
à bords calleux , comme le reste de l’induration ,
indiquent une phlegmasie ancienne de cette
partie.
Un de nos élèves, M. le docteur Romet, observe
à l’hôpital saint-Antoine une femme de soixante-
dix ans apoplectique; il remarque que l’écoulement
des règles, qui avait cessé depuis longues
années, se reproduit pendant le cours de la maladie
; il soupçonne une apoplexie cérébelleuse :
la femme meurt, et l’ouverture du cadavre offre
d’une part un vaste foyer sanguin , ayant brisé
tout le lobe médian du cervelet, et de l’autré la
matrice remplie par un caillot sanguin; tout le
tissu de cet organe était phlogosé , les ligamens
larges, les trompes et les ovaires étaient colorés
comme si on les eût plongés dans un liquide
rouge ( Revue médicale, année 1824.).
Elisabeth Blanchet, âgée de dix ans, d’un caractère
sombre, adonnée à la masturbation , se plaignait
depuis quatre mois de la tête; depuis trois
semaines ces douleurs lui arrachaient des cris ;
alitée depuis douze jours quand on l’amena à
l’hôpital des Enfans, elle avait eu des vomissemens
bilieux suivis de somnolence ; depuis trois jours
elle cessait de parler , ou ne répondait que très-
difficilement, en portant la main à sa tête qui était
renversée en arrière ; ses derniers jours furent marqués
par un état comateux, un peu de strabisme
convergent, la dilatation des pupilles. L’autopsie
cadavérique offrit une inflammation avec infiitralion
purulente de l’arachnoïde à la partie supérieure
du cervelet, dans lequel existaient sept à
huit tubercules autour desquels la substance de
cet organe était ramollie et blanche ; les parties
moyennes étaient aussi ramollies ; les ventricules
contenaient trois onces de sérosité. Cette altération
remarquable ne peut être considérée que comme
une véritable inflammation de la substance cérébelleuse
( Essais sur t’encéphalite, par M. le docteur
Payen , pag. 23 , 1826. )
Ces faits pathologiques offrent donc de commun
l’excitation des organes génitaux , et une
coïncidence remarquable de l’irritation du cervelet,
et plus particulièrement du lobe médian
de cet organe. Ce qui établit, selon nous, que l’action
des organes génitaux est dans une corrélation
très-étroite avec l’action du cervelet, ainsi que
M. Gall l’avait avancé le premier. Ces résultats
constatés chez l’homme par la pathologie, il
restait à voir si la physiologie expérimentale les
confirmerait. ( 1)
(1) Depuis la publication de ces faits dans le journal de
M. Magendie, j’ai eu occasion de voir deux apoplectiques ,
chez lesquels l’érection se manifestait pendant les paroxysmes.
Tous deux sont guéris à la suite de l’application de sangsues
à la nuque, et de cataplasmes émolliens sur cette
partie. M. le docteur Gensoult*, chirurgien de l’Hôtel-Dieu
de Lyon, a obtenu un résultat plus remarquable encore. Un
homme d’environ trente ans avait trois ou quatre évacuations
de sperme chaque nuit, évacuations pour lesquelles M. le