
glande pinéale n’a avec elle aucun rapport; disposition
que j’ai surtout vérifiée surjes crocodiles et
sur le caïman à museau de brochet.
Quand un homme dont le nom fait autorité
dans la science, a émis une opinion erronée, il est
rare qu’elle ne soit pas reproduite, après même que
l’opinioncontraire aété prouvée jusqu’à la démonstration;
c’est pour quelques auteurs une manière
de faire croire à leur indépendance dans les sciences.
Haller avait dit que les oiseaux manquent
de glande pinéale; Vicq-d’Azyr, Malacarne, M. Cuvier
ont redressé Haller à ce sujet; Tiedemann,
Tréviranus, et tous les anatomistes qui ont disséqué
avec soin le cerveau des oiseaux, ont confirmé
la justesse des observations de M. Cuvier,
de Malacarne et de Vicq-d’Àzyr. Il était donc
piquant de se mettre de nouveau en opposition
avec ces hommes célèbres et avec la vérité ; c’est
ce qu’on a fait : néanmoins l’épiphyse cérébrale
existe bien chez les oiseaux, et elle se trouve chez
tous > en arrière de l’extrémité postérieure du
sillon qui divise les hémisphères cérébraux, et en
avant du cervelet, dans le lieu où se rencontre le
vaisseau analogue à la grande veine de Galien des
mammifères. Je l’ai rencontrée chez le roitelet, le
chardonneret, le serin, le pinson, l’alouette, le
verdier, la linotte, le moineau, les mésanges,
les perdrix, le pigeon, le merle, la poule, les
faisans , les oies , les canards , le dindon , la
pie, le geai, le hibou , le milan, l’épervier, les
aigles, le fou de Bassan, l’autruche et- le casoar.
Le volume de la glande pinéale est en général
proportionnel à celui de l’encéphale et de 1 oiseau.
Chez le coq d’Inde cette partie égale presque le
coeur de la grenouille, dont elle se rapproche par
la forme, ainsi que l’a remarqué Malacarne. Chez
l’épervier elle est très-large et un peu aplatie
d’avant en arrière. Chez les perroquets elle est
* arrondie (i), ainsi que chez les aigles et 1 autruche
de l’ancien continent. Chez le casoar (2)
elle est aussi arrondie, très-volumineuse; un petit
disque arrondi proémine sur sa face supérieure.
Chez le plus grand nombre des oiseaux elle est
d’un rouge vineux, de même que chez la plupart
des reptiles, excepté à sa base, où se remarque un
très-petit noyau de matière blanche. Chez d’autres,
comme chez la pie, elle est d un gris transparent.
L’épiphyse cérébrale des poissons et des reptiles
n’est assujétie faiblement à l’encéphale que par
deux filamens déliés , dont l’insertion est très-
variable. Chez les oiseaux, ses connexions sont plus
fixes et plus multipliées ; elles ont lieu , de même
que chez les mammifères , par deux ordres de
pédoncules, les uns postérieurs, les autres antérieurs.
Les premiers partent du noyau blanchâtre
situé à sa base ; ils sont très-déliés , et souvent plus
(1) PI. I I I , fig. 84, n° 7.
(2) PI. III, fig- 8 3 , n*8.