
ticulier. Les parties sous-jacentes au point irrité
ou détruit ont donné des convulsions, ou se sont
paralysées ; jamais les parties sus-jacentes n’ont
été affectées.
IY. La sensibilité, ou la puissance qui transmet
les sensations à l’âme, et l’irritabilité, ou la puissance
de faire mouvoir, sont donc deux propriétés
inhérentes au système nerveux. Quoique dépendantes
1 une de l’autre , ces propriétés ne sont pas
toujours confondues : on peut sentir vivement
sans se mouvoir; on peu t être agité convulsivement,
comme dans l’épilepsie., et ne rien sentir. Le sentiment
peut être perdu dans une partie et les
mouvemens conservés ; et la paralysie se remarque
très-fréquemment sans perte de la sensibilité. De
cet isolement d ’action que la pathologie nous offre
quelquefois, on a conclu à l’isolement du système
nerveux ; on a pensé qu’il y avait des nerfs exclusivement
sensibles, d’autres exclusivement irritables.
Poursuivant ensuite celte distinction dans
l’axe cérébro-spinal, on a divisé cet axe en parties
principalement irritables et en parties principalement
sensibles. Les faits n’ont pas encore entiè-
.rement confirmé cette division tranchée; mais,
malgré les difficultés qui environnent les observateurs
, la science a fait, dans ces derniers temps ,
des acquisitions importantes.
V. Ainsi, les branches postérieures des nerfs
rachidiens ont paru plus sensibles qu’irritables ,
et les antérieures plus irritables que sensibles. Les
cordons delà moelle épinière ont paru aussi plus
irritables ou plus sensibles , selon qu’ils correspondent
aux branches antérieures ou postérieures
des nerfs rachidiens. C’est à M. Magendie que s'ont
dues ces dernières idées ; ses expériences sont connues
de tous les physiologistes. Voici des faits pathologiques
qui concordent avec elles.
VI. Une femme était périplégique depuis longtemps.
La sensibilité était conservée dans' les
jambes et les cuisses : les cordons antérieurs étaient
altérés, à partir du milieu de la région dorsale
jusqu à la terminaison du renflement inférieur;
les postérieurs étaient intacts.
VIL Un homme avait perdu la sensibilité des
jambes et des cuisses depuis onze mois ; huit mois
après il devint périplégique. Le renflement inférieur
était désorganisé dans toute sa partie postérieure
; antérieurement, une partie des cordons
n’étaient pas altérés.
Voici un fait observé récemment dans ma division,
qui leur est contraire :
VIII. Une femme était périplégique depuis environ
deux mois : le sentiment était conservé aux
jambes et aux cuisses; les cordons postérieurs
étaient seuls altérés en trois endroits différens, à
partir du milieu de la région dorsale (î). Cette
dernière observation confirmerait 1 opinion de
(i) Je rapporte ces observations en abrégé; je les donnerai