
commune ; c’est que les fonctions de l’encéphale
sont réparties dans toute sa masse et qu’aucune
partie ne les régit toutes : et une seconde vérité
qu’on aurait pu déduire des recherches précédentes
, c’est que chaque partie y concourt à sa
façon. Or c’est précisément la part que chacune
y prend, que nous cherchons présentement à déterminer.
Cette diversité d’action de l’encéphale avait hypothétiquement
été entrevue. Boerhaave rejetant
l’idée d’un sensorium commune 3 avança que chaque
nerf devait avoir une portion de pulpe cérébrale
qui lui fût propre; il regarda cette partie comme
la limite fixe des impressions, des sensations et
des actes que le nerf reçoit, conserve et exécute.
Il y avait dès-lors autant de centres d’action que
d’origines distinctes de nerfs. Wiliis avait encore à
ce sujet devancé Boerhaave, comme déjà nous
l’avons dit ; son système n’a jamais été bien compris,
et peut-être avait-il à craindre, à l’époque
où il écrivit, que ses détracteurs ne le comprissent
trop bien : considérant que les mammifères
étaient seuls pourvus de circonvolutions, et que
l’homme était placé à leur tête par la profondeur
et l'étendue de ces replis, il fit de ces parties le
réservoir des idées; il doua la substance corticale
de la faculté de les reproduire ( organe de la
mémoire ) ; le corps calleux , de celle de les féconder
( organe de l’imagination ) ; les corps
striés et la couche optique placés entre ces deux
principales parties, furent le sensorium commune
et l’organe des mouvemens volontaires. Les idées
furent donc localisées par cet habile médecin ,
mais les localisations ne furent point spécifiées :
MM. Gall et Spurzheim ont entrepris cette dernière
tâche, en supposant comme démontré que
les saillies extérieures ducrâne répètent exactement
les saillies des circonvolutions, et que les goûts,
les penchans , l’aptitude de l’esprit et ses diverses
applications , se trouvent trahis de cette manière
par les enfoncemens ou les saillies des coronaux,
des temporaux, des pariétaux et de l’occipital.
C’est cependant celte partie, tout-à-fait hypothé-
thiqué“, de leur beau travail, qui en a précisément
fait la fortune.
Les actes de l’encéphale dérivant tous de la
sensibilité et des mouvemens volontaires, on devait.
d’abord s’occuper de localiser ces deux propriétés
fondamentales dans la masse de l’encéphale,
comme on avait tenté de le faire sur ses
enveloppes. Wiliis ayant fait du cervelet l’organe
de la sensibilité, il fut presque reçu par ceux qui
adoptèrent ses vues, que les lobes cérébraux étaient
complètement insensibles; ils furent réservés par
ces divers auteurs aux mouvemens volontaires.
Mais Lorry ayant trouvé quelamoelleallongée était
la source des mouvemens et le foyer de la sensibilité,
les lobes cérébraux et le cervelet se trouvèrent
en même temps dépossédés de leurs prérogatives.
Puis, plus tard, on a reconnu l’influence