
terne. On voit donc de cette manière, comment
s’opère , chez les poissons , la fusion des deux
lobes cérébraux.
Comment les lobes cérébraux , si simples chez
les poissons, deviennent-ils si compliqués chez
les mammifères ? C’est par le même mécanisme
que les lobes optiques si compliqués chez les
poissons deviennent des organes si simples dans
la classe supérieure; Seulement l’ordre des décroissances
et des dëveloppemens est inverse.
Suivons ce double rapport. Nous trouvons d’abord
que, dans leur état le plus descendu, chez
les poissons osseux, les lobes cérébraux sont
solides comme les tubercules quadrijumeaux
chez les mammifères supérieurs , pù ils sont
réduits à la condition la plus minime de leur
existence. En second lieu , les lobes cérébraux des
cartilagineux, réunis par leur base , se creusent
d’un petit ventricule , comme déjà dans les tubercules
quadrijumeaux des rongeurs, on aperçoit
le rudiment du ventricule optique des classes inférieures.
Considérés aux deux extrémités de l’échelle
des vertébrés, ces deux ordres d ’organes
sont donc solides. A quoi tient cette solidité? Évidemment
, à l’épaisseur de la coquille externe qui
les forme primitivement. Quelle est maintenant
la cause de la cavité qui s’y manifeste? C’est évidemment
aussi la diminution d’épaisseur de cette
lame externe, q u i, en se dilatant, forme un vide
vers son centre. Ce mécanisme est évident, pour
les lob es cérébraux, chez les poissons cartilagineux;
pour les tubercules quadrijumeaux, chez
les rongeurs, les insectivores et les chauve-souris,
parmi les mammifères, l’amphisbène et les ophidiens,
parmi les reptiles.
Chez les reptiles, les lobes cérébraux et les lobes
optiques sont creux; mais les deux ventricules
sont d’abord très-étroits chez les ophidiens et les
batraciens , dont les enveloppes externes restent
toujours très-épaisses. Ils se dilatent ensuite beaucoup
chez les sauriens et les chéloniens ; mais à
peine sont-ils dilatés , que nous voyons apparaître
sur leur plancher des tubercules q u i, en élevant
leurfond, diminuent leur capacité. Dans l’ordre des
développemens, ces tubercules exercent la même
influence et sur les lobes optiques et sur les
hémisphères cérébraux. Continuons maintenant
d’examiner les conditions diverses d’existence de
ces deux ordres de tubercules.
En premier h e u , dans les lobes optiques, leur
masse compacte donne naissance à'des stries médullaires
q u i, chez les sauriens , les chéloniens et
les oiseaux , viennent se joindre à la lamt blanche
intérieure des tubercules quadrijumeaux ;
puis, .chez les poissons cartilagineux , nous en
voyons partir une lame radiée qui tapisse et
renforce l’intérieur de la lame externe. Enfin ,
chez certains poissons osseux , ces tubercules ,
portés au maximum de leur grandeur , deviennent
le point de départ d’une lame interne plissée.