
Ainsi les uns ne peuvent, comme les mammifères r
s'élever au-dessus du sol; les autres planent dans
les airs, et y restent suspendus des journées entières
; ceux-ci sont grimpeurs, ceux-là sont nageurs;
un grand nombre se servent alternativement
des ailes ou des pieds pour leurs moyens de
transport.
Tous ont deux renflemens à la moelle épinière ,
ainsi que nous l’avons dit ; mais le renflement inférieur
prédomine sur le supérieur, ou le supérieur
sur l’inférieur, ou bien les deux renflemens
sont à-peu-près égaûx, selon les habitudes locomotrices
de l’oiseau. ■
Les oiseaux qui sont attachés au sol, comme
les mammifères, ont des pieds très-développés et
dès ailes presque rudimentaires : tels sont l’autruche
et le casôar. Le renflement inférieur prédomine
tellement sur le volume du supérieur,
que ce sont, sous ce rapport, de véritables bipèdes.
L’aigle, la cigogne, le pigeon, ' l’hirondelle,
s!élèvent, au contraire, dans les airs à une hauteur
prodigieuse , et y nagent avec autant de facilité
que les poissons dans leur élément. Chez eux,
le volume du renflement supérieur l’emporte de
beaucoup sur le volume de l’inférieur : celui-ci
est beaucoup moins développé. Aussi ces oiseaux
qui voguent avec tant de facilité dans les airs,
nous paraissent-ils déplacés sur la terre.
Ceux qui grimpent habituellement le long des
arbres, ou qui se meuvent dans les eaux au moyen
de leurs pattes, ont le renflement inférieur plus
saillant que le supérieur.
Enfin , les oiseaux q u i, comme la poule et
l’oie, se transportent d’un lieu à un autre , tantôt
à l’aide de leurs pieds, tantôt à. l’aide de leurs
ailes , ou q u i, comme le fou de Bassan , ont besoin
d ’une force égale dans les ailes et dans les pieds,
sont remarquables par les dimensions à-peu-près
égales de leurs deux renflemens.
La moelle épinière nous offre donc la répétition
des différens moyens de transport que la nature
a accordés aux animaux. La combinaison de ces
moyens et les modifications de la moelle épinière
qui leur correspondent, peuvent se réduire à
quatrè : 1
Premièrement, les animaux sont privés de membres
, et se meuvent par l’effet des ondulations
de leur longue épine ; leur moelle épinière n’est
renflée sur aucun point de son étendue.
Deuxièmement, la combinaison la plus générale
est celle des deux pattes de derrière, et de
deux pattes ou de deux ailes en avant : la moelle
épinière est renflée en haut et en bas.
Troisièmement, de deux pattes en devant, sans
pattes de derrière fia moelle épinière, renflée en
haut, ne l’est point en bas.
Quatrièmement, enfin, des deux pattes de derrière,
sans pattes de deVant : la moelle épinière
est renflée en bas et ne l’est pas en haut.