
cas l’iris n’est pas affectée directement, elle ne
l’est que consécutivement au trouble porté dans
l’action de la rétine et du nerf optique , comme
cela arrive tous les jours dans les paralysies de èe
nerf (1). C’est donc à la sur-excitation ou au défaut
d’excitation de la rétine que sont dus, dans
ce cas , la constriction ou le relâchement de l’iris.
Voici une expérience directe qui le prouve. Si
dans la chambre, obscure on fait tomber un pinceau
de rayons lumineux sur la rétine , en le
dirigeant par l’ouverture pupillaire, l’iris se contracte
aussitôt ; si on dirige le même pinceau sur
l ’iris, elle reste immobile; l’iris est donc insensible
à l’action de la lumière : elle est insensible
aussi aux irritations directes, comme je m’en suis
plusieurs fois assuré chez l’homme. Cette propriété
lui est commune avec larétine , ainsi que l’a
constaté M. Magendie.
L’iris se meut chez tous les animaux vertébrés,
excepté chez certains poissons et quelques reptiles
, où elle est fixe. Comment se meut-elle ? Cette
question tant débattue pour et contre les opinions
de Haller, est loin d’offrir encore une solution
satisfaisante. Ce grand physiologiste ayant
(1) C’est là ce qui a fait dire à Haller que le nerf optique
était le siège de la contraction de l’iris ; en le plaçant,
comme on l’a fait dernièrement, dans les tubercules quadrijumeaux,
c’était donc reproduire sou* d’autres termes l’opinion
de Haller.
attribué exclusivement l’irritabilité aux muscles ^
et tout mouvement devant être produit par eux ,
on lui opposa cette membrane , qui était , selon
Whytt , mobile et sensible en même temps. Haller
nia qu’elle fût musculeuse. Il aurait pu conclure
de ses travaux et surtout de ceux de Zinn , qu’elle
était nerveuse ; mais il se fût mis en contradiction
avec lui-même; car une membrane nerveuse eût
été sensible et irritable , ce qui répugnait autant à
sa doctrine que d’admettre qu’une partie irritable
était sensible. Les physiologistes modernes adoptant
les vues de ce grand homme sur l’irritabilité ,
•s’obstinèrent à y trouver des muscles , que cela
s’accordât ou non avec ses vues sur la sensibilité.
Monro en trouva deux , l’un circulaire , l’autre à
fibres longitudinales ; M. Maunoir les retrouva ;
MM, Home et Bauer y ont ajouté le muscle circulaire
de la membrane hyaloïde. Les fibres de l’iris
existent circulaires et longitudinales , comme
l’ont dit les deux premiers anatomistes, quoiqu’ils
diffèrent sur la position des premières. Tous les
anatomistes les ont vues ou peuvent les voir. Mais
ces fibres sont-elles musculeuses? Leur continuité
immédiate avec les nerfs ciliaires détruit cette supposition
; la raison sur laquelle on se fonde, cest
quelles sont contractiles, et il répugne à nos doctrines
actuelles sur le système nerveux d’admettre
la contractilité au nombre des propriétés physiques
des nerfs. Mais si cette propriété existe
réellement dans les nerfs ciliaires, la question des