
volontaires. Aussi, de son propre aveu , ces expériences
ne lui laissèrent-elles que des doutes. Sau-
cerotte , Sabouraut et Chopart, dans le concours
dont nous avons déjà parlé, avaient pour but de
constater les résultats du médecin de Namur.
Le premier, seul, fit des expériences, et, tout en
admettant que le cervelet était l'organe de la sensibilité
, il porta une attention plus sérieuse sur
l'effet que les lésions du cervelet déterminent sur
les mouvemens ; il détermina des convulsions
générales, un opisthotonos assez constant sur
les animaux dont le cèrVelet était profondément
lésé , et une faiblesse plus grande du coté opposé
où la lésion avait eu lieu. Malheureusement ces
résultats furentgâtës par des explications, qui, lés
faisant méconnaître, les rendirent nuis pour la
science. Sabouraut, plus diffus encore que Sàu»
cerotte , resta beaucoup au-dessous de lui. Enfin
Chopart sanctionna l’ancienne erreur de Willis ,
que le cervelet n ’exerçait aucune influencefsur les
mouvemens volontaires. Zinn, avant tous ces auteurs
, avait produit aussi l’opisthotonos et la
paralysie générale par les altérations plus ou moins
profondes du cervelet ; il avait niême vu sur des
pigeons que , malgré l’ablation complète du cerveau
, le cervelet restant intact , l’animal continuait
à marcher ; il mangeait aussi la nourriture
qui lui était offerte. Le résultat de ces expériences
confirmait l’influence du cervelet sur les mouvemens
; mais Zinn , l’un des plus zélés disciples de
iîaller, ne cherchait dans ces faits que des preuves
à opposer à la doctrine de Willis concernant l'influence
de cet organe sur les mouvemens involontaires.
Au milieu de ce vague et de cette incerti^-
tude , le cervelet avait été reconnu comme une
des sources du mouvement ; mais son action avait
été jugée directe, en sens inverse de celle des hémisphères
cérébraux. Ce fut l’opinion deMorgagni
qui exerça sur les esprits celte fâcheuse influence
Après avoir restitué au cervelet son influence
sur les mouvemens volontaires , le point le plus important
pour la pathologie était de déterminer si
cette influence était directe ou croisée ? Cette question
a été résolue par les faits et les expériences
que j’ai publiés , ë t dont voici l’exposé succinct.
Un marchand de fer, de soixante-un ans, affecté ‘
depuis long-temps d’une paralysie du côté gauche,
paralysie dans laquelle le membre inférieur était
plus immobile que le supérieur , succomba des
suites d’une rétention d’urine. Les hémisphères
cérébraux étaient intacts ; la base de l’hémisphère
droit du cervelet contenait un ancien foyer apo>-
plectique dont les pourtours s’étaient ramollis, et le
centre occupé par une certaine quantité de pus.
Sur un homme de soixante-huit ans , une hémiplégie
du côté gauche coïncidait avec un foyer
sanguin creusé dans le noyau médullaire de l’hémisphère
droit du cervelet.
Un journalier de soixante-six ans, hémiplégique .
du côté d ro it, nous offrit un ramollissement qui