
réunion des principales facultés des poissons j
comme l’avaient soupçonné Collins et Manget, et
comme peut le faire présumer l’anatomie de cette
partie, si richement Organisée dans cette classe,
tandis que les hémisphères cérébraux- sont si
descendus dans leur organisation.
On a dit et on a cru* d’après Hippocrate, que
la même lésion du cerveau pouvait produire la
paralysie d’un côté, et les convulsions de l’autre.
La paralysie était croisée et les convulsions étaient
directes. Ces deux effets sont contradictoires et
inconciliables , car ils se passent tous les deux
dans les muscles; ils sont dépendans de la même
propriété. Les convulsions sont l’irritabilité en action;
et la paralysie* le repos ou l’anéantissement
de l’irritabilité. Cela est si vrai, qu’en irritant le
cerveau, par exemple, on détermine d’abord des
convulsions dans le côté opposé ; si l’irritation
est long-temps continuée , et l’organe détruit,
les divers muscles qui étaient en convulsion deviennent
immobiles et paralytiques. Les convulsions
et les paralysies sont deux états divers ,
ou deux modifications d’une même propriété. Il
est donc impossible que la même altération produise
lès convulsions d’un côté et la paralysie de
l’autre.
Lorry s’aperçut de cette contradiction : en admettant
les faits que l’on rapportait à son appui*
il essaya d’en rendre raison en cherchant à produire
artificiellement cette alternativè de convuk
sions d’un côté et de paralysie de l’autre. 11 crut
que la moelle allongée les lui avait présentés*
mais il hésita dans les conclusions. M. Flourens,
dégageant ces expériences de la complication
qu’elles pouvaient offrir, a conclu rigoureusement
que la moelle allongée est directe dans son action
, et il pense qu’Hippoerate a voulu parler
des lésions complexes d’une partie croisée de l ’encéphale
avec une lésion coïncidente de la moelle
allongée. Mais les faits rapportés dans la science,
par Baglivi, Bonnet, Morgagni et quelques modernes,
sont tous des lésions simples, et des lésions
qui intéressent uniquement les hémisphères cérébraux.
Eli supposant donc que l’action de la
moelle allongée soit directe, l'explication de notre
habile physiologiste ne leur est point applicable.
Mais k moelle allongée a-t-elle une action directe?
En bornant* comme je l’ai fait, et comme
l’a fait aussi M. Flourens, la moelle allongée
à la partie postérieure des tubercules quadrijumeaux
, on voit que chez les mammifères et
l’homme les deux tiers de la protubérance sont
compris dans cette limite. Or, raîtération de toute
la protubérance est croisée ; un foyer à gauche
produit la paralysie à droite, et vice versa. Et
dans les cas où j’ai eu assez tôt les maladies sous
les yeux, j’ai vu des mouvemens convulsifs précéder
la perte croisée du mouvement; jamais je
n ai remarqué de convulsion directe. Si on enlève
à un animal les hémisphères cérébraux , les tuber-
II. ,