les altérations de l’oe il, celles des fosses
nasales, de la bouche et de l’oreille, se réunissaient
pour nous permettre de pronostiquer que nous
allions trouver sur le cadavre une altération plus
ou moins profonde de la cinquième paire, soit à
son insertion snr la protubérance annulaire , soit
vers son ganglion.
Désirant donner à notre pronostic le degré de
certitude que mes recherches antécédentes sur les
maladies des hémisphères cérébraux m’avaient
appris , je yappelai aux élèves de ma division que
les accidens épileptiques de ce jeune homme
avaient suivi la même marche que ceux d’une
femme décédée quelques jours auparavant, et sur
le cadavre de laquelle nous avions trouvé une inflammation
chronique dans l’hémisphère opposé
au côté sur lequel les convulsions étaient plus prononcées.
Il était donc à présumer qu’avec la lésion
de la cinquième paire , nous trouverions de
plus une altération plus oh moins grande de 3 ’hé-
misphère gauche du cerveau.
Cela pose, on procéda a I ouverture du cadavre/
Le crâne fut scié avec le plus grand soin pour ne
point ébranler l’encéphale ; celui-ci étant mis à
découvert, la face interne de la dure-mère parut
injectée du côté droit; du côté gauche elle était
épaissie, d’un blatte sale; la tenté du cervelet,