
lègue à cellè qui existait à l’extrémité du nerf,
restée libre au niveau du bord supérieur d u rocher.
Ecartant ensuite les faisceaux transverses du pont,
nous suivîmes les traînées de cette matière jaune,
dans l’étendue environ de deux lignes: en même
temps j nous remarquâmes , au côté interne de la
matière gélatineuse , deux petits faisceaux blancs,
intacts , quë nous mîmes à découvert jusqu’au
bord supérieur du bulbe rachidien. Ces faisceaux
étaient la continuation des faisceaux médullaires
quiex istaient sur le côté interne du ganglion sphénoïdal
de la cinquième paire. Les filets musculaires
étaient donc sains dans toute leur étendue , ils
paraissaient n’avoir point participé à l’altération
profonde dont le nerf trijumeau de ce côté avait
été atteint. Du côté gauche,le nerf de la cinquième
paire était dans son état normal.'
En outre, l’hémisphère gauche du cerveau était
ramolli /légèrement jaune à sa surface supérieure,
principalement en avant et en arrière. Sa face inférieure
était tellement adhérente à la dure-mère,
qu’une petite partie de la substance corticale resta
attachée à cette membrane, au moment où on
soulevait l’encéphale pour en considérer la base.
Tout le lobé moyen et pôstérieur parut alors ramolli
et jaune ; cette altération s’étendait dans la
profondeur du lobe jusqu’au niveau du demi-
centre ovale du côté gauche. La couche optique
et le corps strié du même côté étaient un peu
phis mous que du côté opposé. L’hémisphère
DANS LK RÈGNE ANIMAL,
gauche du cervelet offrait une altération analogue
à celle de l’hémisphère cérébral du même côté ;
elle était néanmoins beaucoup moins profonde. Le
ventricule latéral gauche était plus étendu que le
droit ; la glande pinéale est plus volumineuse et
plus dure que dans l’état normal (1).
Les deux poumons sont tuberculeux à leur
sommet.
Un fait de cette nature n’a pas besoin d’un long
commentaire , pour peu que l’on soit au courant
de la marche sévère que présentent de nos jours
la physiologie expérimentale etla pathologie ; 1 accord
de ces deux sciences sur un point siûmpor-
tant de leurs recherches devait nécessairement
arriver, du moment que M. Magendie avait précisé
les effets résultant de la section de la cinquième
paire; du moment qu’il était descendu
de la cause aux effets, la pathologie ne pouvait
manquer de remonter des effets a la cause. Mais
se serait-on attendu que les effets fussent absolument
les mêmes ? Se serait-on attendu qu’une
maladie de l’homme répétât de point en point
tout ce que la physiologie expérimentale avait fait
connaître? Disons-le hautement, un tel accord est
encore trop rare pour ne pas être signalé à l’attention
des physiologistes et des médecins ; de ces
(1) J’ai fait peindre ces diverses altérations; ces dessins
feront partie du grand ouvrage que je publierai après celui-
ci sur les maladies organiques du cerveau et de la moelle
épinière.